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Citations de Vicki Baum (104)


Vicki Baum
L'écrivain jonche sa route d'idées abandonnées et on trouve toujours, dans ses bagages, quelque vieille malle pleine de manuscrits inachevés. Parfois, cependant, un incident presque oublié retrouve vie après avoir hiberné de longues années, et s'écrit, tout seul.
[prologue de "Bataille de femmes"]
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- [...] Mais l'âme allemande est gothique. Elle est abstraite, pleine de ténèbres et a le visage d'une gargouille ; elle est tordue, torturée et aime la souffrance. Il n'y a que les Russes pour comprendre quelque chose à sa capacité illimitée et à son désir ardent de souffrance. Elle adore l'infliger et l'éprouver. Aucun de nous on comprend l'Allemagne. Ce que vous appelez enrégimentation, militarisme, discipline, c'est la loi prussienne du commandement et de l'obéissance aveugle. Vous ne comprenez pas que les Allemands aspirent éternellement à la chaîne et à la férule parce qu'ils ont peur de leur propre fureur émotive, insondable et profonde. L'Allemand ne désire pas la liberté car cela signifie pour lui la destruction de soi-même. C'est çe que, vous autres Anglo-Saxons, ne comprendrez jamais avec vos idéaux humanitaires et superficiels, votre optimisme de jardin d'enfants ; vous ne savez pas ce que c'est de vivre avec un démon en soi.
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- En quoi la guerre entre le prince et les Hollandais nous regarde-t-elle? dit-il. Nous n'avons pas voulue guerre, et combattre n'est pas notre affaire. Que mangeront les gens de Badoung si les paysans se battent, au lieu de cultiver le riz? La charrue est plus importante que le kriss.
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- Du temps de mon père, c'est le portrait de Bismarck qui était suspendu ici, et quand je fus élève officier, celui du Kaiser le remplaça. Après l'autre guerre vint le tour d'Hindenburg, maintenant celui d'Hitler, je me demande qui viendra ensuite, grommela-t-il.
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- [...] Vous arrivez là de votre trou de province, avec des idées fausses sur la vie. Vous pensez : le Grand Hôtel ! Vous pensez : l'hôtel le plus cher ! Dieu sait quelle merveille vous attendez d'un hôtel de ce genre ! Vous finirez bien par vous rendre compte de ce qui s'y passe. Tout l'hôtel n'est qu'une vaste blague. Il en est identiquement de même de la vie entière. Toute la vie n'est qu'une fumisterie, monsieur Kringelein. On arrive, on s'arrête un petit moment, on s'en va. Des passants, comprenez-vous ? Pour un court séjour, voyez-vous ? Que faites-vous dans un grand hôtel ? Manger, dormir, flâner, faire des affaires, flirter un peu, danser un peu, quoi ? Eh bien ! et que faites-vous dans la vie ? Cent portes donnant sur un couloir et personne ne sait rien du voisin qui demeure à côté. Quand vous partez, un autre arrive et se couche dans votre lit. C'est fini.
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Tous dans nos vieux uniformes pâlis, la plupart d'entre nous avec la Croix de fer, telle ou telle partie du corps en moins, et le même genre d'expérience derrière nous. Nous étions revenus de la glorieuse frénésie de l'avant-guerre. Mon Dieu, quand je pense au congrès de Nuremberg en 1934 ! Je jouais du tambour, je n'oublierai jamais ce que nous avons éprouvé quand le Führer a remonté cette longue voie triomphale et qu'il s'est arrêté pour nous parler tandis que les bannières claquaient au vent. Ils nous avaient tellement ennivrés qu'il nous a fallu Stalingrad pour dessoûler.
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On dit que, dans les hôtels, les femmes de chambre regardent par le trou des serrures. C'est une sotte légende ! Les femmes de chambre des hôtels ne s'intéressent nullement aux gens qui vivent derrière le trou des serrures. Les femmes de chambre ont beaucoup trop d'ouvrage ; surmenées, harassées et en général plutôt résignées, elles ont assez à s'occuper de leurs propres affaires.
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Vanderstraaten était un homme anxieux. Par peur il s'était donné et avait donné sa banque aux nazis dès le bombardement de Rotterdam, au printemps 1940. Peur pour sa famille, peur pour sa vie, peur de perdre son argent, son affaire, sa position, sa maison. Peur d'être mis en prison, d'être battu. Peur d'un changement de mode de vie radical, ce qui est la peur la plus courante chez ceux qui n'ont jamais rencontré de grandes difficultés et qui, par conséquent, en surestiment l'impact et sous-estiment leur endurance.
