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Critiques de Thomas Fecchio (31)
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L'heure des chiens

Sachez qu’en matière de polar, thriller et autres tueries, j’ai beaucoup moins de recul qu’un Walter PPK et comme je n’apprécie guère les situations glauques, ce qui aggrave mon cas, j’imaginais alors avoir beaucoup de mal à rester constructif.



Contre toute attente, j’ai pris énormément de plaisir à lire ce roman écrit au scalpel qui découpe et décrit avec la même précision chirurgicale les faits, les protagonistes et les victimes en suivant les pointillés de leur vie, de leur caractère et de leur trajectoire :

Ceux du gendarme Gomulka en fin de carrière, fatigué du képi que sa femme quitte d’avoir trop attendu ainsi que ceux de l’ambitieux Lieutenant Delahaye assoiffé de reconnaissance, qui a tout à prouver et à valider, même ses origines. Haïtien à Soissons, questionnements à foison.

Il y a aussi ceux des « Spartiates », un groupuscule d’extrême droite sensé avoir profané la partie musulmane d’un cimetière militaire. C’est une plaie.

Il y a également les pointillés à moitié effacés de Julia, en pleine thérapie, traumatisée par un accident insensé qui l’a laissée déboussolée et dépendante. Ex-DRH abusive et c’est un pléonasme.

On déplore les pointillés désœuvrés des migrants venus de pays ou il ne pleut que des obus et maintenant parfois des abus, à l’opposé des pointillés acérés des dirigeants d’une clinique psychiatrique spécialisée en addictions et en diverses opérations.

Et enfin, les pointillés de camés paumés dirigés par Karim Safti sans oublier ceux émoussés d’Éric, un milouf revenu d’Afgha avec ses stigmates et d’autres loustics qui ne pourront pas regagner leurs pénates.



Bien sûr, dans ces enquêtes, on découvre des mains arrachés, des corps découpés, une tête de chien tranchée, des hommes égorgés mais c’est malheureusement justifié comme peut l’être la sordide réalité des évènements quand les individus débordent de haine à la recherche du succès, du gain et de la performance dans cette société bouffée par la réussite sans aucune compassion pour « le facteur humain », celui qui nous sonne sans arrêt et à qui on n’ouvre que partiellement et avec parcimonie la porte.



Le souci du détail et la qualité de traitement des sujets abordés ont emporté mon adhésion. Thomas Fecchio à écrit un roman brûlant en s’emparant de thèmes actuels et sensibles qu’il a su exposer avec habilité dans ce polar noir.



Merci à Babelio de m’avoir fait confiance et aux éditions Seuil « Cadre Noir » pour cet envoi.





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Je suis innocent

Pour changer des premiers romans voici un... premier polar. Et après le blockbuster mondial et ultra-connecté - j'ai nommé Millénium - voici un polar régional résolument ancré sur le terrain. Loin de moi l'idée de comparer les deux. Je veux simplement dire que l'on peut prendre autant de plaisir à lire l'un et l'autre, quand c'est bien fait. Pour son coup d'essai, Thomas Fecchio s'en tire plutôt bien. Peut-être parce qu'il ose composer des personnages qui prennent le lecteur quelque peu à contre-pied. Ni le flic, ni le méchant récidiviste ne sont tout à fait là où on les attend et c'est ce qui permet de garder le lecteur sous tension.



Pour planter le décor, nous sommes entre Aisne et Marne, entre Reims et Soissons. Petite bourgade tranquille pensez-vous ? Oui. Sauf quand une jeune étudiante en droit est retrouvée à moitié enterrée dans la forêt. Violée, battue à mort et abandonnée sous un tas de feuillage. Comme par hasard, un violeur assassin récidiviste habite à deux pas. Jean Boyer a déjà purgé plus de 20 ans de prison lorsqu'il est brutalement tiré du lit par les policiers persuadés qu'il a une nouvelle fois cédé à ses pulsions. Sauf que le bonhomme, pour une fois, est innocent et que le capitaine Germain, dont c'est la première grosse affaire et malgré les a priori aurait tendance à le croire. Mais peut-on vraiment se fier aux déclarations d'un violeur assassin récidiviste ?



