Citations de Vittorio Giardino (49)
Vous voulez me punir ou me rééduquer ? Je trouve pour le moins étrange que vous considériez l'usine comme un camp de travaux forcés. Qu'en dirait la classe ouvrière ?
Oh, moi, ils m'arrêteront de toute façon ! Dans un certain sens, c'est un honneur. Il n'y a pas tant de pays où la littérature est tenue en si haute considération.
La répression sélectionne les écrivains mieux que n'importe quel prix littéraire.
Fais de ta vie un voyage mortel et non un mortel monastère.
Le voyage est une espèce de porte par où l'on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve.
Un soir, il nous raconta qu'il avait pris un verre avec un espion et que la règle numéro un pour ce genre de personnage était de toujours se mettre dos au mur. J'aimais bien ces histoires.
Parodie coquine et assez réussie du fameux "Little Nemo in Slumberland".
Nous avons tous un goulag intime, au fond de nous une injustice qui ne sera jamais digérée.
-C'est la guerre qui est cruelle, Max. Personne n'est innocent, mais notre cause est juste.
-Mais parfois penser avoir raison ne suffit pas pour fusiller quelqu'un...
-Tu dois me laisser ici. Avertir le QG compte plus que ma vie. Et que la tienne.
-Arrête, Guido. Les héros me tapent sur les nerfs! Ce qui compte vraiment, c'est de rester en vie...
-Tu ne fais confiance à personne, hein?
-Si! A moi... de temps en temps!
La vie est un risque, Jonas. Tu ne peux pas l'éliminer même si tu t'enfermes dans un chateau.
En quoi consiste le capitalisme ?
En l'exploitation de l'homme par l'homme, et le socialisme par contre ?
C'est l'exact contraire.
L'Europe avait enfin retrouvé Prague et lui avait offert en cadeau la liberté, le bien-être, le mythe de l'argent et du succès, le luxe effréné, la cotation boursière de chaque aspect de la vie.
J'étais justement en train de parler de Paris quand deux jeunes en uniforme entrèrent. Je n'ai jamais rien compris aux uniformes, mais je sus tout de suite qu'il s'agissait de soldats russes. Ils se dirigèrent vers le bar, et tout le monde s'écarta. Personne ne leur adressa la parole. Ils étaient entourés d'une aura de silence.
Pourtant, il n'avait pas l'air d'envahisseurs arrogants, plutôt de petit garçons perdus, désespérément en quête de compagnie. Ils burent leur bière et sortirent. Dès qu'ils furent dehors, tout le monde se remit à parler. "Nous n'avons rien contre eux", dirent mes compagnons. "Mais contre leur uniforme." C'était la première fois que je comprenais ce que pouvait être la haine contre l'occupant.
L'apprentissage
Rappelez-vous, camarade, qui veut se placer au-dessus du parti finira dans les poubelles de l'histoire ! Les individus peuvent se tromper, le parti jamais !
Vive Marx ! Vive Lénine ! Vive le parti communiste tchécoslovaque !
L'enfance
Pourquoi n'est-ce pas juste ? Quel mérite a-t-il, ce Fink ?
Il a grandi dans une famille riche, entouré de livres, il est normal qu'il réussisse dans ses études !
Si c'était un fils d'ouvrier il n'aurait jamais vu un livre avant d'aller à l'école, chez lui il n'aurait parlé que le dialecte local, et sans doute à son âge serait-il déjà allé travailler !
Cela vous semble juste ?
Non. Le critère à adopter doit être politique. Nous sommes en train d'établir un monde nouveau sans classes. Ce qui est juste et tout ce qui sert ce but !
- Les livres sont une marchandise étrange. On peut commencer par les vendre et finir par les écrire. (p. 83)
En 1994, je concluais la préface par ces mots : " C'est peut-être cela que j'ai tenté de faire : une histoire de l'autre côté de la frontière. Quand la frontière existait encore."
Je crains qu'aujourd'hui je n'écrirais plus la même chose.
Préface, p. 11
- Pour toi tout est toujours clair : ou c'est blanc ou c'est noir. Mais moi, je veux comprendre.