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Critiques de Virginie DeChamplain (74)
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Les falaises

« J’ai l’automne à l’envers. En dedans au lieu d’en dehors. Humide, tiède dans le creux des joues. Du vent qui craque dans la cage thoracique.

C’est octobre.

Ma mère est morte et j’ai pas encore pleuré. »



Le corps de sa mère a été retrouvé dans le St Laurent aux pieds de sa maison, et la narratrice retourne en Gaspésie pour l’enterrer. Ce retour et cette perte exposent à nu le vide fondateur qu’elle a en elle. « Y’a toujours quelque chose qui brise plus creux ou qui me pousse à m’enfuir ». Quand la mer est haute, les empreintes de nos pas disparaissent et on peut se persuader que l’on n’a pas de pieds. Depuis longtemps elle courrait pour toujours rester à marée haute, mais l’océan a disparu et la voici fauchée en plein soi. Le trou dans son ventre nourri à la rage contre cette mère qui n’a jamais pu rester en place ni être là.



Mais tandis qu’elle vide la maison maternelle, elle va découvrir des cahiers écrits par sa grand-mère. Une femme qu’elle n’a pas connue, morte juste avant qu’elle ne vienne au monde. Des cahiers écrits de 1968, année de la naissance de sa mère, à 1992, celle de sa naissance à elle. Une grand-mère venue d’Islande, dont les mots vont amorcer un voyage. Un voyage qui dévoile ces femmes qui l’ont précédée et qui l’ont faite, aussi. « Je suis les femmes devant moi ». Suivre et être, la narratrice va essayer de trouver sa place et son chemin.



Il y a un grand souffle dans ces pages. Comme un envol, un air vivant qui te coupe le souffle et pique les yeux. J’ai aimé lire Les falaises et il me trotte encore souvent en tête depuis que je l’ai terminé il y a quelques semaines. Se réapproprier son passé pour pouvoir en guérir. Dans ce premier roman de femmes et de résilience, la voix inspirée de Virginie DeChaplain frappe par sa poésie un peu rugueuse qui emporte en émotions. Encore une belle découverte des éditions la Peuplade !



« Des fois j’aimerais ça me rappeler des choses que je me rappelle pas. Comme ma naissance. La première chose que j’ai vue. La première chose qui m’a fait rire. Qui m’a fait pleurer pour vrai. La première fois que j’ai eu mal. J’aimerais aussi avoir pris une photo mentale de moi pendant des moments importants pour pouvoir me les rappeler quand je vais être vieille. Je prends pas la peine de me souvenir de moi. De quoi j’avais l’air en dedans quand je suis tombée en amour. À quel âge j’ai eu peur de mourir pour la première fois. Et toutes les autres. Les fois où je me suis perdue, les fois où je suis partie, celles où j’aurais voulu rester. »
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Les falaises

" Je cherche ma mère ma grand-mère ma galaxie de femmes. Éparpillées dans le monde, j'essaie de les retracer"...



Un premier roman d'une auteure canadienne très prenant, émouvant. Une quête difficile de la narratrice , revenue au bord du Saint-Laurent, là où sa mère s'est jetée d'une falaise. Elle reste au milieu de la maison maternelle , île -refuge, pour la vider, mais surtout pour comprendre ce vide en elle. Des souvenirs affluent, pas toujours agréables, et façonnent pour le lecteur une figure maternelle en fuite, proche de la folie, ayant laissé des traumatismes chez ses deux filles.



Le texte est entrecoupé d'extraits des journaux intimes de la grand-mère, d'origine islandaise, et de courts poèmes inaugurant chaque chapitre.



Outre ces destins singuliers de femmes rebelles, apatrides, ce qui attire et retient le lecteur, c'est l'écriture. Pas vraiment les expressions canadiennes, même si elles sont savoureuses. Non, c'est l'aspect brut,sauvage, poétique qui saisit. Et provoque l'émotion. Parlant de sa soeur, elle écrit:



" Je regarde Ana. Ses yeux de feux de forêt,. de rivières qui sont sorties de leur lit. Ses cheveux toujous mêlés. Ses mains qui tremblent subtilement. Je regarde les fêlures dans sa façade. "



Il faudra un départ pour l'Islande, l'île des origines, pour, peut-être, se trouver et conjurer le passé, s'accorder douceur et apaisement... Un bien beau premier roman!
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Les falaises

"JE PENSE QUE JE SUIS BRISEE.

