Lorsqu’une connaissance m’a parlé de cette saga et de l’intérêt qu’elle a suscité chez elle, ma curiosité a été piquée au vif et après avoir lu son résumé, j’ai décidé de m’y plonger sans attendre.
Malheureusement et malgré le bien que j’en ai lu et entendu, je n’ai pas été transcendé comme j’aurai aimé l’être par cette série aux promesses pourtant si alléchantes. Il faut dire que ma lecture a été fortement parasitée par un style bien trop inégal et trop souvent assez lourd à parcourir. Cependant tout n’est pas à jeter et rien que pour son univers et sa fin surprenante – qui lui vaut une meilleure note – je lierai sûrement les tomes suivants.
En effet, même si le résumé en annonçait la couleur, j’ai complètement été surpris par l’univers présenté par l’auteure pourtant mainte et mainte fois utilisé dans diverses œuvres littéraires, cinématographiques et/ou télévisuelles. Le lecteur prendra place dans un dôme, appelé Capsule dans le texte, et découvrira un monde totalement futuriste où gravite une large population. Ces Capsules ont été créées par les membres de l’Unification à la suite des conséquences des orages d’Éther, brûlant tout sur leurs passages et menaçant donc la population humaine. C’est l’aspect le plus ordinaire de ce nouvel univers futuriste car pour permettre au peuple de survivre et de ne pas sombrer dans la folie à cause de ce huit-clos, les créateurs de ces dômes ont imaginé et conçu le SmartEyes, un appareil électronique permettant à chacun de voyager à son grès dans une multitude de réalités virtuelle, appelées Domaines. Du fait de l’extrême sécurité de ce nouveau lieu de vie, leurs créateurs ont aussi jugé bon d’évincer chaque sentiment et sensation néfastes du passé. Ainsi au sein des Capsules vous ne ressentirez que très peu ou quasiment pas la peur et/ou le chagrin par exemple, et comme à chaque nouvelle utopie, cet isolement contient bons nombres de défauts. Le plus important et draconien d’entre eux reste celui qu’aucune conception n’est engendrée de manière naturelle mais est parfaitement orchestrée par les généticiens de Rêverie.
Alors que nous découvrons ce nouvel univers, et à cause d’un événement violant la charte de sécurité de Rêverie, Aria, notre héroïne se verra expulsée sur Terre. Ici encore l’auteure est parvenue à me surprendre car je ne m’attendais pas à découvrir une planète aussi changée, accueillant différentes tribus tentant de survivre à une mort certaine. La hiérarchie de celles-ci et plus particulièrement celle des ‘Littorans’, que nous suivons grâce au personnage de Peregrine (Perry), m’a fortement intéressé. J’ai vraiment apprécié qu’au sein de ces tribus existent des personnes marquées, détenant des pouvoirs extraordinaires. Nous retrouvons trois principaux marqués qui sont : les ‘Olfiles’ – personnes capables de ressentir les émotions fauteuils, les ‘Audiles’ – personnes capables d’entendre à des centaines de kilomètres le moindre son, et les ‘Vigiles’ – personnes dont la vision est décuplée. Et nous apprenons que Perry détient deux de ces traits. Pour savoir lesquels, je vous laisse lire ce premier tome.
La notion de deux monde en un seul est vraiment bien décrite et travaillée par l’auteure et promet encore quelques découvertes que j’ai hâte de connaître.
Tout comme son univers, Veronica Rossi dépeint des personnages véritablement complexes que j’ai apprécié découvrir. Nous suivons principalement Aria et Perry que tout oppose mais relie également. Je ne peux trop en dévoiler sur ces personnages car leur évolution est présente très tôt dans ce récit. Nos héros prennent vie dès les premières pages et ce jusqu’à la dernière. Ils sont à la fois plein de force, de désarroi et de sensibilité, ce qui les rend énormément touchants et attachants. La relation qu’ils entretiennent tout au long de ce récit est relativement prévisible tout en restant crédible et est traitée avec une incroyable justesse et maturité.
Ils croiseront sur leur chemin quelques autres protagonistes qui, je trouve, n’ont pas assez été exploités par l’auteure. Exception faite pour Cinder qui j’espère se dévoilera encore plus par la suite.
Au vu de ces points positifs j’aurai aimé pouvoir donner une autre note à ce roman mais vraiment j’ai trouvé la plume de Veronica Rossi bien trop lourde à certains moments. À dire vrai, j’ai trouvé la force de le terminer grâce aux personnages car, plus d’une fois, j’ai eu envie d’abandonner ce roman tellement cette lecture m’a paru laborieuse. J’ai trouvé que l’histoire avançait beaucoup trop lentement. Si encore l’auteure se servait des moments calmes pour sculpter encore mieux ses protagonistes, j’aurai fortement apprécié, mais j’ai trop eu l’impression qu’elle essayait avant tout d’ajouter quelques pages à son œuvre. Moi qui adore les descriptions, je me suis retrouvé noyé sous celles-ci, beaucoup trop conséquentes par rapport à ce qui nous est dépeint. Parfois il suffit d’appeler un chat un chat pour être clair. Bien qu’habituellement j’apprécie les temps de répits laissés au lecteur, pour que celui-ci puisse se prélasser devant son livre, j’ai trouvé que l’auteure en créait beaucoup trop à chaque révélation ou retournement de situation.
Au contraire, certains passages, bien que trop peu, ont démontré qu’elle pouvait faire preuve d’une fluidité étonnante et je regrette que toute cette aventure ne glisse pas autant que ces derniers. Malicieusement ou par chance, Veronica Rossi parvient à donner un certain rythme à son oeuvre en alternant les points de vues d’Aria et de Perry à chaque chapitre.
Cependant le gros point positif de son style reste que drastiquement et involontairement, elle est parvenue à réveiller ma curiosité avec une fin aux attentes énormes et j’espère, non je prie, pour que la suite soit réellement à la hauteur de celle-ci.
En conclusion, lors des moments de découvertes et d’exils de son fabuleux univers, l’auteure est parvenue avec aise à maintenir mon intérêt pour son roman. Cependant à cause d’un style un peu trop lourd et conséquent à lire je me suis ennuyé beaucoup trop de fois au cours de cette lecture. Heureusement la sensibilité et l’évolution de ses personnages sont d’une grande richesse et permettent d’oublier ces quelques défauts.
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