Tom Charbit

Voilà, c'est ça le mistral, un sifflement continu qui ne retombe jamais, ponctué de petits coups d'accélérateur bien pénibles et de grosses claques imprévisibles pur finir de vous mettre les nerfs à vif.

Les morts ont de bonnes raisons de se contrefoutre de l'endroit où ils sont enterrés, c'est bien évident, mais pas ceux qui leur survivent.

Il y a des choses auxquelles on peut faire face, des douleurs qu'on peut atténuer, des contrariétés qu'on peut relativiser. Et d'autres qui nous tombent dessus, tel un couperet.

Nos vies ressemblent moins à une gigantesque machinerie dont nous serions le dernier engrenage qu'à une sorte de supermarché où chacun peut choisir, dans les rayons de l'histoire de sa famille plus ou moins proche, de ses amis ou des endroits où il a vécu, les ingrédients permettant de se concocter sa petite recette perso.

Je ne sais plus quelle chanteuse a dit un jour que les gens ne se droguent pas parce qu'ils veulent se tuer, mais parce qu'ils veulent rester en vie.

Le casque du DJ, c'est un peu comme la toque du chef ou le stéthoscope du médecin, l'un ne va pas sans l'autre.

"J'ai songé à mon grand-père et mes grands-oncles à peine sortis de l'enfance, fuyant sous les bombes et perdant en chemin une mère et une sœur, à l'histoire qui se répète à tente quarante ans d'intervalle. Je ne vois pas vraiment au nom de quoi ceux de ma génération, qui n'ont connu ni la guerre, ni la dictature ni même ces conflits plus ou moins lointains, en Algérie, au Vietnam, en Afghanistan ou je ne sais où, seraient miraculeusement épargnés par cette violence cyclique. Je ne crois pas qu'on soit devenus plus clairvoyants ou moins cruels, j'aurais même plutôt tendance à penser le contraire. La seule question qu'on doit se poser, c'est où et quand toutes ces horreurs vont nous retomber dessus."

C 'est dans ces années que les vignerons de la région se sont organisés en coopératives et que l'ère de la piquette de masse a succédé à l'ère du tord-boyaux qui rend fou.

On ne désire jamais rien autant que ce qui nous est inaccessible, voilà une triste et banale réalité, et on vivrait beaucoup mieux si on était capable d'apprécier à leur juste valeur les choses qui se présentent simplement devant nous.

Pendant des générations les gens ont vécu avec l'idée que leurs enfants vivraient mieux qu'eux. Nous, on a accepté l'idée que ce sera le contraire. ..... pour ceux qui naissent aujourd'hui, c'est bien pire : ils ne seront même pas certains de pouvoir vivre vieux.

«  J’ai erré et divagué et j’ai suivi mes pas
Vers les sables étincelants de ses déserts de diamants
Et tout autour de moi une voix résonnait
Cette terre a été faite pour toi et moi » .

Woody Guthrie, «  This LAND Is Your Land »

On dénonce depuis longtemps les diktats véhiculés par la mode ou la pub sur le corps et l'apparence des femmes mais on s'intéresse assez peu à la manière dont le porno a rendu les jeunes spectateurs de leur propre sexualité.

Au loin, une mer bleu nuit, mouchetée par le blanc des embruns, se fondait dans un ciel lugubre zébré d’éclairs.

On ne désire jamais rien autant que ce qui est inaccessible, voilà une triste et banale réalité, et on vivrait beaucoup mieux si on était capable d'apprécier à leur juste valeur les choses qui se présentent simplement devant nous.
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Les gens d'ici disent que le soleil se lève chaque matin pour tout le monde mais oublient un peu vite que certains commencent leur vie dans un brouillard impénétrable.

 Ce serait déjà bien s’il y avait une vie après la fête. 

C’est impossible d’avoir la moindre hygiène de vie dans ce métier. On passe son temps à voyager, vivre la nuit, changer de fuseau horaire quatre fois par semaine, dormir des tranches de deux ou trois heures, se-la-coller entre-temps et bouffer de la merde mal assis dans les aéroports. Le problème d’ailleurs n’est pas de trouver où bien manger. Le problème c’est de manger tout court. Au-delà d’une certaine dose de came, on ne mange plus.

Aujourd'hui, les grandes stations se contentent de vomir à longueur de journée de la trap, le dernier rejeton en date dans la grande famille du rap, ou de l'électronic dance music, les jeunes disent EDM, une invention marketing des majors pour mettre en tête de gondole tous les vendus qui ont cédé aux sirènes de la gloire et du fric et qui remplissent les stades avec des morceaux qui sont à la vraie musique électronique ce que les plats surgelés bourrés de merdes chimiques sont à la gastronomie

Là, sur cette île perdue, coupée du reste du monde par la colère des dieux de la mer et du vent, elle avait l'assurance sereine de ceux pour qui rien n'est jamais un problème.

A quoi bon inventer la machine à remonter le temps. Les parfums le font très bien depuis toujours.
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