Citations de Vincent Hauuy (236)
" C'est le problème avec la beauté, elle est à double tranchant. Elle peut susciter l'admiration et les faveurs, tout autant que la jalousie et la haine. Mais, dans les deux cas, elle ne passe pas inaperçue".
Quand je regarde ce lever de soleil, je me dis qu'on a vraiment merdé quelque part. On avait tout, pourtant. Mais non, il a fallu qu'on finisse par scier la branche sur laquelle on avait posé notre cul.
" il pouvait deviner le rage ou la colère dans la forme des blessures, la méticulosité dans le découpage ou le placement, la vanité dans l'exposition. Noah ne voit plus la partition, mais peut-être peut il encore entendre la musique."
Le tricycle rouge
Vincent Hauuy
On ne peut pas construire un avenir avec une personne qui se dérobe au premier obstacle. Tot ou tard, on doit faire face à la tourmente, et à ce moment là notre partenaire doit être solide comme un roc, ou tout s ecroule.
"Dans la toile "
Je ne vous comprends non plus. La planète crève et vous rêvez de bosser pour une émission à la con?
Quand on a tout perdu, la perspective de la mort n'est plus un frein.
- Il y a une histoire cherokee que j'aime beaucoup, celle d'un grand-père qui parle à son petit-fils.
Petit, dit le vieil Amérindien, il y a une lutte entre deux loups à l'intérieur de chacun de nous.
L'un est le Mal - c'est la colère, l'envie, la jalousie, la cupidité, l'arrogance, la culpabilité, l'amertume, le sentiment d'infériorité, le mensonge, l’orgueil, et l'égo.
L"autre est le Bien - c'est la joie, la paix, l'amour, l'espoir, la sérénité, l'humilité, la bonté, la bienveillance, l'empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi.
Le petit-fils réfléchit, puis il demande : grand-père, quel loup va gagner ?
Celui que tu choisis de nourrir, répond l'Amérindien.
Les Hook sont légion, Noah. Ce sont ces fausses intelligences qui gangrènent nos sociétés. Ils érigent des murs de lois ; nous phagocytent dans leurs dogmes. Qu’ils soient religieux, fanatiques ou politiciens, ils sont perclus d’autosuffisance, cristallisés dans leurs idéologies, prisonniers d’une gangue d’ignorance. Leur imbécillité les rend délétères.
P120
La civilisation est juste un vernis brillant appliqué sur un ongle sale. Et il ne faut pas grand chose pour l'écailler. La faim, la jalousie, la cupidité...
J’ai croisé des silhouettes aux démarches flegmatiques, des visages peinés, résignés. Comme si tous espéraient un miracle et s’accrochaient du mieux possible en attendant la prochaine vague, la dernière. Une ambiance de fin du monde. J’adorais cette ville (Paris). Pourtant, je n’avais qu’une envie : repartir le plus loin possible, le plus vite possible…
Ce côté trop lisse le rend presque inhumain. Qui sait ce que cette belle devanture peut dissimuler ? Et son parfum, Cuir de Russie. Bien trop capiteux. On cache forcément quelque chose quand on se vide une bouteille de Chanel dans le cou, non ?
Son aigreur corrosive et son tempérament soupe au lait rendaient [mon père] difficile à supporter, surtout s'il était contrarié par sa journée. Dans ces cas-là, il élevait la voix ou s'en prenait aux objets qui traînaient sur les tables.
Mais ma mère ne se laissait pas faire. Lorsque papa devenait invivable et que le ton allait crescendo, elle n'hésitait pas à lui remémorer certains pans peu glorieux de leur jeunesse rebelle pour remettre sa prétendue vertu à sa place. Cela le plongeait dans une rage folle, mais il battait le plus souvent en retraite. Le passé de mon père était une maladie honteuse qu'il voulait garder secrète. Ma mère nous a révélé bien des années plus tard qu'il avait simplement changé d'addiction et avait troqué sa dépendance à l'alcool et aux stupéfiants contre celle à la paroisse et à la parole divine. Le Seigneur l'avait sauvé, lui avait montré le chemin de la droiture. Quand je repense à cette période, je me rends compte qu'il vivait dans un paradoxe inconfortable, tiraillé entre deux monde aussi éloignés que le yin et le yang. Guitariste punk et bohème croisé avec un prosélyte religieux. Une chimère des plus improbables.
- Désolé. Le charmant mari est aux abonnés absents. Attendez encore dix minutes que la caféine fasse effet avant qu'il soit joignable. Pour l'instant, c'est l'ours qui est aux commandes.
- maintenant que tu le dis, je pense que tu devrais, je pense que tu devrais prendre du café toutes les dix minutes, juste pour être sûr.
- tu sais pourquoi les statues grecques ont toujours des petit penis, Anton ?
- c’est parce que les hommes pourvus de grossexes étaient jugés stupides. Tu vois Anton, plus un homme en avait entre les jambes, moins il était capable de réfléchir. Peut être une question de circulation sanguine qui sait...
Quel loup allez vous nourrir, Mr WALLACE ? Lui a-t-elle demandé après avoir raconté la légende cherokee.
Il voudrait dire le bon, bien sûr.
Mais la réponse est bien plus évidente.
Celui qui a faim.
Chacun à sa prison, vous êtes juste trop aveugle pour avoir remarqué la vôtre.
Il dépasse Steve, qui est toujours en discussion avec le coroner. Noah remarque que son collègue a collé les quatre phalanges de sa main droite sur sa moustache - c'est le signe qu'il ne supporte déjà plus ce que lui raconte le médecin. Steve n'est pas une créature de scène de crime, c'est un flic du monde des vivants ; efficace pour traquer les failles chez l'homme, vif pour repérer les incohérences et les mensonges, mais incapable de regarder la mort dans les yeux.
Quand on a tout perdu, la perspective de la mort n’est plus un frein.
_ Désolé, docteur, mais de mon point de vue elle reste tarée, objecte Steve. On ne se lève pas un matin pour prendre un marteau et fracasser le crâne de sa meilleure amie endormie dans son lit sans avoir un pet au casque !
Son esprit est une eau trouble et calme, et chaque pensée est une goutte qui tombe et en agite la surface. Trop de questions, trop de pensées, trop de cercles sur l'eau.