J’ai l’automne à l’envers. En dedans au lieu d’en dehors. Humide, tiède dans le creux des joues. Du vent qui craque dans la cage thoracique.

C’est octobre.

Ma mère est morte et j’ai pas encore pleuré."



C’est sur ces mots qui sonnent comme une claque que débute Les Falaises, roman de Virginie DeChamplain. A la situation dramatique se dessinent peu à peu les contours d’un contexte familial atypique, féminin, et souvent douloureux. Cette mère, tombée d’une falaise, est-elle vraiment tombée par accident ?



"Saint-Laurent, ma mère en sirène.



La marée montante a ramené son cadavre bleu. Sa tête fendue. Ses cheveux comme des algues dans le ressac."



La narratrice (« V. ») doit faire son deuil en affrontant la culpabilité d’avoir été loin, de ne pas être assez revenue. Le souvenir douloureux d’une mère sans cesse en fuite, entre voyages et dépressions, vibrante mais torturée. La colère devant cette mère qui lui a toujours échappée. Et puis, en filigrane, la tentative d’une reconstruction à travers l’introspection familiale.



En quittant sa vie citadine pour s’enfermer dans la maison pleine de fantômes, proche du fleuve où sa mère est morte, V. découvre les cahiers de sa grand-mère Claire. Et à travers eux, une autre femme qui a sans doute aimé maladroitement sa fille, à qui elle destinait ses mots. Une femme éprise de liberté et coincée dans cette vieille maison avec ses enfants, tiraillée entre son rôle de mère et son envie de crier son identité, de redevenir cette femme ensevelie sous la casquette « maman ». Se dessine ainsi une histoire faite de parallèles, de femmes qui s’aiment maladroitement, qui se cherchent, fuient, chacune à leur façon.



Ce récit s’ancre dans un cadre hivernal, rural, où le fleuve est omniprésent. Le froid, le vent, l’eau rejaillissent à travers une langue rythmée, très dépaysante pour la lectrice française que je suis. On sent vibrer la Gaspésie avec cette langue orale, poétique, brute qui retraduit toute la souffrance de V., ce creux qu’elle sent dans son ventre.



On plonge dans ce texte sans s’attendre à être happés avec une telle violence. On le lit comme en apnée et on en ressort le souffle coupé. Un roman puissant, glacé et émouvant.
Lien : http://www.myloubook.com/202..
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Les falaises

UN ROMAN HYPNOTISANT... ✨️



"J'ai l'automne à l'envers. En dedans au lieu d'en dehors. Humide, tiède dans le creux des joues. Du vent qui craque dans la cage thoracique. C'est octobre. Ma mère est morte et j'ai pas encore pleuré."



Ainsi s'ouvre le roman. V. vient d'apprendre que l'on a retrouvé le corps sans vie de sa mère dans le ressac des vagues d'une plage non loin de la maison familiale. Sa mère, qui a choisi d'en finir, qui s'est changée en sirène, pour toujours et à jamais.



L'autrice quitte alors Montréal, direction la Gapésie, pour retrouver sa soeur et sa tante, les deux autres femmes qui ont été laissées, orphelines de celle qui n'est plus. Difficile de trouver la force, face à l'absence pour trier les affaires, vider la maison, ne conserver que l'essentiel.



Les falaises, c'est l'histoire d'un deuil ô combien vertigineux. C'est un voyage introspectif, au cœur de l'apocalypse de la maternité. Suivi d'un voyage sur un autre continent, pour s'assurer qu'on existe encore, ailleurs.



Pour combler l'absence, pour pardonner, V., va se plonger dans l'histoire de sa mère, et celle de sa grand-mère qu'elle n'a pas connue, partie juste avant qu'elle naisse...



Un roman rempli de poésie. Si brut et délicat à la fois. Virginie Dechamplain utilise du "parlé québécois" et ses mots sentent la Gapésie, le parfum des embruns. Les souvenirs qui jaillissent, les vagues qui frappent le ressac...