En alternant les points de vue du flic et du voyou, l'auteur nous plonge dans les tréfonds des cerveaux des deux hommes. Le capitaine Germain, ses doutes, ses difficultés à s'imposer dans une équipe aguerrie, sa frêle carrure face aux gros durs de son commissariat, ses failles liées notamment à l'assassinat non résolu de son père dans sa prime jeunesse. Et puis Jean Boyer. Un homme odieux, une sorte de monstre auquel on a du mal à trouver des excuses malgré celles qu'il se trouve lui-même face à ses pulsions violentes et morbides. Thomas Fecchio ose pousser sa logique jusqu'au bout : pas de rédemption, pas de prise de conscience, pas de bons sentiments... mais, une question centrale autour de laquelle se bâtit toute l'intrigue : un coupable est-il forcément toujours coupable ?



L'auteur avance ses pions, implacablement. On suit le travail de terrain, la progression d'une enquête qu'il faut sans cesse remettre sur les bons rails tant l'influence des a priori est forte, les pressions de la hiérarchie et de l'opinion, jusqu'au retournement final qui laisse assez admiratif face aux moyens choisis par Germain pour tenter malgré tout de faire passer la justice. Et si l'on en croit la fin, le personnage de Germain pourrait peut-être donner lieu à suite et devenir un héros récurrent.



Quoi qu'il en soit, j'ai apprécié ma lecture, je ne suis pas une grande spécialiste du genre mais j'aime qu'un polar soit plus qu'un polar et joue notamment sur la psychologie des personnages. Si l'on en croit la place accordée aux livres par Thomas Fecchio dans son intrigue, on a un aperçu assez solide du pouvoir qu'il octroie à la littérature. Un très bon point pour lui.
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Je suis innocent

« On ne croit jamais mieux que ce que l’on a envie de croire. »



Jean Boyer est ce qu’on appelle "un multirécidiviste", un prédateur sexuel assassin…un type que ni vous ni moi n’aimeraient croiser au coin d’une rue sombre, et que l’on préfère savoir enfermé pour de longues années dans une prison sécurisée. Un méchant très méchant !

Seulement voilà, Jean Boyer a été relâché, mais il se tient sur ses gardes. Il travaille, évite "les tentations", et s’applique à se faire oublier…

Oui, mais….quand on découvre le corps massacré d’une jeune fille, c’est à lui que l’on pense ; et c’est lui qui se retrouve en garde à vue. Tout est contre lui ; forcément il est coupable. « Je suis innocent » clame Jean Boyer… Qui peut le croire ? Peut-on le croire, d’ailleurs ?



Le capitaine Germain se voit confier l’affaire. Il a avec lui ses compères ; un juge, qui très vite devient une juge…Germain n’a pas envie de se laisser dicter le verdict. Si les antécédents de Boyer parlent pour lui, il a envie d’aller un peu plus loin, de creuser, de comprendre.



Aussi étonnant que cela puisse paraître, j’ai immédiatement éprouvé de la sympathie pour Jean Boyer. Je n’avais pas envie de croire, d’imaginer qu’il puisse à nouveau "déraper". Bien sûr, son passé est toujours là ; la presse prend d’ailleurs un malin plaisir à en remettre une couche. Mais, c’est ainsi, comme Thomas Fecchio, j’avais envie d’y croire.



J’ai bien apprécié la construction variée de ce roman. Thomas Fecchio nous donne plusieurs points de vue. Chaque personnage est travaillé. Germain n’est plus seulement un flic ; il prend de l’épaisseur ; on apprend à le connaître.



Thomas Fecchio signe là un premier polar fort réussi. J’ai comme l’impression qu’il n’a pas encore jeté tout son jus. Un auteur à suivre de près …


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Je suis innocent

Voilà un roman policier qui m’a particulièrement emballé. Une histoire de machination, de contrôle et de coupable programmé.



Germain est un jeune capitaine qui se voit confier sa première grosse affaire. Le meurtre de Marianne Locart qui a été retrouvé semi-enterré dans la forêt après avoir été violé et torturé. Très vite un suspect est arrêté. En effet, un violeur et meurtrier vit pas très loin de là. Coïncidence ou récidive ? Tout porte à croire que Jean Boyer est le coupable idéal. Mais certains détails sont malgré tout gênants.



Germain quitta le technicien pour retourner s’enfermer dans son bureau. Il s’alluma une cigarette et reprit la première photo. Elle montrait le sac posé sur le tas de branches à côté du chêne au fond du jardin de Boyer. Un endroit qu’il avait inspecté après l’arrestation de ce dernier juste avant d’être interrompu par sa logeuse. Il tira à fond sur sa clope. Ce sac n’aurait pas pu lui échapper. En aucune façon. Alors comment était-il arrivé là ? Sa montre indiquait 18 heures, il était sur le pont depuis trois heures ce matin. Son cerveau était à la ramasse et ne lui suggérait aucune solution. Pas la peine de continuer, il réglerait la question plus tard.

