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Critiques de Vassilis Alexakis (107)
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Le premier mot

Je regrette un peu d'avoir abandonné ce livre à la page 200 et quelques, et je lui mets tout de même une bonne note car il m'a beaucoup plu, en dépit des quelques longueurs.



Alexakis est un auteur franco-grec, et ce mélange des cultures se reflète dans ses ambiances et ses personnages. Miltiadis est un défunt professeur et sa sœur, la narratrice, lui promet de trouver le premier mot. Les questions linguistiques sont omniprésentes, et ayant fait de la linguistique je trouve cela agréable.



Lire le Premier Mot, c'est prendre le thé avec un vieux savant. Beaucoup d'anecdotes érudites et de traits d'esprit (que vous verrez en lisant les citations pour vous faire une idée). Et comme sur le ton de la conversation, c'est assez décousu. On passe facilement d'une période à l'autre.



En fait, et j'en viens à un des points principaux, on sait dès la première ligne que Miltiadis est mort mais sa mort en elle même est racontée très tard (au moment où j'ai interrompu ma lecture). D'ailleurs même s'il y a d'autres personnages (Aliki, Audrey...) c'est bien Miltiadis qui est au centre, malgré sa mort. Car en plus d'un roman sur la linguistique, le Premier Mot est un roman sur le deuil.



Un livre que je conseille vivement et qui était sans doute trop exigent pour moi.

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Ap. J.-C.

Le narrateur est un jeune étudiant en histoire, originaire de l'île de Tinos, logé à Athènes chez une vieille femme, Nausicaa Nicolaïdis, qui lui demande de la renseigner sur le mont Athos et ses monastères. Il décide alors de rédiger un mémoire sur le sujet et explore la question dans ses divers aspects : religieux, politique, économique, historique... Avec lui le lecteur découvre la grande influence de l'Eglise orthodoxe en Grèce -qui est loin d'être un Etat laïc- et la zone de droit spécifique qu'est le mont Athos, au mépris du droit européen. Ces passe-droit entraînent des abus, celui qui m'a le plus choquée étant la destruction de vestiges antiques trouvés sur place par des moines qui refusent d'accepter que la sainte montagne n'a pas toujours été chrétienne.



"En arrivant sur le pont j'ai pris conscience que j'avais franchi le seuil d'un autre monde. Je me suis trouvé devant des toilettes qui avaient deux entrées distinctes. HOMMES, ai-je lu sur la porte de gauche, HOMMES sur celle de droite aussi."



Ces intéressants aspects documentaires sont servis par la forme du roman, très plaisant à lire. J'ai trouvé le jeune narrateur sympathique ainsi que sa relation avec sa logeuse. J'ai apprécié le récit des étapes de sa recherche, ses rencontres avec divers spécialistes du sujet. Il nous fait part de ses opinions, de ses impressions, de ses rêves même. Le tout est fort bien écrit avec un peu d'ironie et il y a des descriptions qui évoquent des sensations. Ca m'a rappelé un agréable séjour à Athènes au printemps et ça m'a donné envie de retourner en Grèce.
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La langue maternelle

Tout a commencé avec la photo en noir et blanc reproduite sur la couverture. L'auteur (à travers son personnage Pavlos) est fasciné par celle-ci. J'aime et suis captivé comme Vassilis Alexakis par cette magnifique photo de la découverte de la statue d'Antinoüs, jeune ami ou amant de l'empereur romain Hadrien, déterrée à Delphes lors d'une fouille en 1894, qu'il commente de façon magistrale sur plusieurs pages, magnifiques, inattendues et poétiques. Il la présente comme « un instantané de la rencontre insolite d'une célébrité du IIe siècle après Jésus-Christ avec une équipe d'ouvriers du XIXe siècle ». le ton est donné, l'auteur, un érudit qui a lu Plutarque en grec ancien et en grec moderne, joue avec les mots, conserve tout au long du récit un humour qui rend la lecture très agréable.