Un très court roman qui se lit d'une traite et qui secoue. Car on a tous nos falaises à gravir, nos vertiges à affronter...



Pas d'inquiétude, ce roman n'est pas larmoyant, la douceur l'emporte face à la tragédie et la souffrance est transcendée. Un récit qui marque par sa brutalité, son apreté. Même s'il est clair qu'il ne pourra pas plaire à tout le monde, j'ai été très touchée. Emportée par cette héroïne, dans cette valse des souvenirs et cette découverte des femmes qui l'ont précédée.



"Les femmes de ma vie. On se succède sans se voir, comme des ombres qui courent devant les miroirs, sacrent des coups de poing dedans et continuent leur route pour voir le monde."



Merci harpercollins pour cet envoi surprise et cette belle découverte !

Si vous l'avez-lu qu'en avez-vous pensé?







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Les falaises







V. apprend la mort de sa mère. Elle retourne dans sa maison familiale pour s’occuper de ses affaires avec sa soeur et sa tante. Là, elle découvre les écrits de sa mère, repense à sa grand-mère morte le jour de sa naissance. Cette grand-mère vient d’Islande, une terre qui a fasciné sa mère.

L’occasion de revenir sur les espoirs, les regrets et la transmission.

Le style est très beau. J'ai aimé la langue surtout qui ajoute une belle énergie. La nature y est magnifiquement représentée. Un très beau décor pour cette quête de soi.

Ce récit poétique et intense au rythme effréné est une très belle plongée dans le froid et les souvenirs avec la narratrice.

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Les falaises

V. retourne dans son village d’enfance, en Gaspésie, suite à la découverte du corps de sa mère rejeté par le fleuve Saint-Laurent. Sa mère s'est suicidée.



Avec l'aide de sa soeur et de sa tante elle essaie de vider la maison familiale. Mais elle se retrouve vite seule.



Une fois seule avec elle-même dans la maison de son enfance, elle se retrouve confrontée à ses souvenirs, ses peurs, ses angoisses, ses doutes.



Elle retrouve dans les affaires de sa mère, les journaux intimes de sa grand-mère. Cette grand-mère énigmatique. Elle va y lire ce qu'elle n'a jamais réussi à dire à sa propre fille et quelle a mis par écrit.



V. va essayer de se reconstruire, d'avancer dans sa vie. Et pour cela, elle a un voyage particulier à effectuer.



Mon avis : C'est un roman particulier, un style que je n'ai pas l'habitude de lire mais c'est un roman très intéressant !



Véritable voyage émotionnel, sur la quête de soi, de la femme. Malgré les nombreuses épreuves de la vie, V. va réussir à se relever et de trouver la force en ses ancêtres pour revivre.



J'ai aimé la description des paysages, très immersif dans ce très beau pays, le Canada. J'ai beaucoup apprécié les expressions québécoises que l’autrice a utilisées. Cela nous plonge encore plus dans l'ambiance.



C'est un récit torturé, avec des émotions à vif. Un roman sur la vraie vie. La vie avec ses joies et ses démons. L’autrice a une plume qui s'y prête à merveille !



Merci beaucoup à Babelio et HarperCollins Collins pour cette belle découverte.
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Les falaises

Je suis complètement passée à côté de cette lecture, et je suis dégoûtée. Le résumé me faisait tellement envie, j’aurais tellement aimé, mais non malheureusement. Ce qui m’arrive très rarement, je n’aime pas faire ce genre de chronique, mais pour moi, ça ne l’a pas fait. C’est sûrement un avis très personnel, j’ai lu beaucoup de bons avis sur ce livre.



Déjà, il faut savoir que ce livre est bourré de québécois, ce qui m’a complètement bloquée dans mon écriture. Je n’y connais rien, à part le char qui veut dire voiture, je n’ai donc pas compris toutes les expressions utilisées dans le texte. Un énorme frein pour moi, je n’ai pas réussi à passer au-dessus, je suis donc resté assez hermétique à l’histoire.



C’est en plus une lecture vraiment particulière, très courte (moins de 200 pages), où tout va très vite, trop vite pour moi. J’avais été étonné de sa taille à la réception et quand j’ai commencé à le feuilleté encore plus. Tout est plus ou moins survolé, tout manque de profondeur et j’ai eu du mal avec certains aspects de l’histoire. J’ai trouvé ces femmes vraiment étranges, je ne les ai pas comprises, elles ne m’ont pas touchées.



