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Citations de Valérie Dayre (37)


Jeanjean pourrait s'être peu à peu converti aux principes de sa mère, Suzanne, de Mariette et de tant d'autres qui finissent par se persuader que les injustices et les mauvais coups dont ils sont témoins, parfois victimes, ne sont pas si iniques que cela.
Penser en grande partie "mérité", sinon équitable, ce qui arrive déplaisant ne donne-t-il pas à ce déplaisant une légitimité rassurante ?
Ça explique, ça rend logique, ça justifie.
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Au mot "thé", Paul eu la délicatesse de ne pas souligner que ce breuvage et lui n'avaient jamais été présentés. Le café non merci, seulement le matin après la soupe, et à midi après manger, plus tard ça le fait tourner-virer dans son lit toute la nuit. Le jus de fruit, il n'a pas relevé, élégant là encore, par contre défunt Martin avait une petite goutte pas mauvaise, pas en bas de l'armoire, non, il la "serrait" sous l'évier, des fois qu'elle y serait toujours...
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Je ne résiste pas ici au zoom sur les blouses : chasubles à carreaux ou à fleurs (c'est plus rare), en nylon le plus souvent (ou textiles mélangés), presque toujours à dominante bleue (va savoir pourquoi), fermées sur le devant par des boutons (la fermeture Éclair est moins fréquente), généralement pourvue de deux poches latérales. D'après Fab, on les trouvent à foison sur les marchés en province. Il faut croire que les femmes de la campagne (d'un certain âge néanmoins, ce qui donne à penser que la coutume se perdra) ne les quittent que pour se coucher ou aller faire les courses au supermarché. Elles se rappellent le temps où on lavait le linge à la main et où les habits coûtaient cher... Bref, elles ne veulent pas salir ou abîmer leurs vêtements, voilà notre grande découverte du jour !
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Lui aussi voudrait bien.
A choisir entre gros et mince, on préfère être mince.
Entre drôle et sinistre, on préfère drôle.
Entre sympathique et antipathique...
Entre beau et moche...
Entre vivant et mort ?
Certains jours, la vie lui est si pénible qu'il préfèrerait être mort. (p.7-8)
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Bien qu’il ait dépassé sept ans, l’âge de raison, l’âge de se faire une raison, son père n’étant pas revenu, Oscar pensait parfois : « Un jour, on ira le chercher, là-bas. » »

« Hum hum… Bon. À votre silence déçu et perplexe, que ne vont pas tarder à briser moult question pertinentes et autres réflexions judicieuses, du genre :
-Elle sait nager, la girafe ?
-Ils vont dans le bons sens, les courants dans l’Atlantique ?
-Il habite au bord de la mer, le père d’Oscar ?
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J'avais lu leur histoire, m'en étais repu comme on plonge dans un livre, un récit d'aventures, comme on pleure avec un personnage qu'on a aimé et qu'il faudra quitter quand surgira le mot fin.
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Quand on joue à quelque chose, Hector triche. Quand celui-ci n'arrive pas à tricher, Gaspard doit manoeuvrer afin de le laisser gagner, sinon il pleure. Ou boude. Ou casse un vase. Ou donne des coups. Quant aux parents... Bon. Ils sont gâteux de leur fils et lui passent tout.
(p. 11)
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Hypothèses :

1) Le pavillon de chasse est habité (par Maurice, un jeune homme, un arrière-grand-père...), c'est-à-dire :
a) une famille décomposée-recomposée ?
b) des gens du voyage ?
c) des squatteurs ?
d) des clandestins

2) Le pavillon de chasse est vide, inoccupé, d'où l'on peut conclure que :
a) Je rêve (mais le rêve recommence chaque jour alors que je ne dors pas - du moins, je crois que je ne dors pas ; malheureusement, même quand on rêve on est parfois sûr de ne pas dormir) ;
b) Alzheimer et Compagnie progressent ;
c) les hypothèses a et b se cumulent (c'est encore mieux).

