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Critiques de Victoria Mas (1344)
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Le bal des folles

Avec un premier roman qui n’élude pas les faits de viol comme tel, c’est autour de cet autre viol que constitue l’enfermement arbitraire d’un être vulnérable que Victoria Mas polarise un récit troublant.
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Le bal des folles

Un énorme coup de coeur pour moi !!! Ce roman est puissant et révoltant. La plume de l'auteure est fluide et travaillé , les personnages sont quand à eux très attachants, pour ma part une préférence pour celui de Geneviève qui m'a beaucoup touché. J'ignorais totalement que ce genre de bal ait pu existé. Ce livre est une pépite à mettre absolument entre toutes les mains .
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Le bal des folles

Beaucoup apprécié
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Le bal des folles

Superbe premier roman, maîtrisé et bien fouillé en terme historique. Le mythe Charcot en prend un coup ce qui n'est que justice pour les femmes. Outre la condition épouvantable des femmes qui n'est pas une nouveauté en soi elle dépeint à merveille une société carcérale qui a ses codes, ses abus mais aussi un lieu de repos pour certaine. C'est aussi l'éveil de la conscience à la différence qui peut ne pas être une maladie et à l'injustice faite aux femmes.
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Le bal des folles



Un coup de coeur pour ce premier roman de Victoria Mas (au passage, c'est la fille de Jeanne Mas, chanteuse de la fin des années 80). Des premiers romans lus depuis le 21 Août, il se dégage de celui-ci une simplicité et une force peu communes.



"Le Bal des folles", au départ, fait écho en moi à "La salle de bal" d'Anna Hope, lu très récemment. Mais le contexte est tout-à fait différent. Le titre fait référence au très couru Bal des Folles, où Charcot invitait le monde des medecins, journalistes, étudiants, personnalités politique ainsi que le Tout-Paris pour assister à un bal costumé. Pour la mi-carême, les femmes jugées folles de l'hôpital y dansent ou y font des crises devant le public assis sur des banquettes, quasiment au spectacle. Il existait aussi un Bal des Épileptiques... ce dans les années 1880 à 1900 environ.



Dans ce roman, on fait la connaissance de Louise, qui est "sujet" au cours que donne le Pr Charcot, qui est persuadé que l'hypnose peut soigner les "hystériques". Louise est une adolescente arrivée à l'hôpital à 15 après avoir été violée par son oncle, elle faisait ensuite "des crises", a dit sa tante, qui a appelé les gendarmes pour l'envoyer à la Pitié-Salpétrière. Louise est fière de participer à ce processus qui va faire avancer la Science, et elle a confiance en le docteur Charcot. Qui reçoit dans son amphithéâtre tous les Parisiens qui veulent voir ce phénomène, voir des folles. Louise est accompagnée par une femme, infirmière en chef, qui la rassure. Parce qu'elle est en chemise de nuit, et les regards lubriques des internes, des journalistes, ça fait peur. Même de l'autre côté du panneau de bois, Madame Genevieve, stricte dans sa tenue blanche et sa coiffe, veille au bien-être des patientes pendant le cours, mais de loin.



Geneviève est la fille d'un médecin de campagne, qui accompagnait très souvent son père dans ses visites, et qui lisait tous les livres de médecine de son père. La science, c'est simple, c'est clair, Geneviève croit en la science, pas en Dieu. Montée à Paris, elle est infirmière pour aliénés à la Pitié Salpétrière, depuis plus de vingt ans. Elle considère son travail sérieusement, pour la science. C'est elle qui reçoit les femmes en admission, et les proches. Elle est irréprochable, dans ce secteur de cent lits d'aliénées, ces folles pourraient tirer profit de la moindre faiblesse de l'infirmière. Elle connait ses patientes. Elles ont entre 13 et 65 ans, de tous milieux, elles sont hystériques, ou enfermées car prostituées ayant fait du tapage, des femmes jetées là par leur mari si soupçon d'adultère, ou au contraire parce qu'elles sont gênantes. Des femmes dites "Mélancoliques", des boiteuses, des paralysées, des femmes qui ont des tics, des filles qui ont été amenées par leur père parce qu'elles aimaient "en dehors" de leur milieu, des femmes qui ont essayé de se suicider. Geneviève les connait toutes.



