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Critiques de Tomas Eloy Martinez (24)
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Purgatoire

Photographie de couverture: Raymond Depardon.



J’ai lu ce roman une première fois assez rapidement, et y suis revenue deux jours après, tant j’avais l’impression, prise par l’histoire elle-même ,d’avoir raté quelque chose d’important , un deuxième degré de compréhension de ce que l’auteur voulait dire à ce stade de sa vie, alors qu’il était déjà malade.

En exergue: "..le fugitif subsiste et dure("A Rome, ensevelie dans ses ruines , Quevedo)

Et toutes les têtes de chapitre sont des extraits du Purgatoire de Dante . Le purgatoire, là où on attend éternellement .



Peut être faut-il inscrire ce très beau roman dans la tradition de ce fameux réalisme magique. En tout cas la réalité, l’histoire de l’Argentine récente, et la magie, une dimension fantastique , s’y côtoient en permanence. Ainsi que la façon d’en parler, donc la littérature.

" Simon Cardoso était mort depuis trente ans lorsque Emilia Dupuy, sa femme, le retrouva à l’heure du déjeuner dans le salon particulier du Trudy Tuesday ."  Première phrase.



Emilia et Simon, un jeune couple, cartographes tous les deux, ont été arrêtés en 1976 par la police de l’état de Tucuman, lors d’une mission effectuée pour le compte de l’Automobile club, établir une carte de cet état destinée aux touristes. Emilia est relâchée très vite, on lui dit que Simon est parti avant. Parti où? Personne ne le sait. Enfin, il y a eu des témoins qui l’auraient vu mort, exécuté tout de suite, mais ?

Progressivement, on apprend dans le récit qu’Emilia est la fille du Dr Duruy, chef de la propagande de la dictature. Et cette propagande, elle est simple dans ce pays où règne une vague de disparitions subites , ce que l’on n’a pas vu n’existe pas. Magie!



"Au sujet des disparitions de ces années-là, on continue à entendre des histoires qui accélèrent même les battements de coeur. Certaines revues, que l’on peut obtenir dans les librairies du vieux Buenos Aires , racontent, avec le langage mi-hypocrite mi- complice d’alors, l’égarement de personnes à bord de leurs voiliers, dans le Rio Plata, qui s’en allaient en abandonnant leur embarcation à la dérive. Beaucoup d’entre eux étaient de grands propriétaires , comme le mari perdu de Nora Balmaceda. Avant d’entreprendre l’ultime excursion de leur vie, ils cédaient les terrains et les industries de la famille à des chefs militaires qui avaient été leurs amis et leurs protecteurs. Les plaintes des femmes et des épouses lésés s’accumulaient dans les tribunaux de justice, mais aucune n’était recevable faute du corps de l’absent. Là où on ne voit rien, il ne s’est rien passé, expliquaient les porte-parole du gouvernement. Les doubles négations, depuis lors si fréquentes dans le parler quotidien, s’emparèrent également du langage journalistique." Ici, il ne reste rien ", "  il n’y a personne " étaient des expressions qu’on répétait à la radio et dans les émissions de télévision. On les entend et on les lit encore."



Ces disparitions hanteront , je pense, les Argentins longtemps. Benjamin Avila, le réalisateur du film «  Enfance clandestine » expliquait très bien les difficultés et les perpétuelles interrogations de la génération suivante. Notamment en ce qui concerne ceux qui ne sont pas morts, ces enfants enlevés et adoptés , dont la trace est si difficile à retrouver.



Emilia va donc rechercher des traces de l’existence de Simon pendant 30 ans. Deux dimensions dans la recherche, l’espace avec ces cartes qu’on leur avait appris à dessiner en créant "  des illusions là où la vérité paraissait le plus invincible" , cartes qu’elle dessine en explorant chaque endroit où elle est susceptible de retrouvrer Simon, dont on lui signale la présence ici ou là.

Et le temps.. 30 ans de recherches et.. Et les deux dimensions vont se confondre un jour dans cet amour fou, hors du temps.



Un des autres éléments de ce livre, mais pas le moindre, c’est ce que Martinez , l’écrivain, nous dit de lui,écrivain en exil pendant la dictature, de sa propre histoire, et de la littérature.

Emilia confie son histoire à un écrivain, et c’est lui qui la raconte. Qui l’écrit. Tout n’est-il que roman, tout n’est-il qu’illusion ?



