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Citations de Valentin Gendrot (50)


Dans quelle profession mal rémunérée un individu est-il prêt à payer de sa poche pour être muté ? [p. 110]
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Les flics sont des délinquants qui ont bien tourné….
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Il me reste deux jours à tirer. Mano me montre une vidéo de manif à Hongkong. Sur les images, des flics distribuent des coups de matraque, des coups de poing et traînent des manifestants au sol.
- Voilà ! Ça, c'est de la vraie police ! se réjouit mon collègue, devant un homme en sang, roulé en boule pour éviter de nouvelles raclées.
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La police compte parmi les professions les plus touchées par les suicides.
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En témoigne la formation pour l'accueil des personnes victimes de violences conjugales, expédiée en trois heures.
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Dans notre formation théorique, chef Goupil nous donne un jour un cours sur les violences conjugales. Sujet brûlant. En 2018, 121 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex conjoint. Soit une moyenne d'un féminicide tous les trois jours. Trois, c'est aussi le nombre d'heures consacrées au sujet dans notre formation - un ajout mis en place en 2014. Avant cela, les ADS ne bénéficiaient d'aucun cours spécifique sur les violences conjugales.
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Quand on a peur, on imagine toujours le pire, jusqu'à en perdre toute rationalité.
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Dans la majorité des cas, cette hiérarchie n'a pas le choix, à force de demander l'impossible à ses hommes et ses femmes de terrain, elle ne peut ensuite que les couvrir.
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Une mission pour rien, une de plus. Depuis le début de l'après-midi, nous les enchaînons.
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Et finalement, rien. Les six ont dû rédiger un rapport sur cette histoire de lit en bordel. J'échappe à la sanction, pas à la crise de panique.
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– T’as rien vu, rien entendu, me dit Charly.
Je comprends comment cette histoire va se régler. Je suis avec le mec qui se vante de « casser les bouches » des gardés à vue et avec l’auteur du tabassage de la rue Compans.
– C’est bon ? Personne ne nous voit ? demande Mano.
– Non, non, ça roule.
Mon collègue réalise une première clé sur le bras droit du migrant, lui envoie une première gifle, puis une autre. Il lui tire les cheveux, lui assène un grand coup dans le ventre. Le migrant, le souffle coupé, semble terrifié. Dans un réflexe, il tente d’attraper la manche du polo de Mano.
– Lâche-moi ! Lâche-moi ou je te pète le bras ! rage mon collègue.
J’ai honte. Pourtant, je reste impassible. C’est l’intervention de trop. J’aurais dû me barrer avant, il faut que j’arrête. Il est temps que cette immersion se termine, que je raconte toutes ces dérives, que le livre sorte, temps de passer à la suite. Je n’en peux plus d’observer cette violence et, pire, d’y participer.
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Je bosse avec Max pour la première fois, et j’ai très rarement entendu un flic vouvoyer un citoyen. Au fil des semaines, je me suis moi-même mis à tutoyer tout le monde, hormis les personnes âgées.
Mon collègue respecte le code de déontologie qui impose le vouvoiement. Ce texte promulgué en 1986, modifié en 2013, dicte les règles à observer pour les policiers et les gendarmes. De la pure théorie. Dans les faits, beaucoup de règles sont ignorées. Les familiarités excessives, l’incorrection, le tutoiement, le comportement et les propos agressifs, les insultes, l’appropriation irrégulière de biens comme les fruits et les légumes des sauvettes.
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– Tiens Bullit, lâche Tacos, on va aller contrôler la Smart noire qui vient de doubler. Y avait deux beaux bâtards à l’intérieur.
Les « deux beaux bâtards » sont des hommes noirs. Nous prenons la voiture en chasse. Bullit fait signe aux deux occupants du véhicule de s’arrêter. Il sort du fourgon, un LBD à la main, pose son doigt sur la gâchette, prêt à tirer. Tout ça pour un contrôle routier.
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Je commence à saturer de l’omniprésence de la violence dans ce quotidien. Ce qui m’étonne, outre les profils violents, c’est de constater à quel point ils se sentent intouchables. Comme s’il n’y avait aucun cadre, aucune surveillance de la hiérarchie. Comme si un policier pouvait choisir, selon son libre arbitre et son humeur du moment : être violent ou non.
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Je rembobine le film de l’intervention. Il commence comme une intervention anodine. Un tapage en plein après-midi. Des gamins qui éteignent leur enceinte. Un flic énervé qui leur parle comme du poisson pourri (« vous commencez à nous faire chier »). Un gamin qui répond : « On n’a rien fait ». Le même flic qui tapote la joue du gosse et, par ce geste inutile et absolument hors procédure, l’humilie volontairement devant ses potes. Par orgueil, le gamin répond à la provocation physique par une provocation orale (« je te prends en un contre un »). Le flic met le premier coup, il n’en reçoit pas en retour, mais en distribue un nombre considérable, insulte le gosse, l’embarque en garde à vue et le frappe encore à de nombreuses reprises. Ça s’appelle une bavure. Et encore, une bavure sous-entend qu’il y a dérapage, or j’ai le sentiment d’avoir davantage assisté à une agression physique et gratuite.
Nous aurions pu confisquer l’enceinte et nous en aller. Ou ne rien dire et repartir. Ou même embarquer le gamin pour outrage (ce qui aurait déjà été contestable, étant donné que le premier outrage venait de chez nous). Mais il s’est fait tabasser.
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nous aussi on en a plein le cul. Nous aussi, Macron, il nous fait chier.
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Nous avons du temps pour découvrir comment menotter et tirer, pas pour apprendre à accueillir et accompagner une femme victime de violences conjugales.
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J’ai l’impression que n’importe qui peut devenir flic : un journaliste, un ancien facho et, plus improbable, un mec avec un casier judiciaire.
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De mon côté, je me rends compte qu'en l'espace de six mois, mon niveau d'humanité et d'empathie a chuté. Comme si ce boulot m'avait vacciné contre la sensibilité. Au début de l'immersion, l'arrivée d'une femme victime de violences conjugales au commissariat remettait immédiatement en état de stress. Six mois plus tard, j'ai vu la même scène se répéter si souvent que je ne réagis plus avec la même urgence.
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De mon côté, je me rends compte qu'en l'espace de six mois, mon niveau d'humanité et d'empathie a chuté. Comme si ce boulot m'avait vacciné contre la sensibilité.
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