AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Todd Strasser (630)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La vague

Todd Strasser - La Vague -1981 : Quand on songe qu'il est tiré d'une histoire vraie, ce livre malgré son absence d’effets morbides est sans doute un des plus effrayants jamais écrit. Les images des grandes messes nazies, les pogroms en pleine ville, les camps de concentrations, les chambres à gaz, les lois juives, la population allemande dressée derrière des monstres et subissant sans broncher la pire des dictatures. Tout cela parait tellement incompréhensible aux générations occidentales nées après la guerre qu'un professeur de lycée pour prouver à ses élèves combien l’esprit humain est malléable mettait en place en quelques jours un état totalitaire au sein de l'école dans laquelle il enseignait par le seul biais d'un mouvement collectif et d'une idéologie abusivement autoritaire. La vitesse à laquelle tous ces jeunes gens libres de penser et d'agir se mettaient à suivre les règles de plus en plus restrictives du groupe, la radicalité de ceux qui par la force de leur zèle devenaient les leaders entraînaient chez les lecteurs un sentiment d'effarement et d'interrogation. Car tous autant que nous sommes, nous avons été élevé avec la croyance que la liberté est immuable et que jamais ne nous y renoncerons. L'expérience échappait très vite à son instigateur et la démonstration tournait au cauchemar quand la dynamique mise en place débordait sur les autres établissements de la région. Accusé par ses collègues et les parents d’élèves d'être un dictateur en herbe le professeur n'avait plus qu'à tenter de saborder son œuvre avant qu'il ne soit trop tard. Beaucoup de spécialistes ont voulu intellectualiser le processus qui mène à de telles extrémités mais finalement ce livre démontre qu’il suffit d'une personnalité forte, d’un cadre, d'un règlement et d'un uniforme pour faire plonger une génération entière d'êtres humains dans la démence. Ce roman édifiant devrait être lu dans toutes les écoles tant il porte à réfléchir et à mettre en garde la population contre une hydre que les guerres mondiales ont réussi à repousser mais pas à faire disparaître. Rien ne peut laisser croire qu’une telle aventure n’est plus possible dans nos sociétés modernes. La présence des réseaux sociaux permettrait sans aucun doute une propagation encore plus rapide de la haine car il est bien entendu que ce n’est jamais pour le bien que ces mouvements se constituent. «La vague» est un texte court qui agit comme un coup de poing au plexus, c’est un avertissement sans frais quand on sait qu’il y a peu en France un mouvement revendicatif et soi disant social envisageait sans sourciller de mettre un général en retraite à la tête de l’état. Le lire ou le distribuer à son entourage constituera un geste militant dans le sens où il nous rappelle combien nos institutions démocratiques et notre liberté de penser sont précieuses… un message à ne pas négliger
Commenter  J’apprécie          19823
La vague

Ce n'est pas une vague, c'est un tsunami. En tout cas, une lecture bien perturbante.

S'il s'agissait d'une simple fiction, ce ne serait pas si dérangeant. Mais de savoir que ce qui est raconté ici est fondé sur une histoire vraie fait froid dans le dos.



Le point de départ est très simple. Un professeur d'histoire veut faire comprendre à ses lycéens comment le nazisme a pu se développer en Allemagne, et crée pour cela un mouvement expérimental : la Vague.

L'expérience va "réussir" au-delà de ses espérances, et l'enseignant, tel l'apprenti sorcier, va très vite se faire déborder par ce qu'il a créé.

C'est fort, c'est violent, et franchement, ça fait froid dans le dos !



"Si l'histoire est condamnée à se répéter, alors vous aussi, vous voudrez tous nier ce qui vous est arrivé dans la Vague. En revanche, si notre expérience est réussie, et vous admettrez que c'est bien le cas, vous aurez appris que nous sommes tous responsables de nos propres actes et que nous devons toujours réfléchir sur ce que nous faisons plutôt que de suivre un chef aveuglément ; et pour le restant de vos jours, jamais, au grand jamais, vous ne permettrez à un groupe de vous déposséder de vos libertés individuelles." Voilà ce que dit le professeur dans un discours enflammé aux élèves de son lycée, voilà la conclusion qu'il tire de son expérience.



Pour moi, ce livre devrait être lu par tous les adolescents pour qu'ils prennent conscience du danger que représentent l'embrigadement et la manipulation, et surtout pour qu'ils comprennent la nécessité absolue dans la vie de toujours conserver son libre arbitre.
Commenter  J’apprécie          16719
La vague

C'est sur la pointe des pieds que je viens, tout doucement, déposer cette petite critique.

