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Critiques de Victor Cohen Hadria (57)
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Les trois saisons de la rage

Ceux qui n'aiment pas le cynisme, ceux qui pensent qu'"avant c'était mieux", ne devraient pas lire ce roman.

Pour ma part, j'ai découvert cet auteur avec un grand plaisir. J'ai été attentive au récit jusqu'à la dernière ligne. Je ne suis pas certaine d'avoir bien interprété la fin mais peu importe. Cette histoire aux voix multiples, aux intentions tortueuses, aux surprises quelquefois désolantes m'a enchantée.

Et je suis très heureuse de vivre à mon époque en mes lieux et place. Car à bien y regarder, ce récit frôle le cauchemar.

Médecins, militaires, aubergistes, demi mondaines, domestiques, paysans, rebouteux. Tous vilains !

D'une certaine façon, ce livre me rappelle la laideur des personnages du "Journal d'une femme de chambre" d'Octave Mirbeau. On peut toujours s'attacher aux uns ou aux autres mais attention aux désillusions !
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Les trois saisons de la rage

Un bon roman plaisant sur les traces d'un médecin normand au XIXème siècle. Original et bien mené.
Lien : http://lecturissime.over-blo..
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Les trois saisons de la rage

Ce livre a pour trame principale le journal intime d'un médecin de campagne normand, de janvier à juin 1859.

Un qui ne compte ni son temps ni son argent pour soigner les habitants de sa région, qu'ils soient paysans, hobereaux, tenanciers de maison close ou artisans.

Avec du coeur pour ses malades, une aversion certaine pour toutes les manigances politiques autour de Napoléon III, et une lutte sans cesse renouvelée contre les superstitions et les traditions des paysans de l'époque, malmenés dans leur vie quotidienne, et maltraitants eux-même. Tout y passe: viols, inceste, sorts jetés et exorcismes, femmes épuisées par leurs grossesses successives (quand elles ne meurent pas en couches), hygiène déplorable parce qu'on pense que la crasse isole des maladies, influence excessive du clergé, et maladies non traitées parce que sans remède à l'époque: la tuberculose, la vérole, et autres joyeusetés...

C'est l'époque où un fils de notable qui a tiré un mauvais numéro pour la conscription, peut payer un jeune paysan pour aller risquer de mourir à sa place pendant 5 ans.

C'est l'époque où un homme quand on l'avertit que sa femme enceinte pour la troisième fois en deux ans de mariage risque de ne pas supporter tous ces accouchements en si peu de temps, répond quelque chose du genre: Pas grave, j'en choisirai une autre.

Ce roman nous décrit tout cela de façon à la fois violente et compatissante. Il y a une grande humanité chez ce médecin, en dépit de ses faiblesses et de ses erreurs.

Et malgré quelques longueurs dans la deuxième partie, cela reste un roman très fort qui vaut d'être lu.





Challenge des 50 objets 2021-2022
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Les trois saisons de la rage



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Les trois saisons de la rage

En lisant la quatrième de couverture, je n’étais vraiment tentée, j’avais peur de me retrouver face à une certaine longueur, une certaine mollesse même. Et d’ailleurs, c’est ce que j’ai ressenti dans la première partie, qui est un échange épistolaire entre ce médecin de campagne et un médecin militaire qui part à la guerre.

Pourtant, la seconde partie rattrape le tout. Dans son journal, Le Coeur raconte ses journées, son métier et surtout donne sa vision de l’Humanité qui grouille autour de lui. Loin d’être aussi pratiquant et superstitieux que les paysans et les nobles qui l’entourent, il pose un oeil profondément humain mais également sans concession sur ses congénères. On entre dans l’intimité de ces gens qu’il suit, dans les moeurs du XIX° siècle, le tout avec finesse et intelligence. On assiste à un ballet humain très riche, extrêmement passionnant à une période où la science en est encore à ses débuts et doit faire face aux superstitions de chacun, à la religion omniprésente.

Les Trois Saisons de la Rage est aussi et surtout le beau portrait d’un homme dévoué à son métier et aux siens, face à sa nature et ses défauts, tout aussi humain et attachant que ceux qu’il soigne. Une belle fresque humaine.
Lien : http://lalydo.com/2012/06/pr..
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Les trois saisons de la rage

bon je me suis dit qu'il ne pouvait pas avoir reçu un prix sans montrer un bel intérêt.

Le sujet paraissait prometteur.

le coté historique aussi.