Le sujet de ce roman, écrit en 1995, est en grande partie autobiographique. Pavlos est dessinateur de presse à Paris (comme l'auteur l'a été), il est de retour à Athènes, dans son pays natal. Il choisit de partir à la quête de l'origine de la lettre Epsilon, jadis placée à l'entrée du temple d'Apollon à Delphes. On le suit dans un long périple à travers le pays, occasions de multiples digressions, de l'alphabet grec jusqu'à une comparaison insolite entre billard et ping-pong ! Une écriture délicate et subtile, évoluant dans différentes strates de temps et de mémoire.



Précieux Vassilis Alexakis qui, par l'amour des langues, accède en profondeur à l'histoire des hommes et de la pensée. Sa double culture, qu'il décrypte en permanence dans son oeuvre, démultiplie les possibilités de récit et de sens. Il affirme : « …le but de l'écriture n'est peut-être pas d'éclaircir, mais de multiplier les mystères. »

Ode à la mère (avec la poussière qui s'accumule sur sa tombe), ode à la Grèce. Est-ce la crainte du passé qui s'efface inexorablement, comme s'efface peut-être déjà son souvenir si le lecteur, nous tous, ne faisons pas vivre sa mémoire en lisant ses livres ?



Né à Athènes, Vassilis Alexakis a fait des études de journalisme à Lille et s'est installé à Paris en 1968, peu après le coup d'État des colonels grecs. Il a travaillé pour plusieurs journaux français, dont le Monde, et collaboré à France Culture. On a dit qu'il était le plus grec des écrivains français et le plus français des écrivains grecs, ce qui représente parfaitement son attachement aux deux cultures. Tout comme son double Pavlos, il est retourné en Grèce à la fin de sa vie et est décédé à Athènes en 2021.



La Langue maternelle a reçu le prix Médicis 1995, ex-æquo avec le Testament français d'Andreï Makine. Auteur parfaitement bilingue, Vassilis Alexakis disait avoir commencé la rédaction en grec, pour retraduire ultérieurement en français. La démarche me paraît singulière. Connaissez-vous d'autres écrivains ayant traduit eux-mêmes leurs romans ?

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Chronique complète avec composition personnelle sur fond de la maquette reconstituant le sanctuaire de Delphes sur Bibliofeel, lien direct ci-dessous
Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
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La langue maternelle

Les personnages ne m'ont pas du tout accroché et le scénario est quasi inexistant, alors pourquoi l'avoir lu en entier, même si j'aime la Grèce au point d'avoir appris un peu de grec moderne ?



Ce qui m'a vraiment intéressé, c'est d'avoir l'avis un peu sur tout d'un Grec ayant vécu à Paris et qui revient dans son pays avec un oeil neuf. Les Grecs ont un patrimoine exceptionnel, mais aussi une difficulté extrême à le maintenir et à le transmettre. Notamment, la littérature antique y est étudiée en grec ancien alors que tous les autres pays l'étudient dans leur langue maternelle comprise par tous.



Finalement, ce patrimoine et cette prétention à le maîtriser, c'est aussi un handicap pour bien le faire passer. L'enseignement a bien du mal à fonctionner, en voulant garder le grec ancien, en ignorant quasiment la période d'occupation romaine et en voulant trouver une continuité entre grec ancien et grec byzantin, à savoir quoi faire de la langue savante utilisée longtemps pour les actes officiels et encore aujourd'hui par l'Eglise orthodoxe très conservatrice. Le peuple grec, lui, ne pratique que le grec moderne !



Le livre date de 1995 mais l'inertie est grande sur ces difficultés et il me semble qu'une bonne partie est toujours d'actualité. C'est un peu comme si en France, on avait voulu maintenir le latin pour les actes officiels, pour une religion d'Etat et pour les programmes obligatoires du collège et du lycée. La France a fait le ménage, la Grèce à moitié seulement. Ce n'est qu'une impression personnelle, je ne suis pas expert de la Grèce.

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Ap. J.-C.

Un étudiant en histoire est missionné par sa logeuse, une dame très âgée et très riche, pour recueillir des informations sur le mont Athos. La Sainte Communauté cache bien des mystères. C'est parmi ces moines orthodoxes que s'est établi le frère de Nausicaa et elle n'a eu aucune nouvelles de lui depuis plus d'un demi-siècle.