Et arrive Eugénie, fille de grands bourgeois, internée car elle ose, lors des repas en famille, parfois parler à son frère Théophile, qui tous les soirs sort dans les salons ou les clubs où l'on discute politique, parfois arts et littérature. Il n'y a que des hommes et Eugénie se demande pourquoi, enfin elle le sait, toute femme qui essaierait de sortir du rang, c'est à dire ne pas vouloir se marier, ou avoir envie d'être libre, ou faire des études, elle le sait, ces femmes-là se retrouvent à la Pitié. Seulement Eugénie espère l'aide de son frère pour prendre un peu d'indépendance.



Ce roman, à travers ces trois femmes, lève le voile sur la condition des femmes au dix-neuvième siècle. Et parle de cet hôpital, la Pitié-Salpétrière. Depuis ses origines, de prison pour indigents, à un hôpital pour femmes, où désormais les progrès de la médecine sont très suivis, car souvent spectaculaires, où on fait des expériences en public sur des femmes. On voit aussi ce à quoi les femmes sont asservies : au bon vouloir des hommes. Des "aliénées" qui souvent ne le sont pas, qui passeront leur vie dans ce dortoir et ce réfectoire attenant, et parfois aux "cours" de Charcot. Des destins touchants, des femmes de tous les milieux.. et l'attente du bal Costumé où elles essaieront de croiser le regard d'hommes, qui pourraient les aimer et les sortir de là..



C'est un livre puissant, touchant, clair malgré ce qu'il raconte, fluide, et extrêmement attachant. Bravo. Et je le recommande !



Le bal des folles - Victoria Mas, Albin Michel, 250 pages, 22 septembre 2019, 18,90€
















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Le bal des folles

Chronique Nathalie Bullat

Il existe des livres dont la lecture une fois achevée, vous hante encore longtemps. Victoria MAS, d'une plume sensible nous attrape avec un plaidoyer poignant, une réflexion sur les femmes internées, souvent contre leur gré. Elle pointe du doigt la " société patriarcale et misogyne du XIXème siècle". J'ai ralenti ma lecture pour rester encore un moment avec ces "folles " !

La Salpêtrière, théâtre de souffrances, était un asile en 1885, où le célèbre neurologue Charcot étudiait "l'hystérie féminine" par l'hypnose.

Les pères ou les maris se débarrassaient sans émotion de leurs filles ou femmes " gênantes ". Elles devenaient des pestiférées, abandonnées dans ce " dépotoir pour toutes celles nuisant à l'ordre public" !

Vous les aimerez ces folles, elles sont si attachantes! La vie ne leur a pas distribué les bons rôles. Vous rencontrerez Louise abusée à 14 ans par son oncle, Thérèse , une ancienne prostituée et Eugénie, pratiquant le spiritisme très en vogue à cette époque, mais dont le père grand bourgeois ne tolère pas les méthodes et jette sa fille" en pâture" au expériences du grand Charcot !

Vous suivrez Geneviève, l'intendante, rigide, professionnelle, qui rassure sans pour autant donner de l'affection. Elle a consacré sa vie à la médecine, mais l'arrivée d'Eugénie bouleversera ses certitudes. La célèbre Jane Avril a fait aussi un séjour à la Salpêtrière .

Chaque année en mars, à la mi-carême un bal est donné.

Les " folles" se déguisent dans toutes sortes de toilettes qu'elles préparent à l'avance, elles apprennent aussi des pas de danse. Le Tout Paris est invité à ce carnaval bigarré. Artistes, politiques, scientifiques aiment s'encanailler avec ces pauvres femmes de 13 à 70 ans qui n'effrayent plus et qui les fascinent !

Le bal est le coeur du roman. Entrez dans la danse, vous ne le regretterez pas !!.
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Le bal des folles

Nous retrouvons ici le thème de l'enfermement des femmes lorsqu'elles ne sont pas conformes à ce que la société attend d'elles et celui de la condition féminine au 19 ème siècle. L'action se passe à la Salpêtrière où le Professeur Charcot règne en maître. Travail de reconstitution historique intéressant, mais le tout reste relativement puéril, les caractères des personnages principaux traités de manière superficielle. Ce roman n'atteint pas la cheville de "La salle de bal " de Anna Hope ou encore de "Captive" de Margaret Atwood. Même si la lecture est plaisante. Une annotation particulière pour la chute du roman bien trouvée
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Le bal des folles

Trois femmes, trois destins mais une même envie : celle de ne plus subir le pouvoir des hommes et de la société.