Conclusions :
1) je ne sais rien
2) je ne peux être sûre de rien
3) je fais bien de me taire, de ne parler du pavillon de chasse à personne. (p.66-67)
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Je crois que le chat Falbala a disparu quand il a compris que tu ne reviendrais pas vivre avec nous, quand il a cessé d'espérer. (...)
Ta mère m'a dit l'autre jour que j'avais cessé de le nourrir et même de le câliner, peut-on imaginer une chose pareille ? Elle a ajouté qu'il avait dû partir vers un foyer plus accueillant. Ma fille débloque gravement certaines fois. (...)
Tout ce qu'elle peut raconter, celle-là, encore. Que je ne tenais plus ma maison, que je ne me lavais plus, que moi aussi j'oubliais de me nourrir, j'oubliais le temps, l'heure, la date, les rendez-vous (tu parles, je faisais exprès d'oublier les rendez-vous qu'elle me prenait en douce chez des médecins de tout poil !) Quand elle venait me chercher, je n'étais pas prête, ça m'amusait un peu, même si elle se fâchait.
Ici, je ne peux rien oublier, n'ai plus rien non plus à oublier. (p.55-56)
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La semaine dernière, elle a failli s'électrocuter en essayant de démonter le digicode avec une fourchette qu'elle était parvenue à subtiliser au restaurant. Maintenant, on l'enferme à clef dans sa chambre, "pour la protéger" - la protéger de quoi, je te le demande. Son enfermement protège surtout les fourchettes, le digicode, le sommeil du gardien et la tranquillité d'esprit du personnel. (p.24-25)
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Je suis sûrement très bien ici.
C'est ce qu'il faut leur dire pour avoir l'air raisonnable. Voilà le paradoxe : j'ai à cœur de me montrer raisonnable, parfaitement sensée, mais la démonstration de raison consiste à admettre que je n'ai plus ma raison ! En conséquence, personne ne m'a enfermée, je suis venue ici de mon plein gré, de mon plein gré de déraison... On tourne en rond. (p.23)
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La seule question est : est-ce que je perds la tête ? La seule réponse plausible est très désagréable, vertigineuse pour dire la vérité. (p.19)
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Je t'en prie, ma chérie, je t'en supplie, parlons encore, revenons à ce 21 novembre glacial, essayons de démêler...
"Démêler quoi ?" interroge le regard de ma fille. "Toi qui es tout emmêlée dans ta tête désormais..." (p.16)
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Ils ont déménagé. Ils ont une maison. Neuve. Un jardin. Enfin, un carré de terre ocre et de caillasse parsemé de touffes d'herbe brûlée.
Sur la maquette du lotissement encore exposée sous verre dans le hall de la mairie, c'était très joli : il y avait de grands arbres le long des rues, une piscine dans chaque jardin, un square enchanteur où s'égaillaient des figurines en plastique.
Les jeunes arbres malingres plantés trop tard dans la saison ont crevé dès l'été.
Les piscines attendront que chaque foyer ait réalisé suffisamment d'économies en sus de son accession à la propriété.
Quant au square, il est toujours à l'état de projet : un terrain vague percé en son milieu d'une mare boueuse qu'on appelle 'l'étang'.
(p. 9-10)
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Trois fois Marguerite a dégommé la loupiote à la carabine, trois fois le premier magistrat du village a fait remettre une ampoule, et comme la troisième fois le cantonnier s'est cassé le tibia en tombant de l'échelle, Marguerite a capitulé. Elle n'est pas toujours sans cœur.
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Achille ne s'inquiétait pas seulement pour Mila et lui, mais pour ce que les implants risquaient de rendre possible.

Déjà, on tendait à remplacer l'expérience, la vie, jusqu'au concret du quotidien, par un flot d'informations, de relevés quantitatifs, d'images et d'avis de spécialistes nous disant, avec toujours plus d'autorité, ce qu'il faut penser de.

Déjà, on substituait la statistique à l'analyse, le cas moyen à la singularité, les sondages à l'opinion, l'exhibition pornographique au plaisir des corps.
On virtualisait les voyages, les relations, le commerce.
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Il ne s'agissait pas de transformer l'humain en pile alimentant en bio-énergie des légions de robots, machines, calculateurs,
mais de le réduire à ses fonctions de consommateur prévisible, repéré, fiché, analysé, stimulé, classifié en fonction de ses goûts, et géolocalisé
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Beaucoup de mots ont un double sens, c'est vrai, mais là, quand même.
A croire que les services de renseignements de l'armée américaine qui sont à l'origine du Net se sont bien marrés à choisir les éléments de langage qui révèlent autant qu'ils la dissimulent la servitude volontaire qu'induit le Web.

Le Web ! La toile d'araignée, le piège par excellence.
Le Net ! Idem. On tombe dans le panneau (c'est dans le dico : to walk into the net), on est pris dans le filet (to be caught in the net), pas mieux qu'un poisson, un papillon !
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On n'y pense pas assez mais cet "écran" qui prétend tout nous livrer, tout nous donner à voir, renvoie à un autre sens : l'écran qui cache.
Ce paradoxe devrait faire réfléchir les geeks.
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- Je... J'ai quand même dit à Grégoire d'arrêter, fait Sophie d'une voix minuscule. Et puis après, quand Cora est arrivée... c'était comme si tout allait bien...
- Comme si, répète Rosemonde. Cora n'a pas voulu voir que ses enfants se conduisaient en tortionnaires.
- Oh, encore les grands mots, se révolte Sophie.
Elle a brusquement quitté l'étreinte de sa mère.
- En tout cas, avec moi Grégoire et Violaine n'ont jamais été méchants. Au contraire. Ils m'aiment beaucoup, je les aime, et je vais mourir si je ne passe pas le mois de juillet à Nice !
"Je vais peut-être mourir", corrige-t-elle.
Elle vient de pense qu'on ne prend pas ce genre d'engagement à la légère.
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