Wendy Delorme

C'est mon premier Wendy Delorme et je suis conquise ! Dans cette dystopie féministe, elle met en scène une chorale de personnages qui tentent de (sur)vivre dans une société où les libertés n'existent plus.



Le climat s'est effondré, l'eau et toutes les ressources manquent, et la grande ville s'est refermée sur elle-même: les souvenirs et la culture du passé sont interdits, la natalité est sanctifiée et les frontières étanches.



Une communauté de femmes avait réussi à vivre à l'écart de ce nouveau monde, mais les hommes ont fini par détruire ce havre de paix. On suit leur histoire à travers la voix de survivantes, mais aussi celles de quelques "Autres", qui n'ont jamais connu autre chose que cette société mortifère.



J'ai adoré l'alternance des chapitres, les différents personnages et comment leurs vies s'entremêlent. Nombreux sont celles et ceux qui font partie de la communauté LGBTQIA+, et c'est un vrai plaisir car on sent que l'autrice (elle-même lesbienne) fait cela naturellement : rien n'est poussif.



Cette lecture, dans le contexte actuel en France (et ailleurs), secoue bien. La répression des manifestations, la censure culturelle, l'encouragement à enfanter... Le roman a été publié en 2022 et tout ce qu'on y lit est plus proche de nous que jamais. Si cela peut être déprimant par moments, il y a aussi beaucoup d'espoir dans une fin que j'ai trouvée très belle : oui, le temps du feu viendra.

Dans une société où hommes et femmes sont condamnés à produire et à se reproduire, nous suivons les pensées et le parcours de plusieurs personnages "inadaptés" à ce monde d'après. Alors que les livres sont interdits (seuls sont autorisés ceux tirés des programmes de la télévision), que les catastrophes climatiques se multiplient, que les eaux montent tandis que la sécheresse dévaste les sols, les réfugiés ne sont pas acceptés dans la société tenue par quelques uns et viennent s'échouer pour mourir au bord des frontières. Les souvenirs du monde d'avant "La Grande Disparition" ont été soigneusement effacés, les crises successives devenues de simple occasions de commémoration, et c'est ainsi que le "Grand Deuil National" va donner naissance au "Pacte national". Dans ce territoire apparemment préservé aux frontière closes et aux êtres sourds à la misère ambiante, reste-t-il encore une part d'humanité ? Un roman d'anticipation diablement d'actualité, qui met en scène des personnages en lutte contre un système tout puissant.

Deux temps s'entrecroisent



2001 - le temps de la lionne du Tiergarten en particulier, comprendre la cage dans laquelle on peut se retrouver à titre individuel



2021 - le temps des lionnes en génral, notre perception du vivant (humains inclus) est biaisée par notre regard qui ne veut bien voir que ce qui est "culturellement acceptable" pour le lieu et l'époque.

Si je suis désormais un peu accoutumé à la plume de Wendy, celle de Fanny est une découverte, et des plus agréables, pour la lecture de ce roman réalisé à quatre mains, par échange de chapitre d'une autrice à l'autre, un roman qui résonne très fortement pour Fanny justement et fait écho à sa propre expérience.



L'Evaporée, c'est le surnom que donne Jenny "celle qui reste" à Eva, celle qui est partie, sans un mot ni une explication. Pourquoi ? Le récit alterne, d'un chapitre à l'autre, entre ces deux femmes qui s'aiment et qui pourtant se sont quitté. Si on est tenté d'accuser Eva au départ, la voix que lui donne le récit remet les choses sous une certaine perspective. On apprend le passif d'Eva, celui qu'elle tait, ses raisons et on se retrouve partagé entre la fuite de l'une et l'attente de l'autre, et c'est immersif.



J'ai l'habitude qu'avec Wendy, je doive m'accrocher un peu au début, je procrastine les premières pages, avant de me rendre compte que je me suis fais happé et que je ne plus lâcher son livre avant d'avoir atteint la dernière page.

Un roman qui prend son temps mais à la moitié cela démarre enfin et les personnages sont beaucoup plus attachants.



Roman choral tenu par six voix vivant dans un monde qui ne leur convient pas. Six personnages qui nous expliquent leurs vies et la dictature reproductive dans laquelle ils vivent. Six destins qui œuvrent pour la liberté d'être qui ils sont vraiment.



Une dystopie écoféministe, oui, c'est vrai. À la hauteur de 'La servante écarlate', c'est ce qu'il y avait écrit sur le bandeau inutile lorsque je l'ai acheté, je ne suis pas totalement d'accord sur ce point de vue, je l'ai largement préféré à ce dernier. 'Viendra le temps du feu' parlera à plus de monde puisqu'il représente plus de personnes, plus de minorités ethnique, LGBT et aux femmes agressées dans leurs corps et leurs esprits.