Louise, Geneviève, Eugénie, trois femmes en proie avec la société patriarcale du XIXe siècle, trois femmes victimes mais, surtout, trois femmes battantes.



Louise, c’est l’idéaliste, l’innocence aux rêves dignes d’un conte de fées, celle dont profite les hommes par lâcheté ou opportunisme. Et pourtant, ce personnage qui est sans doute le plus « fou » des trois impressionne par sa capacité à surmonter les difficultés, comme protégée par les murailles de sa maladie, seuls remparts capables de la préserver du monde qui l’entoure. Ce qui est surtout beau dans ce personnage, c’est de voir, ô combien, elle grandit au fil du roman. De jeune adolescente un peu naïve, elle finit par subir l’humiliation ultime, celle qui lui fait comprendre qu’elle ne peut être aimée ou du moins pas comme elle le voudrait. Mais de cette expérience traumatisante, elle tire la force de s’éveiller au terrible monde qui sera sans doute le sien jusqu’à sa mort mais sans pour autant s’y soumettre car elle devient enfin maîtresse de sa propre existence.



Geneviève, c’est la femme trahie. Des trois, c’est sans doute celle qui va être amenée à faire le plus long et douloureux chemin afin de parvenir enfin à devenir ce qu’elle est vraiment : une femme libre, libérée du joug de sa fascination pour le maître Charcot et de son respect sans faille pour un père incapable de surmonter les drames de sa vie. Trahie par ceux qu’elle admire le plus et autour desquels sa vie tournait, elle va trouver la lumière grâce à Eugénie dont l’arrivée chamboule complètement le pragmatisme qui caractérisait sa petite existence réduite à son métier et à cette chambre où son seul plaisir consistait à garder un lien épistolaire avec une sœur trop tôt disparue. Grâce à elle, elle va finir par accepter de croire qu’il existe autre chose, quelque chose qui peut l’aider à se reconstruire et à accepter enfin la vie sans Blandine… ou plutôt avec elle mais sous une autre forme.



Eugénie, c’est la femme révoltée, celle qui se révèle victime d’un père et d’une grand-mère prêts à tout pour protéger la réputation de leur famille et, par la même, de leur nom. Son féminisme qui, au départ, semblait guidé par un simple besoin de s’opposer au père se transforme en véritable conviction lorsqu’elle finit par comprendre que c’est la société tout entière qui cherche à l’empêcher d’exister telle qu’elle est : une femme avec ces visions, ces moments de connexion avec l’au-delà, ces moments que des êtres rompus au catholicisme ne peuvent cautionner. Outre l’évocation du mouvement spirite d’Allan Kardec et de Pierre-Gaëtan Leymarie qui donne une caution presque scientifique au personnage d’Eugénie, c’est surtout son indignation (que Stéphane Hessel n’aurait pas reniée) face à l’injustice faite aux femmes qui nous séduit ici, comme lorsqu’elle se révolte devant ces séances où ces pauvres filles abandonnées à leur triste sort doivent subir les sourires concupiscents de jeunes médecins sous couvert de prétextes médicaux ou lorsqu’elle comprend que, derrière la Salpêtrière, se cache, pour certaines de ces femmes et notamment elle, l’antichambre d’une prison à laquelle leur famille les a condamnées en toute légitimité et avec la bénédiction de la société de l’époque. Antichambre qui se transforme une fois dans l’année en cirque ou carnaval pour bourgeois voyeurs et désireux de s’émoustiller devant le spectacle de ces « folles » qui sont pourtant bien plus respectables que le plus respectable d’entre eux. Cette scène est courte dans le roman mais elle est à la hauteur de l’hypocrisie de la société.



