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Citations de Tommy Orange (124)


C’est ce qu’ils ont fait de nous, les ours et les Indiens, des étrangers sur notre propre terre. Et, avec leurs gros bâtons, ils nous ont fait marcher si loin en direction de l’ouest qu’on a failli disparaître.
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En 1621, peu après une cession de terres, les colons anglais invitèrent Massasoit, chef des Wampanoags, à un banquet. Massasoit arriva avec quatre-vingt-dix de ses guerriers. C’est en mémoire de ce repas que nous partageons toujours le dîner de Thanksgiving en novembre. Pour le célébrer en tant que nation…

…Mais ce repas-là n’était pas un repas d’action de grâce. C’était un repas scellant une cession de terres.
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Je me sers d’Internet comme d’une mémoire, désormais. Il n’y a plus aucune raison de retenir les informations puisque tout est là, sous nos yeux. Avant, tout le monde connaissait plusieurs numéros de téléphone par cœur, alors qu‘ aujourd’hui on ne mémorise même plus son propre numéro. Mémoriser devient ringard.
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Opale est solide comme la pierre, mais il y a de l’eau trouble qui vit en elle et menace par moments de déborder, de la noyer – de monter jusqu’à ses yeux. Parfois elle ne peut plus bouger. Parfois il lui semble impossible de faire quoi que ce soit. Mais ce n’est pas grave car elle est devenue très forte pour se perdre dans ce qu’elle fait. Plus d’une chose à la fois, de préférence. Comme faire sa tournée en écoutant un livre audio ou de la musique. Le secret, c’est de rester occupée, se distraire, puis se distraire de sa distraction. Être doublement détachée. Il suffit de procéder par couches. Il suffit de disparaître dans le bruit et l’action.
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Tommy Orange
Je ne dis pas que ça va aller mieux. Juste qu’il va y avoir du changement. Parfois, c’est tout ce qu’il y a. Parce que ça veut dire qu’il se passe quelque chose, quelque part dans tout ça, toutes les rotations que le monde effectue, ça veut dire que la température n’a jamais été censée être toujours la même.  
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Mais pour les Autochtones de ce pays, partout aux Amériques, se sont développés sur une terre ancestrale enfouie le verre, le béton, le fer et l’acier, une mémoire ensevelie et irrécupérable. Il n’y a pas de là, là : ici n’est plus ici. P.51
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- Tu sais, tu te comportes encore comme si tu avais quatorze ans, comme si tu mourais d’envie de retourner à tes jeux vidéo. Je ne serai pas toujours là, Ed. Un jour tu te retourneras et je serai partie, et tu regretteras de ne pas avoir profité davantage de ces moments passés ensemble.
- Non mais je rêve.
- Je te le dis, c’est tout. Internet a beaucoup à offrir, mais jamais aucun site Web ne remplacera la compagnie de ta mère.
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C’est là qu’on finira par passer la plupart de notre temps. Sur Internet. C’est mon avis. On en prend déjà le chemin, quand on y pense. On est déjà des putains d’androïdes, on pense et on regarde avec nos téléphones, tout le temps.
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... pendant que d’autres sont à la mer, nageant, se noyant, ou grimpant sur des petits canots pneumatiques qu’ils se relaient pour garder gonflés, les essoufflés, qui ignorent le sens des mots ‘petits-fours’ et ´tapoter’. Puis quelqu’un sur le pont du yacht dit : « Dommage que ces gens soient si paresseux, et pas aussi intelligents ni aussi compétents que nous, nous qui avons construit ces solides bateaux, si grands et sophistiqués, nous qui naviguons sur les sept mers tels des rois. » Et voilà qu’un autre passager sur le pont dit : « Mais c’est votre père qui vous a donné ce yacht, et ce sont ses domestiques qui vous ont servi ces petits-fours. »
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La malchance ou plus simplement les emmerdes qui nous arrivent dans la vie peuvent nous rendre superstitieux, peuvent nous donner envie d’avoir la maîtrise des événements ou du moins de retrouver une impression de maîtrise. Opale achète des cartes de jeux à gratter ou joue au loto quand la cagnotte est importante.

