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Citations de Vincent Hauuy (236)


— Je continue à faire ce cauchemar. Toujours le même depuis la fusillade, avec de légères variations. Sinon, il y a quelques jours, je me suis remise à marcher pendant mon sommeil.
Monsieur Adam déchire le silence de quelques coups de stylo appuyés.
— Le bon côté des choses, c’est que vous vous en souvenez. Je vous suggère de le mentionner à votre neurologue. Mais je suis perplexe. Pourquoi n’évoquer votre somnambulisme que maintenant ?
Je sens passer une vague de chaleur sur son visage. Je pose machinalement une main sur ma joue.
— J’imagine que je ne voulais pas en rajouter. J’ai déjà l’impression d’être un cas désespéré. Entre l’asthme, mes douleurs et le stress… Et puis, le somnambulisme, ce n’est pas nouveau. Cela m’est arrivé bien avant que je me fasse tirer dessus. J’avais de nombreux épisodes durant mon enfance…
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— Excusez-moi, docteur. Cela vous gêne si je brosse un rapide portrait ?
Il hoche la tête. Je me redresse et sors le carnet et le crayon rangés dans mon sac à main. Je dois m’y reprendre à plusieurs fois en raison des tremblements qui agitent mon bras.
Je chasse mon anxiété d’une respiration profonde et parviens à me calmer.
Tout en dessinant son visage, je réponds à sa question :
— Je continue à faire ce cauchemar. Toujours le même depuis la fusillade, avec de légères variations. Sinon, il y a quelques jours, je me suis remise à marcher pendant mon sommeil.
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Cet homme aurait plu à Camille. Jeune, le visage droit et grave, propre, coquet même. Le col de chemise sans plis, les chaussettes noires en soie. Il prend soin de lui et s’habille avec élégance.
Oui, le docteur Adam aurait fait une proie idéale pour elle.
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Le psychiatre frappe sur la semelle de sa chaussure en cuir, presque à l’unisson avec la petite aiguille de l’horloge cerclée de fer qui surplombe la porte d’entrée.
Il hoche la tête puis griffonne quelques notes d’une main assurée sur son grand carnet à spirale posé en équilibre sur son mollet. La bille crisse sur le papier. Il se tourne vers moi, un mince sourire aux lèvres. J’ai l’impression qu’un siècle s’est écoulé.
— C’est la première fois que vous allez au bout de votre récit. C’est un réel progrès. Vous avez plus d’aisance… Vous n’avez pas hésité. Votre ton était également plus affirmé. Je trouve cela très encourageant. En revanche, vous ne m’avez pas parlé de votre cauchemar récurrent. Aurait-il disparu ?
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Mes paupières papillonnent et j’ouvre les yeux. Le psychiatre n’a pas bougé, toujours prostré dans la même position. Légèrement penché en arrière sur son siège de bureau, la jambe gauche relevée pour former une équerre avec la droite. Son regard est fixé sur la rangée de spots qui diffusent une lumière tamisée.
Comme à chacune de nos séances, il laisse le silence nous envelopper et étire les secondes comme s’il pouvait courber le temps, le piéger dans ses respirations régulières et le laisser s’échapper en minces filets par ses narines. D’un raclement de gorge, il redonne vie au cabinet. Le stylo coincé entre les articulations de l’index et du majeur recommence à osciller à la manière d’un métronome.
Tac, tac, tac…
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Je veux bouger.
Impossible. J’ai l’impression qu’un parpaing de béton écrase ma poitrine. Mes doigts ne répondent pas, ni mes bras, ni mes jambes.
Paralysie du sommeil.
La charge qui pèse sur mon torse s’allège progressivement et je parviens à inspirer un mince filet d’air.
Le plafond tourne. J’ai dû trop boire.
Où suis-je ? À qui appartient ce lit ? Et pourquoi suis-je si engourdie ?
Des hurlements et des cris de panique résonnent encore dans ma tête.
Est-ce que j’ai rêvé ? Quelle heure… ? Non… quel jour ? Je ne dois pas manquer mon rendez-vous.
Je verrai ça demain… Je verrai…
Je parviens à basculer ma tête au prix d’un effort colossal. Ma main se soulève à quelques centimètres au-dessus de la couverture. Je reconnais le motif de la housse.
Je suis chez moi. Cette pensée m’apaise. J’ai eu l’impression de revenir à la vie dans un hôpital ou de sortir d’un de ces cauchemars qui semblent si réels.
Mon regard se pose sur l’homme qui dort à mes côtés et mon sourire disparaît.
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« J’ai mal et mon pied est tout rouge.
— On va désinfecter, papa va bientôt rentrer. Et tonton Liam est dans le salon, tu veux que j’aille le chercher ?
— Non, il sent pas bon.
— C’est vrai, mais il n’est pas méchant, tu sais.
— J’ai peur. Le papa de William a dit qu’on peut avoir le tétanos. Il a dit que c’est la mâchoire qui se bloque et après… on peut plus respirer et on meurt. Je veux pas mourir, moi.
— Non. Je t’aime, tu es ma petite sœur et je te protégerai… toujours.
— Tu n’es pas plus grande que moi.
— Si, car je suis sortie deux minutes avant toi. Et ça ne change rien, je te protégerai.
— Moi aussi, toujours.
— Promis ?
— Promis. »
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J’ai toujours vécu en me préparant au pire. Pour moi, se réveiller chaque matin revenait à glisser une balle dans le barillet du destin et passer sa journée à jouer à la roulette russe.