Tout d'abord parce que je n'ai pas fini ma lecture, mais comme je ne suis pas sûre de la mener à bien...

Et puis parce que, contrairement à beaucoup de Babeliotes (vous mettez un t ou deux à Babeliote ?) je n'apprécie pas ce livre... et j'en suis désolée.

Je me faisais une joie de me plonger dedans, parce que le film m'avait terriblement émue.

Mais voilà, pour la première fois de ma carrière de lectrice, le combat littérature versus cinéma, est remporté, haut la main par le film (de mon point de vue, bien sûr)...

J'aurais aimé pouvoir accorder à Todd Strasser l'originalité, la trouvaille de l'histoire, mais comme il s'est inspiré d'un fait réel, je ne peux même pas...



En 1970, aux Etats-Unis, un prof de lycée crée un mouvement expérimental autocratique avec ses élèves, dans le but de leur faire comprendre comment les allemands se sont laissés séduire par le nazisme.

Le principal défaut que je trouve à ce livre, c'est qu'il est absolument abominable à lire... C'est archi gnangnan...

Rien ne vaut l'exemple (dixit LydiaB), un bout de ce que j'ai lu hier soir, chapitre 7, page 88:



"Comme Ben et Christy travaillaient tous deux à plein temps au lycée, il partageaient équitablement la plupart des corvées domestiques : les courses, le ménage, la cuisine. Ce soir-là, Christy devait déposer sa voiture au garage pour faire changer le pot d'échappement, si bien que Ben avait accepté de préparer le repas. Mais après son cours d'histoire éprouvant, il ne se sentait pas le courage de cuisiner. Du coup, sur le chemin du retour, il s'arrêta au restaurant chinois et commanda des pâtés impériaux et une omelette foo yung à emporter."



Vous dites "pouce" ?

Je vous comprends, et des passages comme celui-là, y'en a plein...



D'autre part (pour appuyer le fait que le film est supérieur au livre), Dennis Gansel (le réalisateur) a eu la très bonne idée de transposer l'histoire en Allemagne, et dans le film le prof n'impose rien, c'est beaucoup plus subtile, plus puissant aussi, il suggère en manipulant...



Enfin bref, je ne peux que vous conseiller de laisser le livre de côté et d'aller jeter un oeil sur le film, dont je mets la bande annonce ci-dessous :



http://youtu.be/xYF232vStQ4



Commenter  J’apprécie          13622
La vague

J'ai vraiment adoré ce livre que je voulais lire depuis longtemps... Un gros coup de cœur !!!



La Vague se fonde sur un incident qui s'est véritablement produit en 1969 pendant un cours d'histoire au lycée de Palo Alto en Californie. C'est une version romancée de l'incident. Il décrit comment un extraordinaire pouvoir de pression sur un groupe peut influer sur les personnes.



Les collègues du professeur d'histoire Ben Ross, disent de lui qu'il apporte une perspective nouvelle aux cours, c'est à dire que, quand il pouvait démontrer à ses élèves les cotés pratiques de l'histoire, il n'hésitait pas la mettre en situation réelle.

Un jour, le programme d'histoire fait que Ben Ross passe un film sur les atrocités commises par les nazis entre 1934 et 1945. Les élèves de cette classe qui vont visionner ce documentaire sont toutes et tous issus de familles bourgeoises stables, étonnement naïfs et protégés.

Tout a commencé quand M. Ross n'a pas su répondre aux questions de ses élèves : Pourquoi les allemands n'ont pas su intervenir sur le comportement des nazis, qui étaient une minorité de la population ?

C'est alors qu'il décide de faire l'expérience grandeur nature pour pouvoir répondre à cette question.



L'expérience a fonctionné parce que les élèves de cette classe, assez indisciplinés, ont d'un coup ressenti une impression de puissance et d'unité qui les envahissaient. Chaque jour M. Ross à fait monter la pression en ajoutant des idées comme le pouvoir de la communauté, l'uniformité et identité avec un symbole... Chaque jour les élèves se prennent de plus en plus aux jeux...

Il pense maîtriser le groupe, jusqu’au jour où tout bascule dans le totalitarisme... Il doit trouver le moyen de tout arrêter avant que ça ne dégénère... D'une simple expérience en cours d'histoire, tout devenait un mode de vie qui c'était répandu hors de la classe...



Un livre fort qui fait ressortir une réflexion sur les effets de groupes, la liberté individuelle et la liberté de pensée... Il devrait être lu en classe chez nous... il parait qu'il est étudié en Allemagne et qu'il devenu une lecture obligatoire...