En fait la vie personnel de monsieur le docteur prend un belle moitié du bouquin et disont que je n'ai pas vraiment aimé sa vie.

Après réflexion la fin était pas si mal ....à tout point de vue
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Les trois saisons de la rage

Ce médecin de campagne qui sillonne la Normandie sur son cheval au temps de Maupassant m'a appris pleins de choses : sur son métier, sur son époque et les valeurs qu'elle défendait ou dénonçait, sur la vie de ces petites gens soumis aux aléas de leur conditions... Bref, je me suis volontiers laissée porter par cette histoire, un peu longuette parfois, mais à l’atmosphère plaisante.
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Les trois saisons de la rage

Victor Cohen Hadia possède une capacité à décrire les maux et les failles humaines avec un sens exacerbé de la psychologie humaine. La beauté et l’amour sont aussi formidablement bien racontés. Une fresque morale qui nous fait pardonner aux uns, leurs faiblesses, aux autres, leur cruauté.
Lien : http://www.actualitte.com/do..
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Les trois saisons de la rage

C’est un livre que j’ai lu avec plaisir et pas mal d’émotion. C’est une étude de moeurs dans la France de 1859, essentiellement en Normandie mais aussi à Paris à une époque charnière du développement industriel dont l’avènement du train et d’autres progrès.



Le livre est monté de façon originale.



La première partie ou La rage de vivre est épistolaire. Deux médecins vont correspondre afin de permettre à Brutus Délicieux de garder le contact avec sa famille. Brutus est un conscrit de 20 ans parti faire la guerre en Italie du temps de Napoleon III. Ce Brutus Délicieux avait tiré un bon numéro de la conscription, mais il l’a vendu à un autre paysan plus riche afin d’apporter un pécule à sa famille en difficulté. Il laisse au pays une fiancée, une pauvre fille malmenée et exploitée par un père cabaretier. Les deux médecins sont le Dr Charles Rochambaud, médecin militaire et le Dr Jean Baptiste Le Coeur (le bien nommé !), médecin de campagne à Rapilly dans la vallée de l’Orne. Brutus, sa fiancée et les familles respectives sont illettrés, d’où la nécessité de passer par un scribe. Il se trouve que Brutus est l’ordonnance de Rochambaud et qu’au début de son service, il va s’avérer un subordonné attentif et exemplaire mais au gré de la campagne militaire, il va se révéler un être abjecte.



Rochambaud et Le Coeur se connaissent car le père de Charles Rochambaud avait fréquenté Jean Baptiste Le Coeur qui avait eu une aventure avec sa femme avant son mariage. Et si le Dr Rochambaud était en fait son fils? C’est tout dans l’air du temps jadis.



La deuxième partie du livre ou La rage d’aimer est le journal que tient le Dr Le Coeur, entre janvier et juin 1859. Ici nous avons le détail minutieux de l’exercice de son art, avec des patients appartenant à toutes les classes sociales, les histoires incroyables des villageois, et l’importance du facteur humain dans ce milieu rural lors d’un exercice qui va bien plus loin que la pratique de la seule médecine; les rapports de force avec les autres acteurs sont très forts comme avec le guérisseur, le curé, la sage-femme. Cet exercice d’une médecine balbutiante est très intéressant, une médecine qui n’a rien de scientifique mais qui commence à se poser des questions sur l’hygiène; c’est un un monde en pleine mutation où l’on se sert du « stéthoscope de Mr Laënnec » (1816) et des « préservatifs de Mr Hutchinson »(1853). Dans ces notes le Dr Le Coeur fait état de sa pratique quotidienne (éreintante) mais aussi de sa sexualité. Après un mariage heureux, il perd sa femme de maladie et quatre années après, il est taraudé par le démon de midi. Le lecteur connaitra toutes ses turpitudes malgré une condamnation sans appel de la sexualité par la religion. En outre le bon Dr Le Coeur écrit avec ses moyens de bord un traité sur la rage ce qui donne le titre du roman.



La fin du livre est surprenante et quelque peu abrupte. Elle m’a laissé perplexe.



L’écriture est élégante, pertinente, avec quelques longueurs dans la deuxième partie, le langage est quelque peu anachronique ce qui ajoute du charme au livre.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Les trois saisons de la rage

Ce roman est un véritable bijou!

