AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Tom Sharpe (242)


Ses projets, à première vue, étaient intéressants. Aussi, année après année, avait-il été promu, tiré vers le haut, par une vague inéluctable d’inefficacité, et par la nécessité d’éviter à la population que ne soient réalisés ses plus récents projets. Il était ainsi arrivé à ce niveau de la pyramide où, grâce à l’inertie des subordonnés, les projets n’avaient plus aucune chance de se voir concrétiser. 
Commenter  J’apprécie          00
Sir Edward haussa ses épaules massives puis garda le silence. Une de ses tactiques habituelles consistait à attendre que sa fille, qui avait le pouvoir de concentration d'un canari, se lasse et change de sujet. Mais cette fois, ça n'avait pas l'air de marcher.
Commenter  J’apprécie          192
Puis, du jour au lendemain, il ne fut plus qu'une sacrée crapule et pas si bête que ça, après tout.
Commenter  J’apprécie          241
Wilt, resté en dehors de toute cette controverse, s’était demandé en silence, comme il le faisait maintenant, d’où vient cette curieuse idée très récente que les mots peuvent changer les choses. Un cuistot est un cuistot, n’en déplaise au titre de « Savant culinaire » dont on l’affuble. Quant à l’employé du gaz, lui donner du « Spécialiste en liquéfaction et gazéification » ne change rien au fait qu’il n’a jamais suivi qu’une formation d’employé du gaz.
.../...
— On n’est plus dans le coup, mon vieux, soupira Braintree. La réalité, c’est que les ordinateurs sont là et bien là, et que les enfants savent s’en servir, et pas nous. Langage compris.
.../...
Je leur ai quand même fait passer un mauvais quart d’heure, à toutes ces enflures ; de toute façon il faut bien qu’il y ait quelqu’un pour les ramener sur terre de temps en temps. Ils ne vivent que dans les nuages, là où tout est net et hygiénique parce que c’est un monde qui n’est peuplé que de mots. Comme ça rien ne s’y passe jamais. Vu ?
.../...
— Essayons de remonter de là à ses comportements précédents. Vous n’avez rien remarqué de particulier ? Le capitaine Clodiak nia de la tête. — Non, rien. Il n’est pas homosexuel, plutôt bien élevé, il n’a pas tendance à draguer les femmes ; je dirais même qu’il a des complexes, peut-être est-il un peu dépressif. Rien que je puisse classer comme inhabituel chez un Anglais.
.../...
L’être humain civilisé est un mythe, une créature légendaire qui existe seulement dans l’imagination des auteurs de romans, où ses fautes et ses faiblesses sont expurgées et son sens du devoir et du sacrifice magnifié.
.../...
« Fous philanthropes » est exactement la bonne formule pour désigner les Américains avec leurs bases aériennes, leurs armes nucléaires, et leurs imbéciles diplômés du Département d’État qui sont capables de confondre un bon père de famille, parfaitement insignifiant, avec un stalinien pur et dur, membre du K. G. B. – et qui arrosent ensuite la planète entière à coups de milliards de dollars pour tenter de défaire les conneries qu’ils ont faites.
Commenter  J’apprécie          10
p.294-5.
Wilt, l'œil dans le vague, regarde par la fenêtre pendant  que la liste s'allonge. Il  n'a jamais considéré le monde comme un endroit doué de logique et il tientles basés aériennes américaines pour particulièrement absurdes ; mais de là à être pris pour un espion soviétique par un cinglé de Yankee qui joue ostensiblement avec un révolver, il y a une marge qui franchit le seuil de la folie pure et simple.
Commenter  J’apprécie          20
p.45-6.
- On va choisir un autre traitement et vous mettre à l'essai.
La violente réaction de l'inspecteur l'avait pris au dépourvu.
- Comment ça, me mettre l'essai pour un autre traitement ? C'est ma santé qui vous intéresse ou vos foutus médicaments ? La tension artérielle, c'est moi qui l'ai, pas eux. Et je n'aime pas être mis à l'essai. Je ne suis pas un chien ou un cobaye, mettez-vous ça dans le crâne.
- Je sais, avait dit le docteur.
Et il lui avait doublé la dose de bêtabloquants, mais en changeant le nom du produit, et il avait ajouté quelques pilules pour contrebalancer les effets sur ses doigts tout en changeant aussi le nom du diurétique. En retournant à son bureau, Flint s'était cru transformé en pharmacie ambulante.
Commenter  J’apprécie          00
p.42.
- Tu peux parler lui avait-il répliqué plus ou moins gratuitement.
De toute façon parler est à peu près la seule chose qu'il tolère de sa part ; si l'on exclut faire les courses, le ménage, la cuisine, se lamenter sur Ian, nourrir le chat et le chien, en un mot être sa boniche.
- Si je m'étais pas cassé le cul comme je l'ai fait, on n'aurait ni maison ni voiture ; et tu n'aurais pas pu emmener ce petit salaud de bâtard sur la Costa Brava...
- Je re défends de l'appeler comme ça, lui avait-elle hurlé à la figure tout en posant son fer brûlant sur une  chemise et en la rougissant de rage.
- Merde, je l'appellerai comme ça me chante. C'est un crétin et un taré comme tous les autres.
- À père crétin, fils taré. Le seul rôle de père que tu aies peut-être jamais tenu, ça a été de me baiser ; et dans tous les sens du terme encore, parce que, ça oui, je me suis bien fait baiser.
Commenter  J’apprécie          00
p.305.
C'était toujours la même chose. Personne ne le comprenait ni ne le comprendrait jamais. Il était d'une incompréhensibilité infinie et le monde était plein d'idiots, lui compris.
