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Citations de Torborg Nedreaas (26)


Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés comme ça, sans rien dire, sans bouger, mais je pense que je me suis presque endormi, les yeux grands ouverts. Des ombres vertigineuses de forêts de jeunes bouleaux, tachetées de soleil, et des tapis odorants d'anémones blanches dansaient dans mon esprit, tissant l'image d'une jeune fille étendue sur le dos, avec des anémones des bois entre ses doigts croisés. Et des lunettes sur le nez. Je sentais le parfum des anémones et du fond de la forêt. Puis j'entendis de nouveau sa voix. La voix chaude et mûre de cette femme qui me faisait totalement pénétrer dans une existence si éloignée de ce salon familier.
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Un matin, il y a bien des années, j'allai me promener. Je me détachai à grand-peine d'une barrière où j'avais presque pris racine à cause d'une douleur, une douleur que beaucoup de gens, à travers les âges, ont connue, par un matin de printemps. Je traversai une violente averse de chants d'oiseaux, dans la jeune forêt, et je dus faire face au plaisir qui consistait à savoir que j'avais de la force en réserve dans ma conscience, dans ma soif de comprendre, dans mon sentiment d'être un être humain, dans un monde plein d'autres êtres humains empêtrés dans leurs chaînes.
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C'est colossalement affligeant que de n'avoir absolument aucun amoureux. Mais ce n'est quand même que la chose qui vient avant le pire de tout. Le pire de tout, c'est d'avoir un amoureux qui ne veut pas de vous comme amoureuse. Et c'est comme du sel et du poivre qu'on verserait sur une plaie ouverte quand, en plus de cela, il est amoureux d'une autre.
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Elle posa le front contre le nickel froid du guidon et chercha bien si elle n'était pas, si peu que ce fût, heureuse. A un endroit ou à un autre en elle-même, elle l'était, mais cette joie était enfermée et il n'y avait personne qui eût pu lui ouvrir la porte.
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Certaines fois, le Temps passe, léger et circonspect, sur les humains, on remarque à peine ses vagues pas. Il arrive alors qu'on lève le visage et que l'on s'étonne : le Temps passe. Pour certains, on le remarque peut-être quand, un beau jour, la robe est trop courte et qu'il faut l'allonger, ou bien c'est une bizarrerie dans l'épiderme qui se signale par une sensibilité croissante.
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Parce que ce combat muet contre la mesquinerie à la maison, ce combat contre ce qui cherchait à l'enchainer à sa chaise et l'empêchait d'aller travailler, ce combat contre ce qui tenaillait sa respiration et voulait l'étouffer, c'était un combat contre une mort sans grâce.
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Dans les bras de celui qu'on aime, on est plus seul que si on était assis sur la lune, mais je ne savais pas ça, à l'époque. Maintenant je le sais, je sais qu'on n'est jamais plus seul que quand on aime quelqu'un qui s'est endormi à côté de vous.
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Est ce que la politique - tu entends un peu ce son écorchant ? - est ce que la politique sèche, inhumaine, peut donner de la chaleur à des jeunes et faire briller leur regard, et mettre du coeur dans leur chant ? À moins qu'il n'y ait quelque chose de plus, là dedans ? Ou que leur lutte soit une lutte pour l'humanité ? Oh, j'aurais tant voulu que quelqu'un puisse répondre plus tôt à ces questions.
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Peut être avais je espéré y trouver un peu de réconfort que d'autres trouvent dans ce juge mesquin et puissant qu'ils appellent Dieu. Celui que les gens accusent de vouloir venger tous ces instincts qu'il a créés en nous. Celui qui a créé l'amour chez l'un, mais qui a oublié de le créer chez l'autre.
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Comment savoir ? Certains jours sont comme ça... vides. Ils vous font mal, dedans, ils vous montrent du doigt, ils vous rejettent.
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L'automne, c'est la meilleure saisons pour les gens seuls.
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"Aime ton mari et reprise ses chaussettes,
Tu marcheras éternellement sur des rosettes".
Ta tante Fanny
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On se vend pour une nuit. C'est un échange réaliste. Rien d'autre que ça. Et après, tu as l'argent qu'il faut pour manger le premier repas de la semaine, ou pour payer ton loyer.
Mais le mariage, c'est une escroquerie de parler de ces liens sacrés. Sacrés ! Oui, inviolables ! Et c'est au moins aussi vrai pour ces mariages qui ne sont que des tractations commerciales, dissimulées derrière le contrat officiel.
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J'aurais pu. J'aurais pu avoir le droit de continuer avec lui, de donner naissance à une nouvelle vie, faite par lui et moi. J'aurais pu accomplir ce que la nature attend que nous fassions, quand elle transforme en amour ce que l'église et la bêtise appellent le pêché.
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Tout ce qu'elle ressentait, c'était que l'incendie tout entier devait être une partie du feu d'angoisse et de douleur qui dévastait le cercle confiant de toutes ses années... cette insaisissable infinité qu'est la vie d'une petite fillle.
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... tu n'es jamais avec les autres petites fille, tu vas te claquemurer toute seule. On finit par être tenue à l'écart quand on est si inerte et si bizarre.
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C'est cela que je veux dire, comprends tu ... que c'est par ses propres capacités et son propre travail qu'un homme doit pouvoir gagner de l'argent. Pas par Dieu sait quelle loterie ou quelque hasard.
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Mais en tout cas, les choses étaient amères, haineuses même. Il y avait une haine tranquille, à l'affût, entre ces deux là qui avaient été jeunes un jour, et tendres l'un pour l'autre, et qui avaient brillé l'un pour l'autre. Pas de grand drame. Non. C'était le meurtre insidieux par la banalité du quotidien.
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De temps en temps, je savais, dans une lueur de douleur aveugle : « Il ne viendra pas ». Mais je ravalais ça et je croyais entendre des bruits de pas. C'était seulement la mer sur la grève.
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Et tout était mal, tout était au moins aussi mal, après qu'elle eut brûlé le billet de cinq couronnes qu'elle avait reçu en guise de consolation, parce-que ses parents devaient divorcer.
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