Tant par la forme que par le fond, l'auteur met son incroyable talent au service d'une profonde et riche peinture de l'humain, dans la vie et face à la mort. On rit, on pleure, on frémit de plaisir à la lecture de ces pages! Parallèlement à la fatalité de la mort, inéluctable, ce roman célèbre la vie et ses bonheurs.

Une fois commencé, il vous emporte dans un vent d'émotions et de réflexion, et on voudrait que cela n'en finisse pas...

Mais on n'en finit pas, de cette rage de vivre et d'aimer!
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Les trois saisons de la rage

Ce livre est un vrai coup de coeur parmi mes dernières lectures. Un médecin de campagne, en Normandie, au 19°s, tient son journal. Avec lui, on pénètre dans les masures insalubres, on souffre avec les malades, on assiste à l'impuissance de ce médecin face à la douleur, à la mort, face aussi aux croyances qui font qu'on fait d'abord appel au rebouteux avant le médecin, et qu'ensuite il est souvent trop tard. La rudesse des gens aussi, pour qui la mort est toujours présente, un enfant ou une femme qui meurt, c'est la fatalité, c'est ainsi et on retourne aux champs parce que le travail doit se faire. C'est aussi les débuts des grandes découvertes médicales: l'asepsie, la vaccination, l'anesthésie. C'est une jolie galerie de portraits, des personnages qui sont totalement dans l'ambivalence des sentiments, les paysans frustres obsédés par la transmission du patrimoine, les filles abusées par leur père ou les notables du coin avides de notoriété ou de pouvoir. Au détour des pages, on trouve de trés jolis passages sur les aventures du médecin, qui redécouvre sa capable à aimer, à désirer, à s'émouvoir d'un corps féminin, aprés son veuvage. En le lisant, j'ai trouvé que ce livre me faisait penser un peu à La maladie de Sachs, de Martin Winckler, on y retrouve la même empathie pour les malades et beaucoup d'amour et de compassion pour les autres.
Lien : http://espritcampagne.canalb..
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Les trois saisons de la rage

Un petit trésor de littérature qui nous parle de la vie ; celle des gens du peuple, des gens de biens, des gens de droit dans la campagne normande au milieu du XIXème siècle.

Les mots chantent la vie, hurlent la haine, pleurent la douleur, peignent l'amour dans ce roman plein de tendresse et de profondeur. L'auteur utilise un vocabulaire riche pour nous transmettre une petite part de notre histoire à tous et ce, à travers le journal d'un médecin de campagne. Histoire de nos ancêtres qui des villes ou des champs vivaient entre sciences nouvelles et anciennes croyances, entre vie de châteaux et vie de masures et où la bonté un peu naïve des uns côtoyait la cupidité et l’âpreté des autres.

Un premier roman vrai, riche, captivant et tellement « humain ».
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Les trois saisons de la rage

Beau roman vraisemblable situé au Second Empire, la vie et les tribulations d’un médecin à la campagne. Récit plein d’humanisme fait d’un style simple, avec de belles réflexions sur la société brutale, les faux semblants et pas mal d’anticléricalisme.
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Les trois saisons de la rage

Début singulier pour ce roman, qui commence par la lecture de lettres : la fille d'un médecin se retrouve dans la maison de celui-ci après son décès. Rien d'original jusque là si ce n'est que la correspondance qu'on lit ne concerne pas vraiment le docteur... Suit alors le journal intime du médecin, très instructif sur les méthodes médicales de l'époque et sur les pensées les plus secrètes de ce patricien !

Quand je ne lisais pas ce livre, je me disais que la relation de la vie de ce médecin était finalement sans intérêt ; mais dès qu'on reprend la lecture, on replonge dans sa petite vie, ses patients (dont on mélange un peu les noms), ses déboires, ses remords et mortifications, ses joies, sa bonté... et j'en passe. Tout le talent de l'auteur nous tient accrochés à cette singulière histoire, tout à fait surprenante à la fin, et diablement bien construite !
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Les trois saisons de la rage

"Les trois saisons de la rage"superbe livre qui raconte par le détail la vie de tous les jours des médecins de campagne au XIX éme siècle en Normandie.Une écriture à la Zola avec des descriptions savoureuses sur la médecine et les croyances de cette époque.Ce roman est écrit tout en finesse avec quelques épisodes assez croustillants sur les moeurs d'alors...un vrai bonheur de lecture que je recommande.A lire...
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Les trois saisons de la rage

Les Trois Saisons de la Rage retraçe la vie d'un médecin dans la campagne normande dans les années 1870.