Nous suivons les deux personnages centraux de ce roman à tour de rôle. Le premier, le capitaine Germain est un être intelligent, mais qui a pour défauts : la jeunesse et le manque d’ancienneté dans son travail. Du coup, il manque d’assurance, de respect dans son équipe et accumule quelques erreurs.



Le second est un ancien taulard, violeur récidiviste qui a déjà tué à plusieurs reprises. Qui se cache derrière la malchance qui le pousse à ses crimes. Se sentant la cible de la police, des médias et d’un homme encore plus tortueux que lui, il va se lancer dans l’enquête de son côté. L’avantage pour lui, la loi il n’est a rien à faire ! Sa volonté : montrer que ce n’était pas une bonne idée de s’en prendre à lui !



Bien qu’on ne ressente aucune empathie pour les deux personnages principaux, l’histoire est assez immersive. Les évènements poussent les personnages dans leurs retranchements. Et fais découvrir d’autres facettes d’eux.



Le plume de l’auteur est agréable bien qu’il y a parfois quelques répétitions ( certaines introspections du capitaine par exemple ) ceci étant je me dois de préciser que c’est un premier roman.



J’ ai passé un très bon moment avec ce roman auquel je me suis vite pris au jeu de l’auteur.
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Je suis innocent

Dans la Marne, au lever du jour, des policiers font irruption dans l’appartement de Jean Boyer. Brutalement, violemment, l’homme encore engourdi de sommeil est délogé. Il serait le meurtrier de Marianne Locart, une jeune étudiante retrouvée dans la forêt toute proche. Son corps violé et torturé gisait sous un monceau de feuilles et de terre, seul un de ses bras était visible et son cou portait des marques de strangulation. Une scène de crime qui en rappelle une autre… En 1968, Agathe Chauvet avait été découverte violée, battue, et étranglée, à demi enterrée dans un bois. Son assassin, Jean Boyer avait alors écopé de 30 ans de prison. Son bon comportement lui valut une remise de peine mais à sa sortie, il viola deux femmes… Même mode opératoire, même mise en scène, Jean Boyer, à nouveau libre depuis un an, est le coupable idéal pour la police, le juge, les politiques et la presse. De plus, la présence du sac de la victime au domicile de Boyer conforte cette idée.



Durant la garde à vue, l’accusé hurle son innocence et le Capitaine Germain, dont c’est la première grande enquête, tend à le croire. Par manque de preuves, le récidiviste est relâché. La quête de vérité commence, les profils se dessinent mais très vite les fils s’enchevêtrent, la justice et les médias mettent la pression, Germain ne semble pas avoir la carrure, il est faillible, empli d’incertitudes et inexpérimenté. Boyer, embarqué malgré lui dans les rouages de cette affaire, décide alors de partir lui-même à la recherche de l’assassin.



Le flic, écrasé par le poids des responsabilités et un passé lourd se fait balader allègrement par ses collègues, par le juge, par les témoins, par Boyer et même par les victimes. Le récidiviste s’amuse monstrueusement à prendre la place de l’enquêteur. Les témoins sont pleins d’ambiguïtés. Quant à la victime, des zones d’ombres l’entourent.



Suspense oblige, je n’en dirai pas davantage.



Malgré une écriture parfois maladroite – répétitions lourdeurs poncifs -, l’évolution des personnages au fil du livre est intéressante ; Germain s’endurcit et s’aguerrit, Boyer trouble et désarçonne, la narration qui oscille entre le point de vue de l’un et de l’autre capte l’attention du lecteur et l’agite. Un premier roman plutôt bien ficelé.
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L'heure des chiens

Voilà un roman qui est bien fait, bien écrit mais je n'ai pas réellement accroché. J'ai trouvé l'histoire complexe à souhait (mais dans le bon sens) et les personnages très ambigus. Les policiers sont un peu stéréotypés. Après, c'est un bon polar à lire.
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L'heure des chiens

Découvert dans le cadre d’une lecture commune, ce roman est plein de bonnes surprises.



L’histoire se déroule à Soissons. Des tombent musulmanes ont été profanées. L’adjudant Gomulka est chargé de l’enquête. Mais malheureusement pour lui, pendant le même week-end, une main est découverte sur les bords de l’Aisne. Le lieutenant Delahaye lui est adjoint afin de démêler au plus vite ses 2 affaires qui, très vite, apparaissent liées.



