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Critiques de Vincent Delareux (172)
Les pyromanes

Le commentaire de Cathy :

Dans un village reculé de Normandie, Thérèse Sommer trompe impunément son mari avec bon nombre d’hommes du village.

Sa vie va se trouver bouleversée lors de la naissance de sa fille, une enfant non désirée qu’elle va considérer comme une rivale.

Françoise va grandir sans amour, à force de subir la tyrannie de sa mère, elle se tourne vers sainte Thérèse de Lisieux qu’elle implore nuit et jour de lui venir en aide.

L'une d'elles est de trop, Françoise doit faire un choix.

Vincent Delareux est un auteur que je découvre avec ce roman, j’avais lu de très bon retour de lecteurs sur son premier roman " le cas Victor Sommer " je suis ravie de rencontrer sa plume à mon tour.

L’auteur nous fait rencontrer des personnages fascinant avec des personnalités bien travaillées, on est dans du pur roman noir, les seuls moments où nous apercevons un peu de lumière, c’est avec la grand-mère de Françoise.

Françoise est une jeune fille fragilisée, grandir entre maltraitance et haine laisse des traces, pourtant au fil des chapitres, nous découvrons sa personnalité s’affirmer, une certaine noirceur l’entourer.

Mon opinion sur la jeune femme va se retrouver modifiée au fil de ma lecture, celle pour qui je ressentais de la peine m’a fait changer d’avis au vu de ses agissements, le proverbe " les chiens ne font pas des chats " est tout à fait approprié.

Je me suis plongé avec délectation dans ce récit, une histoire sombre qui laissera des traces dans mon esprit.
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Les pyromanes

Il y a quelques semaines, j'avais publié mon retour de lecture sur un premier roman d'un jeune auteur ("Le Cas Victor Summer"), Vincent Delareux. Aujourd'hui sort le deuxième : nous y retrouvons Françoise, la mère de Victor. Comment Françoise est-elle devenue cette mère étouffante, totalement liberticide ? C'est ce que l'auteur nous narre dans "Les Pyromanes" : comment la maltraitance se perpétue de génération en génération.

C'est très sympathique de pouvoir suivre l'évolution d'un jeune auteur que l'on sent talentueux, depuis ses débuts. La plume est belle, l'histoire est habilement contée, on assiste à la destruction de la jeune Françoise, au fil du temps, aux prises avec une mère maltraitante et un père qui oscille entre la maltraitance et l'indifférence. J'aurais certes encore mieux adhéré avec des personnages un peu plus nuancés, mais je pressens un joli futur littéraire à l'auteur.

Notez, au passage, l'esthétique de la couverture, très soignée, y compris à l'intérieur, une attention bien agréable pour les lecteurs.
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Les pyromanes

📚 RENTRÉE LITTÉRAIRE 2023📚



Êtes-vous prêt à plonger dans la noirceur de l’âme humaine ? Oui ? Accrochez-vous…et n’oubliez pas vos allumettes….



Brézeville, petit village de la Manche de 300 âmes.



Thérèse Sommer est une femme bien étrange. Mariée à Serge, cela ne l’empêche pas de tromper ouvertement ce dernier. Serge est marin, absent une bonne partie de la semaine, les amants défilent dans le lit conjugal. Thérèse se moque du qu’en dira-t-on. Pourtant, dans ce petit village, rien n’échappe à personne…Ce qui devait arriver arriva : Thérèse tombe enceinte et accouche d’une petite fille, Françoise.



Ne cherchez pas le père, seul un test ADN pourrait déterminer son identité…Et tout le village pourrait aisément s’y soumettre en ayant sa chance.



La petite Françoise commence bien mal son existence. Sa mère la voit plus comme un poids et son père est totalement indifférent. Quant aux habitants du village, à part tout observer derrière leurs rideaux et se gausser, pas un n’apportera son aide.



« Serge avait accueilli la nouvelle avec indifférence. Un enfant ne changerait pas grand-chose à son quotidien. Il passait une moitié de sa vie sur l’eau et l’autre dans l’alcool. Son existence était purement liquide, sans forme ni contour. Ce n’était pas un gosse qui le sortirait de ce flou. En outre, il était certain que l’enfant n’était pas de lui. »



Heureusement qu’il y a Jeanne, la mère de Thérèse, qui s’occupe autant qu’elle peut de Françoise, lui apportant un peu d’amour dans cette existence bien sombre. Françoise va grandir entre les parenthèses enchantée avec Jeanne et les brimades et privations de Thérèse.



Au fil des pages, le lecteur tremble pour Françoise. Comment se construire dans un environnement pareil ? J’ai ressenti énormément d’empathie et de tristesse pour cette fillette en manque d’amour et d’affection.



Françoise a 13 ans lorsque sa mère décède brutalement. Je vous avoue que j’ai presque sauté de joie ! Un boulet en moins, nous voilà débarrassé. Mais le mal était fait…



Ajoutez un malencontreux accident de voiture, une légende dramatique concernant une famille du village, une adolescente perturbée et un autre déboussolé, et vous aurez un formidable terreau pour nous emmener dans les profondeurs de la psyché humaine. De quoi frémir de peur et d’angoisse. Jusqu’où cette descente aux enfers va-t-elle nous mener ? Jusqu’aux flammes de l’enfer ? Probablement.



Le feu est omniprésent dans le récit, le Diable n’est jamais bien loin, prêt à faire griller ceux qui lui sont infidèles. Même les cierges de Lourdes se consumant jour et nuit n’y feront rien.



Le pire étant l’effet papillon. Le lecteur se rend compte avec effroi que chaque geste, chaque parole, chaque agissement peut engendrer des conséquences dramatiques. La plume de l’auteur est fluide, incisive et juste. Les chapitres courts impriment un rythme soutenu, les pages défilent rapidement, tellement le lecteur est pris dans l’histoire et avide d’arriver au bout du chemin…avec Françoise. L’ambiance est anxiogène à souhait. Certains passages relatifs à ce fameux château du village, et du destin oh combien dramatique de ses habitants ajoutent une dimension angoissante supplémentaire.



