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2.96/5 (sur 25 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Torre del Greco, Naples , 1974
Biographie :

Valeria Parrella est une femme de lettres italienne contemporaine.

A l’université, Valeria Parrella étudie la philologie classique, les lettres classiques, le latin et le grec. Elle est également diplômée en littérature moderne de l'université de Naples avec une thèse en linguistique réalisée sous la direction de Federico Albano Leoni.

Plus tard, elle se spécialise comme interprète en langage des signes italien et travaille à l’ENS de Naples, où elle vit actuellement.

Écrivant des nouvelles et des contes depuis toujours, elle décide d’en envoyer une à une petite maison d'édition romaine, très pointue, comme Liana Levi en France, qui l’a immédiatement contactée en lui demandant si elle possédait d'autres nouvelles.

C’est ainsi que Valeria Parrella fit ses débuts en 2003 avec un recueil de six nouvelles intitulé Mosca più balena édité par Minimum Fax avec lequel elle remportera le Prix Campiello Opera Prima un an plus tard.

En 2008, parait son premier roman Lo spazio bianco qui sera adapté au cinéma en 2009 par la réalisatrice Francesca Comencini.






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Source : Wikipédia
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Vidéo de

LO SPAZIO BIANCO film réalisé par Francesca COMENCINI en 2009, D'après l'oeuvre de Valeria Parrella bande-annonce


Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
C'était le temps qui avait manqué à mes élèves napolitains, ils s'étaient arrêtés au nécessaire, et étaient allés travailler ou vendre de la cocaïne en renonçant aux nuances. Ils partageaient pupitres et salles de classe avec des Sri Lankais qui s'efforçaient d'articuler de leur mieux un phonème étranger à leur langue, comme si apprendre à bien prononcer pouvait prolonger la durée de leur visa ou leur procurer une couverture sociale.
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Si les yeux coulaient, c'etait à cause de cette tension oculaire de cabinet des merveilles. Et nous là-dedans, nous étions des experiences de médecins sorciers, des mains entrant par les hublots pour ramener à la vie ce dont nous avions accouché. Nous étions prisonnières d'un ghetto et aucune de nous ne possédait le mot à introduire dans la bouche de son Golem.
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Le moniteur était une boîte grise ou bleue, montée sur un support comme un baffle de chaîne stéréo, d’où partaient des fils qui, avec cent autres, entraient dans les couveuses. J’avais vu plus souvent leurs couleurs que les yeux d’Irene.

Quand, certains jours, je la trouvais allongée sur le ventre et pas sur le dos, j'étais d'abord perdue, puis émue, à la pensée qu'elle avait un dos. Irène sentait le plastique humide et surchauffé, certains soirs, je rentrais à la maison le milieu de l'avant-bras marqué d'un profond sillon bleuâtre, dû au poids de mon bras sur le bord des hublots. Je ne portais plus de montre, parce que le lavage antiseptique prévoyait qu'on l'enlève et que nous vivions pour le lavage antiseptique. Je mesurais les jours qui passaient à la taille de la main d'Irène serrant une des mes phalanges.

Les infirmières ne voulaient pas que nos approchions les autres couveuses. Elles appliquaient la règlementation sur le respect de la confidentialité en nous enjoignant, comme à des commères sur le marché : « Occupez-vous de vos affaires. » Alors, entre nous, on s’appelait en douce, on surveillait du coin de l’œil le moment où elles papotaient du dernier fiancé de Simona Ventura, et on se confiait une inquiétude, on se montrait une preuve.

Ayant vite appris à déchiffrer le langage des machines, je transmis en quelques phrases ce savoir séditieux à Rosa, à Mina et à la première maman. Je leur expliquai qu’une modification de la courbe ne signifiait pas que nos bébés allaient plus mal, mais seulement que le signal n'était pas bon. Que la saturation était la quantité d'oxygène arrivant dans les tissus donnée par le chiffre qui clignotait en haut. Que la fréquence de la respiration était un renseignement secondaire par rapport aux autres indicateurs. Une diode clignotait, noire sur fond clair, on aurait dit le point d'insertion de Word sur un écran d'ordinateur. Au début de la page, quand va s'écrire le premier verbe : c'était le cœur qui battait.

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Il n’empêche, j’avais dégotté ce vasistas et nous y avons cohabité dans un silence presque total.

C’est là que j’ai contemplé la ville, tous les jours pendant trois mois, par bouffées régulières rythmant mes onze heures : mille fois je me suis amusée à chercher - tiens, où est la cathédrale, et la coupole de la galerie Umberto I, et l’ancienne artère romaine ?-, sans jamais m’ennuyer.