A la lecture du quatrième de couverture, je m’attendais à un roman plus ancré dans l’histoire, avec plus de références à la période, mais cela n’enlève rien à l’histoire, à l’intrigue. Il m’a manqué cependant des éléments de contexte, des descriptifs de décor, des éléments qui me plonge dans l’ambiance.

Les 2 personnages principaux, les 2 flics Gomulka et Delahaye sont des stéréotypes de flics, de ceux qu’on retrouve dans les polars des années passées. Ces flics mal dans leur peau, à la limite du suicide et avec un lourd passé sont pourtant attachants. On s’y attache au fur et à mesure du roman. J’aurai pourtant aimé en savoir un peu plus sur eux. Une description un peu plus approfondie aurait été appréciée.



L’enquête en elle-même est très rythmée, pleine de rebondissements. L’auteur nous ballade tout au long de l’histoire et ce, jusqu’à l’extrême fin. C’est très bien construit, parfaitement bien mené. Les chapitres sont un peu longs à mon goût, même s’ils sont découpés en plusieurs parties. Mais ce découpage est compensé par une écriture parfaite et un style dynamique.
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Je suis innocent

Né à la fin des années 1970 à Château-Thierry, Thomas Fecchio débute des études de sciences puis bifurque vers le cinéma. Il intègre la Femis où il produit plusieurs courts métrages. Désormais associé dans une société de production de documentaires, il collabore à l’écriture de plusieurs projets actuellement en cours. Outre l’écriture de scénarios, il vient de se lancer dans celle de son premier roman, Je suis innocent, qui vient de paraître.

Un cadavre de jeune fille victime d’un crime sexuel, un suspect tout trouvé avec Jean Boyer, récidiviste ayant purgé trente ans de prison et logeant non loin du lieu du crime. Pour tout le monde l’affaire est simple et entendue, sauf pour le jeune capitaine Germain qui va mener l’enquête contre l’avis défavorable de sa hiérarchie et en dépit des moqueries de ses collègues. De son côté, Boyer se voyant pris dans un piège inextricable, s’évade et va tenter de retrouver le vrai tueur, seul contre tous…

Le bouquin commence plutôt bien et je me préparais à déguster un gentil vin de pays mais après cent-cinquante pages le breuvage est devenu cocktail amer. Cocktail, sous-entend mélange et amer pour dire que je n’ai pas aimé, sans être trop dur.

Cocktail ou mélange donc, car il y a du bon (quand même) en petite quantité et du moins bon (ou pire encore) en grosses louches. Le défaut majeur, c’est celui qu’on retrouve dans tous les premiers romans (sauf quand l’écrivain sort du lot immédiatement) : beaucoup trop de détails sans intérêt, des redites ou des répétitions ; tailler, couper, alléger le texte, jeunes écrivains relisez ce qu’en disent vos ainés plus capés… Autre point faible, la psychologie des personnages – et hélas, c’est le fond de ce roman – bien trop balourde dans son exposé. Personnages par ailleurs assez fades ou très quelconques, Germain et Boyer n’intéressent pas vraiment le lecteur. J’ai noté aussi des détails agaçants car répétés, comme ce Boyer qui a toujours « l’eau à la bouche » quand il va faire quelque chose. Et puis il y a ces scènes carrément ridicules car improbables (comme le viol de la mère, dans la situation décrite), ou cette grandiloquence déplacée au regard de l’intrigue (« C’était exactement ce qu’Il cherchait. Lui. Le Maître du jeu. »). Quant au final, l’explication n’en finit plus et c’est d’un lourdingue… Comme de plus, le polar ne s’appuie pas sur un fond social, politique ou autre, il manque d’épaisseur où il en faudrait.

Maintenant, souvenez-vous, j’ai dit qu’il y avait du bon aussi. Le problème, c’est que je ne sais pas comment l’exprimer ! Je reconnais néanmoins que j’ai « ressenti », uniquement durant les cent-cinquante premières pages, quelque chose de positif : une écriture pas désagréable mais qui demande à mûrir ? Un écrivain en devenir qui a encore toutes ses chances ?

Je suis innocent nous dit Thomas Fecchio. Sans preuves formelles pour le condamner et sachant qu’un léger doute s’est instillé dans mon esprit, je demande la relaxe pour cette fois.