Il ne me reste plus qu'à regarder le film...
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
Commenter  J’apprécie          1172
La vague

Comment expliquer aux jeunes le nazisme, comment éclairer et éveiller leur conscience, c’est que l’idée germe pour le professeur d’histoire de ce lycée. La seconde guerre mondiale est au programme du cours d’histoire. Les jeunes s’offusquent, ne comprennent pas comment les allemands ont pu fermer les yeux, laisser faire l’horreur.

Ben, le prof décide alors de simuler l’esprit d’une dictature en créant La vague. Force, discipline, action. Le premier concept est lancé et c’est un succès. Par la discipline imposée, les élèves se rassemblent dans une unité où ils semblent être les rois du monde. Ils se sentent forts, maîtres, tout puissants.

La vague connaît un tel essor et succès que le danger d’une telle secte commence à se faire sentir. Jusqu’où peut-on aller pour la foi absolue en un mouvement? Écraser ceux qui le rejettent ? Par la peur, l’exclusion, les menaces.



Ce roman fait froid dans le dos car inspiré d’une histoire vraie.

Le professeur d’histoire voulait amener des jeunes à comprendre comment naît l’horreur et la dictature, avec quelques préceptes, on voit combien la haine gravite dans chacun d’entre nous sitôt qu’on érige la confiance vers un seul but.



Louis-Ferdinand Céline écrivit dans son monumental Voyage au bout de la nuit ceci :

« Je refuse la guerre et tout ce qu'il y a dedans… Je ne la déplore pas moi… Je ne me résigne pas moi… Je ne pleurniche pas dessus moi… Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils neuf cent quatre-vingt-quinze millions et moi tout seul, c'est eux qui ont tort, Lola, et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je ne veux plus mourir. »



La vague n’est jamais loin quand on laisse des jeunes ou des hommes comploter, s’unir dans l’erreur contre l’humanité.

La vague, on s’imagine l’avoir oubliée mais un jour elle frappe contre les galets dans le cœur des hommes mal dans leur peau, apeurés, lâches et vaincus d’avance.

Le temps est long avant d’ériger un barrage, celui de la conscience, de l’éveil, de l’amour pour son prochain.

Commenter  J’apprécie          928
La vague

Difficile d’être juste avec la notation de ce livre. Pour tenter de l’être il faut diviser la note en deux :

-Le mauvais : La naïveté déconcertante du roman. Uniquement justifiable si le public visé est adolescent en phase de détente, en concurrence avec une émission de téléréalité. On est soumis à une quantité de situations indigentes, de clichés étasuniens dignes des pires séries produites par leur machine de propagande. Les personnages du livre en sont les caricatures prévisibles.

« C’était une jolie fille aux cheveux châtains coupés court qui souriait presque tout le temps »

« Amy Smith, sa meilleure amie, une fille menue à la chevelure blonde digne de Boucle d’Or »

« Pendant ses cours, il parlait d’une voix monotone capable d’endormir les élèves les plus attentifs. Le contenu n’était pas difficile à suivre, mais Laurie avait eu toutes les peines du monde à rester suffisamment concentrée pour obtenir un A. »

J’arrête là, je passe les footballeurs américains musclés, les contributeurs du journal du lycée rebelles et à lunettes et écouteurs, le vilain petit canard bouc émissaire de la classe, le professeur guide spirituel à la Robin Williams dans le film de Peter Weir... Il ne nous épargne aucune niaiserie, aucun cliché facile...

Le déroulement même de l’action prête à sourire, c’est du prêt-à-endoctriner, du fast-think.

- Le bon : le sujet lui-même qui fait indéniablement penser à l’expérience de psychologie de Milgram. La plupart d’entre nous la connaissons mais j’invite ceux pour qui cela n’évoque rien d’aller faire une recherche du côté de cette expérience qui évalue le degré d'obéissance d'un individu devant une autorité qu'il juge légitime et qui permet d'analyser le processus de soumission à l'autorité.

C’est de cela dont il s’agit dans ce livre, et il faut reconnaître que, de ce point de vue, c’est plutôt bien essayé, le cadre et le sujet étant intéressants. Bien rédigé, assis sur une pensée moins binaire, cela aurait pu donner un livre référence. Ceci dit, je le conseillerais à un ado de niveau collège, moment où le négatif cité plus haut sera moins perceptible, moins rédhibitoire, pour initier une discussion qui pourrait être fort intéressante.