L’auteure a une plume très particulière, très crue, très cash, mais avec un sens de la poésie et des rimes assez prononcées.



Pourtant, ce livre avait tout pour me plaire, une histoire de femmes, de générations, de passé plus ou moins cachés, de voyages, de liberté. Une histoire de deuil, de page à tourner, de chemin à trouver.



Toutes les femmes de cette famille ont été à un moment donné perdue. Je crois que ce que j’ai le plus aimé dans ce livre, ce sont les extraits du carnet de la grand-mère de la narratrice.



C’est donc une lecture très mitigée pour moi, je suis passé complètement à côté de ma lecture, je n’ai pas été touchée. Sans doute à cause de la plume particulière de l’auteure et du parlé Québécois. Une lecture qui n’était pas faite pour moi, mais si mes points négatifs ne vous dérangent pas, n’hésitez pas à vous faire votre propre avis.
Lien : https://rowenabookine.com/20..
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Les falaises

Un roman féminin puisqu'il s'agit de retrouver les traces intimes laissées dans un cahier par la grand-mère de la narratrice alors que celle-ci revient en Gaspésie lorsque sa mère se suicide et qu'elle vide la maison.



Son aïeule évoque tout ce qu'elle n'a pas pu dire à sa fille alors qu'elle l'a portait dans son ventre, ses rêves, son présent.



Même si ce fut une lecture agréable, limpide parsemée de certains termes québécois, je ne fus pas transportée par ce roman que j'avais vu passé ici et là. Un livre sur le deuil, sur les disparitions des origines, des racines et la transmission.
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Les falaises



V. est de retour dans la maison familiale après le décès de sa mère qui s'est suicidée. Le retour est difficile après plusieurs années d'absence.

En rangeant les affaires de sa maman, elle découvre les cahiers de sa grand-mère dont elle connaît très peu de choses. V. va découvrir l'histoire des femmes de sa famille.

Ces carnets vont l'emmener dans le passé et l'histoire de ces femmes entre le Canada et l'Island.

Un très beau roman sur la transmission, très bien écrit, fort, sensible et poétique. Un très beau moment de lecture, un coup de ❤️

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Les falaises

Un livre ou j'ai eu beaucoup de mal à comprendre sa structure, sa nature.



Une femme se jette dans le fleuve Saint-Laurent. Sa fille raconte comme dans un journal, sa mère, ses fantômes, sa reconstruction, sa compréhension de sa mère. Après 100 pages on y tient plus, on ne s'arrête plus on dévore le reste du livre jusqu'à sa fin .
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Les falaises

Que faire de ce que nous a laissé une mère défunte? Trier et ranger des souvenirs mène parfois à la découverte de secret mais souvent à la découverte de soi.

De mère en fille, l’absence du père se fait sentir.

Peut-on se construire ainsi?

Un beau roman sur la difficulté des relations mère-fille
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Les falaises

Acéré et impétueux. Comme une falaise. J'ai beaucoup aimé ce roman qui relate l'histoire d'un deuil vertigineux comme une falaise : le deuil d'une mère.



L'auteure arrive à transcender la souffrance infinie d'un océan de douleur grâce à son style d'écriture métaphorique, poétique et presque aérien. Elle réussit à nous faire voyager avec elle en nous berçant par le bruit des vagues, en nous faisant sentir l'air salin et les fines gouttelettes des embruns sur notre peau ainsi que le vertige ressenti tout en haut d'une falaise.



Ce fut une lecture douce et dure à la fois. Mais je ne retiens que la beauté du sentier sinueux emprunté par l'auteure pour exprimer toute la détresse vécue lors d'un deuil difficile. Une résilience, une force imposante et puissante...comme une falaise. Un chemin pour apprendre à trouver cet océan de beauté à l'intérieur de nous.



"Je m'arrête pour respirer l'ampleur de la beauté." Virginie DeChamplain
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Les falaises

Premier roman fort réussi de cette auteure qui nous révèle son talent. Un livre qui nous tient en haleine par son style tout simple mais d'une grande efficacité, sa syntaxe simplifiée, un nombre restreint de personnages sans parler de l'aspect poétique qui traverse l'œuvre de part en part.

