Rien de mieux qu’un roman Z pour se détendre et s’estimer heureux qu’une apocalypse zombie ne soit jamais arrivée ! Cette fois-ci, j’ai jeté mon dévolu sur « L’homme des morts » qui rentre dans le cadre du Challenge ABC sur Babelio. J’ai ressenti quelques longueurs, mais dans l’ensemble, je suis plutôt satisfaite de ma lecture, d’autant plus que j’ai trouvé que le scénario changeait un peu des ouvrages habituels grâce à une approche différente. En effet, on ne va pas découvrir le début de l’épidémie : elle est déjà là et certains pays ont réussi à se mobiliser pour survivre. Il existe des zones de sûreté. Le reste n’est qu’un no man’s land hanté par les goules… Or, Henry Marco, le héros, est resté dans cet endroit peuplé de morts ! Il y est de son plein gré, car il cherche quelque chose afin de calmer ses démons intérieurs. Oui, on a encore le droit à un personnage principal au passé torturé, cependant on le comprend. Les nombreux flash-back ou ses réflexions au fil de l’aventure permettent au lecteur de cerner son mal-être, voire de faire preuve d’empathie. Au bout d’un moment, j’ai fini par le trouver attachant… Mais Marco n’est pas uniquement là pour affronter ses vieux démons, il est également chargé d’abattre définitivement les cibles qu’on lui indique (moyennant compensation, évidemment). Il finit le travail, remet les choses dans l’ordre et fait en sorte que le mort ne se relève plus. Ainsi, si votre mari/femme est un zombie, vous pouvez vous payer les services de ce mercenaire pour qu’il laisse définitivement votre conjoint six pieds sous terre…
L’ouvrage commence avec une belle tension dès le départ, puisque l’on assiste à la traque d’une des cibles à abattre. Bien sûr, survivre parmi les morts n’est pas facile. Ces monstres peuvent aisément se cacher ou ne pas être vus de suite… Or, si on ne perçoit pas le danger, celui-ci ne se gêne pas pour vous voir et ramper dans votre direction. J’ai trouvé la scène du lac très haletante ! Même si je me doutais de la tournure qu’allait prendre ce début, cela m’a donné des sueurs froides… La tension a continué de grimper avec l’intégration de nouveaux personnages, à commencer par un étrange commanditaire qui exige que Marco aille retrouver un scientifique ayant un rapport avec ce fléau. Notre cher héros n’a pas de chance, car tout le monde veut lui mettre la main dessus : en plus des goules qui veulent le déguster, le gouvernement, le sergent Ken Wu et des groupes armés sont à sa recherche. Ces trois derniers souhaitent l’utiliser pour retrouver le fameux scientifique… Chacun espère l’attraper avant l’autre. Une véritable course contre la montre mouvementée et détonante ! Le rythme est donc plutôt prenant et on s’attache lentement, mais sûrement à Wu qui se révèle être un espion chinois. Cette révélation nous est offerte dès le départ et j’étais régulièrement sur le qui-vive en me demandant comment Marco allait remarquer et réagir à ce traître qui aspire à le doubler ou à se servir de lui…
L’action est assez bien dosée et le scénario coule de lui-même. Le voyage ne se fait pas dans le calme et les dangers sont nombreux. Le passage du train m’a fait frémir. L’auteur propose vraiment de bonnes descriptions que ce soit les lieux, les scènes d’action ou les zombies répugnants. On imagine bien… Et on en redemande ! Avec une telle ambiance, je m’attendais à plus de rebondissements : on a finalement quatre gros événements qui chamboulent ce road trip infernal. Sur les cinq cent pages, je pensais trouver plus de petites rencontres. Tant pis ! Au moins, j’ai été charmée par cette idée de souvenirs dans le cerveau des zombies qui les guide instinctivement dans un endroit familier. La plume de V. M. Zito est prenante, toutefois le langage assez cru voire vulgaire peut déranger certains. Ce n’est pas mon cas, toutefois je tenais à le signaler. C’est vraiment une histoire de « mec » et de testostérone. Une femme n’aurait malheureusement pas sa place dans ce roman… Au moins, ça bouge et tout s’enchaîne. Bon, certes, les habitués du genre ne seront pas étonnés par le scientifique ni par ce qu’il a fait ou représente pour l’humanité. On n’innove pas, mais ça se lit bien. C’est l’essentiel !
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