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Citations de Virginie Grimaldi (4208)


Pardon, je sais plus où j'en étais. Ah oui, l'inspiration.
On me demande souvent d'où elle vient, s'il y a une recette, un moyen de capter les idées. Je n'ai pas la réponse, et il est probable qu'il existe autant de cas que d'écrivains. Pour ma part, une fois l'idée plantée dans ma tête, je deviens sa chose. C'est là que je me transforme. Mes oreilles poussent, des yeux s'ouvrent derrière ma tête, mes sens sont aux aguets, je suis une parabole, je capte tout, le mixe, le digère. Le monde devient matière première. Mon cerveau est en ébullition constante, il pianote l'histoire en arrière-plan, comme une musique de fond qui ne s'arrête jamais.
C'est seulement quand j'ai posé le mot « FIN» que les lecteurs refont surface, que je me demande s'ils seront au rendez-vous. Je me le demande à m'en faire mal au bide. Chaque fois, je suis persuadé qu'on y est, que c'est le roman de la déception, que tout le monde va se rendre compte de l'imposture.
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Mon fils est le gardien de ma douleur, il lui suffit de m'entendre renifler pour se matérialiser devant moi et me demander si je vais bien.
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Je me lève pas tous les matins en pensant : «J'ai vendu des millions de livres. » En revanche, savoir qu'il y a autant de personnes touchées par ce que j'écris, c'est vertigineux. J'écris sur des sujets très personnels en étant persuadé qu'ils n'intéresseront que moi. Quand tous ces gens me disent que je parle de leur vie, je me sens moins seul. Ça, j'admets que c'est précieux pour le gamin qui se croyait toujours à part.
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J'aime beaucoup les salons. Les allées grouillent de passionnés de lecture, libraires et bénévoles sont en effervescence, et, entre auteurs, il règne une ambiance de colonie de vacances. Après la journée de signature, il y a souvent des dîners organisés, et je dois avoir du flair, j'atterris toujours à la table où on se marre.
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Le métier d'écrivain est solitaire, mon seul collègue est mon ordinateur, en période intensive je peux passer des jours à ne parler à personne. C'est un luxe, j'ai connu les collègues cons et les patrons pas moins, mais les réunions à la machine à café me manquent parfois. Je retrouve ça dans les salons.
J'y ai fait de belles rencontres, certains auteurs sont devenus des amis.
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Hier soir, j'ai autorisé mon fils à dormir chez son copain Jean-Pierre, malgré son prénom.
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Pour l'instant, il s'entraîne. La dernière fois, il m'a préparé une purée de pommes de terre. C'était super pratique : on pouvait faire des empreintes dentaires avec.
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En rentrant chez moi, j'ai pris un certain plaisir à mesurer combien il était devenu con (c'est fou comme la déchéance des autres rassure sur sa propre médiocrité). Mais ce qui m'a vraiment foutu la gerbe, c'est qu'il pense réellement que son ex est responsable. Pour ne pas payer une pension alimentaire, le mec préfère se priver d'un boulot qui lui plaît, ne pas avoir une thune, vivre dans sa chambre d'ado à quarante-cinq ans, manger la soupe de maman tous les soirs devant le journal télévisé, et c'est de sa faute à elle. Vous comprenez ? Il est sincère dans sa connerie. On peut à ce point distordre la réalité, se raconter une autre histoire plutôt que se remettre en question. On préfère désigner un innocent coupable pourvu qu'on ne le soit pas.
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Elle me tient pour responsable de l'échec de notre couple. Elle a raison, en partie. Une histoire n'est pas lue de la même manière par tout le monde. Elle m'a toujours reproché mon manque d'initiative, ma tendance à me laisser porter. Elle ne supportait plus mes « Comme tu veux », elle rêvait que je vienne l'enlever à la sortie du bureau pour un dîner au coucher de soleil, mais, quand me venait l'idée, la somme des contraintes me faisait renoncer. Le temps de trajet, la météo instable, le champagne chaud, et si elle avait prévu autre chose ? Je suis de la race des suiveurs, par confort, par paresse, et les années passant, par habitude. Je me noie dans un verre d'eau, les collines sont des montagnes, je ne tente même pas l'ascension. Je croyais qu'Anaïs aimait ça, que ça collait bien avec son goût pour les tableaux Excel. J'ai cru qu'on se complétait, que nos qualités et nos lacunes respectives s'assemblaient comme les pièces d'un puzzle. Quand elle m'a quitté, elle m'a dit « Je te rends service, tu n'es pas heureux ».