"Je commençai à écrire sans savoir où j’allais… Ces trente années de séparation, pensai-je , reproduisent d’une certaine façon les trente années que j’ai passées en dehors de mon pays, un pays que j’espérais retrouver , à mon retour, tel que je l’avais laissé. Je sais qu’il s’agit d’une illusion, naïve, comme toutes les illusions, et c’était peut être ce qui m’avait séduit, car les années perdues n’ont cessé de me tourmenter, et si je les raconte, si j’imagine la vie que j’aurais vécue chaque jour, peut-être, me dis-je, pourrai-je les exorciser. .. Je voulais l’impossible car je n’aurais pas pu vivre à l’écart des êtres torturés, des affamés, des esclaves qui, dans les camps de la mort, oeuvraient à la gloire de l’Amiral et de l’Anguille… Je voulais savoir quelle vie aurait été la non-vie d’un écrivain interdit d’écriture. Les interrogations ne m’ont pas laissé en paix, et j’ai commencé à y répondre avec désespoir. Cette phrase est trop dramatique à mon goût mais elle n’en est pas moins vraie. J’ai couru d’une page à l’autre, impatient d’en apprendre la suite. J’ai avancé à un rythme effréné qui n’est pas le mien. D’ordinaire, je tarde des heures sur une seule phrase et même sur un mot, mais cette fois-ci, presque sans m’en rendre compte, j’ai largué la grand-voile et j’ai engagé une course contre la mort. Comme c’était prévisible, la mort est venue me chercher.. "



C’est un roman extrêmement fouillé, dense, bourré de références littéraires, cinématographiques, musicales , un roman tragique qui ne manque pas d’humour , enfin d’humour noir quand même, une réflexion sur l’identité, le hasard,la confrontation entre la force de l’illusion et la médiocrité de l’imposture , le récit d’un amour tellement fort qu’il résiste à tout, mais, plusieurs jours après, je ne sais toujours pas si j’ai tout saisi de la profondeur métaphorique de ce texte, de cette histoire individuelle , qu’il importe, il me semble , de ne pas cantonner à elle , mais aussi ( mais plutôt?) à un livre testament d’un écrivain argentin et de tout ce qu’il veut nous transmettre de l’histoire de son pays et de la sienne.



" On écrit des romans dans cette intention, pour réparer dans le monde l’absence perpétuelle de ce qui n’a jamais existé."



















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Purgatoire

Emilia rejoint son ami écrivain, qui a décidé d'écrire son histoire, dans un bar. Au plein cœur de la dictature argentine, 25 ans auparavant, elle et son mari, Simon, cartographes, ont été arrêtés et séparés. Fille du docteur Dupuy, bras droit du tyran, Emilia est vite libérée. Mais malgré les témoignages de ceux qui affirment que Simon a été vu une balle dans la tête, elle est persuadée qu'il est encore en vie. Elle passera les 25 années suivantes à le chercher. Et c'est cette poursuite sans fin qu'elle raconte à l'écrivain en manque d'inspiration, lui qui s'est exilé pour ne pas souffrir du régime politique de son pays.

Depuis peu, Emilia a changé. Elle affirme avoir retrouvé Simon, par hasard, dans un bar. Elle l'a reconnu à sa voix, qui n'a pas changé. Lui non plus n'a pas changé d'ailleurs, les 25 années passées semblent ne jamais avoir existé pour lui.



Alors, je vais être très franche : je n'ai absolument rien compris à ce livre !

L'auteur évoque la rencontre d'Emilia et de l'écrivain dans le café, les gens qui passent et qu'il voit par la fenêtre, le passé d'Emilia, tel qu'elle le raconte, c'est-à-dire de façon non chronologique et souvent contradictoire, des digressions analogiques et sans doute philosophiques entre l'existence d'Emilia et de Simon et les cartes qu'ils dessinaient dans leur jeunesse ou le rôle de l'écriture. Le côté fantastique de l'histoire, avec ce Simon à l'abri du temps, m'a beaucoup dérangé, les délires de la presse people de la maitresse du Dr Dupuy m'ont ennuyés, je n'ai pas réussi à remettre dans le bon espace-temps l'histoire d'Emilia, entre son enfance, sa jeunesse, sa quête, sa mère, etc… Bref, intellectuellement, je suis allée au bout de ce livre, mais tourner la dernière page n'a pas mis un terme à ma perplexité quant au but de l'auteur ou l'intérêt de l'ouvrage ! Dommage !

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Santa Evita

Certainement son oeuvre la plus lue, Santa Evita reprend les mêmes procédés littéraires (la reconstitution fictionnelle) à l'origine du livre Le Roman de Perón (La novela de Perón), écrit quelques années auparavant.

Tomás Eloy Martínez s'appuie sur documents et témoignages mais accentue fortement l'invention pure. Le résultat est passionnant, mélangeant sources variées, registre du nouveau roman historique et fiction autoréfléchie.

Le décès d'Eva Perón et sa dépouille embaumée aux mains des forces militaires sert de trame de départ à un captivant récit sur le parcours du personnage politique le plus mythique et le plus controversé d'Argentine.

Le style narratif de l'auteur, souvent poétique, construit une belle intrigue fictionnelle et historique aux stratégies de roman policier, presque labyrinthiques, interrogeant l'Histoire de l'Argentine.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Le chanteur de tango

Quelle merveilleuse histoire que "Le chanteur de tango".