L'intrigue se résume en une quête intérieure déclenchée par le suicide de la mère de V. et du journal de sa grand-mère, originaire d'Islande.

Le titre peut sembler intriguant. Est-ce la quête d'une falaise idéale du haut de laquelle se jeter ? Est-ce un symbole de stabilité et de force ? Voici quelques pistes:

"J'ai une falaise au bord des lèvres."

La magie (de notre histoire) s'effrite comme s'érodent les falaises."

"Une falaise de laquelle se jeter

"Je n'en peux plus d'attendre. Je veux me projeter dans le paysage. Trouver la falaise."

Et puis cette falaise d'Islande où elle se rend souvent pour s'y ressourcer, reprendre vie.

Elle utilise brillamment des images poétiques qui décrivent ses états d'âme et son "moi" inaccessible.

"Je mets mes souliers, passe un manteau par-dessus ma peau et sors marcher."



Les trois femmes de ce livre ont chacune cette même quête d'identité qui semble aboutir finalement avec V. à son retour d'Islande.

Brèves références aux voyages d'une mère errante davantage subis que désirés par les enfants.

"Managua sentait la mangue, les poubelles tristes qui suintent au soleil."

Autres belles images poétiques: "On se baignait dans les dix secondes de soleil." écrit lors d'une promenade d'automne avec son chien.

"Une image des seins nus de Chloé restée prise derrière les paupières."

"Les yeux fermés pour plus qu'on me voit."

Bref, un premier roman extrêmement prometteur, une plume nerveuse avec pour fond une introspection qui n'ennuie jamais le lecteur.

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Les falaises

La mort d’une mère, probablement un suicide, car elle est tombée dans le fleuve, du haut des falaises…



Un récit comme un journal tenu par sa fille, pour comprendre, pour se raconter, pour accepter.



La vie avec sa mère, une vie de bohème, voyageuse et psychologiquement instable, une enfance toujours au bord de l’intervention des services sociaux.



Puis le deuil, faire le ménage de la maison qu’il faut vider, faire le ménage de ses souvenirs et de son cœur qu’il faut apaiser.



Apprendre à vivre sans remords, sans culpabilité.



Et la guérison demandera de se tourner vers d’autres lieux et d’explorer d’autres falaises…



Un roman plein d’émotions, avec une écriture qui emploie le langage parlé, mais aussi une belle profondeur poétique.

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Les falaises

La narratrice, V., vient d'apprendre la mort de sa mère. Elle se rend à sa maison d’enfance, au bord du fleuve Saint Laurent où s'est glissée sa mère, dans le but de vider l'habitation, mais aussi de renouer les liens distendus de cette famille matrilinéaire où les hommes ne faisaient que passer, occupés par d'autres voyages.

D'octobre à mars, nous suivons V. dans un périple d'abord immobile, découvrant les écrits de sa grand-mère, née en Islande, évoquant les souvenirs de sa mère, marquée par une grande instabilité psychologique, mais emmenant ses deux filles, V. et Anaïs aux quatre coins du monde.

Bientôt V. partira sur les traces de son ancêtre, mais elle sait déjà que ce sera pour mieux revenir.

Femmes sauvages, femmes à la fois faibles et fortes, marquées par leur amour de la nature, Virginie DeChamplain leur offre une voix poétique, ultra sensible qui parfois broie le cœur. La lettre que la grand-mère écrit à sa fille nouvelle née est parmi l'une des plus belles lettres d'amour que j'ai lue.

Un texte au plus près des corps, des émotions, de la nature, qui ne fait pas l'économie de la souffrance ,mais sans jamais tomber dans le pathos. Une langue libre qui se réinvente pour mieux dire l'amour et la mort Un texte puissant et marquant qui file sur l'étagère des indispensables.
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Les falaises

C’est un roman brut, poétique et sensuel. Le grand cri de douleur d’une femme à sa mère, retrouvée morte dans le Saint-Laurent, en bas des falaises, telle une sirène échouée.



