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Citations de Thomas Porcher (119)


Dans un deuxième temps, l’économie circulaire nécessite de recycler, de réutiliser et de valoriser les matériaux le plus possible. Les déchets ne devraient plus perçus en tant que tels mais comme des ressources.
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Force est de constater que malgré un consensus sur les causes, aucune action des gouvernements, en premier lieu ceux des pays riches, n’a été faite pour rectifier le tir. Or, ne rien faire en connaissance de cause est un choix. Les pays développés ont clairement choisi de reléguer la question climatique au second plan.
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Lorsqu'un pays pauvre a besoin d'emprunter, rares sont les banques qui sont disposées à lui prêter. La plupart du temps, il est obligé de se tourner vers le Fonds monétaire international, qualifié souvent de prêteur de dernier recours. Or le FMI, à défaut de pouvoir exiger des garanties financières aux pays pauvres, leur impose de mettre en place des réformes structurelles. Se spécialiser dans les biens à export, privatiser, diminuer les protections (prestations chômage, retraites), réduire la sphère publique, ouvrir les marchés à l'international : tels sont les critères imposés aux pays en échange d'un prêt. Et comme ces pays, souvent très endettés, ont besoin de fonds urgemment, ils acceptent sans broncher les conditions du FMI. (p.193)
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Les individus ne constituent une classe que pour autant qu'ils ont à soutenir une lutte commune contre une autre classe ; pour le reste, ils s'affrontent en ennemis dans la concurrence.

Karl Marx
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Décidément, comme l'écrit Alexis de Tocqueville, "quand le passé n'éclaire plus l'avenir, l'esprit marche dans les ténèbres".
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Par exemple, alors qu'aucune évaluation n'a été faite, Bruno Courme, directeur de Total Gas Shale Europe, estime, pour le seul permis de Montélimar, des réserves équivalentes à dix à vingt fois la consommation annuelle française de gaz, tout en précisant qu'à ce stade aucun chiffre n'est réaliste.
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Il est intéressant de rappeler que les États-Unis étaient en mesure de rembourser leur dette au début des années 2000 et qu’ils ont volontairement décidé de ne pas le faire. En effet, alors qu’ils avaient des excédents budgétaires importants, de l’ordre de 2 % du PIB, Alan Greenspan, président de la Federal Reserve, a eu peur que la dette publique américaine ne soit trop rapidement remboursée. Car sans la dette, il n’y aurait plus de bons du Trésor à acheter et sans bons du Trésor à acheter ou à vendre, la conduite de la politique monétaire, visant à relever ou à baisser les taux d’intérêt, devenait plus difficile. Donc pour ralentir le remboursement de la dette, qualifiée alors de crise potentielle, Alan Greenspan et George W. Bush proposèrent une baisse d’impôts pour les plus riches et, rapidement, les excédents budgétaires se transformèrent en déficits. Ils ont donc volontairement saboté la possibilité de rembourser leur dette pour des raisons politiques. Cet exemple montre bien que la dette, en fonction des réformes que l’on veut imposer, est tantôt érigée comme une priorité, tantôt comme un problème secondaire.
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Désormais, l'opinion des agences de notation devient plus importante que l'opinion publique.
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Ces politiques ont été souvent imposées par la commission Européenne, qui rappelons le a demandé 63 fois aux Etats de réduire leurs dépenses de santé entre 2011 et 2018!
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Même Simon Kuznets inventeur du PIB en 1934, préconisait qu'il ne devait pas servir de boussole pour l'économie, car c' était un indicateur imparfait. Pourtant aujourd'hui, c'est quasiment la seul référence des politiques.
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Tout le serait donc pas aussi "terrible qu'on peut le dire". Tout est une question d'appréciation : depuis 2008, la Grèce a perdu un quart de son PIB, le chômage y a augmenté de 190,5%, la dette de 36,5% et le revenu par ménage a diminué de 30% ; la mortalité infantile y a augmenté de 42,8%, les suicides de 44% et la dépression de 272,7%. Effectivement, ce n'est pas si terrible que ça...
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La position américaine est sans équivoque : les remèdes au changement climatique ne se trouvent pas dans une mise en cause des modes de vie et de consommation américains mais dans les produits et leur processus de fabrication. La croissance économique et la consommation ne doivent pas changer, elles doivent seulement se verdir.
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Au départ, l'Union européenne fut tiraillée entre deux voies : l'une plus interventionniste et l'autre plus confiante dans le marché. Lors des négociations concernant le marché unique au début des années 1980, l'European round table - un puissant lobby du patronat - était divisé sur la voie à suivre. Une partie de ses membres défendait l'idée que le marché unique devait être un espace de concurrence, l'autre partie prônait qu'il fallait créer des champions européens en les protégeant, au départ, de la concurrence mondiale (type Airbus mais élargi à tous les champs : énergie, transports, etc.). C'est Jacques Delors, président de la Commission européenne (et socialiste), qui, au milieu des années 1980, fera pencher la balance en faveur de la concurrence.