Un doctorant quitte New York pour Buenos Aires à la recherche d'une voix, à la recherche de ce célèbre chanteur de tango: Julio Martel.

Infirme à la voix exceptionnelle, Martel ne chante-t-il que réellement pour le plaisir ? Chante-t-il pour nous remettre en mémoire ces vieux airs de tango ? Chante-t-il pour que jamais nous n'oublions l'histoire ? Ce qui est certain, c'est l'envoutement, l'enchantement, que provoquent cette voix. Nous en sommes possédés.

C'est l'occasion pour l'auteur, avec son narrateur, de nous promener dans une Buenos Aires insolite, peuplée de personnages tous plus atypiques les uns que les autres, et que nous croisons au fil des promenades de Bruno, le personnage principal.

Mais c'est aussi prétexte à nous présenter l'histoire d'un pays ou à tout le moins, des tranches de celle-ci.

Martel chante dans des lieux décidés sur quelle base, pour quelle raison ce lieu ? Mais toujours il chante pour faire vivre la mémoire. C'est le ton que Tomas Eloy Martinez impose qui m'a séduite. Nostalgie, fatalisme, un ton lourd de sens, riche et ambigüe parfois, un ton entre la vérité et la légende.

Et le véritable héros de ce récit n'est-il pas Buenos Aires et son passé, l'Argentine et son histoire? Un hymne à la mémoire guidé par la langueur et la férocité du tango.

Définitivement à lire.
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Santa Evita

En ce jour anniversaire de la mort de Eva Duarte de Peron, je termine l'ouvrage Santa Evita dont la lecture est passionnante. L'auteur n'ennuie jamais le lecteur et a l'ingénieuse idée de partir du cadavre de la 1ère dame, embaumé, objet de culte et transbahuté pendant de nombreuses années pour nous faire revivre un destin hors du commun. Un destin? Plutôt la résultante de choix. Comment ne pas rapprocher l'épopée de cette femme qui a régné 4 ans avec celui d'Héliogabale, l'empereur romain, 4 ans lui aussi? Tous deux absolument pas programmés pour laisser une place dans l'Histoire ou pour vivre intensément leurs passions. Cela interroge: vaut-il mieux vivre "à fond" pas longtemps ou petitement très longtemps?
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Le chanteur de tango

Bruno Cadogan, jeune universitaire américain, se rend à Buenos Aires, sur les traces de Julio Martel, un chanteur de tango dont on dit qu'il est meilleur que Carlos Gardel. Mais l'homme est malade et ne se produit plus guère que selon son envie et dans les endroits les plus insolites de la ville. Bruno Cadogan doit mener ses recherches dans une ville immense, dans un labyrinthe de rues où il est facile de se perdre, dans un pays où souffle le vent de l'insurrection. Le chanteur reste insaisissable et il n'est pas certain que l'étudiant fasse partie des élus qui ont eu le bonheur d'entendre cette voix unique qui n'a jamais été enregistrée...



Avec ce chanteur de tango, je m'attendais à de la chaleur, de la passion, des frissons...pour finalement me retrouver à errer dans Buenos Aires, ville tentaculaire et désincarnée, à la suite d'un jeune américain poursuivant deux mirages: Julio Martel, d'une part, et l'aleph de Borges, d'autre part. Et même si je comprends la comparaison, la métaphore, j'ai trouvé tout cela trop "intello" à mon goût. Je me suis perdue dans ce livre que j'ai finalement trouvé très hermétique. Peut-être aurait-il fallu lire Borges précédemment?

Bruno Cadogan, héros et narrateur de l'histoire est, quant à lui, assez terne et peu attachant. Sans doute parce que le véritable personnage de l'histoire est Buenos Aires, belle, effrayante, flamboyante, rebelle, misérable....comme un tango! Pourtant, la ville ne suffit à sauver un roman, au final, assez ennuyeux. Dommage.
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Le chanteur de tango

Je lis très peu de littérature sud-américaine… elle ne m’attire pas spécialement, et le peu que j’ai lu ne m’a pas laissé de souvenir impérissable….

Cet ouvrage ne fera pas exception….j’en ai lu péniblement la moitié ; je n’y ai rien compris. J’ai ensuite picoré au-delà, histoire de voir si je ne ratais pas quelque chose….

J’y ai trouvé ceci, p 263 :

« Je n’avais rien trouvé de ce que j’étais venu chercher à Buenos Aires, et à présent je me sentais étranger à cette ville, étranger au monde, étranger à moi-même »



Que le narrateur se rassure, moi non plus je n’ai rien trouvé dans ce livre, si ce n’est l’ennui, et une profonde répulsion à mettre les pieds dans cette ville qui pourtant , aux dires de beaucoup,vaut le coup d’être visitée. Je n’ai rien entendu du tango, rien….


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Purgatoire

La lecture de ce roman m'a pris un temps infini. Pourtant, il est sublime, magnifiquement écrit. Mais aussi terrible.

