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Citations de Ugo Bellagamba (32)


Ce n'est pas difficile, son fauteuil ergonomique la maintient dans une position semi-allongée qui ne lui laisse que peu de choix : soit les dalles grises du faux plafond, soit le ciel qui se déroule lentement, comme un papier cadeau à l'azur froissé, à travers les grandes fenêtres du salon de la maison de retraite. Elle en est venue, avec le temps, à préférer lorsqu'il pleut, lorsqu'il tonne, là-bas, de l'autre côté du double vitrage mal nettoyé, et que le ciel descend si bas qu'il pourrait presque l'emporter loin de cette vie d'attente, d'éclats de voix perdues, de raclements de gorges flétries. Et puis, le ciel gris lui rappelle celui de l'aube de l'humanité, quand il fallait courir pour survivre. Dans ses souvenirs les plus lointains qui ont gagné en puissance au point d'occulter tout ce qui se passe autour d'elle, le ciel a déjà été d'une autre couleur que bleu ou gris. Une fois, elle s'en souvient comme si c'était hier, il a été blanc, noyé d'une lumière si pure qu'elle en devenait douloureuse.
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Jamais un homme de son rang n'avait dû s'afficher, en ces lieux, avec une femme plus belle, plus désirable. A l'instant où les lampes de la salle commencèrent à s'éteindre annonçant le début du spectacle, nombreux étaient les regards posés sur elle plutôt que sur la scène. Telle une princesse d'un pays lointain, arrachée à des temps immémoriaux et promise à une éternelle jeunesse, elle les ignora.
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Je dois l'admettre, quelle surprise !
J'ai dévoré des communautés composées d'êtres massifs et aveugles, qui écumaient le fond d'océans circumplanétaires, j'ai eu raison de sociétés de papillons aux ailes iridescentes planant dans les couches supérieures de l'atmosphère d'une planète gazeuse. J'ai digéré des matriarcats, des patriarcats, des oligarchies de télépathes, des guildes capitalistes maîtrisant le voyage spatial, des empires de milliers de mondes, des sociétés théocratiques dominées par une foi vibrante, ou à l'inverse, des démocraties guidées par un rationalisme glacé, qui m'ont assimilé, tantôt à un Dieu Créateur, tantôt à une intelligence artificielle, qui m'ont traqué, ou adulé, parfois les deux simultanément.
Et pourtant...
La colère passée, quelle exaltation monte en moi ! Quel exhausteur de goût est le risque. Quel divertissement raffiné les femelles de cette espèce me proposent !
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" La nature lui a donné tant de patience, tant de minutie. Malgré tous nos savoirs architecturaux, la structure de nos mains, l'harmonie de nos créations, votre abbaye elle-même n'est rien face à la perfection d'une toile d'araignée. "
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Qui te dit que les dragons veulent de notre aide? Ce sont des créatures trop fières pour ça. Et même s'ils nous acceptaient à leur côté, cela ne changerait rien, leur sort est scellé, le mouvement est lancé. Tu as sauvé une vie, Ham du clan Fraser, bientôt tu seras de retour chez toi, tu pourras voir croître cette vie, et, avec un peu de chance, plus jamais tu n'entendras parler des dragons. Tu oublieras qu'ils vivent, qu'ils pensent, qu'ils aiment peut-être. Et qu'ils meurent, victimes de la folie de quelques hommes. (T. Day, La contrée du dragon)
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Tout mythe a un fondement de réalité, c'est évident : jadis, il y eut les héros de la guerre de Troie, demain, Alexandre, Antigone et Démétrios deviendront des figures légendaires à l'égal des dieux. Le dragon n'est certainement pas sorti d'un délire poétique : tous les peuples connus parlent de lui. On ne peut pas en dire autant des sphinx, des chimères, des centaures ou des gorgones. Puisque le dragon a existé sans conteste possible, pourquoi aurait-il tout à fait disparu ? Pourquoi Arès, qui règne sur notre monde depuis que le divin Alexandre a transporté ses armes à travers la terre entière, aurait-il laissé périr ses enfants ? (P. Guillaut, Quelques bêtes de feu et d'effroi)
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Et le lendemain, jour après jour, ils remontaient en selle. Ils s'assirent au bord des lacs noirs et chauds où nagent d'étranges formes. Ils fatiguèrent leurs yeux, des heures durant, à discerner des monstres dans les profondeurs troubles. Ils s'enfoncèrent dans les montagnes et les déserts, dans des pays inconnus de tous, dans des légendes inouïes qui toutes murmuraient le dragon. Ils avaient appris cent mots pour le nommer : pourquoi ne se révélait-il pas enfin à eux ? « Parce que son temps est passé » disaient les anciens. « Parce que les hommes l'ont trahi » lâchaient les prêtres. « Parce que vous n'avez pas d'yeux pour le voir » osaient les conteurs ambulants. C'était comme si le monde qu'habitaient les hommes s'était peu à peu vidé de sa substance divine. Car oui, sans doute, des êtres nimbés d'une aura mystérieuse, ils en eussent jadis trouvé au cœur de chaque bosquet, au détour de chaque chemin. (P. Guillaut, Quelques bêtes de feu et d'effroi)
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Vers l'est, qu'en dis-tu ? Nous nous perdrons dans les forêts immenses de Sibérie ou dans les montagnes infranchissables de l'Altaï. Mais où que nous allions, le monde des hommes finira par nous rattraper, avec ses monstres de fer, de fumée et de feu. Le siècle qui s'annonce ne sera pas le siècle des dragons. (E. Hartemann, Le feu sous la cendre)
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Car la loi peut être un instrument de liberté tout autant que de répression.