C’est un (premier) roman envoûtant, à la beauté sauvage et au langage qui vient te prendre par le cœur.



---- suite sur le blog ;-)
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Les falaises

Vertige littéraire. Les Falaises est un grand livre en devenir. A l'aide d'un style tout en simplicité, le roman nous fait la promesse, dès les premières lignes, qu'une histoire hors du commun se profile à l'horizon. C'est l'histoire d'un voyage intérieur et de la rencontre de ses racines à travers l'exploration d'une maison familiale à l'abandon. Mais des ruines peut renaître un royaume flamboyant.

.

L'autrice dessert là une œuvre pleine de sens et de justesse pour qui a connu la difficulté du deuil. Tout au long du roman on rencontre des personnages, des situations, mais surtout l'Islande et ses falaises, monuments incontestés de ce pays fantasmé. Il sera ici sublimé.

.

A travers les lignes, De Champlain restitue toute la tristesse et la mélancolie des souvenirs égarés, ces souvenirs qu'il faut se réapproprier afin de faire comprendre à l'héroïne qui elle est, qui elle peut être et qui elle deviendra. A travers sa mère et sa grand-mère elle renaîtra, phoenix de glace, à travers ces deux femmes gelées, la chaleur d'être quelqu'un lui refera espérer qu'un chaud avenir est à sa portée.

.

Mais avant de renaître, il faut comprendre, partir à la recherche de toute les pièces du puzzle, ce jeu d'énigme qui lui fera traverser les paysages les plus sublimes du Nord de l'Europe, falaises, montagnes, lacs, à travers des personnages chauds et rassurants. Représentant très certainement une étape très personnelle de ce deuil si particulier, chacun des protagonistes apportera des réponses et un sens à certaines pièces de ce puzzle.

.

L'écho du deuil résonne à travers les falaises. Montagnes de pierre abruptes, qui sous leurs vertiges minéraux cache la beauté brute et sublime de la nature, sauvage et indomptable. La chute et c'est fini.
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Les falaises

Un très beau moment avec V. et sa maison-île, sur laquelle j'ai navigué.
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Les falaises

C’est un premier roman pour l’auteure de 26 ans. Même si j’ai mis un temps à entrer dans l’histoire, je dois dire qu’au bout du compte, j’ai aimé partir avec la narratrice à la recherche de ses filiations. Mère et grand-mère se promènent d’une falaise à l’autre. Elle est avec l’une par le souvenir et avec l’autre par son journal que la narratrice découvre dans la maison de son enfance. Virginie De Champlain a dit avoir été inspirée par La femme qui fuit d’Anais Barbeau-Lavalette et on peut en effet découvrir une certaine parenté dans l’approche, les chapitres courts, les allées et venues des impressions et des sensations comme des marées toujours changeantes. Pour bien apprécier ce roman, je crois qu’il faut le lire par petites touches, se laisser aller au fil du courant et fuir un peu soi-même.
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Les falaises

Première lecture pour le Prix HarperCollins Poche, un roman aux chapitres très court et qui se lit comme une parenthèse. On suit V. (que j’imagine être l’auteure elle même) au Canada, où elle vient d’apprendre le décès de sa mère. Elle va vider la maison de celle-ci et plonger à cette occasion dans des souvenirs, ceux qui ont amené sa mère et grand mère depuis l’Irlande.



J’ai toujours du mal à parler des romans courts parce qu’il y a inévitablement moins à en dire. Ce roman se lit facilement si l’on excepte le vocabulaire du Canada que l’on ne connait parfois pas (autant on sait ou on comprend avec le contexte qu’un char est une voiture, autant d’autres mots de vocabulaires étaient plus obscurs pour moi).



J’ai ressenti peu d’émotions à la lecture de ce texte parce qu’elles sont présentes mais tout en pudeur, je crois que ça correspond aux personnages et à leur vécu, leur façon d’être, ils vivent les choses simplement, sans forcément chercher à mettre des mots dessus. Mais on le ressent, cette quête que V. va faire vers ses origines est importante pour elle, pour avancer pour faire son deuil.



Alors, c’est un roman à lire comme celui qui décrit un temps de vie chamboulé, celui que V. traverse à la suite du décès de sa mère.
Lien : https://liseusehyperfertile...
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