Alors j'y suis allée à doses homéopathiques. Pour pouvoir digérer, et surtout aller au bout. Mais même comme ça, c'est difficile.

Surtout si l'on se réfère à la tragique actualité, dans les pays d'Amérique Latine, qui démontre que cette folie-là, celle des hommes, que l'on espérait d'un passé révolu, ne s'arrêtera jamais (http://www.courrierinternational.com/article/2014/11/11/le-voyage-vers-l-enfer-des-etudiants-disparus).

Car, au delà de cette belle histoire d'amour, c'est bien de cela dont il s'agit : la corruption, le totalitarisme, le peuple malmené, impuissant. L'horreur. Et après ça les séquelles, impossible à panser.

C'est un roman que je vous conseille vraiment, dans la lignée de "D'amour et d'ombre", d'Isabel Allende, mais aussi "Prières nocturnes", de Santiago Gamboa, tous dénonciateurs d'un système politique véreux et corrompu jusqu'à la moelle.
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Santa Evita

"Quel roman que ma vie!" s'exclamait Napoléon. Semblable déclaration conviendrai également à ce que furent la vie et les pérégrinations post mortem d'Eva Perón. Enfant naturelle et pauvre de la campagne, sans beauté particulière, talonnée par l'ambition sans borne de ceux qui ont connu et veulent se venger de la misère, elle quitta tout pour Buenos Aires, afin d'embrasser la carrière de comédienne de second ordre et, à force d'audace et d'acharnement, traça son chemin pour arriver, incroyablement, au statut de première dame d'Argentine. Une sorte de conte de fée moderne, que la disparition prématurée de la pasionaria, éleva carrément au niveau d'icone et de légende. Cinq cent mille personne se recueillirent sur son cercueil durant les douze jours de veille funèbre, son corps fut embaumé, puis disparu, enlevé, pour n'être restitué au veuf, le président déchu Juan Domingo Perón, que quinze ans plus tard.



Voilà pour les faits. Rentrons dans le récit. le roman s'ouvre sur une Evita mourante d'un cancer de l'utérus, vestige ancien d'un avortement désastreux, alors qu'en bas les gens prient pour son salut, dans cette adoration du petit peuple pour leur dame, adulation touchant au fétichisme : elle était leur reine, leur sainte, leur déesse. En fait, c'est dans un continuel va-et-vient entre la figure malade mais combattante d'Evita et sa dépouille embarrassante, porteuse d'une malédiction, telle la dépouille de Toutankhamon, pour quiconque , nouveau lord Carnavon, s'aviserai de troubler son sommeil, que s'articule le roman de Tomás Eloy Martínez. Car il s'agit bien d'un roman, d'une recréation magistrale du mythe : biographie, recueil de témoignages des proches, de connaissances, d'anciens collègues, de fiches émanant des services secrets, d'écoutes de cassettes... Difficile de savoir où s'arrêtent les faits et où commence l'art. D'autant que les trames narratives se croisent, entre l'activité fiévreuse de la prima donna, les atermoiements des services secrets embarrassés avec la dépouille de cette dernière et ses copies de cire et de vinyle, cherchant à toute force à la soustraire à la surveillance des adorateurs de la défunte, le présent de l'écrivain enquêtant. La nature même de cet opus invite à une réflexion sur l'extrême malléabilité de l'Histoire.



Cette oeuvre protéiforme est proprement magistrale. On se laisse fasciné par la figure controversée d'Eva Perón, honnie par les uns, adorée sans réserve par les classes laborieuses. Le roman est passionnant de bout en bout : en raison du sujet traité et de par le talent de conteur de Tomás Eloy Martínez. Remarquable, de la littérature dans sa plus pure acception.
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Purgatoire

Le purgatoire, Emilia y déambule depuis maintenant trente ans. Trente années qu’elle attend le retour de son mari disparu, Simon.

En juillet 1977, Emilia et Simon sont de jeunes géographes qui parcourent l’Argentine pour dresser des relevés topographiques. Au cours de l’une de leur sortie, dans la province de Tucuman, les deux jeunes gens sont arrêtés par des militaires. Dessiner des cartes ? Pour les militaires, tout est subversif, surtout leur jeunesse. Le couple est donc emprisonné et interrogé. Lorsqu’Emilia est libérée grâce à l’intervention de son père, le docteur Dupuy, un intellectuel très proche des généraux au pouvoir, elle se retrouve seule. Seule, car son mari, selon les dires des militaires, est déjà parti. Parti, mais où ? Emilia ne le reverra jamais. Tout atteste que Simon est mort, mais Emilia ne peut ni ne veut le croire. Pourquoi aurait-elle été libérée, elle et pas lui ? Alors la jeune femme va le rechercher, et cela, durant toute sa vie. Et puis un jour, aux Etats-Unis, dans un café, Emilia reconnait son mari. Enfin ! Trente ans ont passé, Emilia a 60 ans. Simon, lui, n’a pas changé.