Commenter  J’apprécie          736
La vague

Un livre court et rapide sur les dangers de la manipulation collective basé sur une histoire vraie qui a eu lieu en 1969 avec un professeur d’histoire de lycée à Palo Alto situé en Californie. Le professeur et ses élèves ont pris une leçon de la Seconde Guerre mondiale sur l’Allemagne nazie beaucoup trop au sérieux. Les résultats sont particulièrement inattendus avec les souvenirs si frais dans l’esprit et les conversations de beaucoup à l’époque. Ce livre devrait être fortement recommandé pour tout le monde, l’histoire peut facilement se répéter dans les bonnes circonstances, ce dont nous devrions être très conscients.



Commenter  J’apprécie          645
La vague

« Cela commence par un jeu et finit en dictature »



La vague c'est un véritable raz de marrée.

L'histoire est basée sur une expérience réelle des années 70 pour comprendre le fonctionnement du parti nazi par l'exploration de notions telles que la discipline, l'esprit communautaire.

Un livre court et à l'écriture facile, pour prendre conscience que l'histoire est un éternel recommencement et qu'aujourd'hui, le risque est toujours présent de basculer dans une dictature. Comment est ce possible me direz vous ? On est au courant de ces choses là, on ne va pas recommencer les mêmes erreurs et pourtant. Il est possible de manipuler une jeunesse passionnée, de créer un ensemble, un groupe (oubliant les libertés individuelles), d'avoir un leader, d'être à la recherche d'un idéal. Une véritable déferlante de questions suite à cette lecture.

L'adaptation du réalisateur allemand Dennis Gansel est aussi à voir ! Elle est dramatiquement magistral.



Un livre qui comme le dit son auteur peut être « utile »

A découvrir.
Commenter  J’apprécie          643
La vague

Visiblement le roman est inspiré d'un téléfilm diffusé en 1981, lui-même adapté d'une expérience décrite dans un article publié en 1972!!



Cette «expérience» vise à démontrer comment dans l'Allemagne nazi, un peuple s'est laissé manipuler pour en arriver aux pires horreurs que l'on sait.



Ce court (sans doute trop) roman présente un intérêt certain si l'on veut démontrer la capacité d'un suivisme moutonnier d'une partie de la population et si l'on pense que la première des qualités pour la vie démocratique est sa propre remise en question, sur tous les sujets et la capacité de chacun à garder son libre arbitre.



Le problème dans ce récit c'est que tout va trop vite ce n'est pas en quelques semaines que l'on est endoctriné, quoique le recrutement récent, «via les réseaux asociaux» de futur djihadistes démontre l'inverse....



J'ai donc trouvé ce livre intéressant mais je reste sur ma faim.



Commenter  J’apprécie          622
La vague

Les romans à morale ont toujours un problème de crédibilité : entre le côté ultra-documentaire et la fictionnalisation caricaturale, c'est difficile de se situer. Mais La Vague s'en sort à merveille.



Le scénario est tout simplement brillant et pose l’une des questions les plus pertinentes et les plus essentielles qui soient : une nouvelle dictature est-elle possible en Allemagne? La réponse a priori évidente - et reprise par les élèves de ce professeur aux méthodes atypiques - à cette question faussement simple va être le point de départ d’une époustouflante démonstration qui a le bon goût de ne pas caresser le lecteur dans le sens du poil pour, au contraire, briser ses certitudes. Il faut dire que l’argumentation est particulièrement intelligente et étayée, Todd Strasser nous livrant un véritable mode d’emploi d’une dictature. Tout y passe, de l’ode à la discipline aux frustrations des membres en passant par la mise en avant de symboles fédérateurs (le nom, l’uniforme, le logo, le salut…) et à l’exclusion des contestataires. L’évolution des personnages, qui vont passer du statut d’élèves pacifiques à celui de membres d’un groupuscule agressif, est d’autant plus terrifiante qu’elle est particulièrement crédible et qu’elle prend le soin d’expliquer les motivations de chacun. Et surtout, l’auteur ne commet pas l’erreur d’inclure une quelconque idéologie politique permettant ainsi au roman d’éviter le piège du brûlot contestataire pour s’intéresser davantage au terreau permettant l’émergence d’une autocratie qui ne dirait pas son nom. Et bien malin le lecteur qui prétendrait trop attaché à la liberté d’expression ou aux droits de l’Homme pour se laisser emporter par cette Vague qui avance par petite touche innocente (et séduisante) pour finalement échapper au contrôle de son créateur jusqu’à son implacable final, aussi bouleversant qu’inévitable.