Commenter  J’apprécie          00
p.232.
- Mon cher enfant, il vous reste encore bien des choses à apprendre, dit la vieille dame. A mon âge, la mort est tellement imminente que je ne me préoccupe même pas d'elle. Et puis, j'ai toujours été en faveur de l'euthanasie. Ne pensez-vous pas que c'est bien plus raisonnable que d'être mis sous perfusion ou dans une de ces machines qui vous maintiennent artificiellement en vie. Je vous prends à témoin, qui peut bien vouloir préserver un vieillard sénile quand il ne sert plus à rien ? Personne.
Commenter  J’apprécie          00
p.119.
- Tu as un message pour le Tech ? demanda Braintree.
- Puis, dit Wilt. Dit-leur simplement que je serai de nouveau en circulation... Bon Dieu, quel mot... Quand je serai capable de m'asseoir sans risque technique.
- Je ne pense pas qu'ils vont comprendre ce que tu veux dire.
- Ce n'est pas ce que j'attends d'eux. Je sors de cette épreuve avec la ferme conviction que la vérité est bien la dernière chose à dire. Il est bien plus sûr de mentir dans ce monde ignoble. Dis-leur simplement que je souffre d'un virus.
Commenter  J’apprécie          00
p.104.
Mr Wilt, dit le docteur en l'interrompant, nous avons beaucoup à faire ici et si vous refusez de déclarer avec exactitude ce qui ne va pas...
- Pour qu'on me fourre une saloperie de pompe à estomac dans le gosier en guise de récompense, cria Wilt. Que se passe-t-il si un pauvre con de sourd-muet se présente ? Je suppose que vous le laissez mourir sur le plancher de la salle d'attente ou que vous lui arrachez les amygdales pour lui apprendre à se conduire. Et on appelle ça le Service national de médecine. Ce n'est qu'une saloperie de dictature bureaucratique. Voilà mon avis.
Commenter  J’apprécie          00
p.85.
Je passe ma vie à dire la vérité, toute la vérité et personne ne me croit jamais.
Commenter  J’apprécie          00
Sur le pont, Lockhart s'accouda à la rembarde et contempla la mer, le coeur rempli de sentiments aussi agités que le sillage du paquebot. Il venait de rencontrer la plus belle fille du monde, et, pour la première fois de sa vie, comprit que les femmes n'étaient pas seulement de rébarbatives créatures qui préparaient à dîner, balayaient les planchers et, après avoir fait les lits, s'y couchaient le soir avant d'émettre des ronflements sonores. Elles ne s'en tenaient pas qu'à cela, au demeurant, mais Lockhart, en ce domaine, ne pouvait guère que se faire de vagues conjectures.
Commenter  J’apprécie          40
On l’a peut-être payé pour brûler le manoir ?
L’homme de Scotland Yard réfléchit :
— Effectivement, c’est possible. Mais l’inspecteur Flint n’y croit pas. D’après lui, le mec est trop peu dégourdi pour faire une chose pareille. À ce qu’il dit, ce crétin n’arriverait même pas à mettre le feu à un tas de journaux imbibés d’essence.
Commenter  J’apprécie          20
Eva, obsédée par ses possessions matérielles – et qui, comme l’avait un jour fait remarquer l’avocat de Wilt, vous donnait l’impression de vivre avec un lave-vaisselle-aspirateur qui prétendrait penser –, une femme éternellement entichée des dernières fadaises ou théories pseudo-philosophiques du jour. Même Greenpeace avait trouvé insupportable son militantisme excessif. Le gardien de la station de phoques de Worthcombe Bay avait témoigné contre elle en chaise roulante, et déclaré que, si Eva représentait Greenpeace, on ne pouvait que frémir à l’idée de ce que serait Greenwar.
Commenter  J’apprécie          00
d'après vos joyeux confrères, j'étais en train d'essayer de violer un rosier, alors que d'après moi, j'étais en train de pisser tranquillement...
Commenter  J’apprécie          51
Un meurtre implique la préméditation, selon moi, expliqua le commissaire. Alors, vous savez, deux gars qui sortent et boivent un coup de trop... Ils sont un peu éméchés, ils piquent une grue et descendent quelques maisons; vous pensez bien qu'on ne voit plus les choses sous le même angle. On ne peut pas parler de préméditation dans ce cas. Juste un peu. Maintenant, ne pensez pas que j'approuve, attention! Je suis comme tout le monde, contre le vandalisme et l'ivresse, mais il faut tenir compte des circonstances atténuantes.
Commenter  J’apprécie          00
Le monde était plein de gens comme Goldstone qui jouaient à vivre et qui découvraient la réalité seulement quand elle leur donnait des coups de pieds dans les gencives.
Commenter  J’apprécie          10
Henry ne regardait jamais les autres femmes. Elle en était absolument certaine et son manque d’intérêt l’avait parfois irritée. Cela la privait en quelque sorte de la pointe de jalousie qui était son dû de femme mariée.
Commenter  J’apprécie          00
Au XIVe siècle on aurait dit que de pareilles idées lui venaient du diable. Dans le monde postfreudien d’aujourd’hui on appelle ça complexe ou bien, pour être tout à fait moderne, déséquilibre hormonal. Dans cent ans on donnerait une tout autre explication encore. Réconforté à l’idée que la vérité d’un jour fait la risée du lendemain et que ce qu’on pense ne compte guère tant qu’on agit pour le mieux, Wilt finit par s’endormir.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Tom Sharpe Voir plus

Quiz Voir plus

Hommage à Tom Sharpe (décédé ce 06/06/2013)

Né en ...

1868
1898
1928
1958

6 questions
21 lecteurs ont répondu
Thème : Tom SharpeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}