Tomas Eloy Martinez nous offre ici un superbe roman d’amour, entre le fantastique, le rêve et la réalité. Une histoire de quête, de désespoir et de folie.

Le lieu et le contexte historique, bien sûr, ne sont pas anodins à ce récit particulier. Nous sommes en Argentine, lorsque le pays vit ses heures les plus sombres. La junte militaire au pouvoir fait « disparaître » toutes les personnes qui lui apparaissent comme des opposants. Du jour au lendemain, certains voient leurs parents, leur fils, leur fille, leur voisin, disparaître, se volatiliser. Que deviennent-ils ? Beaucoup aujourd’hui n’ont toujours pas de réponse, du moins pas de corps à pleurer. Qu’y a-t-il de plus terrible que la mort elle-même ? La disparition, puisque l’on ne sait pas… Comment faire le deuil alors que l’on peut toujours espérer ? C’est ainsi que le ressent Emilia. Et le jour où elle retrouve Simon, même s’il n’a pas vieilli, même s’il a gardé la même apparence qu’autrefois, le principal est qu’il soit là. Elle savait qu’elle le retrouverait. Le récit, entre instants présents et souvenirs d’Emilia, nous fait revivre la rencontre des jeunes gens, l’évidence de leur amour, leurs jeunes années. Le personnage de l’écrivain, un Argentin exilé comme Emilia aux Etats-Unis, relate également leur histoire. Mais parfois, un doute s’installe : sommes-nous dans les souvenirs d’Emilia ou bien le rêve, le fantasme, a-t-il pris le dessus ? Tout se tient dans cette frontière ténue qui rend le récit parfois difficile à suivre.

On découvre également le cynique et calculateur Docteur Dupuy, le père d’Emilia. A travers ce personnage, l’auteur nous parle de la dictature militaire en Argentine. Manipulateur, opportuniste, le docteur Dupuy nie les disparitions et méprise ces folles de la place de Mai qui sans fin tournent en rond en réclamant leurs « disparus ». Il justifie les tortures, retourne sa veste au moment opportun, sait se faire briller quand cela l’arrange. Le docteur Dupuy, c’est le symbole des horreurs de l’Argentine ; c’est le symbole des êtres imbus, autoritaires et fous qui ont un jour gouverné ce pays pour en faire un enfer. C’est le souvenir des anciens tortionnaires nazis qui renaissent avec l’assentiment des généraux.

J’avais emprunté ce livre pensant lire un roman sur les terrifiantes années de la dictature argentine. « Purgatoire », c’est bien plus. On quitte la réalité – une réalité trop pénible à vivre - pour passer dans le fantastique, l’illusion. Le récit n’est pas toujours aisé, on s’y perd parfois. J’ai parfois « décroché », me disant « Mais où nous emmène-t-il ? ». En fait, ce roman n’est pas juste fondé sur une description factuelle, historique et émotionnelle de l’Argentine. En effet, Tomas Eloy Martinez nous fait partager par ses clins d’œil cinématographiques et ses références littéraires, par ses illusions romanesques, tout son univers intellectuel. Au lecteur d’adhérer… ou pas.



« Purgatoire », c’est surtout l’histoire d’une femme restée en errance depuis l’époque où son pays l’était. C’est l’histoire d’une disparition, celle d’un être, celle de la mémoire et celle de la raison.

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Le chanteur de tango

J'ai fini ma promenade dans Buenos Aires au côté de Bruno Cadogan, le narrateur du chanteur de tango, depuis quelques jours déjà, et pourtant je continue à déambuler dans cette ville fantastique et fantasmée.



Bruno Cadogan, jeune étudiant américain, se retrouve à Buenos Aires, afin de terminer sa thèse sur la genèse du tango.

A son arrivé, il entend parler d'un chanteur qui n'aurait dans son répertoire que les tangos les plus anciens, et dont l'interprétation serait sublime: Julio Gardel. Mais il n'existe aucun enregistrement de ce chanteur et il semble aussi insaisissable que l'aleph de Borges.

Bruno commence alors à le rechercher dans la ville labyrinthique, et cette quête va le mener vers des lieux chargés d'une histoire pleine de violence et de poésie.



J'ai facilement emboîté le pas à Bruno Cadogan, et j'ai aimé le suivre dans les rues de Buenos Aires. Il se perd souvent et ne trouve rien de ce qu'il cherche.

On court sur les traces de Julio Martel, et on trouve des morts tragiques; on recherche l'aleph fabuleux de Borges et on trouve des bâtiments magnifiques mais en ruines.

Cependant ses errances dressent une carte fantastique de la ville: on a envie de se perdre avec lui dans ses rues et retrouver l'histoire d'un pays éprouvé à de nombreuses reprise au travers de la découverte de sa population.