Avec une fin violente, un déroulé qui résonne comme un roulement de tambour, des personnages marquants, des transitions soignées et surtout un message perturbant riche en éléments de réflexion sur la nature humaine, "La Vague" pousse indéniablement à la réflexion et offre une philosophie de qualité. C'est sûr, Todd Strasser a frappé un grand coup.

Commenter  J’apprécie          611
La vague

Bon. La vague n'est pas un chef d'oeuvre de littérature, loin de là, et pourrait utilement faire l'objet d'un toilettage en version 02.

Il n'en demeure pas moins que le choc, l'étendue et les conséquence de ce mouvement initié par un prof habité et peut-être imprudent , sont intéressantes: Elles mettent en exergue la responsabilité du manipulateur en chef dans ce qui anime la foule et la galvanise: L'ordre, l'insigne, l'uniforme, le moule en somme... Et de l'action!

Bien sûr, La vague se résume heureusement à une quinzaine de jours... Mais les effets sont déjà considérables et presque dévastateurs, d'autant plus sur une population adolescente dans laquelle se réveille une sorte d'idéal, de besoin de se réaliser.

Et encore, l'expérience n'a-t-elle lieu que dans un cadre protégé d'un lycée.

Même simplifiées, les racines du totalitarismes sont là, à l'état embryonnaires: Castes lycéennes, souffre-douleur et exclusions diverses.

le nazisme a crût et poussé sur un terreau d'humiliation, de pauvreté et de désignations des boucs-émissaires. Cela ne nous rappelle-t-il rien et ne nous interpelle-t-il pas en notre époque complotiste aux populismes aussi galopants qu'exacerbés? le spectre de la foule décérébrée aux slogans simples et répétés?

Même si le livre peut paraître manichéen et parfois simpliste, sa lecture peut être intéressante pour des collégiens et lycéens en faisant l'objet d'indispensables commentaires et discussions.

Ce livre doit surtout être un point de départ vers d'autres recherches, d'autres lectures. Une façon, aussi, de décrypter l'actualité générale et personnelle.

Un livre à ne pas négliger, et à mettre entre toutes les mains.
Commenter  J’apprécie          604
La vague

Ce petit livre est une réflexion sur le pouvoir des masses, la liberté individuelle et la liberté de pensée. Malgré la pauvreté de l'écriture (ce qui est bien regrettable, vu l'importance du message), le fait qu'il soit inspiré de faits réels, le rend tristement incontournable.



Il est en effet basé sur l'expérience menée, aux États Unis en 1969, par le professeur d'histoire Ron Jones (alias Ben Ross dans le livre). Dans le but de faire comprendre à ses élèves comment le nazisme avait pu se développer, il met en application des concepts de manipulations collectives utilisés par le régime (discipline de fer, salut distinctif, intérêt du groupe avant celui des individus etc)



Le plus déconcertant et le plus déprimant dans cette histoire est la rapidité stupéfiante avec laquelle cette expérience a dérapé. En quelques jours, les élèves ont abandonné leur libre arbitre pour répondre aux ordres de leur nouveau leader et basculé sans états d'âmes dans le totalitarisme. Quand la réalité dépasse la fiction …. Terrifiant.



Je ne sais pas exactement jusqu'à quel point ce livre est fidèle à l'expérience qui a été menée en 1969. Ron Jones déclare dans l’article numéro 79 de 1993 paru dans The Whole Earth Review : « Bien sûr, pour faire vendre le roman, les éditeurs ne manquent jamais d’indiquer « Basé sur une histoire vraie. » Ils se gardent bien d’indiquer qu’ils ne racontent pas la vérité. »



Mais justement, quelle est cette vérité ? Car personne ne sait non plus ce qui s'est réellement passé au cours de cette expérience en 1969, hormis la version que veut bien en donner Ron Jones lui-même (dans son étude, la troisième vague). Restée taboue pendant des années par tous les protagonistes de l'époque, les éléments vérifiables sont aujourd'hui minces et souvent contradictoires. Du coup, la médiatisation et le brouhaha autour de cette histoire dissimule des silences bien plus inquiétants. Il n'empêche que l'expérience semble bien avoir eu lieu.



Le plus désolent est de constater que nous n'apprenons pas de nos erreurs. Voire, que nous nous appliquons à les reproduire. La facilité avec laquelle des individus peuvent encore se faire embrigader démontre que nous sommes loin d'être à l'abri d'un tragique recommencement. Si tant soit peu que nous ayons été à l'abri un jour.