Dès lors, la dynamique libérale va s'enclencher fortement avec la création du marché unique, la libre circulation des biens, des services et des personnes, la monnaie unique et enfin l'ouverture du marché européen aux échanges mondiaux. L'Union européenne est ainsi devenue la zone au monde la moins couverte par des tarifs douaniers. Gangrénée par les lobbies, elle ne sera qu'un bouclier de verre face à la financiarisation de l'économie, la spéculation, la malbouffe ou la pollution. L'Union européenne, plutôt que de protéger ses citoyens des effets délétères de la mondialisation, en est devenue la principale courroie de transmission.

Il n'est donc pas étonnant qu'en 2006, suivant cette idéologie, l'Union européenne mette en place une stratégie nommée "Global-Europe : Competing in the World" visant à signer des accords de libre-échange de nouvelle génération avec ses principaux partenaires commerciaux. Le terme "nouvelle génération" signifie que ces accords traitent des obstacles du commerce derrière les frontières, c'est-à-dire sur les normes établies à l'intérieur d'un pays, contrairement aux anciens traités qui se focalisaient sur les barrières douanières. Or, les normes peuvent être différentes d'un pays à un autre et elles représentent des obstacles ; le but est d'harmoniser ces normes afin qu'il n'y ait plus aucune (ou quasiment) entrave à la libre circulation des biens et des services. C'est dans le cadre de cette stratégie que s'inscrivent les fameux traités transatlantiques avec les Etats-Unis et le Canada dénommés TAFTA et CETA... (p.204-206)
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Le libre-échange a entraîné un conflit d'intérêts entre travailleurs qualifiés - qui bénéficiaient des effets de la mondialisation - et les moins qualifiés - qui en étaient directement les victimes. Les cadres avaient des qualifications que les pays en développement n'avaient pas, l'internationalisation leur a permis de décrocher des contrats et donc des activités supplémentaires. Quant aux ouvriers, ils étaient directement mis en concurrence avec les travailleurs chinois (et même roumains car ce petit jeu existe de manière réduite en Europe) et ont vu leurs usines fermer pour s'installer dans d'autres contrées où le coût du travail était plus faible. Très rapidement, les élus locaux ont été confrontés à ces fermetures d'usines condamnant des régions entières. Pourtant, aucune politique publique n'a été mise en place pour empêcher ces délocalisations ou pour assurer plus de sécurité à ces perdants de la mondialisation. Bien au contraire, les prestations publiques ont été de plus en plus rabotées, le traitement politique à leur égard de plus en plus méprisant. Une forme de connivence s'est même installée entre les grands patrons et les politiques, les uns retardant la fermeture des usines avant les élections, les autres se déplaçant pour permettre monts et merveilles, puis... rien. Lâchés par l'Etat et jugées trop coûteuses pour leurs entreprises, des millions de vies ont été broyées. Dans l'indifférence générale, des pans entiers de notre industrie ont disparu. (p.189-190)
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L'Union européenne fondée sur le principe de la libre concurrence a entraîné une mise en compétition des modèles social et fiscal des Etats membres. Ce jeu à somme négative a mené l'ensemble des pays vers le moins-disant et il est à craindre que rapidement la fiscalité et les protections des salariés seront réduites à peau de chagrin dans l'ensemble des pays d'Europe. La construction européenne a également été jalonnée d'une méfiance entre pays faisant des membres de l'Union des concurrents plutôt que des partenaires (avec cette idée que la concurrence engendrerait le bonheur). L'euro n'a fait que renforcer cette tendance en imposant des critères identiques à dix-neuf pays ayant des niveaux de développement différents. Le bilan humain est aujourd'hui désastreux. Dix ans après la crise, des millions de vies ont été brisées par l'austérité, les jeunes générations ont le choix entre le chômage de masse ou les emplois précaires, des partis nationalistes et xénophobes sont de plus en plus puissants. (p.175-176)
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Les prétendus défenseurs de l'Europe, s'accommodant que la partie sud de l'Europe soit broyée par l'austérité, aiment mettre en avant le modèle allemand. Il est vrai que l'Allemagne a un excédent budgétaire, que sa dette est revenue à son niveau de 2005 et qu'elle a un excédent commercial. Trois indicateurs qui font rêver les économistes. Mais le revers de la médaille de ce succès n'est pas glorieux. L'Allemagne est le pays où les inégalités ont le plus progressé entre 2000 et 2010, le taux de pauvreté y a augmenté de 54 % en dix ans, le taux de travailleurs pauvres a doublé, les personnes cumulant deux emplois ont augmenté de 80,7 % et le nombre de retraités pauvres de 30 %. Enfin, le manque d'investissement de l'Etat a engendré une dégradation des infrastructures publiques. L'Allemagne est en fait un pays riche... avec beaucoup de pauvres. Mais le plus grave est que la politique économique de l'Allemagne se soit imposée à toute l'Europe, notamment via les institutions européennes. Comme le rappelle Steve Ohana, professeur de finance : "L'Europe s'est transformée en maison de redressement dont l'Allemagne a pris le contrôle sans partage, détournant à son profit les principales institutions européennes." (p.170-171)