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L'heure des chiens





Polar à l'ancienne mais avec des ingrédients bien d'aujourd'hui . Prenez un vieux gendarme dont le couple va à l'éclatement et qui attend sa pension dans une petite ville de province, joignez-lui un jeune gendarme ambitieux qui rêve d'un coup d'éclat qui fera de lui un héros et ajoutez-y une ex directrice de ressource humaine bien dure souffrant dans sa chair et son âme et le tout baignant dans un trafic de migrants et surtout de meurtres particulièrement sanglants dans cette petite ville de province où il ne se passe jamais rien et vous obtenez un récit détonnant.

Thomas Fecchio mène son récit tambours battant, sans temps mort et dans une structure qui laisse penser à plusieurs solutions avant d'arriver au final qu'il a choisi.

Quelques longueurs et quelques incohérences ici et là n'empêchent pas de prendre beaucoup de plaisir à suivre cette enquête et de s'attacher aux personnages .
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Je suis innocent

Tout d'abord je tiens à remercier l'auteur, Thomas Fecchio pour sa confiance.



Je suis innocent est un premier roman à l'idée de départ très intéressante. Dès les premiers mots, le lecteur se trouve propulsé aux côtés de Jean Boyer, criminel multi-récidiviste capable des pires horreurs à l'encontre des femmes. Embarqué par la police, le voilà accusé d'un crime tout aussi horrible et vers lequel tout semble l'accuser. Bien décidé à démontrer son innocence, celui-ci va mener sa propre enquête, et utiliser ses propres méthodes, pour démontrer son innocence. En parallèle , le jeune capitaine Germain, un temps convaincu de son innocence, va à son tour remettre en cause l'enquête qui semble bien trop facile.



Le point fort de ce premier polar est bien évidemment cette alternance de point de vue entre d'un côté le flic et de l'autre, un des pires criminels connus. Être au plus près de sa pensée et de son fonctionnement, comprendre son histoire , même si c'est souvent révoltant , nous place dans une position inhabituelle . L'enquête est très intéressante à suivre , alternant les suspects tout en maintenant le suspense, et le coupable ne s'identifie pas facilement. J'ai été surprise de la révélation finale et de la résolution, que je trouve très satisfaisante.



Je diviserai ce roman en deux parties, une première moitié un peu trop lente, où les répétitions et les introspections du personnage principal (bien que nécessaire) apportent de la lourdeur au style et donc un manque de fluidité ; alors que la deuxième partie , pleine d'action et de rebondissements, accroche et enthousiasme.



En ce qui concerne les personnages, j'ai bien aimé Germain , sans plus, lui préférant le complexe et secret Chevron, qui malgré un côté sombre, se révèle au fur et à mesure. Quand à Jean Boyer, j'ai aimé le détester.



Un premier polar que je vous conseille donc de découvrir ! A suivre....
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L'heure des chiens

L'œuvre d'un psychopathe, des meurtres d'une grande cruauté, et une profanation de tombes datant de la Grande guerre. Tel est le panorama de Julia Laurenson, ex-DRH renommée, revenue à Soissons après un grave accident qui lui laisse une main gauche atrophiée. Elle fait penser tous ses espoirs sur l'hypnose que lui propose la clinique psychiatrique pour l'aider à surmonter sa souffrance. Mais la découverte macabre d'une main coupée, déposée sur les bords de l'eau qui accueille sa promenade post-consultation, va faire basculer son histoire. Dans le même temps, et dans une ville en apparence sans histoire, fleurissent des affiches signées "Charlie Martel", assénant "L'invasion s'arrête ici" ; les tombes musulmanes de la nécropole sont saccagées et la haine retire son masque.

L'heure a sonné, celle de mourir comme un chien...

Le cadre est impitoyable, les scènes atroces, et Thomas Fecchio taille au scalpel une société désabusée et désarticulée.

Les personnages s'imposent au lecteur avec l'évidence qui nous rattrape comme la rencontre d'un ami qui vous conterait son dernier séjour dans le fantastique et cruel monde réel. Les flics ont la nostalgie d'un RJ Ellory et la couleur d'un film de Brian de Palma, et les anti-heros font la loi.