Les personnages sont riches et superbement bien brossés. Ils sont vecteurs d’émotions hyper fortes pour le lecteur. Dans ma vie de lectrice, je crois que je n’ai jamais détesté un personnage autant que Thérèse. C’était viscéral. Mon instinct de mère a pris le dessus je pense. Comment peut-on infliger tout cela à son enfant ? Jamais une preuve d’amour, une marque d’affection. Du coup, je me suis attachée Françoise. Et je dois avouer que lorsqu’elle a vrillé et que sa vie a pris un tour effrayant, je suis restée fidèle. Je la comprenais. J’avais envie de l’aider, de la prendre par la main. J’ai trouvé cela ambigu.



La même émotion transpirait des protagonistes secondaires. J’ai vraiment été bluffée par l’agilité et l’efficacité avec lesquelles l’auteur nous emmène avec lui à travers ses personnages. On ne lit pas « Les pyromanes », on le vit.



« Les pyromanes » est un roman extrêmement noir, qui nous entraîne dans les méandres d’une famille atypique, qui questionne sur l’éducation, les secrets de famille, l’inceste, des thématiques lourdes ne pouvant laisser le lecteur insensible. Diaboliquement efficace. J’ai pris une belle claque avec cette lecture !



Oserez-vous affronter le feu des Enfers ?



Je remercie les Éditions L’Archipel pour cette lecture.



« Les fantômes étaient jumeaux de l’humanité. Sous toutes les latitudes et à toutes les époques, on en avait rencontré. Chaque génération de vivants avait apporté sa pierre à l’édifice et, bien que la superstition s’essoufflât, les revenants prospéraient. »



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Les pyromanes

Après le succès rencontré avec son premier roman, Le cas Victor Sommer, Vincent Delareux sort son deuxième livre, Les pyromanes, qui retrace la vie d’un personnage présent dans son précédent roman. Les ingrédients sont quasiment identiques : des personnages particuliers, très mystérieux et une plongée en apnée dans les méandres de la psychologie humaine.



L’histoire se déroule dans un petit village de Normandie, où Thérèse Sommer est réputée pour tromper impunément son mari avec l’ensemble des hommes du village. Contre toute attente, Thérèse tombe enceinte d’une petite fille non désirée, qu’elle considérera immédiatement comme sa rivale. Cette fille, Françoise, sera élevée dans la peur permanente, elle ne connaîtra pas l’amour maternel ni paternel mais pourra se raccrocher à sa grand-mère, seule pointe de lumière dans son quotidien très noir.



Françoise grandit dans un environnement familial compliqué, puisqu’elle est rejetée par ses propres parents, ainsi que par l’ensemble des habitants du village et en particulier ses camarades de classe, qui tous, la catégorisent comme étant la fille de Thérèse la gourgandine. Cela l’oblige à se raccrocher aux seules pointes d’espoir qui jalonnent son existence, en l’occurence la religion et la figure de sainte Thérèse de Lisieux, qu’elle prendra comme point de repère tout au long de sa vie. Elle se découvre également une fascination pour le drame du château désaffecté du village, qui a vu un couple d’amoureux issus de la même famille se donner la mort pour s’aimer il y a plusieurs décennies. Un épisode dramatique qui bouleverse et obnubile la jeune femme.



Françoise est une jeune fille fragilisée depuis l’enfance, facilement influençable, naïve mais gentille, pour laquelle on ressent autant de compassion que de peine. Sa personnalité, tout comme celle de sa mère, est entourée de mystères indicibles, qui donnent de la noirceur au récit et une touffeur certaine. On a beaucoup de mal à comprendre leurs agissements, leur façon de penser, de réfléchir et d’agir. Le comportement de la mère et de la fille prouve qu’elles souffrent de troubles mentaux qui peut facilement être considéré comme de la folie pure. Vincent Delareux nous plonge dans des méandres psychologiques complexes, qui donnent une dimension passionnante au récit mais aussi très angoissante.



Un très bon roman, percutant, fascinant, qui ne vous laissera pas indifférent. J'ai beaucoup aimé cette deuxième rencontre littéraire avec Vincent Delareux !
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Les pyromanes

« Les pyromanes » est le deuxième livre de Vincent Delareux. Mais, il nous présente l’histoire de deux personnages évoqués dans le premier « Le cas Victor Sommer ». Soyez rassuré, on peut aisément les lire séparément !

Une chose est sûre, l’auteur est monté en puissance, tant dans le style, la construction de l’intrigue, que dans les liens établis entre les individus et la description de cette « micro société » représentée par une petite bourgade normande.

Dans ce village, un peu à l’ancienne, tout le monde se connaît, sait les travers de chacun, pourrait dénoncer des faits délictueux mais se tait. On est en 1952, le curé a encore une place primordiale, comme les anciens qu’on écoute …ou pas. La règle c’est de ne pas s’occuper des affaires des voisins, on peut les espionner, cancaner éventuellement sur leur dos mais en apparence, tout reste lisse. Thérèse Sommer est mariée à Serge, souvent absent à cause du boulot, il est sur l’eau mais n’en boit jamais…. Comme l’époux ne rentre pas tous les soirs au logis, elle en profite car « L’adultère était son credo et le vice sa vertu ». Fière de son corps, obnubilée par le sexe, elle reçoit chez elle dans le lit conjugal les habitants du coin… mais chut, on fait comme si, hein ? C’est une femme libre, qui vit sa vie, sans entraves, sans loi, sauf celle qu’elle décide. Elle n’a que peu de lien avec sa mère, installée pas loin, encore moins avec son conjoint qu’elle méprise et dont elle se moque.

Elle ne veut pas de contrainte, mais elle tombe enceinte et l’enfant reste là, malgré ses souhaits de s’en débarrasser. C’est une fille qui naît, alors que personne ne s’en doutait. Pas maternelle pour deux sous, elle va mener la vie dure à ce petit bout d’elle, la voyant comme une rivale, une ennemie qu’il faut humilier, mater. L’enfant n’est pas aimée, sauf par la grand-mère, qui fait ce qu’elle peut. Elle grandit sans affection, confrontée à des situations terribles. Elle érige une carapace, elle se protège lorsque c’est possible, et ne comprend pas les émotions, les sentiments. Elle est comme détachée d’elle-même jusqu’au jour où elle rencontrera l’amour. Sera-t-elle capable de tisser des liens « normaux » ? N’est-elle pas « handicapée », presque « détruite » par tout ce qu’elle a subi ?