Mes chouchous à moi



J’ai beaucoup aimé ces trois personnages de femmes à la fois si différents et si proches dans leur désir de vivre ce qu’elles sont sans subir le joug de cette société faite pour et par les hommes. Mais j’ai tout de même une petite pensée pour le personnage de Thérèse, celle qui, tricotant sans cesse, veille en silence sur ce petit monde de femmes en souffrance. Elle est particulièrement touchante dans la compassion qu’elle dégage pour toutes celles qui l’entourent mais également dans cet équilibre si fragile qui la caractérise. Sans dévoiler la fin, c’est sans doute le personnage qui saura vous tirer une petite larme (voire plusieurs) au cours de ce récit.



Au final, un roman particulièrement touchant et présentant des portraits de femmes courageuses et décidées à affronter la tête haute un destin dont elles refusent de confier les rênes aux hommes. A lire de toute urgence.
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Le bal des folles

Paris, fin XIXeme siècle, bienvenue à l'hôpital de la Salpetrière, dans le service de psychiatrie du Docteur Charcot, service où se côtoient pêle-mêle des femmes de tous âges et tous niveaux sociaux.

Parce qu'elles ont osé exprimer un désir d'émancipation ou parce qu'elles ont tout simplement des convictions, elles se retrouvent internées, sous l'emprise de l'autorité des hommes, souvent celle d'un mari, d'un père ou même d'un frère.

Passées pour folles, elles vont passer leur vie entière au sein de ces couloirs et de ces murs où les médecins y mènent des « expériences médicales »

Leur seule distraction : le bal de la mi-carême qui a lieu une fois par an.

Un bal costumé que le tout Paris vient regarder comme on regarde un défilé de bêtes de cirque, un défilé de folles pour rassasier les voyeurs assoiffés d'un spectacle hors du commun.

Alors si vous entreprenez de lire ce livre, sachez à l'avance que vous risquez de ne plus vouloir quitter Louise ou Eugénie. Vous y ferez aussi la connaissance de Geneviève, infirmière responsable des admissions des nouvelles internées.

Et quelles que soient les raisons de leur internement, toutes, absolument toutes, les hystériques, les dépressives, les femmes adultères, les prostituées, les épileptiques, Les médium ou celles victimes d'abus, toutes ne rêvent que d'une chose: danser au « bal des folles »

Toutes sauf une peut être qui rêve de s'échapper de cet hôpital austère par n'importe quel moyen.



J'ai beaucoup beaucoup aimé ce livre. Un premier roman très prometteur sur la condition de la femme au dix-neuvième siècle.

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Le bal des folles

Roman agréable, écriture fluide.

Une histoire bien représentative d'une époque, d'une société, de la médecine.

Un roman basé sur des portraits de femmes qui ont perdue leur identité, leur passé, pour devenir des aliénées.

L'épisode du bal est un peu superficiel, anecdotique dommage.
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Le bal des folles

Un roman musical et très poétique, prenant la folie comme prétexte pour écrire sur la famille, les esprits et le Paris du milieu du 19ème siècle, d'un style toujours pointu et fin. C'est une belle histoire se formant des échos des souvenirs des unes et des autres aliénées, et de leur quotidien (plus d'infos ici : https://pamolico.wordpress.com/2019/10/04/esprit-es-tu-la-le-bal-des-folles-victoria-mas/).
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Le bal des folles

Excellente lecture. Ce roman fait place à des thèmes écrits avec une plume simple, dont on devine derrière la documentation sérieuse de l'auteure. Si les personnages n'ont pas existé pour la plupart, ils/elles émanent de chacun.e d'eux/elles les archétypes courants de cette époque : ce qui dérange ne peut qu'être enfermé pour ne pas salir la réputation d'une famille, ou toute autre raison ( toute raison est valable si l'on considère ladite personne comme dérangeante) ; le lieu de soin est avant tout un centre clos, où les aliénées tentent de tisser un semblant de vie; l'homme dans le médical a tout pouvoir sur la patiente, élément délétère pour dans la relation avec l'aliénée, pouvant aller à des abus psychologiques comme physiques ; la place de la femme soignante, qui tient plus lieu de garde fou que de soignante, et dont la place ne peut que se tenir loin de la médecine, une affaire d'hommes ... seul l'homme peut prétendre soigner la folie des femmes ... et tant d'autres éléments que j'ai relevé dont je n'ai pas l'ensemble en tête ... le devenir de ces femmes enfermées qui sortent de l'asile par exemple ... le regard des " autres ", les normaux, sur ces folles, non sans échos sur le regard pouvant encore être porté par chacun.e et/ou traité par les médias.