Thomas Fecchio est un auteur qui vous donne cette impression, implacable, d'entrer dans votre univers avec fracas et de rester à jamais celui qui vous fait entrer dans l'horreur avec brusquerie, vous tirant par l'envie. Et ne lâchant plus votre main.
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L'heure des chiens

J’avais il y a cinq ans environ découvert la plume de Thomas Fecchio pour son premier roman, « Je suis innocent » publié à l’époque chez Ravet Anceau. Un polar à deux voix qui alternait les points de vue du flic et d’un mec multirécidiviste qui se retrouve être le coupable idéal dans une sordide affaire de meurtre. Et comme pour ce second roman, le bouquin se passait en province, à Soisson.

Une ville de province que Thomas Fecchio semble bien connaître, puis qu’il nous immerge ici entièrement dans le passé de cette commune de l’Aisne. Et il nous rappelle que Soissons a été l’une des villes martyres de la Première Guerre mondiale.

A Soissons donc, le carré musulman de la nécropole dédiée aux soldats de la Première Guerre mondiale a été atrocement profané. De l'autre côté de la ville, une femme trouve une main sauvagement coupée sur les berges de l'Aisne. L'adjudant Gomulka, gendarme désabusé proche de la retraite, se voit confier ces deux enquêtes. Face à la violence des crimes, le lieutenant Delahaye est appelé en renfort.

La première chose que l’on découvre en ouvrant ce roman policier c’est le rythme que nous impose l’auteur. Son enquête est menée sans temps mort, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer, d’ailleurs j’ai presque lu ces 380 pages d’une traite. Le plus de ce roman se sont ses personnages vraisemblables. Notamment nos deux flics et leur confrontation. Le vieux gendarmes un peu blasé, désillusionné par la vie, intime et professionnelle. Et ce jeune loup, un peu imbu de sa personne avec les dents longues. Un mec qui en veut. Deux hommes que presque tout oppose mais qui s’associent pour faire face aux horreurs que leur réserve ces sombres affaires.

Oui on accroche bien à ce roman policier de facture classique certes mais qui s’attache à la psychologie de ses protagonistes et n’hésite pas à égratigner la société au passage. Alors non Thomas Fecchio n'a pas à rougir de la comparaison avec ses pairs. Il nous propose là un bon polar qui tient vraiment la route jusque dans son final.


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L'heure des chiens

Je viens de terminer la lecture d'un roman que j'avais hâte de lire: "L'heure des chiens" de Thomas Fecchio.



Je vais vous dire de suite que je l'ai bien aimé. La preuve? Je l'ai lu dans deux jours, incapable de le lâcher et trop curieuse de voir comment l'histoire se terminerait!

Ce qui pour moi fait d'un policier un "bon policier", ce sont les rebondissements - et ici il n'y en a pas mal - et la capacité de surprendre le lecteur jusqu'à la fin. Je n'ai pas réussi à deviner ce qu'il se passerait.



J'ai bien aimé également les personnages - j'avoue qu'au départ je craignais les clichés sur les policiers - qui ont leur personnalité et qui surprennent à leur tour le lecteur!



Intéressants les détails historiques concernant la ville de Soissons et, plus en général, à la Guerre 14-18.



Conseillé! 😊
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L'heure des chiens

Bon polar avec une intrigue qui nous bluffe et nous tient en haleine jusqu’à la fin. Connaissant la région, je me suis laissée embarquer dans les rues soissonnaises avec plaisir.

Je m’attendais cependant à un peu plus de marqueurs historiques et une plongée un peu plus poussée dans les souvenirs de la grande guerre.
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L'heure des chiens

Si je m’attendais à une intrigue davantage ancrée sur le plan historique selon le résumé, cela m’a bien suffi et je me suis volontiers laissée happer par cette intrigue bigrement prenante et formidablement maîtrisée !

Si je ne me suis pas particulièrement attachée à l’ensemble des personnages, je les ai trouvés fort bien croqués et c’est avec beaucoup d’intérêt que je les ai suivis de fausses pistes en rebondissements au gré d’investigations très crédibles et fort bien menées jusqu’à un dénouement bien difficile à deviner.

Si j’ai moi-même pu trouver les chapitres un peu trop longs, l’histoire n’en demeure pas moins servie par une plume fluide et agréable, un style vif et efficace pour une lecture beaucoup plus intrigante et entraînante que je n’aurais pu le penser !
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Je suis innocent

Immense coup de cœur pour Thomas Fecchio et ce premier roman absolument complet, indispensable et irrésistible auquel rien ne manque !



Crié à gorge déployée par Jean Boyer, violeur et tueur récidiviste presque malgré lui, "Je suis innocent" est un polar chanté à deux voix par ce personnage bourré d'humour noir et Germain, jeune flic plein d'illusions sur le rôle qui lui est dévolu.