L’auteur sait manier les mots avec un phrasé incomparable. Les titres de chapitre, à eux seuls, sont toute une histoire. Dans le récit, les phrases courtes au vocabulaire choisi et soigné, font mouche. Elles dévoilent l’horreur mais on reste scotché, presque attiré par tant de noirceur. Une infime lueur d’espoir ? On s’accroche, on espère…. Et on retombe, le cœur en vrac.

Vincent Delareux analyse finement la psychologie de ceux qu’il évoque, il montre combien le passé, l’enfance, l’interprétation d’un geste, d’un sourire, d’une idée, une révélation historique (quelle idée excellente de lier à son texte, Marguerite et Julien de Ravalet, combinant ainsi la petite et grande histoire !) peuvent influencer des personnes un peu crédules. Françoise n’a pas été « armée » pour affronter les autres, elle s’est « construite » seule ou presque. Les notions de bien ou de mal ne sont pas les bonnes. Non pas qu’elle ait « l’âme méchante » mais elle reproduit ce qu’elle a vécu et une fois le doigt dans l’engrenage, elle ne peut pas s’arrêter. On peut penser qu’elle a été « nourrie » à la violence et qu’elle en a besoin pour vivre… Va-t-elle s’en sortir ?

C’est une lecture bouleversante, présentée avec une touche d’ironie, c’est diaboliquement noir et … on en redemande…


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Les pyromanes

Glaçant et addictif !



Lu quasiment d’une traite, ce roman est absolument envoûtant.



L’écriture ultra juste de l’auteur rend l’intrigue enivrante et confère aux personnages une épaisseur sublime.

Je crois que j’ai tout adoré.



Une plongée inoubliable dans les ténèbres ardentes de l’âme.
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Les pyromanes

Il y a peu, je vous parlais du premier roman de Vincent Delareux, "Le cas Victor Sommer", un roman noir psychologique qui avait été une très belle découverte et que j'avais dévoré. J'ai voulu continuer ma découverte de cet auteur avec son second roman qui sort lors de cette rentrée littéraire. Les deux romans parlent de la famille Sommer, mais cela n'empêche pas qu'ils peuvent se lire indépendamment et dans l'ordre que l'on veut. Dans le temps, les Pyromanes se passe avant Le cas Victor Sommer, mais ça ne dérange pas du tout si on commence par le premier, ce que j'ai fait moi. Ce second livre m'a permis de mieux comprendre le présent du premier, mais si j'avais lu dans l'ordre inverse, cela aurait permis d'avoir la suite directement.







Le cas Victor Sommer nous parlait de Victor, un homme de 33 ans, vivant seul sous le joug de sa mère, autoritaire et étouffante. Dans Les Pyromanes, on retrouve la mère de Victor, Françoise, et aussi, la mère et la grand-mère de celle-ci. Ce qui m'a tout de suite intéressée, j'avais très envie d'en savoir plus sur cette famille et mieux comprendre leurs caractères. C'est une famille très matriarcale, les femmes ont des rôles prédominants et tout est régi par elles. On va ainsi suivre Thérèse, la mère de Françoise, qui est la fille de Jeanne, celle-ci est peut-être la plus douce et "normale" du lot. L'action se situe dans un petit village de Normandie, Thérèse est mariée à Serge, un marin pêcheur, qu'elle trompe à qui veut bien la mettre dans son lit. Serge connait les agissements de sa femme, mais ne dit rien, et se noie dans l'alcool. Lorsque Thérèse donne naissance à Françoise, elle la rejette de suite, elle voit en elle une rivale qu'il faut qu'elle écarte. C'est Jeanne, la grand-mère, qui s'occupera de sa petite-fille. Lorsque Thérèse décidera de reprendre sa fille chez elle, Jeanne ne pourra s'y opposer. Mais commence alors pour Françoise une vie très dure faite de brimades et de violences. Comment va réagir Françoise en grandissant, entre une mère violente et un père trop collant, cette éducation va être la base de toute la violence que Françoise rendra au centuple, même si elle essaie de se tourner vers la foi. 











Je ne peux en dire plus, ce serait divulgâcher. D'autres femmes viendront se greffer à cette histoire, la voisine, par exemple, une vieille dame voyante, qui ne se trompera jamais dans ses prédications et surtout qui verra tout ce qu'il se passe chez les Sommer. Il y a aussi Jacqueline, la sœur de Thérèse, mariée, mère d'un fils, qui vit à la ville et essaie d'avoir le moins de contact possible avec sa famille. Tout ce petit monde va former une sorte d'énorme imbroglio, et moi, en tant que lectrice, je les ai regardés évoluer, se déchirer, s'aimer, en étant bien surprise par certains gestes de leur part. Thérèse reporte toute sa haine sur sa fille, qui la retournera contre elle, elle subira les conséquences, et pas d'une manière très sympa. Françoise est très expéditive dans sa vengeance. Et pour d'autres personnages, des drames vont arriver alors que je ne m'y attendais pas du tout, des aléas de la vie qui plongent une famille dans le désarroi. Une des femmes pour qui j'ai eu de l'affection, c'est Jeanne. Elle a donné naissance à deux filles, qui ne se ressemblent pas du tout, leur a donné la même éducation, et elles deviendront des femmes totalement opposées. J'ai eu de la peine pour cette femme, qui n'est pas méchante, et cherche toujours à arrondir les angles et à ce que ses filles et petits-enfants soient le mieux possible, et la pauvre, elle doit elle aussi subir les affres et les caractères des autres. Et malgré les gestes et la violence, j'ai eu aussi de la peine pour Françoise ou pour Thérèse. Elles ne comprennent pas toujours ce qu'elles subissent, elles se sont forgées leurs caractères seules, et si elles sont parfois mauvaises, c'est aussi un mécanisme de défense, elles se protègent, et on ne peut pas leur en vouloir pour ça. L'auteur a réussi à rendre ses personnages à la fois détestables et aimables, et ça, ça m'époustoufle à chaque fois. 