Tomas Eloy Martinez a, avec ce roman, renforcé l'image (rêvée) que je pouvais avoir de Buenos Aires: ville magnifique et blessée, retentissant de l'écho des exécutions sommaires et des chants douloureux des chanteurs de tango.

Bruno Cadogan ne va jamais entendre les tangos de Julio Martel, mais est-ce si important? Il repart de Buenos Aires, et on repart avec lui, avec un peu de cette ville enchantée.



Il me reste une nostalgie de Buenos Aires, que je n'ai jamais visitée, qui s'explique sans doute par le plaisir que j'ai éprouvé à la lecture de ce livre.

J'en ai aimé le rythme un peu erratique et la narration à tiroirs.

C'est vrai cependant que le personnage du narrateur ne m'est jamais devenu sympathique: il est même assez navrant par moment.

L'héroïne véritable du roman est Buenos Aires, misérable et flamboyante.



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Le chanteur de tango

Lecture du mois de juin sur Babelio. Vous l'avez lu ? Vous voulez le lire ? Venez en parler sur le forum ! (http://www.babelio.com/forum/viewtopic.php?t=2887)



Roman de Tomas Eloy Martinez.



Bruno Cadogan, jeune universitaire américain, écrit une thèse sur les origines du tango. Il apprend par hasard qu’un chanteur argentin connaît des textes purs et rares de cette danse affolante. Pour Julio Martel, le tango est né dans les maisons closes et ses chants sont plus brutaux et ambigus que ceux dont raffolent les touristes. Bruno se rend à Buenos Aires pour rencontrer Julio Martel et l’entendre chanter. On dit qu’il est meilleur que Carlos Gardel, pourtant légendaire. La voix de Julio Martel n’est nulle part ailleurs qu’en Julio Martel : « il n’a pas enregistré un seul couplet. Il ne veut pas d’intermédiaire entre sa voix et le public. » (p. 18)



Mais l’homme est malade et, pour un tango de trop, sa mort imminente fera disparaître un savoir précieux et jamais consigné. Julio Martel est insaisissable et Bruno s’épuise à le poursuivre dans la labyrinthique Buenos Aires. « Durant ces jours de folie, j’ai acheté des plans de Buenos Aires et j’y ai tracé des lignes de couleur qui reliaient les lieux où Martel avait chanté, dans l’espoir de trouver une forme qui trahisse ses intentions, quelque chose comme le losange qui permet à Borges de résoudre l’énigme de La mort et la boussole. » (p. 251) C’est Alcira, compagne et soutien de Julio Martel, qui livre les premiers éléments sur le chanteur. Elle raconte son homme et sa passion pour le tango. « Martel essayait de récupérer le passé tel qu’il avait été, sans la transformation de la mémoire. » (p. 129) Remonter aux sources du tango, c’est faire revivre l’histoire, s’abreuver à la beauté pure et à la mémoire inviolée. C’est aussi entendre gronder un pays en révolte qui demande justice.



Dans la ville inconnue et mythique qui regorge de légendes, Bruno est perdu. Il se heurte à chaque coin de rue à l’ombre de Borges, de ses labyrinthes et de son Aleph, au point de trahir pour en découvrir le secret. L’Argentine est un pays d’excès et de violence où la vie n’est possible que dans les romans. « Son unique beauté est celle que lui attribue l’imagination humaine. » (p. 178) Buenos Aires et l’Argentine ne sont pas des lieux qui se donnent, ni des lieux sereins. Tout est mouvement et transformation : « il n’existe pas de cartes fiables de Buenos Aires, car les rues changent de nom d’une semaine à l’autre. Ce qu’une carte affirme, une autre le nie. » (p. 126) Buenos Aires est révolution : le narrateur vit l’insurrection populaire de 2001 pendant laquelle cinq présidents sont déboutés en dix jours. C’est certain, on ne se repose pas ici, on ne vient pas en villégiature. Bruno devra se perdre pour atteindre son but, quitte à le manquer d’un cheveu et vivre avec le sentiment que le plus important reste impalpable.



Le tango, danse et chant, est plus qu’un prétexte au roman. C’est une entité sensible et nerveuse à l’image des superbes Argentines qui semblent plus femmes que leurs sœurs d’ailleurs. Le tango s’incarne et investit les corps, mais ici, avant toute chose, il est chant et musicalité, harmonie dans la rugosité. « Dans le tango, la beauté de la voix compte autant que la manière de chanter, l’espace entre les syllabes, l’intention qui enveloppe chaque phrase. Tu as sûrement remarqué qu’un chanteur de tango est avant tout un acteur. Pas n’importe quel acteur, mais quelqu’un chez qui l’auditeur reconnaît ses propres sentiments. L’herbe qui croît sur ce champ de musique et de mots est l’herbe sauvage, agreste, invincible de Buenos Aires, le parfum de la luzerne et du chiendent. » (p. 213)



Ce roman est troublant à plusieurs égards. Impossible de rester de marbre devant les vibrations du tango. Irrésistiblement, on veut rouler des épaules et s’accrocher à un partenaire ferme et exigeant. Troublé, on l’est également par le récit des évènements politiques qui secouent le pays. Ils se fondent dans l’histoire, participent de la quête éperdue du narrateur, entravent ses recherches et précipitent ses désirs. Alors que l’Histoire se tend, dans un climat prêt à se rompre, l’intensité dramatique explose et l’on se retrouve, comme Bruno, haletant à un carrefour, dépité d’avoir manqué le dernier récital du maître.



