Tout est impératif maintenant dans ma vie. C’est probablement la dernière peine d’amour que je vis. Ça fait mal les dernières fois, c’est vulgaire la vie.
Ce livre pourrait s'appeler *Tes dialogues de Tarantino* ou *Demandes spéciales*. Je parle de cinéma tout le temps. Je dis tout le temps que je vais écrire dix livres et que je vais vivre dix ans. Que celui-là va s'appeler *Cinéma expérimental*. *Drama Queens*, c'est comme son nom de danseuse. Je tape à une main, avec un oeil fermé. À tout moment, je pourrais partir en convulsions. Partir comme dans ne plus jamais revenir. Chaque phrase est un combat. Au Salon du livre de Rimouski, une dame a pris mon premier livre pour lire la quatrième de couverture. Elle l'a reposé en évitant mon regard. C'est lourd, le cancer, la mort pis ces affaires-là. J'aimerais que ça soit plus interactif comme objet, le livre. Comme une manette de jeu vidéo. Que ça vibre à chaque fin de chapitre. Mais c'est pas comme ça que ça marche, la vie. Comment est-ce que ça se passe, mourir? Est-ce qu'on vibre et qu'il est écrit GAME OVER?
Tant de raisonnements douloureux, de résonnances magnétiques. Ça sonne presque pareil, mais c'est complètement différent. C'est dans une grosse machine que ça se passe. Les raisonnements, ça ne passe pas. Il n'y a pas la machine pour. Elle n'existe pas encore.
Je suis cette littérature, la littérature honteuse et pleine de regrets. J’ai les paupières cochonnées d’avoir trop souvent fermé les yeux, d’avoir eu trop souvent à le faire.
Pour le moment, je ne suis pas morte. Je suis bien en vie. Je suis une licorne qui te donne des becs partout. Becs partout, monsieur. Becs partout, madame.
La vie, ça court vite, et la mort, ça s'attrape.
Mes histoires ne fonctionnent jamais. C’est pour ça que j’aime la poésie, c’est toujours infini. Les gens qui finissent leurs poèmes par un point, je m’en méfie.
Je suis toujours la plus petite dans les contrastes
Je me méfie de moi-même, parce que je finis ma vie par un point. Alors que ma vie est censée être un poème.