Tout comme dans "Le cas Victor Sommer", Vincent Delareux a extrêmement bien travaillé ses personnages, les détails sont vraiment très pointus, que ce soit dans leurs caractères, leurs psychologies, leurs actes, leurs sentiments. Il y a beaucoup de densité dans chacun d'eux, tout comme dans l'histoire. Il arrive très bien à les décrire, à les rendre réels, il est très facile pour le lecteur de se les représenter. J'ai eu l'impression de les voir évoluer devant mes yeux, tellement tout sonne vrai. Je dirais malheureusement, car la violence dans les actes et les mots de ce livre existent vraiment dans la vie, et quel dommage. L'auteur nous montre toute l'horreur qu'il peut y avoir dans les relations entre des personnes qui devraient s'aimer plutôt que se détester, il montre aussi combien des violences psychologiques ou physiques laissent des traces indélébiles et modifient le comportement d'une personne, l'inceste est un fléau qui marque à vie, dont il est difficile de se relever. Certains y arrivent, d'autres s'enfoncent ou deviennent violents. L'auteur a vraiment mis beaucoup de puissance dans chacun de ses personnages. Ils m'ont marquée, ils ont imbibé ma tête, et je ne suis pas prête de les oublier. 







J'ai dévoré ce livre, l'histoire est complètement addictive, une fois commencée, impossible de s'arrêter, j'avais envie de savoir. Les révélations arrivent parfois en douceur, je les ai vues arriver, et parfois, c'est tout l'inverse, elles sont arrivées à moi comme une porte qui claque devant vous, ça déstabilise, et tout de suite on se demande quelles vont être les conséquences, et donc on continue à lire. Ce second roman est plus épais en terme de nombres de pages, il est très dense, comme je le disais plus haut, l'écriture de l'auteur s'est encore plus affinée, est de plus en plus pointue, précise, et c'est un régal à la lecture. Je ne me suis jamais ennuyé, je pense qu'il est impossible de le faire, il y a toujours un petit ou gros rebondissement. Il y a pas mal de personnages, mais vous verrez, impossible aussi de les mélanger ou de ne plus savoir qui est qui, ils sont tous chacun très marquants et on se remémore très vite leurs fonctions. Une petite mention particulière pour la légende du château et de ses amants maudits, une histoire à vous glacer le sang, qui a beaucoup d'effet sur les personnages du roman. 







J'ai passé un excellent moment avec ce roman, le titre a énormément de valeurs, je ne dis rien, mais vous verrez qu'il est important. J'ai aussi aimé les titres des chapitres, qui ont toujours une signification. La narration à la troisième personne n'empêche pas de s'attacher aux personnages, elle permet aussi de garder une certaine distance, ce qui n'est pas négligeable par rapport aux événements. La lecture est intense et rapide à la fois, les chapitres courts donnent beaucoup de rythme, les pages se tournent toutes seules. 







Je suis vraiment très contente d'avoir lu ce livre. Vincent Delareux me confirme avec lui son très bon style et son talent de raconteur et d'écrivain. Ses deux romans vont me marquer pour un moment. Je me demandais tout le long comment il avait pu imaginer tout cela, et surtout ce qu'il pouvait nous réserver pour un prochain roman. Je le félicite vraiment pour son originalité dans sa façon de traiter le sujet de ses livres. Je ne peux que vous conseiller de le lire, vous pouvez commencer par n'importe lequel des deux, même si les personnages sont les mêmes, l'auteur a eu le talent de réussir à ne pas rendre ses romans dépendants l'un de l'autre, chacun d'eux se suffit à lui-même. Vous pouvez donc sans crainte commencer par celui que vous voulez. De mon côté, je vais suivre cet auteur de près et serais au rendez-vous de son troisième roman, je me demande bien où il va m'emmener cette fois. 
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Le cas Victor Sommer

Ce roman me tentait beaucoup depuis sa sortie en mai 2022, j'étais très intriguée par le résumé et la couverture. Lorsque j'ai vu que l'auteur sortait un second roman cette année, j'ai tout de suite acheté son premier, afin de me faire une idée. Je ne suis pas du tout déçue. J'ai lu ce roman en un peu plus d'une soirée et j'ai beaucoup aimé l'ambiance et le suspense qui y régnait. 



J'ai donc fait la connaissance de Victor Sommer, qui est vraiment un cas, le titre est bien trouvé. Il a 33 ans, il vit avec sa mère dans une maison délabrée. J'ai tout de suite pensé à la chanson d'Aznavour "J'habite seul avec maman..." Cette mère est étouffante pour Victor, elle a plus de 66 ans, souffreteuse, elle dirige la vie de son fils. Il ne connait pas son père, il ne reste qu'un vieux cliché jauni auquel il se raccroche. Victor ne travaille pas, n'a pas de petite amie, et pas plus de vie sociale. Sa mère l'accapare, et Victor s'en accommode. Le jour où il répond à une petite annonce pour du travail et fait un jour d'essai, sa mère fait tout pour le dissuader. Il rencontre aussi un jour une jeune fille, il ne dit rien à sa mère, mais celle-ci le devine très vite. Pour avoir désobéi, sa mère va se volatiliser le jour de son anniversaire. Qu'est-elle devenue, où est-elle allée, reviendra-t-elle, et comment va devenir la vie de Victor...ça je ne peux pas vous le révéler, bien évidemment.



C'est une histoire où la tension monte crescendo. L'auteur place ses personnages dans leur contexte, montre leurs personnalités, leurs caractères, pour arriver au point culminant qu'est la disparition de sa mère. Ensuite, on se trouve comme sur un plateau de tension qui ne baisse qu'avec l'épilogue. L'auteur a très bien mené son suspense, a réussi à me surprendre, même si je dois bien avouer que j'ai compris ce qu'il en était. Et ceci à cause surtout du bandeau rouge et de la phrase d'Amélie Nothomb. Sa référence à Psychose dévoile trop l'intrigue et j'ai trouvé ça dommage. J'ai surtout pensé à la série adaptée du film, j'ai même fait un mimétisme entre le personnage de Victor et le héros de la série. J'avais l'impression de le voir lui et de voir la même maison. Je ne veux pas en dire plus, peut-être ne connaissez vous ni le film, ni la série, et dans ce cas là, je vous recommande de les regarder, mais une fois que vous aurez lu ce livre bien sûr. Mis à part cela, je ne m'attendais pas du tout à certains faits, j'ai même été très surprise, tellement l'action arrive sans l'avoir pressentie. C'est pour ça que le fait d'avoir deviné un point ne m'a pas du tout dérangée, le reste est tellement surprenant, que ça efface tout le reste. Je me suis fait avoir jusqu'à la toute fin, qui est magistrale d'ailleurs. Ah ce n'est pas l'envie qui me manque de pouvoir vous en dire plus, ça me titille, mais non. En tout cas, je suis sûre que vous vous ferez avoir aussi. 