Car, au delà du totalitarisme, les organisations armées, terroristes, les sectes (etc..) utilisent aussi des procédés de manipulation destinés à supprimer le libre arbitre tout en sublimant l'appartenance à un groupe. Le but final n'est exactement le même. Et après ? Le principe est le même. Alors pourquoi cela ne se reproduirait il pas ? Puisque cela ne s'est jamais vraiment arrêté. Le concept a juste évolué et s'est même perfectionné.



Comme le dit très justement William Faulkner : "Non seulement le passé n'est pas mort, mais il n'est même pas passé. "



Un livre définitivement à lire.

Commenter  J’apprécie          586
La vague

La Vague s'avéra finalement être, en ce qui me concerne, un ru au mois d’août (soupir)



Le pitch : Todd Strasser "romance" des faits réels, à savoir une expérience pédagogique initiée par un professeur d'histoire aux Etats-Unis, dans les années 1970. Cet enseignant, chagriné de n'avoir su répondre à la question d'une de ses élèves, qui se demandait comment les allemands avaient-ils pu laisser advenir les nazis et leurs thèses sans réagir, décide de créer un mouvement autoritaire, basé sur la discipline, l'abandon de l'individualité au profit du groupe, et le culte du chef, afin de faire comprendre à ses élèves qu'il est facile d'embrigader les gens, sans qu'ils ne s'en rendent compte. Mais, très vite, l'expérience prend une ampleur inattendue...



Vous n'êtes pas sans ignorer qu'il est des oeuvres dont on ne comprendra jamais pourquoi elles ont un tel succès, pourquoi elles sont des "best-sellers" (à moins de ce dire que la majorité des gens sont, finalement, comme ces ados idiots de la Vague...^^) Par exemple le film "les Chtits" (quelqu’un a compris "les Chtits" ?) ou encore ce roman.



Oui, pourquoi ? Parce que stylistiquement c'est affligeant (et qu'on ne vienne pas me parler de problèmes de traduction, à ce niveau là). A côté de "la Vague", Marc Lévy, Bernard Werber, Guillaume Musso et autres gros pourvoyeurs de papiers mâchés sont des génies du maniement musical des mots...Et puis, si le concept est bien sûr intéressant, il est tellement amené n'importe comment qu'on n'y croit pas une seconde...Quelle trahison de la vérité (j'espère, car si ce n'est pas le cas autant se flinguer tout de suite...). Qui peut imaginer une classe entière de gamins de lycée se laisser embarquer dans cette histoire en 45 min chrono, sans réagir (oui, il y a un gros problème de rythme aussi) ? Qui peut croire à ces personnages lisses, caricaturaux, sans profondeur aucune ? Qui peut vraiment se prévaloir d'une meilleur compréhension des phénomènes de radicalisation et de pression du collectif sur l'individu (ça vous rappelle quelque chose d'actuel, hum...) après avoir lu "la Vague" ?



Pour résumer, en fait, qui est capable de lire "la Vague" jusqu'au bout (dieu merci, ça ne fait que 150 pages) sans SE FAIRE CHIER ? Si vous avez les réponses à ces questions, je suis preneur.
Commenter  J’apprécie          525
La vague

Todd Strasser reprend dans ce livre et de façon romancée une expérience réalisée par un professeur d'histoire en 1967 dans un lycée américain. Pour trouver les raisons de l'adhésion de la population allemande au régime nazi, ce professeur d'histoire décide de réaliser une expérience. Il imagine un mouvement (appelé "La Vague" dans le livre) qui allie discipline, communauté et action, et tente d'y faire adhérer ses élèves. Les résultats de son expérience iront bien au-delà de ce qu'il avait pu imaginer.

Cette expérience est tout à fait révélatrice. Effectivement, il semble que pour peu qu'on sache le manœuvrer assez habilement, n'importe qui - ou presque - peut tomber sous l'influence d'un leader et faire passer les idéologies de son mouvement avant les siennes.

Malheureusement, je trouve que le récit qui en est fait dans ce livre manque de profondeur. La psychologie des personnages est seulement survolée, l'analyse de leurs comportements m'a semblé trop légère. Ce que j'aurais aimé savoir c'est justement par quels mécanismes psychologiques tout ces élèves ont adhéré immédiatement au mouvement, pourquoi seulement quelques-uns d'entre eux ont-ils développé une résistance ? Je n'ai pas eu de réponses.

