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Citations de Tommy Orange (124)


Le monde est fait de sons. Mais en chaque son était tapie une tristesse.
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Je ne me rappelle plus ce que j’ai fait ni où je suis allé ce soir-là. Parfois, on se contente de partir. De ne plus être là.
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Roosevelt a dit : « Je n’irais pas jusqu’à penser qu’un bon Indien est un Indien mort, mais je le crois de neuf Indiens sur dix, et je ne suis guère porté à me pencher de trop près sur le cas du dixième. »
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Les villes se forment de la même façon que les galaxies. Les Indiens urbains se sentent chez eux quand ils marchent à l’ombre d’un building. Nous sommes désormais plus habitués à la silhouette des gratte-ciel d’Oakland qu’à n’importe quelle chaîne de montagnes sacrées, aux séquoias des collines d’Oakland qu’à n’importe quelle forêt sauvage. Nous sommes plus habitués au bruit d’une voie express qu’à celui des rivières, au hurlement des trains dans le lointain qu’à celui des loups, nous sommes plus habitués à l’odeur d’essence, de béton coulé de frais et de caoutchouc brûlé qu’à celle du cèdre et de la sauge.
Tout est nouveau et maudit. Etre indien en Amérique n’a jamais consisté à retrouver notre terre. Notre terre est partout ou nulle part.
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La malchance ou plus simplement les emmerdes qui nous arrivent dans la vie peuvent nous rendre superstitieux, peuvent nous donner envie d’avoir la maîtrise des événements ou du moins de retrouver une impression de maîtrise. Opale achète des cartes de jeux à gratter ou joue au loto quand la cagnotte est importante.

(Albin Michel, p.187)
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Désormais je ne rêve plus, ou si je rêve, c’est de sombres formes géométriques qui dérivent en silence dans un paysage pixélisé rose, noir et violet. Des rêves d’économiseur d’écran

(Albin Michel, p.78)
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Quand nous entreprenons de raconter notre histoire, les gens croient que nous voulons la réécrire. Ils sont tentés de nous dire « pauvres losers » ou « passez à autre chose », « arrêtez de jouer les procureurs ». Mais s'agit-il vraiment d'un jeu? Seuls ceux qui ont perdu autant que nous voient la singulière méchanceté du grand sourire de qui pense avoir gagné en disant « Tournez la page ».
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On nous traitait d'Indiens des rues. On nous traitait de réfugiés urbanisés, superficiels, inauthentiques, acculturés, on nous traitait de pommes. Une pomme est rouge à l'extérieur et blanche à l'intérieur. Mais nous sommes le résultat de ce qu'ont fait nos ancêtres. De leur survie. Nous sommes l'ensemble des souvenirs que nous avons oubliés, qui vivent en nous, que nous sentons, qui nous font chanter et danser et prier comme nous le faisons, des sentiments tirés de souvenirs qui se réveillent ou éclosent sans crier gare dans nos vies, comme une tache de sang imbibe la couverture à cause d'une blessure faite par une balle qu'un homme nous tire dans le dos pour récupérer nos cheveux, notre tête, une prime, ou simplement pour se débarrasser de nous.
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Nous avons été définis par tous les autres et continuons d'être calomniés malgré des faits amplement vérifiables sur Internet quant à la réalité de notre histoire et I'état actuel de notre peuple. (...) Des confins du nord du Canada, du nord de l'Alaska, jusqu'à la point de l'Amérique du Sud, les Indiens ont été éliminés puis réduits à l'image de créatures à plumes.
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Etre indien en Amérique n'a jamais consisté à retrouver notre terre. Notre terre est partout ou nulle part.
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Calvin s'assoit à côté du balèze et lui adresse furtivement un vague hochement de tête en guise de salut. Le type lève la main et lui fait signe, puis semble aussitôt le regretter, car il laisse retomber sa main aussi vite qu'il l'avait levée et sort son téléphone comme font les gens, de nos jours, quand ils préféreraient être ailleurs.
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...pour nous c'était la faute de Teddy Roosevelt.
- Comment ça ?
- Un jour, à la chasse, il est tombé sur un vieil ours pelé et affamé, et il a refusé de lui tirer dessus. Plus tard, dans le journal, on a publié un illustré sur cette histoire de chasse qui donnait l'impression que M. Roosevelt avait fait preuve de mansuétude, qu'il était un amoureux de la nature, ce genre de choses Et puis ils ont fait empailler un petit ours et l'ont baptisé Teddy's Bear - ours en peluche. Ce que personne ne dit, c'est qu'il a tranché la gorge de ce vieil ours. C'est le genre de mansuétude dont personne ne veut entendre parler.
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"Le quota sanguin fut introduit pour les Autochtones en 1705 dans la colonie de Virginie. Si vous étiez au moins à moitié indien, vous n'aviez pas les mêmes droits que les Blancs. Le quota sanguin et les critères requis pour devenir membre relèvent désormais du pouvoir de décision propre à chaque tribu." p.167
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"On appelle Indiens urbains cette génération née en ville. Il y a longtemps que nous nous déplaçons, mais la terre se déplace avec nous comme un souvenir. Un Indien urbain appartient à la ville, et la ville appartient à la terre. Tout ici se forme en lien avec toutes les autres choses - vivantes ou non - issues de la terre." p.18
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"Nous amener en ville devait être la nécessaire étape finale de notre assimilation, l'absorbtion, l'effacement, l'achèvement de cinq cents ans de campagne génocidaire. Mais la ville nous a renouvelés, et nous nous la sommes appropriée." p.15
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Opale est solide comme la pierre, mais il y a de l'eau trouble qui vit en elle et menace par moments de déborder, de la noyer, de monter jusqu'à ses yeux. Parfois elle ne peut plus bouger. Parfois il lui semble impossible de faire quoi que ce soit. Mais ce n'est pas grave car elle est devenue très forte pour se perdre dans ce qu'elle fait. Plus d'une chose à la fois, de préférence. Comme faire sa tournée en écoutant un livre audio ou de la musique. Le secret, c'est de rester
occupée, se distraire, puis se distraire de sa distraction. Être doublement détachée. Il suffit de procéder par couches. Il suffit de disparaître dans le bruit et l'action.
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Se droguer revient à entrer aux royaume des cieux en se glissant sous la porte.
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Maxine me fait lire ses trucs d'indien que je comprends pas toujours. Mais ça me plaît bien quand même parce qu'une fois que j'ai compris, je comprends jusqu'au plus profond de moi. Quand ça fait mal mais qu'on se sent mieux de l'avoir éprouvé, cette chose qu'on ne pouvait pas avoir éprouvé avant de l'avoir lue. Qu'on se sent moins seul, qu'on a l'impression que ça ne fera plus jamais aussi mal.
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Tout ici se forme en lien avec toutes les autres choses, vivantes ou non, issues de la Terre. Tout ce à quoi nous sommes liés. Le processus amenant tout élément à sa forme actuelle; chimique, synthétique, technologique ou autres, ne fait pas de son produit autre chose qu'un produit de la Terre vivante. Édifices, autoroutes, voitures ne sont-ils pas issus de la Terre? Ont-ils été acheminés depuis Mars, la Lune? Est-ce parce qu'ils sont traités, manufacturés ou parce que nous les maîtrisons? Sommes-nous si différents? N'avons-nous pas été tout autre chose à un moment donné? Homo sapiens, organismes monocellulaires, poussières spatiales, théories quantiques non identifiables d'avant le Big Bang..
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(...) rien n'est original, tout vient d'une chose préexistante, qui elle-même fut précédée par le néant.
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