(Albin Michel, p.187)
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Ne permets jamais à personne de t’expliquer ce que signifie être indien. Nous sommes trop nombreux à avoir donné notre vie pour qu’une petite part d’entre nous soit là, en ce moment, dans cette cuisine. Toi, moi. Chaque élément de notre peuple qui l’a fait est précieux. Tu es indien, parce que tu es indien...p. 140
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Les secrets font leur nid de l'omission comme la honte fait son nid du secret. (p. 193)
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Tu sais ce que Gertrude Stein a dit à propos d’Oakland demande Rob ?...
… « Il n’y a pas de là, là », dit-il dans une espèce de murmure, avec un sourire idiot qui donne envie de dire à Dene de lui mettre son poing dans la figure.

Cette citation est importante pur Dene. Ce « Là, là ». Il n’avait pas lu Gertrude Stein en dehors de cette citation. Mais, pour les Autochtones de ce pays, partout aux Amériques, se sont développés sur une terre ancestrale enfouie, le verre, le béton, le fer et l’acier, une mémoire ensevelie et irrécupérable. Il n’y a pas de là, là : ici n’est plus ici.
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La plaie ouverte par les Blancs quand ils sont arrivés et ont pris ce qu’ils ont pris ne s’est jamais refermée. Une plaie non soignée s’infecte. Devient une plaie d’un type nouveau, de même que l’histoire de ce qui s’est réellement passé est devenue une histoire d’un nouveau type. Toutes ces histoires que nous n’avons pas racontées pendant si longtemps, que nous n’avons pas écoutées, font simplement partie de ce qu’il faut soigner.
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Nous amener en ville devait être la nécessaire étape finale de notre assimilation, l’absorption, l’effacement, l’achèvement de cinq cents ans de campagne génocidaire. (p15)
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Les indiens urbains se sentent chez eux quand ils marchent à l'ombre d'un building. Nous sommes désormais plus habitués à la silhouette d'un gratte-ciel d'Oakland qu'à n'importe quelle chaîne de montagnes sacrées, aux sequoias des collines d'Oakland qu'à n'importe quelle forêt sauvage. Nous sommes plus habitués au bruit d'une voie express qu'à celui des rivières, au hurlement des trains dans le lointain qu'à celui des loups, nous sommes plus habitués à l'odeur de l'essence, de béton coulé de frais et de caoutchouc brûlé qu'à celle du cèdre, de la sauge, voire du frybread - ce pain frit qui n'a rien de traditionnel, comme les réserves n'ont rien de traditionnel, mais rien n'est original, tout vient d'une chose préexistante, qui elle-même fut précédée par le néant. Tout est nouveau et maudit. Nous voyageons en bus, en train et en voiture à travers, sur et sous des plaines de béton. Être indien en Amérique n'a jamais consisté à retrouver notre terre. Notre terre est partout ou nulle part.

(P19)
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Des bébés dorlotés, tous, et sans défense, ramollis. Il y a quelque chose qui cloche dans tout ça. Quelque chose dans l'omniprésence de la lueur des écrans de téléphone sur leur visage, ou la trop grande agilité avec laquelle ils tapent leurs SMS, leur façon androgyne de s'habiller, leur façon si lisse d'être hyper politiquement correct alors qu'il leur manque tout le raffinement social, les manières et la politesse d'antan.
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Être Indien en Amérique n’a jamais consisté à trouver notre terre. Notre terre est partout ou nulle part.
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La tête et le corps de la rame apparaissent, s'enroulent dans le virage qui mène à la station. La haine de soi peut vite vous rattraper, parfois. L'espace d'un instant, il ne sait plus s'il va sauter, descendre sur la voie, attendre que la masse lancée se débarrasse de lui. Il sauterait sans doute trop tard, rebondirait sur le flanc du métro qui lui bousillerait la gueule.
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Bill ne supporte pas sa façon de le couver. Ne supporte pas le bébé trentenaire qu'il est. Ne supporte pas ce qu'on tolère chez les jeunes, de nos jours. Des bébés dorlotés, tous, et sans défense, ramollis. Il y a quelque chose qui cloche dans tout ça. Quelque chose dans l'omniprésence de la lueur des écrans de téléphone sur leur visage, ou la grande agilité avec laquelle ils tapent leurs SMS, leur façon androgyne de s'habiller, leur façon si lisse d'être hyper politiquement correct alors qu'il leur manque tout le raffinement social, les manières et la politesse d'antan. Edwin est comme ça, aussi. Calé en technologie, ça oui, mais dès qu'il se retrouve confronté à la vraie rudesse du monde extérieur, par-delà l'écran, sans l'écran, c'est un bébé.
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