C'est bien dommage car je pense que c'est un thème vraiment passionnant qui mériterait un traitement plus poussé, instructif, mais aussi préventif. Je vais suivre les conseils de mon amie Babeliote Guylaine ;-) et regarder le film.
Commenter  J’apprécie          5111
La vague

J'avais tellement été enchantée par l'adaptation lors de sa parution sur notre petit écran il y a quelques temps déjà que je me languissais de pouvoir découvrir cet ouvrage ! Certes, je savais déjà la trame de l'histoire mais je pense que vous serez tous d'accord avec moi lorsque je vous dis qu'en lisant l'ouvrage même après avoir vu le film, on est toujours surpris et l'attrait ainsi que l'intérêt restent le même.



Premièrement, ce que ce livre m'a rappelé, c'est qu'il s'agit d'une histoire vraie (je ne parle pas de celle des nazis et d'Hitler mais bien de ce professeur qui a voulu donner une bonne leçon à ses élèves sur le totalitarisme . Cela ne s'est passé il n'y a pas si longtemps puisque c'était en 1969 dans un lycée américain mais n'oublions pas que cela pourrai très bien se produire de nouveau, n'importe quand et n'importe où et ce, comme du temps d'Hitler sur une population bien plus importante que des étudiants et à une échelle bien plus importante encore.



Alors, qu'en est-il du livre exactement ? Ben Ross est un prof d'histoire relativement cool que tous ses étudiants apprécient. Aussi, le jour où celui-ci leur montre un film sur les camps de concentration nazis, certains restent sous le choc. Tel est par exemple le cas de Laurie, l'une de nos protagonistes et l'une des rares à ne pas se laisser embrigader dans la folie de La Vague. En effet, voulant pousser l'expérience avec ses élèves plus loin, Ben (c'est ainsi que tous l'appellent), décide de mettre en place une sorte de jeu de rôle. Lui serait le leader, que tout le monde devra maintenant appeler "Monsieur Ross" et ses élèves se placeraient dans la peau des jeunes nazis de l'époque. C'est ainsi que La Vague, le nom que le professeur donne au mouvement est née. Cependant, en mettant en place cette leçon d'histoire hors du commun, Ben était loin de se préparer à ce qui allait s'ensuivre, à savoir non seulement que son expérience deviendrait plus qu'un franc succès, au point de faire peur, mais qu'au sein-même de son cours d'histoire, il ferait en sorte que l'Histoire (avec un grand H) se répète à nouveau...



Un livre a priori destiné à un jeune public mais qu'il faut cependant lire en toutes connaissances de cause. Un roman extrêmement bien écrit, fluide et qui nous donne une bonne leçon : non seulement, il ne faut jamais oublier mais en plus, il ne faut pas perdre son sens critique et ne pas se laisser influencer par une groupe de personne ou une personne, quelle qu'elle soit ! A découvrir et à faire découvrir !
Commenter  J’apprécie          500
La vague

La passion d'un professeur d'histoire, Ben Ross, le conduit à mener une expérience afin de répondre à une question que nous nous posons tous: "Comment les hommes, pourtant pourvus d'esprit critique et de raisonnement, ont pu se laisser entraîner par Hitler dont les idées étaient si insensées et si monstrueuses". Il met en place un mouvement appelé "La vague" et entraîne ses élèves dans une expérience qui va très vite dégénérer. Un excellent roman à mettre entre toutes les mains pour développer l'esprit critique de nos enfants, ouvrir les yeux sur la nature humaine et mettre un point final à la dictature. Une jolie histoire passionnante pour tous, aussi bien les ados (lecture facile et agréable) que les adultes! Une histoire vraie (même si elle est exagérée et que des passages sont romancés pour captiver le lecteur) qui mérite d'être lue par tous.
Commenter  J’apprécie          483
La vague

C’est l’estomac broyé que je referme ce livre. Une histoire intemporelle ? Hélas, nos pages d’histoire nous prouvent que l’homme n’apprend pas et répète ses erreurs. Et les faits actuels avec l’embrigadement et le djihadisme nous montrent à quel point tout peut recommencer si....



Ben Ross, professeur d’histoire, lors d’un cours sur le nazisme et ses conséquences, ne trouve pas les réponses aux questions de ses élèves quant à la « passivité » des Allemands face à l’holocauste. Aussi pour les faire réfléchir par eux-mêmes, il met en place une expérience de contrôle des faits et pensées, expérience qui dépassera autant élèves que professeur.