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Le petit peuple de Berlin, blotti dans des abris précaires, se sentait tout petit et terriblement effrayé. Ils avaient plutôt bien supportés les raids aériens, jusqu'à maintenant. Mais celui-ci était différent, terrible, d'un dessein sans merci. Les petites gens ne se rendaient pas compte de leur responsabilité, ils n'avaient pas conscience d'avoir eux-mêmes lâché les bêtes féroces de la guerre, d'avoir allumé les feux qui les consumaient à présent. Ignorants et mesquins, ils se préocupaient de leur petite vie, avaient peur de ce qu'ils deviendraient, dans les dommages de la catastrophe générale. Leurs fils, frères ou maris étaient au front, ou prisonniers ou blessés, ou morts....
Et blottis ainsi dans leurs abris, ils continuaient de s'inquiéter des pauvres choses qu'ils avaient amassées et chéries.
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Avec une innocence et une ignorance totales, Lisa était une enfant du Troisième Reich et croyait sans doute ni tourment à l'évangile de l'ordre nouveau. On lui avait rebattu les oreilles de la mission solennelle de l'Allemagne, qui était de répandre l'ordre nouveau dans le reste du monde, et à supposer qu'elle y pensât parfois, elle se sentait heureuse de savoir qu'un jour, le monde entier en partagerait les bienfaits. Elle percevait le monde extérieur comme chaotique, sans ordre, plein d'égoïsme avide et de cruauté barbare. Quant aux ennemis du Reich, tous ces bolcheviks, ces Américains, ces juifs et ces démocrates, elle les imaginait d'après les affiches de propagande, ils étaient déformés, infirmes, ils louchaient, avaient le nez crochu, étaient répugnants et lâches, mûrs pour l'extermination.
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Preysing avait cinquante-quatre ans : ce n'était pas un homme âgé, mais un homme endormi, le mari peu exigeant d'une épouse épaissie.
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Il le faisait à contrecoeur, et il s'agissait d'un travail pénible : mais c'était justement pour cela qu'il s'y employait. Car son humeur était telle qu'il lui fallait s'imposer des choses difficiles, comme s'il détenait une force en lui qu'il voulût opposer au monde qui le rejetait. (p. 23)
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Vous ne savez pas comme c'est froid d'être célèbre. Il n'y a personne qui soit là pour moi ; pas une âme. Tous vivent de moi, personne n'a vécu par moi, personne, pas un seul être. Je ne connais que des orgueilleux et des timorés. J'ai toujours été seule. Oh !... Et qui se souciera encore d'une Grousinskaïa qui ne dansera plus ? Fini. Non, je ne me promènerai pas à Monte-Carlo, raidie et grasse et vieille, comme ces autres vieilles femmes célèbres...
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[...] les femmes le surprenaient toujours, car elles ne disaient et ne faisaient jamais que des choses inattendues.
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L’île continue à vivre d’après la loi ancienne, qui est restée la même. Les montagnes, les gorges, les rizières, les palmeraies sont restées les mêmes. Les hommes sont restés les mêmes. Ce sont les mêmes hommes qui reviennent sans cesse, la plupart d’entre eux sont gais, doux, oublieux, nous ne les comprendrons jamais tout à fait et nous ne pourrons jamais apprendre leur calme et leur douceur. Beaucoup d’entre eux sont des artistes, et ils ne cesseront jamais d’inventer de nouvelles figures en bois ou en pierre, de composer de nouvelles pièces de théâtre et de danser de nouvelles danses. Mais les dieux ne changent pas, et tant qu’ils trôneront dans les temples, dans chaque fleuve, chaque montagne et chaque champ, Bali ne saurait changer.
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C'est le propre des déracinés et exilés de tenir encore à la nourriture et aux livres de leur pays lorsque, depuis longtemps, ils sont devenus étrangers à tout le reste.
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Il y a beaucoup d'insomnie derrière les doubles portes closes d'un hôtel endormi.
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- [...] La Bourse est toujours illogique. La Bourse est une femme hystérique, je puis bien vous le dire, Preysing ; il y a quarante ans que je suis marié avec elle.
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Depuis sa naissance, Kringelein avait mené la vie normale du petit-bourgeois, la vie insipide, terre à terre, puérile et sans intérêt, des petits employés dans une petite ville. Il s'était marié jeune, sans grand enthousiasme, avec [...] une personne qui lui avait semblé très jolie depuis les fiançailles jusqu'au mariage, mais qui, peu après les noces, lui était apparue laide, désagréable, avare et toujours occupée de difficultés mesquines auxquelles elle entendait donner de l'importance.
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Car c'est ainsi que les petits sont grands ! Ce que n'étaient certes pas près d'admettre, à l'époque, les amis du susnommé Adolf Hitler, qui n'en était pour lors qu'à monter sur la table dans les brasseries, clamant à la ronde qu'on l'aide à débarrasser la terre de tous les "avortons"
Les analystes politiques ne prenaient pas au sérieux ce trublion très au sérieux...mais la littérature et ses "chimères" sont là, par chance, pour nous ouvrir les yeux quand les spécialistes patentés du réel ne cherchent qu'à nous vendre leurs lunettes roses, histoire de nous persuader que tout va s'arranger demain. (note de l'éditeur, p.12)
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