Une plume poétique mais dans laquelle j'ai eu du mal à me retrouver au départ.

Je me rend compte que la dystopie n'est pas mon registre. Peut être un peu trop sombre, trop proche du réalisme de nos vies actuelles. Pourtant on sent le message d'espoir qui envahie tous les personnages.



Honnêtement, je ne sais pas comment parler plus de ce livre.

Je pense qu'il faut le lire à un moment où l'on est bien dans sa tête sinon la déprime pointera sûrement son nez.

Roman épistolaire écrit à quatre mains, chacune des deux autrices prenant en charge l’une des deux personnages, permettant ainsi de rendre pleinement compte de ce qu’une même histoire peut être vécue de deux façons totalement différentes, ce récit est pour le moins original.

Partant du vécu d’une séparation douloureuse de Fanny Chiarello, les romancières ne se contentent pas de relater ce qui pourrait être une simple romance de plus mais permettent bien une réelle introspection de chacun.e quant aux difficultés de la vie à deux et à l’éternel mystère de la séparation, quand l’un.e s’en va et que l’autre reste…

En acceptant le projet, Wendy Delorme a permis à Fanny Chiarello de renouer non seulement avec la magie de l’écriture mais aussi avec elle-même, avec ce moi qui se sent parfois vidé et incomplet après un « échec » amoureux.

Un récit plein de sensibilité, de poésie, qui se lit dans un souffle.

Des nouvelles intéressantes et très bien écrites, sur le thème du rejet de l'autre, dans le but de démolir le fantasme de l'extrême-droite du grand remplacement.

Des petites nouvelles qui n'excèdent pas les quelques pages à chaque fois, idéal pour les personnes qui n'arrivent pas à trouver le temps de lire.

L'écriture est assez facile ce qui nous permet de nous plonger directement dans les différents univers.

Être en pair (en couple), contribuer avant 25 ans (avoir un enfant, au minimum), travailler, ne pas voyager, n’avoir accès qu’à une certaine culture du divertissement, sont les piliers du Pacte national qui fait loi dans cette capitale imaginaire depuis 33 ans.

Celles à qui Wendy Delorme donne la parole à tour de rôle sont des résistantes. Des femmes qui ont vécu autrement un jour, qui se sont rassemblées dans la forêt pour y vivre libres. Le roman débute par la destruction de leur communauté par la police.

D’autres voix leur font écho, celles de Louise et Raphaël qui n’ont jamais connu autre chose que cette vie sous la contrainte du pacte.

Cette dystopie féministe n’est pas sans rappeler celles de Bradbury et d’Atwood. Mais ce cousinage n’enlève rien à l’originalité du roman.

Wendy Delorme raconte avec talent les émotions qui s’expriment forcément en sourdine dans ce monde policé, où tout ce qui relève de la liberté, d’aimer entre autres, se joue en secret. J’ai été particulièrement émue par par le passage dans lequel on comprend de quel traumatisme est naît cette nouvelle société.

Et même si ce sont principalement des femmes qui se racontent, les personnages masculins sont particulièrement intéressants.

'étais déjà convaincu rien qu'avec le titre du premier chapitre ; je trouve ça très habile de commencer un récit écoféministe avec la voix d'une femme qui s'appelle Ève. Pour tout le symbolisme autour, je sais pas d'où ça vient mais nickel. Et puis faut être sacrément intelligent dans une dystopie je trouve dans la vie ; c'est vrai, de pouvoir construire une histoire autour de toutes les angoisses d'aujourd'hui en imaginant ce que tout pourrait devenir si … ?



Est-on vraiment à ce point aussi éloigné de la dystopie de Wendy Delorme ? J'imagine que c'est ce que tout bon roman de SF balance comme argu pour se vendre au mieux. le talent mon gars c'est pas donné à tout le monde, mais j'avais déjà lu les textes recueillis par l'autrice dans son essai Reclaim ainsi que le collectif d'autriX féministes dont elle est membre et j'ai toujours été conquis par sa prose et son besoin de nous nourrir.



