Extrait de "Parents efficaces" du Dr. Thomas Gordon lu par Thomas Marceul. Parution en numérique le 24 septembre 2020.
Pour en savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre-audio/parents-efficaces
[un enseignant:] j'entend souvent dire que nous attachons beaucoup d'importance à l'éducation mais franchement, j'en doute. Ma salle de classe est sombre et d'aspect minable; les chaises s'écaillent, le plancher grince, et l'on peut entendre le moindre bruit de la pièce voisine. Et l'on veut que là-dedans j'intéresse des moutards de sept ans, extrêmement remuants mais avides d'apprendre. Je dois en outre les maintenir dans le calme absolu, parce que le moindre bruit résonne dans les couloirs. Je suis persuadé que si des adultes étaient obligés de faire ce qu'on impose tous les jours à ces enfants, ils se concerteraient et se mettraient en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail.

Lorsque, pour les punir, les parents ou les enseignants refusent aux jeunes, quelque chose qu'ils désirent, ceux-ci réagissent parfois d'une manière agressive et même violente : ils claquent les portes, brisent leurs jouets, lancent des objets, donnent des coups de poing dans la porte s'en prennent à un plus petit qu'eux, frappent leur professeur.
Les familles où les parents ont fréquemment recours aux punitions produisent souvent des enfants hyperagressifs et hyperactifs.
La punition n'empêche pas les enfants de devenir agressifs : elle les y incite.
C'est un cercle vicieux.
Le comportement agressif attire une punition qui entraine à son tour le comportement agressif qui attire une nouvelle punition, et ainsi de suite.
La punition favorise l'agressivité chez les enfants non seulement en les privant de ce qu'ils désirent et en les frustrant, mais aussi par l'apprentissage par imitation. Les enfants apprennent en observant les adultes, en particulier leurs parents.
Si les parents se font obéir par la violence, ils enseignent à leurs enfants une leçon qu'ils ne sont pas près d'oublier :
Emploie la force physique et la violence pour obtenir ce que tu veux des autres.
Pour contrôler, emploie la force.
Emploie la violence envers ceux que tu aimes.
Si tu n'obtiens pas ce que tu veux, bats-toi.
C'est le plus gros et le plus fort qui gagne.

Je trouve déconcertant qu'on trouve inutile de suivre une formation de parent alors qu'on reconnait que, pour devenir efficace et compétent dans n'importe quel domaine, il faut apprendre. Pour devenir un bon joueur de tennis, on prend des cours avec un professionnel; peu de gens se risquent sur les pistes neigeuses sans avoir pris de leçons avec un moniteur. On accepte de rechercher une aide professionnelle pour apprendre à conduit, à coudre, à peindre, à cuisiner, à décorer, à gérer une entreprise, à nager ou à piloter un avion.
Quand il s'agit d'éducation, tout change. On se persuade qu'on sera un bon parent quand on aura des enfants. Ou bien on doute que quelqu'un puisse en savoir assez pour enseigner comment devenir efficace. En fait, ce que nous savons aujourd'hui sur l'efficacité des parents est une découverte récente...
La masse de connaissances est maintenant accessible aux parents, et leur programmes de formation au métier de parents auront peut-être plus tôt que nous le croyons un impact sur notre société.
Quand les parents éprouvent des difficultés avec leurs enfants, ils blâment les petits : Karine est une enfant "à problèmes", "Suzie est "mésadaptée", David est "incorrigible", Sebastien est "hyperactif", Mathieu est "méchant".
Lors que les relations se détériorent, rares sont les parents qui remettent en question leurs méthodes d'éducation.
Les parents tentent de discipliner les enfants ou de les remettre dans le droit chemin, et si ça ne marche pas, ils l'amènent au psychologue pour le faire réparer comme ils amènent leur voiture défectueuse chez le mécanicien.
La plus part des parents imputent leurs problèmes familiaux à la société : la télévision, les drogues, la disparition de la famille traditionnelle, la consommation, etc.
Je ne nie pas l'influence de ces facteurs sur la vie de famille.
Mais les rendre responsable de tous les maux empêche les parents de remettre en question leurs méthodes d'intervention avec leurs enfants.
Ne vous attendez pas à ce que chaque message "je" soit couronné de succès. Vous non plus vous n'avez sûrement pas envie de changer chaque fois que votre conjoint ou un ami vous le demande.
Langage clair et accessible.
Utiliser le «je» lorsque l'on s'adresse à l'autre permet d'énoncer plus clairement notre pensée sans que l'autre se sente sur le banc des accusés.
les châtiments corporels prédisposent les enfants à une vie de transgression, d'agressivité et de violence, d'abord à l'égard de leurs frères et soeurs et de leurs parents, puis de leurs professeurs et du directeur de l'école, et plus tard, de toutes les autorités qu'ils rencontreront.
Les adultes perdent la plus grande partie de leur pouvoir lorsque les enfants grandissent parce que les conditions changent : on ne peut contrôler les autres à moins de les garder dans la dépendance et la crainte, et de les empêcher de fuir la relation.
Le courage de changer ce que je peux changer, la sérénité d'accepter ce que je ne peux pas changer, et la sagesse d'en connaître la différence.