Je me suis vite attachée à Victor au début du livre. Par contre, au fur et à mesure, je n'étais plus d'accord avec certaines de ses idées, et je me suis détachée de lui petit à petit. C'est un personnage déroutant et déstabilisant, et j'ai apprécié que l'auteur arrive ainsi à changer l'avis du lecteur sur son héros. Bien sûr, il a de grosses circonstances atténuantes. Vivre trente-trois ans sous le joug d'une mère possessive et exclusive, ne pas avoir de contact social, cela ne peut que laisser des traces. C'est totalement compréhensible. Victor est tenté de mener enfin une vie comme tout le monde, mais toujours cette mère qui lui met des bâtons dans les roues, et pourtant il l'aime. J'ai vraiment beaucoup aimé comment l'auteur a construit ses personnages, leur psychologie prend le pas sur le reste, ils sont très réalistes.  



L'auteur nous fait suivre l'évolution de son personnage en séparant son roman en trois parties. Elles correspondent bien aux changements de Victor. Au début, il subit sa mère, il tente de se rebeller, ensuite, vient la phase où sa mère disparait, il est inquiet, la cherche, a des remords, il est dans une sorte de déni de la situation. Puis vient le moment où il accepte cette disparition, la voit plutôt comme une libération et une possibilité pour lui de mener la vie qu'il souhaite, et il craint même le retour de cette mère et de sa vie d'avant. J'ai beaucoup aimé comment l'auteur a décortiqué tout cela, très finement, avec beaucoup de sobriété et de délicatesse. J'ai vraiment ressenti diverses émotions face à Victor. Je le soutenais, avais envie de l'aider, puis j'avais envie de lui dire d'arrêter, de le secouer, bref, je l'ai regardé évoluer comme si je voyais une personne dans ma vie de tous les jours. 



Et bien sûr, tout ceci est porté par un très bon style de l'auteur. C'est son premier roman, mais quelle plume prometteuse. La fluidité de ses mots fait que la lecture se fait très facilement, sans heurts, sans longueurs. Il va droit au but tout en n'oubliant pas de décrire les lieux et les scènes. Les chapitres sont assez courts, et représentent une sorte de journal, ils commencent par un jeudi, et se termineront par un samedi, trois semaines et demies plus tard. J'ai beaucoup aimé cette construction, très prenante, qui donne beaucoup de rythme à la lecture, qui fait tourner les pages sans s'en rendre compte. J'ai lu les cent trente premières pages d'une traite, presque sous apnée, je retenais ma respiration. J'ai aussi aimé que l'auteur emploie une narration à la première personne du singulier. Cela donne un effet très intimiste, je rentre ainsi beaucoup plus dans la peau du personnage, je ressens encore plus ses émotions. Et c'est parfois pas évident quand Victor pète un plomb, c'est pour ça que je disais plus haut que je me détachais de lui, car je ressentais trop vivement tout ce qui le traversait. On pourrait penser que tout est noir dans ce livre, mais non, Victor a un certain humour qui fait sourire, et qui allège une ambiance parfois tendue. 



À travers ses personnages, l'auteur fait passer plein de messages et de valeurs sur la famille, la relation mère-enfant, le désir d'émancipation parfois mal ressenti par les parents, l'absence et le poids qu'elle peut avoir sur nos vies. Certaines paroles de Victor sont souvent philosophiques et j'ai aimé cette dimension qu'apportait l'auteur. Ce n'est pas seulement un drame psychologique, il y a aussi de très belles réflexions sur l'être humain, sur la vie, sur la mort aussi. Je pense notamment au passage où Victor parle de la vie et de la mort avec un autre personnage, et quand il dit "Si on doit mourir, c'est uniquement parce que la vie nous y oblige", j'ai trouvé cette phrase tellement pertinente, elle m'a travaillé, fait réfléchir, c'est vrai qu'on craint la mort, seulement parce qu'on existe. C'est très basique me direz-vous, mais tellement fondamental. Et il y a plein d'autres pensées comme ça sur différents sujets qui font se questionner, je n'ai pas pu tout relever, mais j'ai apprécié toutes ces pistes que l'auteur donne. 



J'ai beaucoup aimé ce livre, j'ai découvert un nouvel auteur, que je vais continuer à suivre car c'est une plume prometteuse. Son nouveau roman "Les pyromanes" sort le 24 août, j'ai la chance de l'avoir reçu en avance, je vais vite me plonger dedans. Il est beaucoup plus épais que celui-ci, j'ai hâte de retrouver la plume de Vincent Delareux. Une chose est sûre, c'est que je n'oublierai pas Victor Sommer de sitôt. Sa personnalité, sa détresse, ses pensées, font que je le garderais bien en mémoire. Je ne peux que vous conseiller de lire ce roman noir, où la psychologie est finement travaillée, où les réflexions philosophiques sont nombreuses, et avec un suspense surprenant, car même si j'avais deviné certains points, je me suis laissée totalement surprendre par d'autres. Un livre court, un peu plus de deux cents pages, mais tellement intense, dense et pertinent, que je vous recommande vivement. 
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Le cas Victor Sommer

Je remercie les Éditions de l'Archipel d'avoir mis à la disposition des lecteurs participant à un défi cet ouvrage de Vincent Delareux, un ouvrage vers lequel je ne serais probablement pas allée spontanément, puisqu'il sort totalement de ma zone de confort (mais il est bon, parfois, de se faire bousculer, sinon la routine nous englue).

Victor Summer a 33 ans. Il vit depuis toujours sous la coupe de sa mère, Françoise, une femme extrêmement possessive. Il n'a pas de travail, pas de loisirs, pas d'amis. Ses seules sorties consistent à aller acheter le journal pour maman et à rencontrer, chaque semaine, son psychiatre. Cette vie, toutefois, ne le satisfait pas, mais ses pauvres tentatives d'évasion avortent rapidement.

Un jour, Françoise disparaît. Et Victor doit faire face à un monde qu'il ne connaît pas.