C'est un réel plaisir de retrouver la plume de Vassilis Alexakis. Il est très agréable à lire et a le chic de nous faire voyager. Alors que La langue maternelle était une incursion dans la Grèce actuelle, Ap. J.-C. nous fait plonger dans l'Empire Byzantin alias l'Empire Romain d'Orient et les fondements de l'orthodoxie. Ce roman m'a rappelé bien des souvenirs des cours d'histoire abordant cette période au collège et m'a également permis d'apprendre beaucoup de choses. Alexakis sait introduire des éléments culturels, historiques ou philosophiques sans aucune lourdeur. C'est là l'une des grandes qualités de cet écrivain que j'apprécie un peu plus à chaque lecture !
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Ap. J.-C.

Dieu que c'est pénible! N'est pas Jacques Lacarrière qui veut. C'est interminable, de la wiki-littérature ponctuée d'anecdotes : il pleut, j'ai faim, elle a une jupe rouge, je vais me coucher. Ca n'a pas beaucoup d'intérêt... il vaut mieux s'orienter vers d'autres livres. L'un des personnages l'affirme : ce que nous avons de plus précieux, c'est le temps. Ne pas le gaspiller avec ce livre donc!
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L'enfant grec

Après son opération pour un accident vasculaire, le narrateur, un double de l'auteur, écrivain dans la soixantaine, se trouve entravé dans ses déplacements. Il marche avec des béquilles et ne peut plus monter les étages sans ascenseur de son appartement. Il s'installe alors provisoirement dans un hôtel à proximité des jardins du Luxembourg à Paris. Les séquelles ne devraient pas durer. le narrateur s'adapte à cette parenthèse, il remarque des détails qui lui échappaient auparavant: les gens se déplacent si vite, le contenu des vitrines. À force de fréquenter le Jardin, il découvre l'auberge, le théâtre de marionnettes, bien avant le palais. En même temps, les jeux et les romans d'aventure de son enfance remontent à la surface. Une enfance à Athènes, dont les jeux consistaient notamment à rejouer les scènes d'aventure de leurs romans. le narrateur a été un enfant grec. Il prend conscience de la place prise par cet apprentissage dans la rédaction de ses propres romans.

Sa fragilité favorise ses contacts avec des gens modestes, les marionnettistes, les SDF et les personnes qui leur viennent en aide, la dame pipi du théâtre. Mais on sent aussi aussi que ce type de relation est dans sa nature. Tout cela est raconté avec beaucoup de douceur et de délicatesse. Alors si vous avez envie de retrouver Michel Strogoff, Les trois mousquetaires ou le capitaine Fracasse, et en même temps les personnages de Guignol ou Gnafron, mais surtout si vous aimez les relations humaines subtiles et tendres sans être mièvres, alors vous prendrez plaisir à cette lecture.

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Avant

"Pourquoi ai-je intitulé ce texte Avant? Normalement j'aurais dû l'appeler Après." Avant ou Après quoi? Etrange histoire que celle de ces personnages qui "vivent" dans des sortes de catacombes sous un cimetière parisien. Ils sont quasiment aveugles (tout est noir), ont oublié des parties de leur vie, notamment la raison de leur arrivée dans cet endroit, ne se situent dans le temps que par le bruit du métro proche ou la fermeture de la grille du cimetière. Ils savent que les vivants peuvent rejoindre les morts mais jamais l'inverse. Ils savent qu'il n'y a pas de retour possible mais passent leur temps à creuser une galerie pour accéder aux couloirs du métro. Ce lire m'a fait penser à "Un soir, un train" de Johan Daisne : la mort qui existe déjà avant et la vie qui se prolonge après le décès.



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Le premier mot

“Les premiers mots ont été Am Stram Gram et ils ne veulent absolument rien dire.”



J’ai innocemment voulu commencer mon année avec ce livre à cause de son titre. Quelle poésie, me disais-je, que d’entamer l’année avec Le Premier Mot.

Ce fut ma première erreur.



“Chaque mot est une histoire.”



Une quatrième traîtresse.