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Concrètement, un plan efficace pour le climat devrait reposer sur quatre piliers : développer massivement les énergies renouvelables ; investir dans l'efficacité et la maîtrise de notre consommation d'énergie (notamment avec la rénovation des bâtiments) ; consommer le plus localement possible (et donc en finir avec les traités de libre-échange) ; développer l'économie circulaire (notamment en élargissant le recyclage des déchets). Pourtant, plutôt que de mettre en place des politiques volontaristes, les dispositifs actuels reposent principalement sur des mécanismes incitatifs de marché : prix du carbone, subventions, fiscalité, crédit d'impôt. Ces instruments ont une certaine efficacité, mais force est de constater qu'ils sont largement insuffisants pour porter une transition énergétique ambitieuse. Dans le fond, tout le monde sait ce qu'il faut faire pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique mais personne ne veut le faire directement et préfère passer par des chemins détournés. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il ne faudrait pas heurter certains intérêts financiers importants comme ceux des grandes compagnies pétro-gazières ou des grandes banques qui ont prêté des sommes énormes à ces compagnies et qui veulent récupérer leur mise. Tout ce beau monde fait un lobbying énorme pour que le changement soit lent et repose majoritairement sur le consommateur. La lutte contre le réchauffement climatique est devenu un slogan publicitaire pour les compagnies comme pour les politiques. Jamais une réalité. (p.149-151)
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Lorsque l'on dit que la dette représente 100 % du PIB, on compare une dette dont le remboursement s'échelonne sur plusieurs années à une valeur annuelle, le PIB. Cela n'est jamais le cas pour un ménage. Si on applique le même mode de calcul à un couple gagnant 32.000 euros par an et ayant une dette de 200.000 euros à la suite de l'achat d'un appartement (qu'ils rembourseront pendant vingt-cinq ans), leur dette représente 625 % de leurs revenus d'activité ! Une situation vécue par beaucoup de français. Et si ce couple décide de faire un enfant, personne n'aurait l'idée saugrenue de penser qu'ils vont lui laisser des dettes. L'enfant aura la chance d'hériter du patrimoine de ses parents. En appliquant cette logique stupide qui compare deux temporalités différentes - le montant total de la dette et la création de richesse annuelle - aux ménages et même aux entreprises, on se rend compte qu'en réalité le taux d'endettement des Etats est bien moins alarmant que ce qu'on veut bien nous faire croire. (p.124-125)
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La libéralisation consiste souvent à casser les monopoles ou à survaloriser les notions de performance économique. La Commission européenne, parmi ces trois critères de performance des systèmes de santé, a par exemple, retenu la garantie de la viabilité financière. Désormais parmi les objectifs du service public se trouve la rentabilité. Il faut donc garantir l'accès et la qualité des soins tout en restant rentable. Protéger et assurer la sécurité tout en restant rentable. Eduquer et former tout en restant rentable. Cette recherche de rentabilité impose d'offrir des qualités différenciées de services en fonction des moyens des usagers. [...]
La logique marchande remplace celle d'un service public. L'usager devient un client. (p.106-107)
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L'individualisation des succès et des échecs est un leurre. Dans les faits, 75 % du statut socio-économique d'un individu est expliqué par l'origine sociale. Certes il y a des exceptions, des parcours personnels impressionnants, bien mis en avant par les groupes sociaux supérieurs pour entretenir le mythe du superhéros, maître de son destin. Mais, en réalité, le volontarisme ne pèse pas grand-chose face à la reproduction sociale et faire croire que "vouloir, c'est pouvoir" est avant tout une subtile manoeuvre de domination permettant aux classes sociales supérieures de justifier leur statut. Et de s'arranger pour contribuer le moins possible au fonctionnement du reste de la société. Pourquoi payer des impôts quand on ne doit tout qu'à soi-même ? De l'autre côté, les chômeurs sont rendus responsables de leur statut pour éviter de désigner d'autres coupables comme la politique budgétaire européenne, l'euro, la financiarisation de l'économie ou le libre-échange. Tant de totems auxquels sont soumis nos dirigeants préférant sacrifier des vies au nom d'un catéchisme économique appris sur les bancs des grandes écoles. (p.71-72)
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