Le roman psychologique n'est pas vraiment un univers littéraire dont je suis fan. Mais j'étais toutefois curieuse de découvrir ce qu'avait pu écrire un auteur tellement jeune (il a publié ce roman à 22 ans).

Je tiens d'emblée à saluer un style et des références littéraires d'une maturité fort surprenante. Le bandeau, rédigé par la dame aux chapeaux, semble un peu trop révélateur, mais l'essentiel n'est pas là, l'intrigue n'est pas un suspense, plus que la fin du roman, c'est le cheminement qui importe ici. Et ça tient la route, les ravages d'une emprise totale subie depuis toujours sont minutieusement explorés.

Le bémol, pour moi, c'est que je ne suis pas parvenue à éprouver de l'empathie pour le personnage principal, dont les réactions, parfois très enfantines, m'ont souvent déconcertée.

Mon sentiment final est donc un peu mitigé, mais il faudra que je garde un œil sur les futurs ouvrages de l'auteur, dont l'apparition précoce dans le mode de l'édition laisse présager un bel avenir.
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Les pyromanes

Un petit village de Normandie. La "star" de cet endroit, c'est Thérèse qui, bien que mariée à Serge, marin pêcheur, fait don de son corps chaque nuit à qui le veut bien. Serge sait qu'il est cocu mais sa femme le domine trop pour qu'il ose se rebeller. Alors, quand il débarque tous les matins, il se noie dans l'alcool.

Lorsque Thérèse accouche seule chez elle une nuit, c'est un véritable drame pour la jeune femme. Elle ne veut pas être mère et rejette d'emblée sa fille. C'est la grand-mère maternelle, Jeanne, qui va prendre soin du nouveau-né.

La voisine de Thérèse, surnommée la Vieille, avertit Jeanne : " Veillez bien sur la petite. Gardez toujours un oeil sur elle. Sa mère n'est pas une vraie mère et n'en sera jamais une. Le coeur de cette femme est un charnier. L'enfant est en danger. Si personne ne la sauve, elle dépérira."



Jeanne, que la petite Françoise, appelle mamie cocotte, veillera effectivement sur elle. Mais quand Thérèse décide de la reprendre auprès d'elle, elle ne pourra s'y opposer.

Françoise subit la haine et la maltraitance de sa mère au quotidien. En grandissant, elle prend conscience que sa mère voit en elle une rivale et que l'une d'elles est de trop. Elle va devoir réagir si elle ne veut pas mourir. Elle implore l'aide de Sainte Thérèse de Lisieux dont sa grand-mère lui lisait l'histoire.

Elle commettra alors un acte violent qui sera l'acte fondateur de tous les comportements qu'elle aura au cours de sa vie face aux difficultés rencontrées.



Je ne dirai rien de plus quant à l'histoire, il faut le découvrir par vous-même.

Certes, c'est un roman noir, violent physiquement et psychologiquement mais il n'est finalement que le reflet de ce que des enfants victimes de violences intra-familiales et d'incestes vivent. Sans parler des secrets de famille qui font que les drames se répètent de génération en génération.

Je découvre avec "Les Pyromanes" la plume de Vincent Delareux. J'ai aimé son style.

Ce roman est un coup de coeur.



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Les pyromanes

Déjà conquise par son premier roman « Le cas Victor Sommer », Vincent Delareux revient pour cette rentrée littéraire avec son nouveau roman « Les Pyromanes » et c’est un coup de cœur pour moi !



Dès les premières pages, j’ai été embarqué par le récit. En découvrant le personnage de Thérèse, on se dit dès le départ que le roman promet d’être épique et c’est le cas. On a qu’une envie c’est de suivre l’histoire de Françoise, fille de la tyrannique Thérèse mais surtout la mère de Victor…Victor Sommer.



Si c’est deux romans sont indépendants l’un de l’autre et peuvent se lire dans n’importe quel ordre, le fait d’avoir lu « Le cas Victor Sommer » rend la lecture de « Les Pyromanes » encore plus marquante selon moi. Le roman est plus abouti, plus développé et prend toute son ampleur grâce à ce diptyque.



« Les pyromanes » est un roman noir psychologique, incisif, avec des personnages incarnés. Un récit diaboliquement bien construit et implacable où les secrets de famille prennent place. C’est cruel, sans concession, une véritable tragédie grecque contemporaine.



Petites mentions pour les passages concernant le château du village et l’histoire des amants maudits qui apportent une ambiance gothique que j’adore.



Une réussite, pour un jeune auteur à suivre !
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Les pyromanes

Ce livre m'a profondément choquée. Je l'ai à la fois adoré, dans son écriture, ses personnages, l'espoir qui perce, et j'ai honni l'inaction de tous, les yeux détournés, et pire, les médisances, l'attrait du sensationnel, les amalgames. La noirceur et la violence suintent à travers les lignes. La plupart des personnages sont mauvais, aigris ou tout simplement lâches. Ils subissent une vie qu'ils n'ont pas souvent choisie, rêvant de mieux, espérant mieux. Des bourreaux, on en trouve beaucoup ici, que ce soit le patron sans scrupules, le mari violent ou le père abusif. On en parle, parfois, mais personne ne fait rien. Peut-être l'époque qui veut ça. Qui accentue plus encore les images insoutenables. Jusqu'à ce que les victimes deviennent bourreaux et les bourreaux victimes. Jusqu'à ce que je reprenne un peu d'espoir, m'attachant plus que de raison à la petite Françoise. Jusqu'à ce que je doive mettre ma lecture en pause, le temps de digérer, d'assimiler, de me préparer à ce qui m'attend et que je n'anticipe absolument pas.



La petite Françoise survit comme elle peut, entre les maltraitances dont elle est victime et les déconvenues qui jalonnent son chemin. C'est une fillette très intelligente quoiqu'excessivement naïve et crédule. Elle voue une foi sans faille à Sainte Thérèse de Lisieux qui, comble de l'ironie, porte le même prénom que sa sorcière de mère. Vincent Delareux nous entraine dans le sillage de cette gamine qui se débat et espère, de piété en folie, d'amour en désespoir, dans un monde où l'histoire semble se répéter; il légitimerait presque, aux yeux du lecteur, le fait d'ôter la vie.