Ma seconde erreur a été de faire confiance à la quatrième de couverture. En effet, ce livre est une de ces malheureuses oeuvres qui ont été cruellement desservies par leur présentation. Très essentiellement parce que cette quatrième de couverture n’est pas une présentation. Pas comme elle le devrait en tout cas. Une quatrième de couverture se doit, à mon sens en tout cas, de poser un point de départ à l’histoire, de faire monter un suspens dans la tête du futur lecteur pour lui donner envie de lire l’histoire, et, quand il ouvre effectivement le livre, c’est de là que tout part : ces quelques mots au dos du livre deviennent un socle, une ligne de départ. Dans notre cas, la quatrième de couverture raconte les deux premiers tiers du livre. Oui. Tant que ça. Moi qui m’attendais à une quête aux dimensions presque épique, incroyable - découvrir le premier mot tout de même, cela a de quoi faire rêver ! - je me suis trouvée à attendre que le frère meurt pour que la narratrice se décide enfin à partir à l’aventure. (Que de cynisme !)



“La mort est une patience.”



Une relation fraternelle bancale.

Les choses partaient plutôt bien pourtant. Dès les premiers mots, on est plongé dans cette relation très intime, très tendre qu’une petite sœur entretient avec son grand frère. Mais, s’il paraît curieux et délicat dans les premières pages, ce frère prend vite une tournure plus sombre. Plus d’une fois, j’ai été dérangée par les échanges entre le frère et la sœur. Si elle lui est soumise et lui voue une admiration totale, à la limite de la dépendance (elle dira même : “mais je ne voulais pas m’éloigner, pas même un instant de mon frère”), lui semble souvent agacé par sa présence, par ses questions. J’ai eu parfois l’impression que les deux protagonistes ne s’aimaient pas du tout de la même façon, que leur relation, si très tendre par instant, pouvait aisément se montrer toxique. (La narratrice dira même qu’elle a voulu, dans son enfance, devenir aussi forte que son frère pour pouvoir le punir de la battre.) C’en est à tel point qu’à la fin du livre, on en sait bien plus sur ce frère disparu que sur celle qui le raconte.

Mais ceci est un choix sur les relations entre personnages. Intéressant, même si parfois très perturbant.



“Le point d’interrogation français ressemble à un point d’exclamation voûté. Je suis un point d’exclamation qui a vieilli.”



Une narratrice dans les nuages.

Lors d’une réminiscence sur son passé (qui sont ô combien nombreuses !) la narratrice évoque sa capacité à se souvenir des choses “par cœur et dans le désordre”. Ce qui résume assez bien la construction du livre. Tout, absolument tout tourne autour du frère disparu. La narratrice passe un temps considérable (les deux premiers tiers du livre du coup), à se perdre dans ses souvenirs, chaque détail de son quotidien lui rappelant un échange, un détail, une anecdote. Le temps lui-même ne semble plus avoir d’emprise sur sa réalité puisqu’une pensée peut durer des pages et un instant, simultanément.

Pour le coup j’ai été intéressé par cette approche du deuil comme un voleur de réalité, comme une obsession de chaque instant. Mais c’est un peu long, un peu trop obsessionnel à force. Le rythme en devient vite brisé, cahotant même.



“A travers la langue que nous parlons résonnent les voix de peuples qui se sont éteints il y a des milliers d’années.”



Un essai qui s’ignore.

Je pense très sincèrement que l’auteur a fait une erreur en voulant écrire un roman. Il me paraît clair qu’il avait un nombre très conséquent d’idées théoriques quant aux origines du langage. En fait, il y a dans ce livre bien davantage de théories que de mises en scène. Or qu’est un roman si ce n’est une histoire ? Et qu’est une histoire sinon un mouvement ?

Il n’y a que très peu de mouvement dans ce livre. Tout tourne autour de dialogues entre un nombre de protagonistes bien trop élevé à mon sens pour une oeuvre aussi courte (ce qui est un vrai problème quand on ne les décrit presque pas et qu’on s’amuse à les réintroduire au petit bonheur la chance d’un coin de rue).

