Citations de Tom Drury (14)
Leur mère, c'était Colette Sandover, de Boris. Elle s'était mariée trois fois, chaque mariage ayant donné lieu à une naissance et s'étant terminé par la mort du mari. C'est pour cette raison qu'on l'appelait parfois Killette au lieu de Collette.
Les enfants de Boris la prenaient pour une sorcière, phénomène qu'elle encourageait elle-même en jetant des sorts ; elle arpentait le jardin en lançant des imprécations telles que : "Ô Lucifer, apparais-moi maintenant. Ô Lucifer."
Elle était tellement en retard pour sa déclaration d'impôts que même les fonctionnaires municipaux esquivaient la question.
Apparemment, elles avaient déjà commencé à picoler sec au milieu des décorations d'Halloween. Le visage de Pansy était rouge vif, et Diane avait cassé un verre. Si l'alcool, pour Louise, était comme un tortillard progressant à son rythme à travers collines et plaines pittoresques, pour Pansy et Diane c'était davantage un ascenseur après la rupture du câble.
- L'idée du livre est que le temps n'existe pas. Et que tout ce qui est jamais arrivé ou arrivera jamais était déjà là depuis le début. Et même, je crois, différentes versions de ce qui va apparemment arriver. Ou, pas ici,mais quelque part. C'est le passage déroutant. Savoir où exactement. Mais tout simultanément.
Comment tu t'accommodes du divorce ? demanda-t-il.
- Ca va, répondit Louise. Je n'ai pas à cuisiner des choses que je n'ai pas envie de manger. C'est un plus.
Quand Pierre eut disparu, le vieil homme se leva et traversa le parc à pied jusqu’à la rue où était garée sa voiture. Il s’appelait Tom Geer. Il quitta Desmond City en roulant vers le nord, traversa Shale et monta jusqu’à une maison perchée sur le promontoire qui surplombait le lac. Il sortit de la voiture et frappa à la porte, où l’accueillit une jeune femme en jean délavé, chaussettes rouges et chemise de feutre noire. Elle le fit entrer, servit deux verres de champagne, puis ils s’assirent et discutèrent. (…) – C’est pour quand ? – Pas tout de suite. Tu seras informée. – Ça parait un peu sournois, non ? – Impossible de faire autrement Stella. Tu es venue ici pour te sortir d’une situation assez moche, si tu te rappelles.
Il voyait l’Amérique comme une nation de magouilleurs débrouillards et il ne pouvait pas comprendre que quelqu’un ait besoin d’aide ou s’arrange pour aider quelqu’un d’autre.
L’arbre que tout le monde voulait absolument voir était l’Arbre des esprits, un tilleul d’Amérique qui poussait sur le versant oriental de Ted Mountain, baptisé ainsi d’après un poème écrit par le poète du XIXe siècle Cyril Sawtelle, de Tableville. On disait que les feuilles des arbres avaient pour vertu d’exaucer vos vœux.
Cela ne rimerait à rien d'entrer dans n'importe laquelle de ces communes et de commencer à chercher, Shane le savait très bien, ces petits bleds isolés, pelotonnes avec leurs lampadaires scandant le passage du néant de la nuit.
Parfois des choses arrivent qui semblent défier la deuxième loi de la thermodynamique, selon laquelle tout système tend vers le désordre. Une fois, Pierre avait fait tomber un briquet sur le trottoir, et il avait atterri à la verticale.
Helen Plum apporta même un ragoût de macaronis au bœuf dans un plat en céramique de Corning, quant à savoir qui était censé en manger, ce n'était pas clair. Mais il faut dire que Helen Plum réagissait à presque n'importe quelle sorte de nouvelle stressante en cuisinant des ragoûts, et avait une fois rappliqué à Faribault, Minessota, où un semi-remorque avait pris feu, avec une poêlée de pommes de terres aux pétoncles et au jambon. Véridique, histoire rapportée par sa belle-fille.
- Qu’est-ce qui vous amène ? – Dan Norman et moi on va se marier, et j’ai promis à ma mère de demander si on pouvait se marier dans votre église. – Cela risque d’être difficile pour quelqu’un qui décrit Dieu comme pouvant être un presse-papiers. – Bon, au moins j’aurai essayé. – Et il fut une époque pas si lointaine où j’aurais juste dit laissez tomber. Mais les fidèles ne sont plus ce qu’ils étaient, et franchement on ne peut plus se permettre de dire non à qui que ce soit.
Dan fit halte à un stand où il y avait plein de statues en ciment - des trolls et des sirènes, des biches, des grenouilles et des aigles, des gens nus qui semblaient s'étirer après une sieste reposante, se demandant où ils avaient mis leurs vêtements.
Les bouts de sein des statues de sexe féminin étaient cachés par des bras, des feuilles de vigne ou des mèches de cheveux stratégiquement placées et les hommes avaient tous de très petits penis, mais en fait, quand on y réfléchissait, il n'y avait sans doute pas non plus un marché énorme pour les statues de jardin avec un gros penis.
« - L'idée du livre est que le temps n'existe pas. Et que tout ce qui est jamais arrivé ou arrivera jamais était déjà là depuis le début. Et même, je crois, différentes versions de ce qui va apparemment arriver. Ou, pas ici,mais quelque part. C'est le passage déroutant. Savoir où exactement. Mais tout simultanément. »