L’odeur de nicotine sur mes mains ne partait pas au lavage antiseptique, même quand je retroussais mes manches et me savonnais les bras jusqu’aux coude pendant deux minutes, ainsi que l’exigeait le protocole des soins intensifs. Elle s’exhalait de ma blouse bleue à la première émotion et traversait mon masque quand l’angoisse précipitait ma respiration.

On me l’a reproché. Mais un jeune toubib aux yeux très bleus m’a demandé une cigarette et je la lui ai donnée comme on passe le pain à table.
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- D'accord, mais d'ici là, que comptez vous faire?
- Attendre.
- Ça, je peux le faire moi aussi.
- Vous pouvez espérer, madame.
- Écoutez, à chacun son travail, faites le vôtre. Moi, je fais le mien. Et laissons le sien au prêtre .
- À présent, vous nous détestez, c'est normal.
- Non, ce n'est pas de cela qu'il s'agit: il faut que vous appreniez à parler de ce que vous connaissez. 'Détester, esperer', c'est quoi, ces mots? Enfin, un peu de sérieux. Faites l'effort d'en rester aux mots de votre métier. Quand c'est le cas - docteur, excusez-moi si je pleure, ce n'est pas une raison pour penser que ce que je dis est moins vrai, et vous tous ici, excusez-moi si je pleure- , quand vous employez votre vocabulaire, qu'on dit 'spécialisé', là vous n'êtes jamais ridicules."
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D'accord, mais mon bébé à moi était dans une couveuse blanche comme un nuage, une sonde dans les narines pour l'alimenter, un tube au fond de la trachée pour lui procurer l'oxygène qu'elle n'arrivait pas à inspirer toute seule et un tatouage d'électrodes sur la poitrine pour surveiller ses fonctions vitales. Sans que je puisse rien étreindre d'elle par le hublot, sinon sa main. Et sa main, toute sa main, ne couvrait pas la plus petite de mes phalanges.
Un foetus, c'est dans l'utérus, un bébé, ça naît au bout de neuf mois de grossesse. Ce que je voyais dans l'unité de soins intensifs n'était ni l'un ni l'autre, alors j'avais compris qu'il était urgent que je la nomme.
"Elle s'appelle Irene, dis-je, écrivez : Irene ."
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Quand, certaines jours, je la trouvais allongée sur le ventre et pas sur le dos, j'étais d'abord perdue, puis émue, à la pensée qu'elle avait un dos. irène sentait le plastique humide et surchauffé, certains soirs, je rentrais à la maison le milieu de l'avant-bras marqué d'un profond sillon bleuâtre, dû au poids de mon bras sur le bord des hublots. Je ne portais plus de montre, parce que le lavage antiseptique prévoyait qu'on l'enlève et que nous vivions pour le lavage antiseptique. Je mesurais les jours qui passaient à la taille de la main d'Irène serrant une de mes phalanges.
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Si les yeux coulaient, c'était à cause de cette tension oculaire de cabinet des merveilles. Et nous là-dedans, nous étions des expériences de médecins sorciers, des mains entrant par les hublots pour ramener à la vie ce dont nous avions accouché. Nous étions prisonnières d'un ghetto et aucune de nous ne possédait le mot à introduire dans la bouche de son golem.
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p. 113: Tel était l'univers où il nous fallait accueillir nos adultes: des cours du soir qui étaient la réplique, en pire, du système scolaire dont ils s'étaient sentis exclus quarante ans plus tôt.
N'empêche, il y avait parfois des instants de grâce. "Quelle partie du poème avez-vous préférée?"
Gaetano leva la main:
"Celle où il veut être comme le tonnerre qui franchit toute's les vallées et sait nommer toutes les étoiles, c'est bien ce qu'il dit? Il dit qu'il les "énumérait", donc il savait les reconnaître une par une. Ca, j'ai aimé: une par une."
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p. 89: "Mais je savais que, moi aussi, je luttais moins contre l'ignorance que contre le temps, le temps qui s'enfuyait privant mes élèves de la lecture de telle ou telle page qu'ils auraient trouvée grandiose, le temps qui les réclamait auprès de leurs enfants, de leur conjoint, à la maison, à leur travail, les empêchant de laisser leur trace à eux.
Avec les années, je m'y prenais mieux: à présent, je distribuais photocopies et exercices en début d'année, avant que les mille obligations de la routine quotidienne ne les éloignent de ma classe".
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