Vincent Albouy. Surprenants insectes.

Des escargots au bout d'une tige
Sur la dune, les plus hautes tiges des graminées ploient sous une charge inhabituelle. Des grappes de petits escargots blanchâtres à fines bandelettes noires s'accrochent à leur sommet. Par endroits, ils sont si serrés que la tige n'est plus visible. L'escargot des dunes échappe ainsi à a fournaise du sable surchauffé par le soleil en pleine journée. Sa couleur très claire, renvoyant la majorité des rayons solaires sans les absorber, contribue aussi à ne pas trop élever sa température corporelle. La surface de la dune est un vrai four au soleil. Elle et si chaude qu'il et difficile de marcher pieds nus sans ressentir une sensation de brûlure.
Le corps gorgé d'eau des escargots est très sensible au dessèchement. Beaucoup savent se protéger en s'enfermant dans leur coquille par un opercule étanche. ceux des dunes utilisent ce procédé, collé les uns aux autres avec de la bave. Mais ils doivent aussi éviter de cuire dans leur coquille comme dans une Cocotte-minute. La surface du sol est à fuir absolument.
La dune est un petit désert. La végétation est rare et dispersée, au ras du sol souvent. Les hautes tiges permettant de s'éloigner suffisamment de la fournaise du sable sont peu nombreuses.Le même refuge est alors utilisé par de nombreux individus, poussés par leur instinct à monter le plus haut possible après les pérégrinations de la nuit.
Lors des grosses chaleurs, les escargots s'enferment grâce à une sorte de colle qui fixe leur coquille sur une pierre ou une écorce.
Parfois, les escargots ne se fixent pas sur un support. Ils bouchent l'ouverture de leur coquille avec un film étanche qui les isole.
Les jardins sont les royaumes des plantes cultivées, mais les plantes
sauvages s’y invitent parfois sans la permission du jardinier.
Le liseron grimpe à l’assaut du grillage, l’ortie ne dédaigne pas
le voisinage des déchets verts, et de nombreuses herbes folles
germent dans les plates-bandes.
En terme scientifique les insectes qui nichent dans les tiges creuses des plantes sont qualifiés de "caulicoles"" ce terme fait référence au nom latin de la tige des plantes, caulis.
Quand j'ai disposé de mon propre jardin, mes actions ont aussitôt visé à le peupler d'abeilles en plantant des espèces qui les nourrissent, en fabriquant des nichoirs pour les espèces sauvages, et en créant un petit rucher. C'est ainsi que je suis devenu apiculteur.

Les signaux des vers luisants
Au début de l'été, dans les endroits herbeux un peu humides, s'allument lorsque l'obscurité est tombée les petits falots vert pâle des vers luisants. L'espèce étant grégaire, les points lumineux s'observent rarement seuls.
La lumière froide produite par le ver luisant est le résultat du métabolisme de l'insecte. Elle est émise en permanence, et apparaît déjà chez les jeunes larves. Cette lumière n'est visible que la nuit, quand l'intensité lumineuse a fortement baissé. Vous pouvez vérifié le fait si vous en trouvez un dans la journée. En l'enfermant au creux de vos deux paumes, vous le verrez briller dans la pénombre.
Les femelles s'accrochent aux tiges des hautes herbes et exposent leur tache lumineuse. C'est un signal envoyé aux mâles pour la reproduction. La femelle, en effet, est sans ailes, ayant gardé l'aspect vermiforme de la larve ; aussi ses capacités de déplacement sont-elles très limitées. Le mâle, au contraire, a l'allure typique d'un coléoptère et vole parfaitement. Ses gros yeux lui permettent de repérer les femelles de très loin.
Larves et adultes sont des prédateurs d'escargots. Ils injectent leur salive dans les tissus de leur proie. Cette sécrétion commence par paralyser le mollusque, le tue, puis elle liquéfie rapidement les chairs, aspirées goulûment par les insectes. Quand ils relâchent la coquille, celle-ci peut être vide et parfaitement propre.

La disparition des fleurs des moissons.
Les tableaux des peintres impressionnistes en témoignent : les champs de blé d'autrefois étaient colorés de fleurs de bleuet, de coquelicot, de nielle ou de chrysanthème des moissons. Aujourd'hui, sauf dans quelques régions de montagne, ce joli spectacle a quasiment disparu.
L'évolution de l'agriculture a été fatale à ces fleurs introduites chez nous en même temps que les céréales par les premiers agriculteurs du néolithique. Autrefois, il était impossible de s'en débarrasser. Mûres en même temps que la céréale, les graines tombaient au sol ou étaient ressemées à l'automne avec les grains impossibles à nettoyer. Puis vinrent les trieuses mécaniques, les batteuses, les moissonneuses.
Beaucoup de fleurs des moissons n'y résistèrent pas et devinrent de plus en plus rares. Mais le coup fatal est venu des herbicides chimiques dont l'emploi s'est généralisé au milieu du XXe siècle, des semis mécaniques très drus et des engrais chimiques.
L’insecte nature, la cuisine du fainéant.
Chez la grande vrillette (...), un
coléoptère discret assez fréquent près de l’homme, (...). Pour se signaler aux femelles des environs, les mâles cognent à intervalles réguliers leur tête au front aplati contre la paroi de leur galerie. Ce bruit caractéristique, audible dans le silence de la nuit alors que les responsables restent invisibles, a autrefois été entouré de superstitions. Selon
la plus courante, une mort prochaine s’annonçait dans le foyer. Cette croyance, associée au rythme régulier des tapements, a valu à l’insecte son nom populaire d’« horloge de la mort », alors qu’il s’agit en fait d’une horloge de la vie.
Avoir la pêche. Donner des pêches, c'est donner des coups. Dire de quelqu'un qu'il a de la pêche, c'est sous-entendre qu'il est plein d'énergie, capable de se battre.