Un excellent roman court, mais suffisant, pas besoin de plus ... qui balaie l'ensemble de toutes les problématiques dont faisaient face ( ou subissaient ) les femmes soignantes et soignées à l'époque, dont elle a su habilement rendre toute l'humanité qui habitaient ces dernières.



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Le bal des folles

Nous sommes dans les années 1880, Charcot règne sur la Salpêtrière , et ses cours pratiques amènent du monde dans les amphis où il présente des jeunes femmes atteintes d'hystérie.

C'est à cette période qu'une jeune fille de bonne famille est amenée là par son père qui la laisse pour toujours et elle sera rayée de la famille.

Sa "folie": elle sent la présence de personnes décédées et qui lui parlent. Elle s'en était seulement confiée à sa grand mère, et c'est celle qui va la trahir.Et pourtant c'est grâce à la "présence "de son grand père qu'elle avait retrouvé un bijou perdu depuis une trentaine d'années.

A la Salpêtrière elle découvre l'univers de toutes ces pauvres filles, fait l'objet grâce à ses visions de la curiosité bienveillante de l'infirmière en chef...

Ce roman replonge le lecteur dans les balbutiements de la médecine moderne, c'est très intéressant parce que le quotidien de ces femmes est on ne peut plus normal, quelques dérapages parfois recadrés en douceur.

Quant au bal, il s'agissait une fois par an , et c'était un plaisir pour elles(dixit l'auteur) de se préparer pour cette soirée à laquelle participait le Tout-Paris qui venait frissonner ou attendre de vaines crises d'hystérie.

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Le bal des folles

RENTREE LITTERAIRE 2019



💗💗💗 Bal des folles à la Mi-Carême : Venez au spectacle de ces femmes jugées folles et internées, d’un côté les idiotes et les épileptiques, de l’autre, les folles, les hystériques et les maniaques... Regardez les danser... Voyez comme elles dansent, comme elles rient, s’agitent.....

Vous médecins, journalistes, personnalités politiques, le tout Paris venez assister à ce bal déguisé, spectateur de ces femmes diagnostiquées, exposées, exhibées par le docteur Charcot, célèbre neurologue.



Voilà le décor cinématographique planté de cet excellentissime premier roman parfaitement maitrisé de Victoria Mas. Emouvant, touchant, brillant ... Un roman vigoureux, dynamique et parfaitement documenté sur une époque



Qu’elles s’appellent Eugénie, Louise, Thérèse , quelque soit leur âge ou leur condition sociale, elles vivent ensembles dans le dortoir de la Salpetrière.

Victoria Mas nous transporte dans le Paris de la fin du XIXème siècle. Des femmes qui ont entre 13 et 65 ans qui sont enfermées car ce sont des prostituées, des femmes soupçonnées d’adultère et jetées là par leurs maris, des femmes dites mélancoliques, des femmes atteintes de tics, de tocs, des femmes dites hystériques....

Un récit qui parle de la condition de la femme, qui lève le voile et dévoile les condition féminine à l’époque, un roman de femmes, femmes qui tiennent le devant de la scène ....Les hommes passent au deuxième plan, simples objets du décors dirons nous, ...... Pas de militantisme féministe , même si la gente masculine n'est guère flattée dans le roman, mais un roman féminin, plein de tendresse, car Victoria nous fait aimer ses femmes, nous les rend tellement humaines , on suit leurs parcours et on vibre avec elles , au fur et à mesures de leurs mésaventures ... Sans oublier Geneviève qui est l’infirmière de la Pitié Salpêtrière depuis plus de 20 ans , elle qui croit en la science et non en dieu et qui connaît si bien ces femmes



L’auteure a été couronnée du prix Première plume, du prix Stanislas et figure dans la première sélection du Renaudot, du prix Femina 2019.