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Les confins n'ont jamais été un territoire pour les hommes et ne le seront jamais. C'est pourquoi les hommes peu à peu les banniront de la mémoire et les feront glisser hors de ce consensus trouble et fluctuant que l'on nomme le réel. L'existence de ces régions sera niée, les témoignages considérés comme fables, les souvenirs volontairement oubliés. Les bords du monde eux-mêmes seront occultés. Les dragons de nouveau ne seront que légendes. Ils ne combleront plus que les lacunes des cartes anciennes, et ne voleront plus que dans ces rêves troubles et somptueux que l'on garde secret. (F. Fierobe, Tétralogie des confins)
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Il découvrit qu'une infinie variété de dragons avaient autrefois partagé la terre avec l'humanité. Dragons rouges, dragons verts, dragons sable ou dragons neige, qui avaient habité nos forêts, nos marécages, niché au cœur des volcans, volé au-dessus des nuages, nagé au plus profond des océans. (D. Camus, Draco Luna)
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La science-fiction partage avec l’utopie la plus folle des audaces : elle ose croire en l’être humain, en ses capacités à l’adaptation et à la survie, en renonçant à la violence, en apprenant de ses erreurs, et en changeant ses représentations. À chaque fois, l’auteur s’engage et, tel un athlète, un comédien, un prêtre ou un enseignant, il s’évertue à bien faire. Son histoire se déploie, atteint le faîte, glisse vers son terme, mais le réel demeure ce qu’il est. Pourtant, le temps de la lecture, un souffle surgi de nulle part a suspendu l’incrédulité, le cynisme et la passivité. La science-fiction, tout comme l’utopie, modifie notre regard sur nous-mêmes, nos sociétés, notre avenir. Elle nous pousse à réfléchir. (10)
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Les Pyramides sont filles du Temps. Si une civilisation les a bâties, sans doute était-elle antérieure au Déluge et il ne reste d'elle que la Pierre, immuable. Je crois qu'elles ont été libérées du sable, lorsque le vent a soufflé sur le désert, pour la toute première fois. Elles seront toujours là, j'en suis sûr, bien après la fin des hostilités en Terre Sainte, bien après la Croisade et la chute de tous les royaumes chrétiens d'Occident. Elles verront sans doute des Empires se dresser et retomber, avant que leur substance ne soit entièrement rongée par le vent du sud.
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La liberté n’est qu’un luxe offert à ceux qui vivent dans des sociétés où le droit la garantit, la protège. En dehors de l’état social, il n’y a qu’une égale précarité. Lorsque survient la violence, il n’y a plus que l’égalité.
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Parle-moi un peu de Mars.
Encore ? Nous en avons parlé des dizaines de fois. je sais tout. Sa taille, sa masse, son histoire, les missions d'exploration qui ont été envoyées à sa surface. j'ai même lu les histoires de science-fiction écrites au siècle dernier. Mars, j'en ai soupé !
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Mon âme hurlante se débat dans un labyrinthe dont les miroirs reflètent à l'infini sa solitude.
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Ici, à Alep, point d'impasses obscures, point de venelles envahies par la boue ou les immondices. Des places carrées ponctuent l'espace urbain à intervalles réguliers, jouant le rôle de puits de lumière et d'attracteurs d'activité commerciale. Les étals des maraîchers s'y disputent l'espace avec les marchands de textiles, formant une enivrante mosaïque de couleurs, de textures et de senteurs. Mais, et j'en admire toute la pertinence, les artisanats les plus bruyants et les plus polluants ont été relégués à la périphérie de la cité : tanneurs, teinturiers et forgerons sont là-bas, à l'ombre des murailles. Les vents emportent leurs fumées loin du centre. Le quartier des bains, à ciel ouvert, jouxte celui des affaires, et l'hôtel des monnaies n'est pas loin de la grande halle où se négocient, à haute voix, les plus précieuses des marchandises apportées par les caravanes. Le minaret de la Grande Mosquée, point focal de la ville, est visible dans quelque endroit où l'on se trouve. Sa blancheur effilée, d'où monte l'appel à la prière plusieurs fois par jour, est l'équivalent de l'étoile polaire qui, dans l'ordonnancement céleste, indique la direction du nord.
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La Croisade me paraît hanté d’arrière-pensées inavouables et entaché d’un fanatisme qui confine à l’idolâtrie : la foi la plus pure n’a besoin ni de fiefs ni d’objets sacrés.
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La meilleure façon d’occulter les horreurs de la veille est d’en commettre de nouvelle.
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La conscience se dissout dans le sang, comme les larmes dans la pluie. La vue, l'odeur et le goût du sang ne déclenchent pas la volonté d'exterminer, mais l'oubli de soi.
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