Viendra le temps du feu est un recueil de plusieurs voix narrant la dictature dans laquelle sont coincé.es les personnages ; une ancienne qui permet de nous apprendre ce qui s'est passé au pire des moments avant la bascule, un couple qui vit ensemble afin de cacher leur identité sexuelle et leurs idéaux (l'homosexualité étant bannie), et d'autres femmes qui rendent compte des lois liberticides qu'ielles subissent quotidiennement (livres interdits, système économique basé sur la distribution d'avoirs selon ce que produit ou comment se reproduisent chaque individu), …



À aucun moment je me suis senti étouffé. Pourtant la poésie est dense, rendant la narration assez complexe, mais les chapitres courts permettent de faire des pauses et j'ai été agréablement surpris par la fluidité après avoir raccroché tous les wagons. Wendy y distille quelques éléments culturels et sociétaux de notre époque (l'alter égo de Greta Thunberg et l'incendie de Notre-Dame) servant à alimenter ses propos mais qui nous invitent nous aussi, lecteur.ices à rentrer dans ce roman.





Cette dictature pronataliste permet à l'autrice d''ajouter une bonne touche Atwood, ce qui n'est pour déplaire, en ce qui me concerne (lisez Margaret Atwood, promis on en sort plus grand).





Et n'ayez pas peur de lire ce livre, il anesthésie au début de par sa langue et sa codification, mais une fois le sas passé, on s'en délecte avec le plus grand intérêt !


Lien : https://www.instagram.com/lo..

Eh bien mes amis, je ne sais pas trop comment vous parler de ce livre, mais ce dont je suis sûre, c'est qu'il faut que vous le lisiez.



Je l'ai vu beaucoup circuler, il m'intriguait énormément, alors j'ai craqué. Il fait partie de ces dystopies "adultes" (j'entends par là : RIEN À VOIR avec Divergente et compagnie), style 1984 d'Orwell ou Les Furtifs de Damasio ; un genre de récit un peu effrayant, parce que toujours trop écho au nôtre... même si c'est bien là tout l'intérêt.



Et pourtant... j'ai quand même du mal à vraiment l'associer à tout ça. Alors oui, on retrouve ces éléments de totalitarisme où tout est contrôlé, tout est interdit, où l'humain devient un pion plus qu'autre chose. On retrouve aussi toute la notion de révolte, voire de révolution.



En même temps, c'est si différent. Dans le ton employé d'abord. Il y a quelque chose d'extrêmement mélancolique dans la narration, tout en étant assez doux malgré l'histoire qui nous est racontée. C'est très étrange ; agréable, aussi. De la poésie là où on ne l'attend pas.



Et puis il y a tous ces personnages à différents niveaux, que l'on découvre au fur et à mesure de leur récit. Leurs secrets, leurs peurs, leur histoire, leur passé... ces femmes qui ont vécu dans la forêt, se sont protégées de tout leur cœur. Ceux qui se glissent dans la société en gardant la tête basse, survivant en se cachant. Ceux qui ne comprennent pas ou ceux qui comprennent trop bien. Jamais on ne nous montre directement la tête de ceux qui dirigent : cette société totalitaire est seulement décrite par le biais de ces personnages qui luttent, et pourtant, on ressent si bien cette oppression. Tout comme on sent cette liberté si proche à laquelle ils s'accrochent.



C'est un récit qui m'a beaucoup touchée, que j'ai trouvé très habile, très doux, vraiment bien écrit tout autant que bien mené. De ces textes inspirants sur lesquels on tombe, parfois.

Bref, n'hésitez pas.

Une société post-apocalyptique : une crise climatique majeure, la disparition brutale d'une grande partie de la jeunesse. Il en découle la mise en place d'un état totalitaire, fermé/hostile à tout ce qui vient de l'extérieur, à ceux qui ne sont pas dans la norme établie, et exerçant un contrôle et une surveillance stricts sur la population, et notamment les jeunes qui doivent se mettre "en paire" et se reproduire pour assurer la survie de l'espèce.

Un roman choral, où nous sommes à chaque chapitre ( souvent extrêmement court ) dans la tête d'une ( le plus souvent ) ou d'un résistant/survivant de ce système, dans le présent et parfois le passé.

La brièveté des chapitres a nuit ( pour ma part ) à l'immersion dans l'histoire de chacun des protagonistes.

J'ai également trouvé une certaine redondance, répétition dans les récits et ressentis de chacune des "soeurs".

Les différents personnages ne se croisent pas avant les trois quarts de l'ouvrage, l'état totalitaire n'est en fait représenté que par une petite ville...

La principale scène d'action en fin d'ouvrage est tout simplement inexistante... sic Il y a juste avant, et après.

Un sentiment de "gâchis", le roman abordant des thèmes forts qui ont une résonance diablement actuelle ( notamment la crise climatique ) mais traités d'une façon qui ne m'a absolument pas convaincu.

Les thématiques abordées sont intéressantes et l'alternance des chapitres dédiés à des personnages différents donne une entrainante dynamique de lecture... mais je n'ai pas accroché aux caractères des personnages, ni au monde décrit (société post-apocalyptique classique pour le genre).