La découverte d'un cadavre féminin sous un tumulus, dans la forêt qui jouxte le domicile de Jean Boyer, ne devrait laisser aucun doute à l'enquête. Seulement voilà, l'innocence de l'individu est clamée haut et fort par un alibi : notre serial lover-killer se rachète une image vis-à-vis des femmes et entame une relation grâce aux sites de rencontre. Malgré tout, la scène est troublante et le repentir de Boyer léger comme une plume. Seules quelques incohérences dans le tableau vont pousser Rémi Germain, alias Chérubin, à creuser plus avant.



Mais quand on creuse sous un cadavre, le pire n'attend jamais une invitation à se joindre au lecteur. Et l'inattendu vous fauche là où vous ne l'attendiez pas !



Écrit magistralement, ce polar-thriller (quasiment un film tant il est vivant) est à découvrir absolument !! La recette est complète, les flics sont enrichis de profils extrêmement réalistes et addictifs, je rêve de voir sortir de nouveaux romans avec ces mêmes figures.
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L'heure des chiens

Une intrigue bien menée dans une petite ville que je connais bien et que j’ai reconnu. Des personnages bien travaillés, une intrigue à la fois dans l’air du temps et aussi dans la grande histoire dé France. Pour résumer, un excellent moment de lecture et un livre que j’ai parfois eu du mal à lâcher. À partager et à faire connaître. Bravo Thomas Fecchio.
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Je suis innocent

Premier roman qui se déroule en région de Châlons en champagne et plus précisément à Reims et ses environs.

Mais pas question de parler "champagne" .... s'il est plus facile d'accuser que de démontrer son innocence, le personnage principal, détraqué sexuel, ex-taulard, en fera les frais.

Deux enquêtes sont établies : la police et l'accusé ; les uns pour attraper le coupable et l'autre pour apporter les preuves de sa non-culpabilité.

La narration est précise, dynamique, les journées de travail sont décrites minutieusement - un peu trop à mon goût parfois - ; néanmoins quelques longueurs de récit sont présentes.

Il en reste cependant que c'est une excellente intrigue et un bon suspense.

De toute évidence, auteur à suivre.
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Je suis innocent

ce polar m'a tenu éveillé jusque très tard hier soir. Pour ne rien cacher, le début est assez conventionnel, classique, le temps que la situation et les personnages s'installent. Les flics d'abord, Germain le capitaine un peu frêle voire fragile qui mène l'enquête, secondé par des collègues un peu lourdauds -c'est un euphémisme-, le lieutenant Martinetti et ses deux sbires adeptes de la fonte, des poids à soulever et des baffes à distribuer à ceux qu'ils estiment être des salauds. Le suspect ensuite, Jean Boyer, un sale type, violeur et tueur récidiviste qui pense juste ne pas avoir de chance dans ses rapports avec les femmes. Il est toujours en proie à des pulsions mais depuis sa sortie de prison, il se tient, suit un programme qui lui permet de se maîtriser. Néanmoins, et c'est cela la force du roman, j'ai été très mal à l'aise en sa présence, et il est très fortement présent puisque l'un des narrateurs du roman, l'un des écrans par lequel le lecteur passe pour avancer dans cette intrigue, l'autre étant Germain. Ses réflexions, ses pulsions, ses tentatives de minimiser ses actes dérangent et même s'il crie son innocence, je n'avais pas très envie qu'il s'en sorte tant je sentais qu'il ne parviendrait jamais à s'extraire de cette spirale du crime. C'est terrible ce que j'écris là, parce que même si un homme est innocent puisque le romancier fait en sorte que le doute soit présent dans tout son livre, jusqu'à la fin, en entrant dans sa tête, j'ai eu des volontés de le remettre en prison ou dans un établissement adapté, malgré mon assurance affichée que lorsqu'un criminel a payé sa dette, il doit pouvoir se réinsérer. Je le disais, dérangeant ce roman qui pousse à la réflexion, et interroge mes convictions.