Sa plume est pour le moins fascinante, percutante, m'a laissé les larmes aux yeux durant l'avant-dernière partie du roman, le coeur en vrac, l'esprit en ébullition. Les pyromanes est un préambule au cas Victor Sommer, le premier roman de l'auteur, dans lequel on retrouve, apparemment, Françoise, 33 ans après.
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Les pyromanes

Avec « le cas Victor Sommer », j'avais découvert un jeune auteur prometteur explorant les prémices de la folie chez un homme écrasé par une mère possessive. Avec « Les Pyromanes », Vincent Delareux confirme son aisance avec le roman noir psychologique en nous plongeant dans les origines de ce personnage qui, avant d'être figure maternelle consomptive, n'était qu'une petite fille en proie à un père alcoolique et abusif, mais surtout sous la tyrannie d'une mère dont l'égoïsme n'a d'égal que la cruauté.



Thérèse Sommer est une femme infidèle dont les plus grandes fiertés sont sa beauté et ses mâles conquêtes. Dans son petit village de Normandie, rares d'ailleurs sont les hommes qui n'ont pas déjà visité sa couche, ce qui assoit sa réputation d'ogresse du sexe et attise la jalousie des femmes trompées. Fière, libre et indépendante, Thérèse est tout à la fois reine et déesse en son royaume, n'ayant que faire de l'opinion des villageois et encore moins de celle de sa mère, la discrète Jeanne. Lorsque Thérèse accouche d'une petite fille après un déni de grossesse, elle voit en cette abjecte créature une rivale inacceptable qu'il faut enchaîner et briser.



La petite Françoise parviendra-t-elle à surmonter les tortures psychologiques infligées par sa mère, trouvera-t-elle auprès de sa grand-mère l'attachement sécure qui lui permettra de dépasser les abus parentaux, ou devra-t-elle se tourner vers la foi et les prières pour apaiser le feu qui crépite en elle, aspirant à un brasier vengeur ?



Les courts chapitres aux titres pleins de traits d'esprit s'enchainent pour dérouler le fil maudit de l'existence de Françoise. le style est efficace, fluide et sans prétention, les portraits de ces villageois tiraillés par leurs travers et leurs pulsions rappellent le réalisme des nouvelles de Maupassant. L'auteur est un fin observateur des noirceurs de l'âme humaine, qu'il aime explorer et décortiquer à la manière d'un fruit pourri. Avec cet antépisode de son premier roman publié aux éditions L'Archipel, l'auteur transforme l'essai et creuse une veine proche de celle exploitée par des romanciers que je suis avec plaisir, tel Franck Bouysse.
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Le cas Victor Sommer

Aimer à la folie. Oui, aimer mal, aimer trop, peut rendre fou.

Victor a 33 ans et n'a connu que la vie avec sa mère. Il mène une vie casanière, asociale, totalement sous l'emprise d'une mère aimante, possessive, castratrice qui juge inutile pour Victor tout travail et toute relation amoureuse puisqu'elle subvient à tous ses besoins. De son père il ignore tout mis à part une photo jaunie. Seule bouffée d'oxygène pour Victor, son rendez-vous hebdomadaire avec le docteur Adam, son psy.  Victor vit mais n'existe pas. Une vie atypique, confinée, étouffante jusqu'au jour où il croise Eugénie, une ancienne camarade d'école. L'oisillon prisonnier trouvera-t-il l'envol ?

Une fois refermé ce roman plombant, on se demande comment et surtout pourquoi un jeune auteur de 22 ans a enfanté une histoire aussi noire. Pourquoi un tel regard sur la relation mère-fils ? Quoiqu'il en soit l'écriture de ce premier roman est magnifique et laisse présager un avenir prometteur pour Vincent Delareux, fortement soutenu par Amélie Nothomb.



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Les pyromanes

Un roman noir comme je les aime.



L'histoire retrace le début de la vie de Françoise Sommer, personnage que l'on retrouve dans Le cas Victor Sommer (premier roman de Vincent Delareux). Lorsque j'ai lu ce premier roman, je voulais en savoir plus sur Françoise... et je n'ai pas été déçue. Je vous rassure tout de suite, vous n'avez pas besoin de lire ce livre pour comprendre Les pyromanes (même si je vous le recommande).



Françoise est une enfant qui se construit dans un environnement familial hostile au sein d'un petit village où tout le monde s'épie. Petit à petit, elle développe des mécanismes de défense à la hauteur des offenses qu'elle subit. Seule sa grand-mère maternelle parvient à lui offrir l'espoir d'une vie meilleure à travers la foi et l'amour. En grandissant, Françoise s'accroche à une passion brûlante porteuse à la fois d'espérances et de déceptions influençant à jamais sa vie future.



J'ai adoré l'ambiance de ce livre. Ce village où chacun se réjouit du malheur des autres, ces villageois qui critiquent et entretiennent la rumeur. Chaque personnage est important dans cette histoire et Vincent Delareux a su leur donner à tous un caractère, une profondeur. Le personnage le plus soigné est évidemment Françoise qu'on aime, qu'on déteste, qu'on plaint, qu'on craint. Tout le mystère qui l'entoure dans Le cas Victor Sommer se lève au fur et à mesure de l'histoire jusqu'à cette fin surprenante dont Vincent a le secret.



C'est un livre que j'ai dévoré, l'écriture est de plus en plus précise, Vincent Delareux nous emmène là où il veut nous emmener sans trop en dévoiler. L'histoire est haletante sans lourdeur ou passage inutile.



A noter que si vous avez l'occasion de rencontrer l'auteur, allez-y, il est très sympathique et parle très volontiers avec ses lecteurs ! J'ai eu l'occasion de l'accueillir lors d'une rencontre-auteur dans la médiathèque où je travaille, l'échange était passionnant et très instructif !



Merci encore à lui et aux éditions de l'Archipel de m'avoir permis de lire ce roman en avant première !
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Le cas Victor Sommer

Coup de Coeur ! (Happé dès la 1er page)

Alors n’est pas un récit qui détonne/étonne (au vu du commentaire de presse de Amélie Nothomb sur la couv’), effectivement j’ai très vite compris qu’il allait y avoir des ressemblances avec Psychose, MAIS les réflexions qui émanent de Victor et son cheminement de pensée sont extrêmement intéressantes. On peut y trouver des liens avec des conceptes philosophiques tel que l’existentialisme mais aussi et surtout, une démonstration terrible d’une relation toxique entre une mère et son fils + ce qui va émerger après la disparition de la mère.

