Citations de Tom Noti (95)
Mes larmes que la vie avait éteintes à force de souffler des craintes et des silences. Ces rivières ravinées de mon être qui m'avaient irriguées jusqu'à grandir, malgré tout. Mes larmes de feu ont baptisé mon enfant, ma petite fille. Et dans les yeux de sa maman, un océan de joie et la peur, comme une mouette rieuse qui planait au-dessus d'un volcan.
Ce sentiment extracteur de me tenir à côté de ces courants de pensées, sur la berge des flots raisonnables de l'humanité. Immobile avec mes voyages engourdis, lourds des fardeaux à porter. (p39)
La sueur pour gagner est moins amère que les larmes de perdre.(p69)
Ma fille me dit tout son amour. Ca me guérira mieux que vos cachets
On passe la moitié de sa vie à attendre ceux qu’on aimera et l’autre moitié à quitter ceux qu’on aime.
C’était ça, être père ? Juste arborer les médailles de sa progéniture comme un palmarès personnel ? Et si la descendance ne gagnait rien ? Aimait-on un enfant sans gloire ? Moi, à l’écouter ainsi, je voulais un enfant qui perde tout afin de ne pas mettre le moindre pied dans cette compétition nauséabonde qui me donnait d’emblée un haut-le-cœur. A cet instant précis, je rêvais d’un perdant magnifique.
Vous êtes "les gens". Tout le monde est "les gens". "Les gens", c'est nous tous. Et les réactions que je peux induire sont celles des "gens". Ca s'appelle la pensée commune. Nous sommes tous pareils, formatés à réagir "en fonction de...". Nous sommes tous les ingrédients d'un schéma de pensée vertueux, d'une recette de sorcière. Nous sommes tous à l'intérieur d'un chaudron, brassés, mélangés. Mais aussi tous saupoudrés de condiments : la peur, l'inquiétude, le chômage, l'insécurité, l'égoïsme, la consommation nécessaire, l'élitisme forcené, l'apparence...
Les blessures des autres donnent le goût du sang et nous rendent oublieux des nôtres.
L'eau ruisselante a dévasté ma chemise, le robinet a aspergé mon pantalon. Je me retrouvais dans le noir, comme un con, à tenter d'essorer mes vêtements humides avec mes mains mouillées. Et cette saloperie de robinet qui continuait de crachoter.
Michel Blanc et ses algues dans Les Bronzés.
Il y a des gens qui traversent notre vie et notre vie dévie d'un souffle.
Est-ce que nous, les filles, on connaît toutes ça ? Pour une robe, des chaussures, un boulot, une copine, un amoureux ? A première vue, ça n'a pas l'air "pour nous". Enfin, ce que l'on connaît de nous. Puis, on se laisser tenter et c'est la révélation. On a osé et oser nous va bien, nous aère, nous allège, met du vent dans nos cheveux.
C'est hélas souvent à ce moment qu'il y a un problème de taille, d'horaire, de compatibilité, d'humeur, d'adresse, un problème technique en somme, qui ruine notre élan, saccage notre bonheur naissant... Et cette petite mare de larmes, stagnante, au fond de nos êtres, qui se remplit de ces instants de déception.
Des ongles peints qui gratouillent le torse et se promènent, c'est sexy. Des doigts qui viennent rabattre le col de votre chemise, c'est tendre. Une main qui tapote votre avant-bras en signe d'apaisement, c'est complice. Mais une paume juste posée sur la nuque, c'est doux. Simplement, je l'avais oublié.
J'avais lu un livre dans lequel il était écrit: "Lorsque le lien est rompu entre deux personnes, on a beau le réparer, renouer, chacune des deux personnes sentira toujours le noeud de la réparation en s'approchant de l'autre."
J'ai aussi fait le con afin de la détendre un peu. Ca a marché. Ca marche souvent de faire le con. A part avec ma femme qui s'est barrée parce que, justement, je le faisais trop. Pas assez sérieux, mature, mais il s'agit d'une autre histoire.
"L'aventure est un passage vers l'inconnu et l'inconnu est souvent riche" disait mon père.