Un gros coup de cœur que vous recommande.
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Le bal des folles

Avec son premier roman, d'ores et déjà multi primé, Le Bal des folles, Victoria Mas nous entraîne dans les coulisses de l'hôpital de la Salpêtrière.
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Le bal des folles

Voilà un livre brillant, percutant et très émouvant pour relater un pan de la médecine de notre pays au 19è siècle où la condition féminine était réduite à peu de choses dès lors que l'on considérait le comportement de femmes sortant du conformisme sociétal. Enfermées à la Salpetrière, ces femmes devenaient des sujets d'études menées par des éminents médecins et livrées au regard de tous. J'ai été passionnée par ce livre qui révèle une ambiguité dérangeante où science et condition de l'humain ne font pas toujours bon ménage. Victoria Mas a une plume précise et qui interpelle, elle a beaucoup de talent et est une écrivaine à suivre.
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Le bal des folles

Un premier roman particulièrement réussi.

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Le bal des folles

Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un livre d’une seule traite jusqu’au milieu de la nuit !

De surcroît , je viens de terminer «  le Lambeau » et de visiter l’exposition sur Toulouse Lautrec où j’ai vu le film dont la couverture est tirée : tout s’est mélangé dans mon esprit et j’ai eu l’impression que l’histoire m’était familière par le lieu et les personnages. Un tourbillon d’injustices raconté avec brio . Bravo .
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Le bal des folles

Ce roman nous emporte dans le Paris de la fin du XIXè et plus précisément à l'hôpital psychiatrique de la Salpétrière,

où furent internées bon nombre de femmes soufrant de troubles réels, mais aussi celles qui se révélaient dérangeantes, différentes ou un peu trop émancipées...

Eugénie fait partie de ces aliénées, pour avoir un don de médium et converser avec les morts.

Un très beau livre, instructif sans être érudit, qui en dit long sur la condition féminine à une époque où l'autorité masculine faisait foi dans tous les domaines !

Pour un premier roman, quelle maîtrise !!!

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Le bal des folles

De la Salpêtrière je ne connaissais que les urgences, suite à une crise d’angoisse survenue il y a quelques années. Mais absolument rien en l’occurrence de l’histoire du lieu. A une autre époque, aurais-je été qualifiée d’aliénée ? Je pense que oui. Heureusement pour moi, les mœurs ont tout de même changé.



De Charcot, je n’ai longtemps connu qu’un nom par la biais de blague potache collégienne. Le nom de l’établissement psychiatrique proche de notre habitat. Il y a quelques années, j’ai pu associé à ce nom une personne, un être un médecin par le biais du film Augustine. Je me rappelle avoir ressenti un mélange de fascination et de dégoût. Entre médecine avant-gardiste et point de vue réducteur de la femme, résumé à ses simples attributs reproducteurs.



En ce mois de Septembre, je recroise le chemin de Charcot et franchit à nouveau les portes de la Salpêtrière pour assister [au] bal des folles, de Victoria Mas. »Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange Bal des Folles. Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Réparti sur deux salles – d’un côté les idiotes et les épileptiques ; de l’autre les hystériques, les folles et les maniaques – ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations de Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres. »



Au bal, nous n’y assisterons que quelques minutes, assez pour comprendre la fascination malsaine que les aliénées pouvaient représenter pour le Paris mondain. Des bêtes de foire. Déshumanisées. L’animalerie du Jardin des Plantes, n’étant plus, il faut bien s’occuper. Tout bonnement abject, de la part des auto proclamés bien pensant.



Mais ce bal est prétexte à la rencontre avec quatre femmes, aux antipodes les unes des autres. Mais unie par un même lieu. Cette même prison physique et intellectuelle dont elles dépendent. Ce même statut de femme qui les empêche de trop être sans qu’on les vilipende ou les traite de folles. L’incompréhension mène souvent à la peur. Et il bien plus simple de cacher les causes, plutôt que des les affronter.



Ces aliénés sont des femmes comme les autres, au destin brisé. Volé par les aléas de la vie. Les mauvaises rencontres. Les traumatismes. Plutôt que de chercher à les comprendre, on les enferme. Les privant ainsi du seul luxe dont elle jouissait, leur liberté. Pis. Leur liberté de penser.



Le bal des folles de Victoria Mas a été pour moi un véritable coup de cœur. Il résonne tristement avec notre époque, où nous devons à nouveau nous battre pour nos droits, pour le simple prétexte d’être femme. La plume est belle, le verbe est haut. En bref, ne passez pas à côté de cette pépite de la rentrée littéraire 2019.



Belle lecture à vous !



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