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Depuis la rentrée de septembre, Vincent se trouvait dans ce qu'il nommait le tunnel de l'écriture. Cette période succédait à une autre, étendue sur plusieurs mois durant lesquels l'idée, après s'être fichée dans son esprit, avait maturé, lancé ses toiles, créé des arborescences, était devenue si obsédante qu'il n'avait eu d'autre choix que de s'en délester en la jetant sur son clavier. Il écrivait tout le temps, quand les filles étaient à l'école, chez leur mère, dans ses insomnies, au lit, sur le canapé, sur la cuvette des toilettes, dans le train. Même quand il n'écrivait pas, les personnages ne quittaient jamais totalement son esprit, si bien qu'il lui arrivait de parler d'eux comme s'ils existaient vraiment, et alors ses filles échangeaient des regards lourds de sens.
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Les cours de français m'ont longtemps dégoûté des classiques. Je trouvais grotesques toutes ces analyses de textes. On prête aux auteurs des intentions qu'ils n'ont sans doute pas eues.
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Pascal ne peut pas être plus éloigné de moi. Il a retapé son appartement du sol au plafond, carrelage, placo, peinture, plomberie, il pédale quarante bornes tous les dimanches matin, vient de passer sa ceinture marron de karaté, a longtemps joué au rugby en pro D2 et entraîne l'équipe de l'école. II a rejoint la liste du maire sortant lors des dernières élections, dirige une équipe de vingt personnes dans une entreprise dont je ne comprends pas le projet, tout ça en organisant des vacances idylliques pour sa famille. Le plus étonnant, c'est que ses journées font la même durée que les miennes. Je me demande souvent où s'écoulent les heures perdues, Pascal, lui, se demande plutôt comment faire l'amour et se brosser les dents en même temps.
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Vincent s'assit et extirpa un roman de la poche arrière de son jean. C'était un format poche, plié en deux dans sa hauteur. Elsa, qui ne souffrait pas la moindre atteinte aux livres, réprima des tics nerveux.
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Tu m'as offert les deux choses dont j'avais terriblement besoin : de l'humour et de la gentillesse.
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Le docteur Chaumet raccompagna Elsa à la porte du cabinet. Elle attendit qu'il l'ouvre (depuis l'épidémie de Covid, elle avait remarqué que les médecins se réservaient le monopole de l'usage de la poignée), inspira profondément, comme pour dissoudre, avant de partir, le morceau de chagrin coincé dans sa poitrine, puis elle traversa le couloir de l'entrée.
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Les paupières sont de piètres barrages. Ça déborde au beau milieu du petit-déjeuner, à un feu rouge, devant une série, chaque fois que je vois la bouteille de vinaigre.
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À la gare, le contrôleur fut formel : tous les trains pour Bordeaux étaient supprimés, le trafic était censé reprendre le lendemain. Cela faisait une belle jambe à Vincent, deux si l'on considérait la distance qu'il lui fallait parcourir.
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Elle avait serré ce grand jeune homme à la barbe naissante en se demandant s'il existait un stade à partir duquel on ne considérait plus ses enfants comme des bébés. Leur mariage? Leur premier cheveu blanc ? Leur premier déambulateur ? Elle connaissait déjà la réponse, elle commençait par ja et finissait par mais.
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Ce qui le bouleversait le plus était sans nul doute les lecteurs intimidés. Ceux qui n'osaient pas, qui balbutiaient, les yeux humides. Il savait, d'expérience, qu'ils repartiraient avec le regret de ne pas avoir dit tout ce qu'ils étaient venus dire. Alors, Vincent faisait la conversation, tel un coiffeur au bac, leur demandait s'ils habitaient loin, s'ils lisaient beaucoup, quels auteurs ils aimaient, il lui arrivait souvent de commenter la météo ou la ville qui l'accueillait.
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L'engouement pour ce genre de littérature, si l'on pouvait l'appeler ainsi, la dépassait. Certains arguaient que ces histoires faciles, pleines de bons sentiments, permettaient au grand public d'entrer dans la lecture, mais, à ses yeux, il ne s'agissait ni plus ni moins que d'un nivellement de la culture par le bas.
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