Et ces dialogues, parlons-en ! Ne sont-ils donc que prétexte à parler théorie et à rebondir (parfois de manière franchement forcée) d’une hypothèse à une autre ? Oui. Absolument. Je n’ai pas eu l’impression un seul instant de suivre une véritable conversation entre deux personnes. Ou alors sont-ce les académiciens qui ne parlent vraiment que théories et hypothèses à longueur de temps ? Toujours est-il que, pour un livre qui se veut roman, ceci ne fonctionne pas. Je n’aurais pas été plus choquée si des morceaux entiers de dialogues avaient été inscrits dans des encarts avec source à l’appui, telles des citations issues de revues célèbres.

(Ceci dit, j’en ai appris énormément sur la Grèce et ses grands noms, ainsi que sur la linguistique et les étymologies des mots.)



“Le premier mot a été l’épilogue d’un très long silence.”



Des théories intéressantes.

Si le livre met très longtemps à s’y mettre, il finit par aborder des théories intéressantes sur les origines (et les raisons) du langage.

Tant de questions fascinantes à peine effleurées pourtant, à peine approfondies. Et c’est tellement dommage, car combien d’implications chacune d’entre elles aurait-elle pu avoir ?


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Le premier mot

La lecture du Premier mot d’Alexis Vassilis ne m’a pas enjoué. Ce roman est « un deux en un », c’est là, peut-être, son principal défaut.



Le Premier mot est à la fois drame familial, la perte d’un être cher emporté par une maladie soudaine et incurable, et une tentative d’essai sur la linguistique. Comme souvent, mélanger deux formes de récit est un exercice difficile que peu de romanciers maîtrisent. Mon ressenti à la fin de cette lecture me fait conclure que Vassilis n’y est pas parvenu.



De façon très subjective, je pense que l’auteur n’a pas assez approfondi le caractère familial et psychologique du roman. Quand, par ailleurs, il se livre dans une réflexion décousue sur l’évolution des langues, vivantes ou mortes, nationales ou régionales, tout en se demandant comment et pourquoi l’Homme s’est distingué des êtres vivants en développant la capacité de la parole.



Ces deux formes associées, le drame et l’essai, donnent une lecture désorientée. Les propos des personnages sont décousus. La narratrice, en se souvenant de son frère, voire en parlant avec son fantôme de leurs souvenirs, aborde avec ceux qui l’entourent des sujets portant sur la zone du cerveau mémorisant la langue maternelle, en passant par le devenir du livonien en Lettonie, pour finalement s’achever par des piques envers le Président de la république française de l’époque du récit, Nicolas Sarkozy !?



Alors de tout cela, avec beaucoup de déception, je n’ai rien à retenir. L’aspect inachevé et superficiel de ce roman ne m’a pas permis de l’apprécier.
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La langue maternelle

Pavlos Nicolaïdis a quitté la Grèce depuis plus de vingt ans. Il s'est expatrié à Paris où il travaille comme dessinateur pour un journal. Aux environs de quarante-cinq ans, il fait un séjour prolongé dans son pays natal. Sa mère est décédée, il redécouvre sa culture, se replonge dans la vie athénienne, voyage à Jannina, à Amphissa, à Delphes... Il tente d'élucider le mystère de la lettre Epsilon, lit, cherche, s'interroge, fréquente les bibliothèques et les cafés, discute, questionne.

Quand il vivait à Paris, sa mère était son lien avec sa langue maternelle. Maintenant qu'elle n'est plus, il entre en "conversation avec la langue" et nous assistons à ce dialogue.



Ce livre est un livre étrange, pas vraiment roman, pas vraiment autobiographie. Le narrateur le qualifie à plusieurs reprises de journal intime. Peut-être est-ce cela. Nous voguons de souvenirs d'enfance en récits de voyage. Le tout est parsemé de réflexions sur la culture grecque et d'anecdotes historiques.

Certains auront sans doute l'impression que l'histoire traîne en longueur. Mais il fallait cela. Il fallait que nous suivions Pavlos dans ce retour aux sources, ce retour à la langue.

Pour ma part, je ne me suis pas ennuyée. Je suis ravie de cette lecture ! Vassilis Alexakis m'a charmée et ce premier livre que je lisais de lui m'a donné une grande envie d'étudier le grec moderne et de visiter la Grèce. Et je pense que je le ferai. Dès que possible. Vraiment.