Le contexte est là aussi, pesant, la future élection présidentielle avec un candidat qui communique beaucoup et réagit par l'émotion en voulant faire de la sécurité son credo, c'est lui -et d'autres de ses amis- qui nous a mis en tête qu'un récidiviste n'avait plus de chance de réinsertion, son discours martelé, asséné, bien que je n'écoute pas vraiment les discours politiques, laisse des traces : "Forlain se leva, attrapa un journal et le lui tendit. C'était un exemplaire du Monde avec en première page la photo du ministre de l'Intérieur. Il déroulait un plan sécuritaire qui serait un tremplin électoral formidable pour la présidentielle de 2007. Ses deux principaux leviers : plus de pouvoir aux policiers et des peines planchers pour éviter tout laxisme de la part des juges, surtout avec les récidivistes." (p.72) Germain est sous pression, parce que son patron l'est directement par le ministre. Il faut faire vite et puisque le suspect est le sale type qu'on connaît, pourquoi chercher plus loin ?



Si je mets en réserve de trop nombreuses répétitions, des rappels des faits redondants qui n'apportent rien au récit si ce n'est 50 pages de trop, ce premier roman est très convaincant -assez pour me faire dépasser l'heure de mon coucher habituel. Une entrée en littérature policière pour Thomas Fecchio pas banale, dérangeante et fracassante. Un polar très hautement addictif.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Je suis innocent

Boyer, sorti de tôle depuis peu, est arrêté manu militari par une escouade dirigée par le Commandant Germain. Il faut dire que ce Boyer est criminel sexuel et qu’un crime sexuel a été commis dans le petit bois près de chez lui. La jeune femme a été violée, battue à mort, étranglée puis enterrée. La police a vite fait le lien, d’autant que la scène de crime ressemble à celle de son premier forfait.

Le commandant Germain est chargé du premier interrogatoire ; il entend Boyer crier son innocence et il doute, il doute. Boyer, malgré la pression des media, des autorités est relâché faute de preuve (pas de trace d’ADN, ni sur la victime, ni dans la voiture).

Le présumé coupable, avec son pedigree comprend très vite qu’il doit débusquer lui-même l’assassin de Marianne Locart, la police (sauf Germain) et la justice ont trouvé LEUR meurtrier et ne veulent aller plus loin.

Germain, jeune commandant, sans expérience, si peu sûr de lui avec ses tics : recoiffer ses cheveux châtains, rajuster sa chemise et resserer son nœud de cravate n’est pas un cow-boy comme les autres, non il réfléchit beaucoup, admet se tromper. Ses discussion avec le commissaire Lombard, son mentor, lui permettent d’avancer. Ses collègues l’on surnommé « Chérubin », c’est vous dire l’ambiance au sein de l’équipe. Allez donc vous faire entendre et respecter avec ce joli surnom.

Chevron, lieutenant de son état, ça c’est du vrai, du muscle, du viril « C’était le genre de policier à qui on se fiait pour couvrir ses arrières, qui prenait le bélier au moment de défoncer une porte… L’exact opposé de Germain avec son physique fluet ». Martinetti, vrai nom de chevron, n’apprécie pas Germain et ne manque pas de le lui faire savoir, tout comme les deux officiers de police judicaire sous ses ordres. C’est à lui qu’aurait dû revenir le poste et non à de « Chérubin »

Personne à qui se raccrocher, pas de héros au grand cœur, personne n’est blanc ou noir, chacun a ses noirceurs. « Je m’appelle Jean Boyer, je suis âgé de 58 ans, j’ai passé l’essentiel de ma vie derrière les barreaux pour des délits à caractère sexuel. Je ne voulais faire de mal à personne. Je n’ai pas eu de chance. », même la victime n’est pas ce que l’on croit.

Thomas Fecchio ne prend pas parti. Il alter les points de vue des protagonistes, passe de Germain à Boyer. Il expose les fait, les sentiments, les pulsions des personnages sans jamais prendre parti, sans cacher leurs forces, leurs faiblesses, leurs noirceurs. Il me promène et, petit-à-petit, détruit les indices posés quelques pages avant. Les sentiments, les idées que je me suis faites oscillent comme le fléau d’une balance Roberval (ça les moins de vingt ans ne peuvent connaître !). Ce n’est pas du polar testostérone, ni un thriller sanguinolent, l’auteur joue avec la psychologie des personnages, nous donne envie de croire en un espoir de rédemption, un espoir que tout n’est pas écrit, et puis...

Quelques redites qui, pour moi renforcent les tics et caractères des personnages dont Germain. Certaines scènes sont un peu outrées, mais punaise quel premier polar !! Thomas Fecchio va prendre de l’épaisseur, de la bouteille (d’encre pas d’alcool !) et ses livres n’en seront que meilleur.

Merci Thomas Fecchio de me l’avoir proposé.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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