Le livre est construit comme un journal de bord en deux parties : une première où on suit les échanges de courriers entre lui et un autre médecin envoyé au front, et aussi les courriers qu'il écrit pour d'autres ; et une seconde partie où il décrit son quotidien.

Ce roman est lourd, parfois trop répétitif et très (trop) descriptif. Les dialogues sont rares. Mais c'est aussi le principe d'un journal de bord...

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Les trois saisons de la rage

Un livre du genre roman régionaliste qui raconte la vie d’un médecin rural dans le nord-ouest de la France du XIXe siècle. Un thème sur la vie et sur la force morale dans une société campagnarde. Le protagoniste est un médecin d’environ cinquante ans qui est près de sa retraite. Il vit seule, bien qu’une bonne habite chez lui qui prend soin du ménage. Il fait son boulot, il reçoit des patients chez lui et il rend visite à des malades tout en analysant ses observations et ses sentiments. Ses patients sont surtout des paysans très pauvres. Il raconte ses « aventures galantes et professionnelles » dans un journal.

Bien que les affaires amoureuses soient pertinentes du thème de l’histoire de « Trois saisons de la rage », je ne les trouve pas très piquantes. En effet, c’est la même chose pour les pensées du médecin sur la rage, sur les motivations et les envies des hommes. Quoique tous ces sujets soient très importants pour le livre, j’aime plus la description des événements quotidiens. Ce sont les descriptions de la vie rurale, les portraits des paysans pauvres, les exposés sur les conditions misérables des gens et des femmes particulièrement, que j’estime beaucoup plus captivants.

Le livre offre une histoire simple mais captivante avec une fin fortement surprenante. C’est seulement un peu plus tard que j’ai compris cette fin. Je dois avouer que, d’abord, je n’ai pas compris pourquoi le livre a dû finir comme ça, bien qu’on trouve après coup des indications et des suggestions que l’histoire pourrait avoir une fin inattendue. Donc, c’est pour moi vraiment un très bon livre qui a gagné le Prix des libraires en 2011.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Les trois saisons de la rage

Dans la Normandie du XIXème siècle, le docteur Le Coeur est un médecin de campagne qui se dévoue corps et âme pour ses patients, petits nobliaux, pauvres laboureurs ou filles de joie de bordels plus ou moins mal famés. Il sert d'intermédiaire entre le soldat Brutus Délicieux, parti avec l'armée d'Italie, et sa famille illettrée. Il est veuf et si travaillé par le manque de compagnie féminine qu'il papillonne un peu à droite et à gauche auprès de veuves, de vieilles filles, de prostituées et même de domestiques. Il finira par mettre dans son lit Honorine, sa propre femme de chambre.

Roman historique (on y trouve tout un contexte relatif aux guerres de Napoléon III, Magenta, Solférino, aux débuts du chemin de fer et de l'ère industrielle) et surtout social (la description des moeurs frustes des paysans normands de cette époque est le seul côté vraiment passionnant de ce livre. Le personnage de Le Coeur est trop parfait et trop anachronique pour être vraiment crédible. Pensez donc, il est anarchiste, pacifiste, anticlérical, libertaire, opposant à la peine capitale, promoteur de l'amour libre et chercheur d'un vaccin contre la rage quelques décennies avant Pasteur... Un prophète, un visionnaire, un soixante huitard avant l'heure, ce toubib... Doublé d'une sorte d'obsédé sexuel... « Nous sommes tous dominés par notre sexe », dit l'auteur. De plus, le style qui se veut un tantinet d'époque est parfois un peu lourd et répétitif. Cette plongée dans les réalités sociologiques du petit peuple bas-normand rappelle immanquablement les nouvelles de l'immense Guy de Maupassant, mais sans son oeil observateur et malicieux, sans son génie créatif et sans son style inimitable. A choisir entre l'original et la copie, chacun sait ce qu'il faut toujours préférer.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Les trois saisons de la rage

excellent livre racontant le travail des médecins au début du XIX e s, l’un en guerre l’autre à la campagne et l’humanité nécessaire à ce travail.
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Les trois saisons de la rage

Une jeune femme revient dans la maison où s’est déroulée son enfance et sa jeunesse jusqu’à son mariage. Elle vient d’hériter des biens de sa famille suite à la mort de son père. Son mari qui les gérait est également décédé.
 Elle se sent libre, «orpheline, veuve et libre.» Elle reçoit les condoléances des trois métayers qui cultivent les terres de son père. Le notaire est présent qui leur dit qu’elle ne vendra pas. Ils ne verront donc pas leur vie bouleversée. Elle, dans quelques jours, après avoir tout mis en ordre et clos les volets de la maison, va s’embarquer pour l’Amérique.