Un livre, basé sur une histoire vraie vécue en 1969 aux Etats-Unis, Californie, qui se lit rapidement, à l’analyse glaçante car bien loin du postulat d’Hitler qui voulait « une jeunesse athlétique qui n’aurait pas reçu la moindre éducation intellectuelle, si ce n’est l’apprentissage à l’obéissance”. Or, ici, l’expérience a eu lieu dans un établissement scolaire et elle s’est répandue à la vitesse d’un feu de forêt.



Un livre-référence aujourd’hui pour mesurer la facilité avec laquelle on se laisse berner par de belles paroles, on abandonne ses propres droits individuels, on se laisse porter par la force de pression du groupe.

Un livre qui permet de réfléchir aux notions d’obéissance et de soumission, de devoir de mémoire et de droit à l’oubli.

Bref, un livre-sentinelle à lire et à partager comme le fameux « Matin brun » de Frank Pavlof.
Commenter  J’apprécie          473
La vague

Ben Ross, professeur d’histoire, peine à répondre aux questions de ses élèves sur le nazisme. Pourquoi personne n’a essayé de les arrêter ? Comment peut-on massacrer dix millions de gens sans que personne ne s’en aperçoive ? L’enseignant décide alors de leur faire vivre l’expérience. Il crée un mouvement, La vague avec un slogan fort, La Force par la Discipline, La Force par la Communauté, la Force par l’Action et un salut. Le résultat dépasse toutes ses espérances, les adolescents adhèrent tellement au groupe qu’ils en parviennent à ne plus tolérer les autres.



Le démarrage du mouvement m’a laissé sur ma faim, les choses arrivent sans aucune analyse ; elles sont plus convaincantes par la suite.



Le roman est l’adaptation d’un téléfilm, lui-même inspiré d’une expérience réelle, La Troisième vague, concrétisé par Ron Jones dans un lycée de Palo Alto en Californie en 1969. Malheureusement, il existe peu de documents (un livre écrit par Ron Jones trois ans plus tard) et aucune étude sur le sujet. Je suis donc restée sur ma faim. Ce roman est néanmoins à lire, et à faire lire aux adolescents pour montrer à quel point une dictature est facile à installer.



Si j’ai été contente de prendre connaissance de cette expérience réelle, La Vague m’a laissée sur ma faim. Je le recommande néanmoins pour la pas si incroyable histoire que ça.


Lien : https://dequoilire.com/la-va..
Commenter  J’apprécie          463
La vague

Basé sur une histoire vraie, un professeur se demande : comment expliquer le nazisme à des lycéens ?

Débutez par quelques règles de disciplines, un logo, le même geste lorsqu'on se croise et vous avez une dictature.

Un roman à mettre dans toutes les mains, pour comprendre l'engrenage, l'effet de groupe et la violence qui s'en découle.

Un texte court, mais fascinant, tout peu recommencer, si on ne reste pas vigilant !



Bonne lecture !
Commenter  J’apprécie          457
La vague

Trouvé ce petit livre de 153 pages sur la gondole dédiée aux ouvrages prescrits par l'Éducation nationale pour l'année scolaire 2021-2022.



Après un cours d'histoire consacré au Nazisme et à la projection d'un documentaire sur les camps d'extermination, les élèves de Ben Ross, professeur d'histoire dans un lycée américain n'arrivent pas à comprendre comment tout un peuple , toute une nation, n'a pas pu s'opposer aux terribles agissements des dirigeants allemands fascistes .

Le professeur va créer « La Vague » pour mieux faire comprendre aux jeunes les procédés employés dans un régime totalitaire : embrigadement, propagande pour fasciner, étourdir, hypnotiser , culte d'un chef charismatique, mise en scène de l'unanimité, séduction des membres par des slogans, des cartes d'adhésions, un salut …

Les adolescents vont devenir très rapidement des fanatiques avec tous les débordements que cela entraînent.

Oui, mais c'est sans compter sur quelques résistants minoritaires …

C'est une lecture instructive pour des collégiens et lycéens, qu'il faut accompagner avec des explications et un cours complet sur les moyens , les projets, les buts des pouvoirs totalitaires et l'étude des sociétés soumises au totalitarisme.

Ce livre m'a paru , cependant, trop  « soft » pour bien démontré les ravages et la terreur à laquelle est soumis un peuple confronté à un régime totalitaire.
Commenter  J’apprécie          452




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Todd Strasser Voir plus

Quiz Voir plus

La vague, Todd Strasser

Ce roman fait parti de quel genre littéraire ?

roman d'adolescence
science-fiction
fantastique
horreur

10 questions
904 lecteurs ont répondu
Thème : La vague de Todd StrasserCréer un quiz sur cet auteur

{* *}