Certains épisodes sont racontés par des narrateurs différents et entraînent loin de la quête initiale. Des personnages plus légendaires que vraisemblables traversent le récit, mais Buenos Aires est de ces villes qui abritent des monstres fabuleux. Je me suis abandonnée au texte, à la musicalité des mots et l’atmosphère de poudre et de sueur qui plane sur le livre. Il fait chaud dans les pages de Tomas Eloy Martinez. Que ceux qui ont froid aux yeux passent leur chemin…
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Le chanteur de tango

La nature du roman d'Amérique Latine est souvent complexe. Le chanteur de tango de Tomas Eloy Martinez n'échappe pas à cette règle. Sur les traces d'un chanteur de tango légendaire, et tout ça me fait inexorablement penser aux bluesmen tout aussi légendaires, Bruno, un jeune Américain sillonne Buenos Aires, 2001. L'idée du Chanteur de tango m'avait séduit. La quête, l'immersion dans la ville, le vrai, le faux mêlés, les longues dérives dans la ville, et surtout les égarements, les perditions. Il semble que la grande métropole argentine soit idéale pour y perdre le Nord. J'étais donc partant mais manifestement il manquait un tampon sur mon passeport à la page hémisphère sud. Il faut, pour goûter à 100% la cuisine littéraire de là-bas, des diplômes de lecteur que je ne possède pas. Moi, je connais surtout, dans ce coin là, Francisco Coloane ou Luis Sepulveda. Pas vraiment le registre à la Borges. Voilà, le nom est lâché, de l'immense aveugle argentin mort à Genève. En référence quasi constante à la célèbre nouvelle L'Aleph, les pérégrinations de Bruno dans l'espace et le temps au coeur des quartiers de Santísima Trinidad y Puerto de Nuestra Señora del Buen Ayre (ouf), m'ont parfois semblé ardues. Dame, je ne me promène pas sur Constitucion tous les jours, moi.



Julian Martel, le mythique chanteur que poursuit Bruno, un peu le Graal, un peu Moby Dick, se révèle loin d'être un bellâtre. Et les autres rencontres que fait Bruno sont tout aussi étonnantes. Sauf qu'assez rapidement je ne me suis plus trop étonné de l'ultra-baroquisme de cette plongée citadine. Que d'ombres, le péronisme, les militaires, la méga-crise économique. Et je me suis faufilé subrepticement, car à Buenos Aires comme ailleurs il faut se méfier des apparences, vers l'aéroport pour ma vieille Europe. J'avais pris la précaution, cependant, de finir ce roman qui chaloupe comme un tango et balance parfois comme au bout d'une corde. Pour ce bouquin de Tomas Eloy Martinez, comme à mon avis pour les plus grands du continent (Borges, Garcia Marquez, Vargas Llosa, Bioy Casares, etc...) il faut être d'une autre étoffe que moi, un poco léger pour la grande aventure des lettres d'Amérique du Sud. Et puis je vous l'avoue, le tango, je le danse moyen moyen. Je sais que d'autres seront envoûtés.

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Le chanteur de tango

Lecture du mois de Juin - Club de Lecture Babelio.



Voilà un roman intelligent... mais bigrement ennuyeux. Tout avait pourtant bien commencé : je débarque à Buenos Aires avec les yeux neufs de Bruno Cagodan - "en verlan, ça fait cagendo" (chier), ricane le chauffeur de taxi- et la ville se matérialise sous mes yeux : ville-labyrinthe, ardente et sans pitié pour le touriste pressé. Heureusement, Bruno a tout son temps, bien décidé à rejoindre le clan des initiés ayant eu le privilège d'entendre un jour ce chanteur de tango à la voix de velours. Après un hommage courtois à Borges (la Ville est infestée de pélerins hollandais... ou belges, je ne sais plus, venus rendre grâce au Maître), la quête peut commencer. L'américain glisse ses pas dans ceux du chanteur de tango et tente de percer sa "logique", se frottant au passage à l'histoire souterraine - et maudite - de Buenos Aires. A ce moment-là, je décroche complètement : les personnages me paraissent manquer d'épaisseur (sans doute est-ce intentionnel : ceux-ci se meuvent comme des fantômes qui hantent la mémoire de la ville) ; de plus, en balisant son récit de réflexions borgesiennes sur l'Aleph, le passé perdu, l'épiphanie de la voix, etc., l'auteur tend à corseter les personnages et les épisodes du voyage dans une quête métaphysique. De fait, le roman perd selon moi tout son carburant ; ce n'est certes pas un roman à thèse, mais j'ai ressenti le même malaise qu'en lisant des romans qui affichent de manière trop claire leurs intentions : le chanteur de tango est un archétype.

