« Alors je suis partie, un peu comme on se lance sur une feuille blanche, avec en tête juste un mot qui inspire et l’espoir profond d’une lointaine écriture .J’ai quitté mon pays parce qu’il ne m’était plus supportable ni même possible d’y vivre. »
Parce qu’elle aura eu la force, et la possibilité de partir, c’est avec ses mots, et ceux d’une autre qu’elle brise le silence, les silences de toutes celles, victimes innocentes d’un conflit qui les dépasse et d’une idéologie assassine, qui ont été contraintes au silence et à la soumission.
Elles parlent à tour de rôle. L’une enseigne « une langue vivante dans un pays où l’on se mourrait », l’autre recevait cet enseignement, promesse d’une vie libre et meilleure. L’une s’est enfuie, l’autre a été rattrapée par les barbares. L’une est vivante, pleine de remords, de douleurs, l’autre n’est plus qu’une ombre.
Elles n’ont pas de nom, elles sont toutes celles réduites à se taire ici ou là, hier, aujourd’hui, et demain.
Cette femme que j’imagine douce a des poignards entourés de velours sous sa plume. Son écriture crie une révolte longtemps retenue, utilise beaucoup de langage du corps, comme si elle voulait donner encore plus de voix à ces corps violentés.
Ce livre m’a appelée, cramponnée. Il met en mots, les maux d’un pays qui n’a pas encore fait son inventaire. C’est avec la littérature, entre autre, que certaines voix se font entendre. Les éditions Elyzad, ont le courage d’offrir ces ouvrages là où la parole ne se libère pas encore facilement ; qu’elles soient encouragée à laisser parler celles et ceux qui ont à dire.
Merci à libfly qui m’a à nouveau fait ce cadeau.
Nos Silences a reçu le Prix Senghor du premier roman francophone 2010
Il a été crée pour distinguer et promouvoir des écrivains d’expression française qui ont réussi à créer, en utilisant la langue qu’ils ont en partage, « des œuvres de Beauté », chargées d’humanité, expressives d’un langage neuf et d’harmonies originales.
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