Tom Charbit

Les gens se sentent impuissants face à l'addiction et la maladie mentale. C'est difficile de leur en vouloir. Eux-mêmes sont des victimes et vivent un enfer.

Les morts ont de belles raisons de se contrefoutre de l'endroit où ils sont enterrés, c'est bien évident, mais pas pour ceux qui leur survivent;
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Peu de choses ont changé depuis la conquête de l'Ouest, même si les Américains sont persuadés d'être sortis de l'état sauvage. C'est toujours le plus fort qui impose sa loi. Les autres peuvent aller se faire foutre et en prime on les prend pour des cons.
page 150.

Quoi qu'on en dise, la vie n'est rien d'autre qu'une immense loterie. A chaque tour de manivelle on mélange les boules, on tire les numéros et une nouvelle histoire commence. Les choses ne durent jamais que dans nos souvenirs.
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Un prénom c'est aussi durable qu'un tatouage au fer rouge sur le cul d'une vache, ça me tue que les parents d'aujourd'hui ne comprennent pas ça.

Chacun peut comprendre qu'en dehors du petit milieu aussi sympathique que superficiel de la nuit, ma solide expérience de la fête est une compétence assez peu recherchée.

Ma génération a grandi en bouffant de la merde industrielle, c'est un fait établi. On ne s'interrogeait pas vraiment, à cette époque, sur la qualité de ce qu'on ingurgitait. ...Les petites épiceries ont périclité et les supermarchés n'ont cessé de s'étendre. On a découvert le surgelé, les plats cuisinés, et le micro-ondes. C'était pratique, c'était rapide, c'était l'avenir..... On a passé des décennies comme ça, une aiguille plantée dans le bras, la chimie en perfusion, et tout le monde a pris deux tours de taille, sept ou huit aux Etats-Unis.

A l'exception d'une toute petite qui comprend vraiment ce que je fais, il est évident que je passe pour l'archétype du gaspillage consumériste et de la vacuité de la fête pour la fête.

Ce matin, j'ai été réveillé à l'aube par le son rauque et métallique d'u couple d'oiseaux qui a élu domicile Das le grand chêne au dessus du puits.

Si je faisais vraiment ce que je suis sensé faire ici, je passerais mes journées et mes nuits enfermés dans le studio. Lorsque j'a pris la décision de ma barrer de Paris, je me suis bien gardé de crier sur les toits que j'étais en train de perdre l'ouïe, si ce n'est la tête tout entière. J'ai prétexté que j'avais besoin de faire une pause, me mettre au calme pour retrouver l'inspiration ...

Ça paraît bizarre à dire aujourd'hui mais je ne crois pas que nous étions alors particulièrement fatalistes ou pessimistes. Nous vivions dans une délicieuse immédiateté, refusant de nous projeter, espérant ne jamais avoir à quitter l'instant présent comme font ceux qui grandissent et finissent ensevelis sous les plans de carrière, les obligations familiales, financières ou professionnelles, les frustrations nourries par la somme de leurs désirs inassouvis et, pire encore, la petite pression insidieuse qui les pousse à faire le deuil de ce qu'ils sont pour devenir ce qu'on attend d'eux.

À l’exception d’une toute petite minorité qui comprend vraiment ce que je fais, il est évident que je passe pour l’archétype du gaspillage consumériste et de la vacuité de la fête pour la fête. 

Nous vivions dans une délicieuse immédiateté, refusant de nous projeter, espérant ne jamais avoir à quitter l’instant présent comme font ceux qui grandissent et finissent ensevelis sous les plans de carrières […]. 

On crache pas dans la soupe quand on s’est gavé pendant des années.

J’aurais dû consulter un spécialiste dès les premier signes, mais j’ai préféré le confort cotonneux de ma petite fuite en avant. 

En fin de compte, durant toutes ces années, je n’ai vu le ciel qu’à travers les hublots des avions. C’est d’ailleurs peut-être le seul endroit où il fait toujours beau.