J’ai adoré l’écriture, elle assez captivante, la lecture suit son cours jusqu’à la fin.

C’est qui assez original au final et curieux malgré tout, c’est que l’on sait à peu près comment l’histoire va se dérouler, on a une longueur d’avance sur le personnage principal qu’est Victor, mais cela n’empêche pas d’être happé par le style, par la forme qui s’apparente à un « journal du quotidien », et pour finir par les réflexions absolument saisissantes.


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Le cas Victor Sommer

Après avoir lu le second roman de l'auteur, je me suis jetée sur celui ci où l'on retrouve certains personnages du premier... Que dire de Victor ? Le pauvre garçon est entièrement sous la coupe de sa mère et on le voit peu à peu sombrer dans la folie. Honnêtement, sa mère a raison de l'envoyer consulter un psychiatre même si ce dernier va générer un certain nombre d'idées dans la tête du pauvre Victor. Je n'en dirai pas plus mais j'avoue que j'ai apprécié d'avoir lu ce roman en ayant les éléments présentés dans Les pyromanes.



Ce que j'aime : la manière dont l'auteur retranscrit l'ambiance confinée de la maison où vit Victor, la folie dans laquelle il bascule peu à peu.



Ce que j'aime moins : j'ai trouvé certains passages un peu longuets



Pour résumer



Un roman qui nous présente un personnage trouble et troublé et décrit sa plongée dans la folie



Ma note



7/10
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Les pyromanes

J'ai été emportée par ce roman dès les cinq premières phrases qui nous décrivent Thérèse, mère ô combien indigne et maltraitante... On est donc happé par l'histoire de Françoise, enfant dont la grand-mère maternelle représente la seule lueur d'espoir. Tout comme la figure de Sainte Thérèse de Lisieux, qu'elle érige comme sa protectrice et qui, ironiquement, porte le prénom de sa mère. Entre les superstitions, la religion, la laideur de ses parents et sous l'oeil de l' Ancienne qui voit tout, Françoise grandit, marquée par le château désaffecté, siège d'un drame, qui écrase le village et la vie de Françoise.



Petit à petit cependant, les choses s'arrangent... Hélas, Françoise est aussi naïve que croyante... Que ce soit dans sa foi ou dans l'éternité de son amour. Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler cet excellent roman qui reprend avec brio certaines histoires du passé et croyances (l'utilisation de la tragédie de Marguerite et Julien est parfaitement adaptée à l'histoire). Le dénouement est surprenant et on se surprend encore à éprouver de la compassion pour Françoise qui n'a certes pas eu une vie facile.



Ce que j'aime : l'utilisation de l'histoire de Marguerite et Julien, le personnage de Françoise dont la personnalité nous est révélée par petites touches au cours du roman, la laideur des "parents" de Françoise, la cruauté ambiante du roman. La plume de l'auteur qui emporte clairement le lecteur.



Ce que j'aime moins : j'espérais une autre fin mais d'une certaine façon, cela ne pouvait se terminer différemment.



Pour résumer



Un excellent roman porté par une héroïne à la fois touchante et horrifiante et doté d'une puissance narrative.



Ma note



9,5/10
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Le cas Victor Sommer

Une belle surprise ! Un pur roman psychanalytique d’une relation mère-fils pour le moins toxique.



Victor Sommer, la trentaine, vie toujours chez sa mère qui l’entretien car elle ne souhaite pas qu’il travaille. Accaparé par cette mère possessive, Victor tente tant bien que mal de vivre sa vie…jusqu’au jour où tout bascule.



L’aspect psychologique du roman avait déjà tout pour me plaire et cela a été confirmé par ma lecture. J’ai aimé le ton décalé du début, la lente plongée dans la compréhension de cette relation malsaine, les secrets de famille, la quête pour exister et non plus seulement se contenter de vivre…



Plongez dans les méandres psychiques du cas Victor Sommer, vous ne le regretterez pas !



Une très belle réussite que j’ai hâte de poursuivre avec la prochaine sortie de Victor Delareux « Les pyromanes » puisque je viens de comprendre qu’il s’agira d’un roman autour de Françoise, la mère de Victor Sommer ;) !

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Le cas Victor Sommer





Victor Sommer a 33 ans, est sans emploi, et vit toujours avec sa mère. Dans son journal, Victor écrit son quotidien, ses visites hebdomadaires chez le psy, sa dépendance à sa mère, financière mais aussi affective, puisque Maman, plus que possessive, a pris soin de le couper des autres, du monde. Il est totalement dépendant d'elle, et elle est totalement dépendante de lui.



Mais ces derniers jours, Victor a des velléités d'indépendance. Trouver un travail, rencontrer une femme... Peu importe, mais quelque chose qui lui rende son identité.

C'est alors que Maman disparaît...



Voilà un roman qui m'a sortie de ma zone de confort. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, enquête ou roman psychologique.

Dès les premières pages, j'ai été happée par le style. Le roman est en fait le journal de Victor, il rédige ces pages jour après jour, mais de façon bizarrement détaché et froid, et nous n'aurons jamais d'autre point de vue que le sien dans ce roman.



Initialement, c'est le personnage de Maman qui m'a le plus intéressée. Cette femme castratrice, qui semble avoir manipulé son fils pour le garder à ses côtés, qui lui a toujours caché qui était son père, et a avec son fils une relation complètement dysfonctionnelle, se réjouit de ses échecs pour reconstruire sa vie, mais l'envoie voir un psychologue.



Mais au fur et à mesure que je tournais les pages, j'ai pris conscience que Victor n'était pas seulement une victime de cette personnalité malsaine. Que notre narrateur était loin d'être fiable et que l'on ne pouvait pas se fier pleinement à lui.



A partir de là, difficile de faire la part des choses entre ces deux personnages aussi perturbés l'un que l'autre.

J'ai trouvé cette plongée dans un esprit maladif captivante, tandis que j'essayais de faire le tri dans ce qu'il nous disait et de lire entre les lignes. Il y a quelque chose de très malaisant dans ses écrits, dans ses relations avec les autres, dans ses réactions complètement disproportionnées ...



Mon seul petit regret est d'avoir vu venir trop tôt la "révélation" finale, j'aurais aimé être plus surprise en arrivant à la fin. Ça reste cependant un très bon premier roman!
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