Sur le bureau de son père se trouve un cahier à la couverture toilée marqué 1859 et une chemise de maroquin vert contenant des lettres. «Elle prend le tout, qu’elle lira pendant la traversée.»


Ainsi débute «Les trois saisons de la rage», hiver, printemps et été 1859. Nous allons, en quelque sorte, lire par-dessus l’épaule de cette jeune femme qui redécouvre la vie quotidienne de son père, médecin et propriétaire terrien, sillonnant la campagne normande au XIXe siècle, dans un triangle Flers, Condé-sur-Noireau, Falaise avec quelques incursions à Caen et Dives-sur-mer.

L’échange de lettres permet de découvrir le destin de Brutus délicieux fils d’un fermier de Bazoches-au-Houlme dans l’Orne, analphabète, qui va partir pour la campagne d’Italie à la place du «gars Dunant», fils lui du propriétaire des terres qui emploie la famille de Brutus, dont il a pris le numéro de conscription.

«Notre ami Brutus en prenant le numéro du gars Durant a vraiment sauvé sa famille de la ruine» p 20

Deux médecins Charles Rochambaud médecin-major, chirurgien aux armées et le docteur Le Coeur sis à Rapilly village du Calvados, se chargent d’écrire et échanger les missives et de les transmettre et les lire aux intéressés.

Le journal qui constitue la seconde partie, la plus volumineuse, du roman relate la vie quotidienne du docteur Le Coeur qui va de visites en visites, médicales et libertines.

p 201 «J’ai passé mon après-midi de vendredi à inspecter des vulves et des vagins, mais je n’en ai pas moins aperçu, dans l’ouverture des peignoirs, la rondeur d’un sein, le galbe d’une hanche, la proéminence d’un ventre ou d’un nombril. Plus encore, j’ai trouvé de l’enfance dans l’éclat d’une pupille, de la douceur dans le mordillement anxieux d’une lèvre. Toute une géographie émouvante s’est dévoilée à moi au coeur de ces bouges, et ce n’était pas celle du mal, non, mais cette magnifique ascension du désir que les imbéciles appellent luxure»

Le Coeur est en contact direct avec tout ce qui fait la vie de la naissance à la mort en passant par les accidents.

«J’ai vu trépasser nombre d’humains, mais jamais je ne suis parvenu à m’habituer à ce vide qui entre dans le regard.» p 158

Un médecin qui veut avant tout soulager, qui veut comprendre, améliorer mais en évitant même si elles le révoltent parfois, de heurter les superstitions et la religion. Un homme aussi, veuf, qui avait mis ses désirs entre parenthèse après la mort de sa femme, et va renouer avec le plaisir dans les bras, entre autres, de Colette à Condé-sur Noireau et Honorine sa bonne.


«Il n’est pas plus de courtisanes que de saints en ce monde. Ce ne sont tous que de pauvres êtres en quête de ce qui nous manque le plus, la certitude d’être et de pouvoir aimer.» p 199


Il fait un peu partie de la famille de ses patients dont il connait l’intimité puisqu’il les accompagne de leur naissance à leur mort et partage leurs confidences. Il doit composer avec l’abbé Bucard qui maintient dans le corset de l’obscurantisme et pense que la souffrance est rédemptrice, avec le père Duchaume de la Forêt-Auvray, guérisseur.

Ce livre est une radiographie d’une époque et d’un lieu car tous les noms de hameaux sont bien réels. Nous savons précisément le nombre de lieues que parcourt Le Coeur de l’un à l’autre. Les faits historiques, les découvertes concernant les avancées de la médecine, l’hygiène font prévoir l’évolution de la société archaïque où le rebouteux et le curé gardent encore leur pouvoir que sait contourner ou utiliser Le Coeur selon les circonstances.

Je ne me suis pas ennuyée en lisant ce livre. J’y ai parfois trouver des longueurs et des répétitions mais après tout un journal en comporte forcément et ce qui peut sembler au prime abord un défaut peut aussi être considéré comme naturel. Le récit s’interrompt avec l’arrivée de la fille du docteur Le Coeur en vue de Long Island et quelques pans du récit qui avait pu paraître obscurs sont alors éclaircis.

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