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Et puis il y a cette inconnue. Cette fille étrange dont il ne peut détacher son regard. On dirait une gamine avec son t-shirt de Metallica trop grand et son bonnet en laine vert qui plaque sa chevelure sur ses oreilles ; elle est d’une extrême maigreur. Mucoviscidose ? Peut-être, ou bien anorexique. Elle l’intrigue : elle a aligné une rangée de trombones devant elle, et là, elle s’amuse à tendre des élastiques entre ses doigts de squelette.
Il se demande qui elle peut bien être et quel âge elle peut avoir. Tremblay n’a fait aucune présentation pour le moment.
En revanche, il a trouvé un adjectif qui lui convient. Il sort son carnet et griffonne : « Cachectique ».
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Noah fixe l’inspecteur Tremblay.
Son visage est légèrement jaunâtre. Problème hépatique ? Il doit avoir cinquante ans, pas plus. Mais ses cheveux blancs sont déjà ceux d’un vieillard.
Il sort son calepin de sa veste, le protège de la pluie avec une main et de l’autre il griffonne : « Chenu ».
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Il rit, même s’il ne se trouve pas drôle.
Mais pas Rachel. En revanche, elle lui sourit. Dans son expression, il décèle une vraie tendresse. Pas l’habituelle compassion feinte ou l’air gêné qu’on lui sert à chaque fois.
Puis, la belle rousse lui parle de son dossier en cours, enchaîne sur les problèmes au bureau et évoque son manque de reconnaissance dans l’entreprise.
Mais il ne l’entend pas, il a décroché et fixe un point invisible derrière sa tête. À un moment, il sort de sa bulle, baisse son regard et se demande à quoi peuvent ressembler les aréoles de ses seins.
— Noah ? Tu m’écoutes ?
— Désolé (je matais ta poitrine), j’ai perdu le fil.
Il secoue la boîte de médicaments.
— Effets secondaires…
— Pas grave, je comprends. Par contre, je dois te laisser, j’ai du travail… et toi aussi on dirait. On se revoit plus tard.
Rachel s’éloigne de lui, mais le regard de Noah reste rivé sur son dos.
Une fois la jeune femme disparue de son champ de vision, il prend son calepin et griffonne d’une main tremblante : « Callipyge ».
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Marc desserre les poings, mais il ne se rassoit pas.
Se pourrait-il vraiment que le juge plaisante ? Il a déjà connu des pince-sans-rire, mais celui-ci bat tous les records.
Ou alors il se fout ouvertement de sa gueule. Mais dans ce cas, Lila aurait pu le prévenir. À moins que cela ne fasse partie de son test : passer une soirée chez les parents sans se barrer ni commettre un meurtre.
Partir ou rester ?
Un coup d'œil à la fenêtre du salon lui indique que la neige n'a pas fini de tomber. Peut-être rester encore un peu alors. Finir le repas, embarquer Lila...
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Quel loup allez vous nourrir, Mr WALLACE ? Lui a-t-elle demandé après avoir raconté la légende cherokee.
Il voudrait dire le bon, bien sûr.
Mais la réponse est bien plus évidente.
Celui qui a faim.
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Sophie. J'ai besoin de vous pour découvrir ce qui est arrivé à Edgard Trout. J'ai parcouru votre blog et d'après ce que j'ai pu lire, je pense que vous êtes sérieuse et que vous allez au bout des choses. Et puis surtout, vous êtes la seule personne à vous intéressez à lui. La photo que je vous ai fait parvenir est la seule piste matérielle en ma possession, toutes les autres ont été effacées ou détruites. Outre le fait qu'il a disparu, sa maison a été pillée. Sachez aussi que je ne peux vous révéler mon identité pour le moment. Pour votre bien comme pour le mien. D'ailleurs, ne contactez pas la presse ni la police. Et ne parlez de ceci à personne d'autre.
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Mes comptes Instagram et Twitter sont en friche. Ma chaîne YouTube perd plus d’abonnés qu’un producteur de cinéma estampillé « #metoo ». Mon manque de régularité dans la production de contenu a déjà fait des dégâts sur mes réseaux sociaux, et par extension sur mes revenus. Une bande d’ingrats. Je m’absente une semaine et ces mouches à merde me laisse tomber. Foutu monde superficiel rempli d’amibes !
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Mon étudiant sort une carte de la poche avant de son jean et l’applique sur une serrure magnétique située à côté du meuble. Comme dans un vieux film d’espionnage, un pan de mur coulisse et s’ouvre sur une pièce impressionnante, d’architecture géodésique. Maxime me fait signe de l’accompagner sous ce dôme. La forme sphérique donne l’impression d’être abrité dans une boule de souvenirs gigantesque. Les fenêtres triangulaires caractéristiques couvrent plus de soixante-quinze pour cent de la surface.
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Ton père était incapable de changer une ampoule, mais c’était l’homme le plus doux que j’aie jamais connu.
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C’est ce qui fait de lui un des talons d’Achille de cette organisation, et Victor ne peut pas continuer à vivre avec ce risque. Il doit disparaître avec sa famille avant que la situation ne dégénère. Pour ça, il lui faut de l’argent. Beaucoup d’argent. Seulement, il lui faut encore trois ans pour en amasser suffisamment. Deux, s’il se débrouille bien. Il pourrait en trouver plus rapidement, mais pas question de se mettre ses tarés de patrons à dos.
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On le qualifie aisément de parano, mais Victor préfère penser qu’il est prudent. Il n’aime pas être surpris. Sa maison est truffée de caméras, la voiture de sa femme est équipée d’un mouchard et, s’il pouvait insérer une puce sous la peau de sa fille pour la tracer par GPS, il le ferait sans hésiter.
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La couleur s’accorde parfaitement avec ses petites tresses blond vénitien et ses grands yeux verts. Des restes de chocolat fondu cerclent sa bouche.
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