Je trouve dommage que l'auteure ne laisse pas au lecteur la possibilité de se construire son opinion. Elle exprime sa vision de la société de façon ferme, ce qui conviendra à ceux qui sont du même avis mais ne permettra pas aux autres de réfléchir et de faire évoluer leur pensée.

Voici un roman dystopique que j'ai beaucoup aimé. Dans l'esprit de la Servante écarlate, les femmes (et les hommes) sont assujettis à leurs fonctions de production et de reproduction. Dans ce monde, les livres sont interdits sauf ceux écrits parles fonctionnaires du Divertissement. C'est un roman choral où chaque personnage raconte son passé. Quelques personnages résistent... L'écriture est belle et fluide, les personnages attachants.

J’aime beaucoup la forme chorale, je suis très sensible à la manière dont l’histoire se déploie.



Cependant moins sensible au style et je trouve parfois que certaines choses ne sont pas assez explorées, que les personnages nous expliquent plus qu’iels nous montrent leur réalité.



Ce livre est très important, à lire pour s’ouvrir l’imaginaire à grands coups de phrases.

Une dystopie environnementale et sociétale !

Sous l’emprise du » Pacte National » qui fait du « Grand Repeuplement » sa priorité nationale, plus de place pour ceux qui ont d’autres modes de vie, d’autres attirances sexuelles.

Ils doivent vivre cachés faisant semblant d’être en couple, ou au banc de la société dans des quartiers périphériques, tels des ombres.

Ce sont les histoires de 6 personnages qui vivent, malgré eux, parmi « les Autres » que nous raconte Wendy Delorme dans de courts chapitres qui portent le nom de celui qui parle.

Il y a des pages assez insoutenables, en particulier celles qui racontent les suicides en masse des adolescents, ivres de désespoir devant l’inertie des autorités devant l’urgence climatique.

Mais, malgré un message lourd, c’est un livre attachant. Et l’écriture de l’autrice y est pour quelque chose.


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'Viendra le temps du feu' est une dystopie féministe où les héroïnes résistent chacune à sa façon dans un monde où il n'est plus possible de voyager ni de lire et où la valeur de chacun.e -et donc sa (sur)vie- n'est évaluée qu'à l'aune de sa contribution au maintien de la population : la mise en couple et l'enfantement y sont obligatoires et dûment contrôlés. Wendy Delorme cite 'Les Guérillères' de Wittig où elle a puisé de l'inspiration.

J'ai beaucoup aimé cette lecture ; elle m'a donné envie de me replonger dans 'Les Guérillières', lecture qui ne m'avait pas accrochée quand je l'avais tentée il y a quelques années.

Un roman qui traite de violence faite aux femmes, des conditions de travail de la police autour de ce sujet.

Un roman qui aborde les questions des travailleurs du sexe, des migrants, de la gestation pour autrui, de l’homoparentalité et de manif pour tous, en pleine rentrée littéraire enfin.



Merci Le Diable.

(Lire la suite)
Lien : https://letrianglemasque.blo..

Début octobre, je vais aller à la rencontre de Wendy Delorme à la librairie La Nuit des Temps, pour la sortie de son nouveau livre, et j'avais envie de découvrir l'autrice que je ne connaissais pas jusqu'alors... C'est ainsi que j'ai commencé cette lecture, sans vraiment savoir de quoi il en retournait.



Dans cet ouvrage autobiographique, Wendy Delorme nous parle de trois figures : la Mère, la Sainte et la Putain, qui sont imposées par la société, qui attend des femmes qu'elles soient tout à la fois, qu'elles remplissent tous ces rôles. L'autrice nous parle de sa rencontre amoureuse et de sa sexualité de manière brute et très intime, nous dépeint sa vision des choses, elle nous parle aussi de la gestation d'un enfant de mots.



Ce livre pourrait parfois nous mettre mal à l'aise, et j'admets que le côté cru des termes employés m'a un peu gênée au départ, mais j'ai fini par m'y habituer et le trouver naturel. Ce livre parle de la féminité, de l'amour et de la sexualité.



Wendy Delorme appréhende les sentiments enfouis des êtres humains, dans toute leur complexité.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..

Lien : http://www.lalunemauve.fr/ec..

Un format percutant qui remet les pendules à l'heure et s'attelle à démonter les idées de l'extrême droite, en particulier sur le grand remplacement.

On rit, on s'inquiète, en tout cas, on reste alerte quant à la réalité du tournant politique alarmant qui s'abat sur l'Europe.