Challenge XXème siècle 2021
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La langue maternelle

Un beau livre, qui peut se rapprocher de l'autobiographie sans prendre en compte toute la vie mais la méditation sur soi, la recherche de soi à travers celle de la langue maternelle grecque, dont l'auteur ressent la nécessité de se rapprocher, tout en méditant continuellement sur le mystère de cette origine savante et parfois paradoxalement gênante du grec moderne qu'est le grec ancien, en prenant en particulier la forme de la quête insoluble de la signification de la lettre E, epsilonn, gravée sur le fronton du temple l'Apollon de Delphes, sens perdu dès l'Antiquité. Un roman émouvant sur la vie, la mort, la quête du sens et de l'identité, roman touffu, parfois léger, parfois grave, aux multiples échos et reconnaissances, telle cette belle figure de la comédienne répétant des années après l'interrogation d'Electre entendant la voix tant attendue de son frère Oreste.
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Paris-Athènes

L'auteur raconte ses états d'âme, oscillant de Paris à Athènes.

Les deux langues, française et grecque, sont capitales car ce sont elles qui le font le mieux pénétrer l'âme du lieu où il vit.

Mais il exprime avant tout son mal-être, étant perçu comme étranger aussi bien en France qu'en Grèce.

Vassili Alexakis retrace les grandes étapes de sa vie, en commençant par son enfance et l'amour qu'il porte à ses parents, en particulier à sa mère.

Ce livre peut être intéressant en ce sens qu'il nous met dans la peau d'un exilé. Il permet aussi de connaître un peu plus la culture grecque, avec les mots grecs et leur traduction dont il parsème son récit.
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L'enfant grec

Livre purement jubilatoire, où il ne se passe rien ! Galerie de portraits, délires du narrateur qui mêle ses héros de lecture à sa vie quotidienne. Pas de frontière entre le réel et l'imaginaire, c’est un peu délirant.

J'ai adoré, mais une nouvelle aurait peut-être suffi…

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Les mots étrangers

Roman au ton léger, mêlant la réflexion à un certain humour, et à l'aventure de l'apprentissage du songo, comparé au français et au grec, langues du narrateur, avant un voyage à Bangi en Centrafrique. "Le vrai nom du pays est Beafrica. Be, c'est le coeur dans la langue nationale."

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Le premier mot

Un enchaînement de dialogues entoure la quête linguistique du frère et de la sœur, qui nous semblent une multitude d'anecdotes traduisant les jeux des langues et des sonorités de leurs mots, mais aussi leur évolution, en particulier celle du français et du grec, à l'image des protagonistes. L'intrigue réside davantage dans cette quête linguistique et protéiforme que dans le récit. L'intérêt des propos de cette immense conversation est inégal.
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Le premier mot

Miltiadis est Grec, professeur de littérature comparée, installé à Paris depuis de nombreuses années. Il retourne tous les étés en Grèce où il a entrepris de connaître toutes les îles et il les visite dans l'ordre alphabétique, deux ou trois par été.



"L'ordre alphabétique remodèle la carte, il offre à des lieux qui n'étaient pas destinés à se rencontrer la possibilité de faire connaissance, il constitue le point de départ de dialogues inattendus".



Miltiadis s'intéresse particulièrement à la linguistique, l'étymologie, l'histoire des langues et aimerait connaître le premier mot prononcé par un être humain. Quand il meurt sa soeur, la narratrice, décide de mener l'enquête sur les origines du langage. Elle rencontre divers scientifiques qui lui apportent des éléments de réponse. Ce sont souvent des anciens amis de Miltiadis car sa quête est aussi une façon de faire le deuil de ce frère dont elle était très proche et avec qui elle converse tout du long de sa recherche.











Que voilà un excellent livre, plein d'imagination, d'humour et qui m'a appris des choses sur le langage et la culture grecque. Il est question de la langue grecque, ancienne et contemporaine; de la langue française, des nombreux mots d'origine étrangère qu'elle contient et du mauvais traitement fait par les autorités de notre pays aux langues régionales; et même de la langue des signes. Je trouve tout cela très intéressant. La rubrique nécrologique du Monde dans une main et le roman dans l'autre je découvre que Vassilis Alexakis a utilisé des éléments de sa propre biographie pour plusieurs de ses personnages. Pour Miltiadis, bien sûr, installé à Paris et qui, comme l'auteur, parle le sango, langue centrafricaine; pour le père de Miltiadis qui, comme l'auteur, a fait ses études à Lille et enfin pour la narratrice qui a, comme l'auteur, perdu son frère prématurément.
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Ap. J.-C.