En conclusion, je ne regrette pas cette lecture, qui m'a donné envie de relire Borges, mais j'attends plus que ça d'un roman.
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Le chanteur de tango

Comme je pars prochainement à Buenos Aires,j’ai acheté ce livre pour me mettre dans l’ambiance de la ville et du tango.

Il est clair que je l’avais envie d’autre chose que le guide touristique mais au final je me suis perdue dans les dédales de ce livre certainement trop intellectuel pour moi.

La référence permanente au livre l’Aleph de Borges m’a paru pesante et la recherche de ce chanteur de tango meilleur que Carlos Gardel ne tient pas le lecteur en haleine.

Au final un livre décevant

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Santa Evita

Terrible, onirique, foutraque et précis...
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Le chanteur de tango

Trois parcours s’entremêlent, s’interfèrent dans ce roman. Mais ne se confondent pas, en restant intimement liés. Trois cheminements qui revêtent le même caractère liminaire pour Bruno Cadogan, un jeune américain venu à Buenos Aires pour rédiger une thèse sur les essais que Jorge Luis Borges a consacré aux origines du tango.

Avant de s’embarquer pour l’Argentine, en quête de la biographie de Carlos Gardel, incontestable meilleur chanteur du monde de tango du début du XX° siècle, il entend parler d’un nouveau génie : Julio Martel.



« On dit qu’il ne chante plus que dans quelques cabarets malfamés du port. On dit aussi qu’il est très malade mais qu’il chante parfois dans un vieux bar du centre-ville. Certains affirment qu’ils l’ont entendu chanter dans un square de Palerme, l’ancien quartier italien, et d’autres vont jusqu’à dire qu’il se produit inopinément sur les marchés populaires des faubourgs. Bruno Cadogan regarde perplexe la carte de Buenos Aires et essaie de déceler la logique qui commande les dernières apparitions de Julio Martel. Car ce légendaire chanteur de tango à la voix obscure et envoûtante, l’homme qui n’a jamais voulu enregistrer de disques, est bien plus qu’un mythe urbain. Martel est un artiste accompli qui ne laisse rien au hasard et qui dessine par sa présence (et son absence) une autre carte de la ville, les traits d’une énigme« .



Le périple du jeune homme se déroule de septembre à décembre 2001. L’année de la grande crise financière à Buenos Aires.



Gardel. Borges. Buenos Aires.



C’est cet entrelacs qui donne au roman de Tomás Eloy Martínez toute son intensité narrative, parce que les côte à côte se juxtaposent, s’épousent, s’adossent pour composer un kaléidoscope de récits-portraits : la ville, la voix, la vision d’un espace,



Si sa vie dans la ville est tout à fait réelle et fondée, les quêtes de Bruno Cadogan résident dans l’allégorique : jamais il ne pourra vérifier si l’espace de Borges et l’univers de Julio Martel appartiennent vraiment au réel. Et c’est dans ces dédales enchevêtrés que s’est construit un roman, puissant et significatif d’une recherche de soi pas vraiment accomplie.
Lien : http://ecriturbulente.com/
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Le chanteur de tango

Bruno Cadogan, jeune étudiant américain, part à Buenos Aires sur les traces de Borges, et surtout de Julio Martel, chanteur de tango légendaire. Légendaire pour plusieurs raisons : il s’agit peut-être du plus grand chanteur de tango (plus que Gardel), d’un chanteur qui fait revivre les vieux tango aux paroles oubliées. Il les fait revivre grâce à son immense talent d’interprète. Mais il est aussi mystérieux. Sa voix n’a jamais été enregistrée, et il donne des récitals impromptus dans les lieux les plus insolites de la ville.

Cette quête est un prétexte à la découverte de Buenos Aires. En tout cas, savoir si oui ou non Cadogan allait rencontrer Martel ne me tenait pas en haleine, loin de là. Cette recherche, les personnages m’ont paru superficiels. Le vrai personnage et la vraie découverte a été pour moi Buenos Aires. Une ville à la fois si droite et si sinueuse, nouvelle et pleine d’histoire, moderne et traditionnelle. Ma lecture a été très fractionnée. Peu entrainée par l’intrigue, je n’étais pas forcément pressée d’ouvrir le roman après l’avoir refermé. Par contre, une fois la lecture commencée j’étais complètement transportée à Buenos Aires.

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Le roman de Perón

Un fascinant mélange de fiction et de réalité... une réinvention
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Le chanteur de tango

Ce livre donne envie de découvrir Buenos Aires et d'y vivre la nuit pour découvrir le monde du Tango.
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