Au moyen d'un procédé romanesque simple, Vassili Alexakis nous donne une image de la Grèce moderne, tiraillée entre un avant-hier philosophique et polythéiste, un hier religieux chrétien orthodoxe (voir plus qu'orthodoxe) et un aujourd'hui dont on devine la complexité.

Un roman, je suppose bien documenté; qui se termine dans la république monastique du mont Athos, une curiosité géopolitique qui n'a pas d'égale dans le monde moderne puisque la moitié féminine de l'humanité y est interdite de séjour.

J'ai bien aimé la petite musique pro-laïque de l'auteur, qui a passé une bonne partie de sa vie en France et dont l'oeuvre a été pour une bonne part, écrite en langue française.
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Je t'oublierai tous les jours

"Je t'oublierai tous les jours" de Vassilis Alexakis (256p)

Ed. Folio

Bonjour les fous de lectures, voici une lecture qui me permet de valider la Grèce sur mon planisphère.

Ce récit est la dernière conversation de Vassilis Alexakis avec sa mère disparue des années plus tôt.

Il raconte... se souvient de son passé à ses côté mais lui relate aussi les évènements qui se sont produits depuis la disparition de celle-ci.

Son but: lutter conte l'oubli

Comme vous l'aurez compris, ce livre, présenté comme un roman, est en grande partie autobiographique est centré autour du personnage qu'est la mère de l'auteur.

Y sont dévoilées, tout en pudeur, cette relation privilégiée entre cette mère et son fils, les relations plus complexes avec le père, l'époux, les métamorphoses de la Grèce, du monde depuis que la mère a disparu.

Mais l'auteur en profite également pour tiré un bout du voile qui était posé sur sa vie. Il se raconte à cette disparue qui n'a cessé d'être à ses côtés

Voici donc un récit tout en douceur et tendresse teinté d'un once d'humour.

Une jolie dernière conversation, menée à u n rythme soutenu, d'un fils avec sa mère pour que rien ne s'oublie.

Un très beau texte, plein de pudeur, qui est une réflexion sur le temps, sur les liens qui se distendent parfois, les incompréhensions, les non-dits, sur l'identité, la langue et la littérature.... sujets chers à l'auteur

Très doux , très sensible .. j'ai beaucoup aimé et continuerai certainement à lire d'autres ouvrages de ce Vassilis Alexakis.

Magnifique !

A propos de l'auteur:

Né à Athènes, Vassilis Alexakis s'est installé à Paris en 1968 peu après le coup d'Etat des colonels grecs. Depuis le rétablissement de la démocratie dans son pays, il écrit aussi bien en grec qu'en français et a reçu le prix Médicis pour La langue maternelle.
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Ap. J.-C.



Un ouvrage qui parle du Mont Athos pour ceux qui s'y intéressent, le rôle de la religion dans la culture grecque puisque la laïcité ne caractérise pas le pays. L'orthodoxie est installée dans tous les pans de l'Etat Grec.



Alexakis, grec arrivé en France à 17 ans, publie un roman appelant l'histoire comme un lien fort avec ce jeune étudiant qui va enquêter à Athos. La réflexion et l'introspection sur la religion donne toute une dimension philosophique à l'ouvrage et l'histoire que nous livre l'auteur.



Les fondements de la culture sont abordés, je dois dire que la lecture en version originale de cet ouvrage m'a donné parfois quelques difficulté pour la rédaction, les expressions plus abstraites que maîtrisent les locuteurs natifs de Grèce.



En Grèce, les lecteurs Grecs n'accrochent pas tous comme les Français, ce côté philosophique appelant la religion peuvent dérouter beaucoup.





Personnellement, je n'ai pas lâché et j'ai bien accroché à l'histoire très intéressante, mais faut-il avoir un minimum d'intérêt envers la culture, le Mont Athos et l'orthodoxie...
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