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Critiques de Wendy Delorme (166)
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Quatrième génération

Merci à Babelio et aux Éditions Points pour l'envoi de ce service presse.



Ce livre est une autofiction, un roman sociologique queer. L'autrice le dit elle-même dans la préface, son livre ne rentre dans aucune case, elle déteste ça ! C'est l'histoire de Marion, lesbienne decomplexé, de 26 ans, qui explore sa sexualité et son genre. Elle raconte la folie familiale, les histoires de son arrière-grand-mère, sa grand-mère, sa mère et la suite. Quatre histoires de femmes, quatre générations. Marion vit à Paris, à New-York, à San-Francisco, elle y suit ses amours, elle est travailleuse du sexe et y explore plusieurs métiers.



C'est un récit complexe qui explore l'amour et la sexualité, à la fin du XXe et au début du XXIe siècle, entre la France et les Etats-Unis. On y voit une évolution de notre société, à une époque où tout change très vite !



Je n'arrive pas à savoir si j'ai aimé ou non. Je l'ai dévoré, j'y ai appris énormément de choses, l'évolution du féminisme et des questions LGBTQIA+, la liberté de Marion, le personnage principal. Mais ce livre est très cru, trop à mon goût. J'ai dû mettre en pause certains passages.



Ce livre est un ovni littéraire. Un livre à découvrir malgré tout. Un roman en toute simplicité qui explore la complexité de l'amour, avec un courage et une audace incroyable !


Lien : https://mathildelitteraire.b..
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Viendra le temps du feu

J'ai un avis assez mitigé sur ma lecture du roman de Wendy Delorme... Il n'y a quasiment pas d'intrigue, juste un enchaînement des interventions des différents personnages qu'on a dû mal à distinguer, dans une ambiance dystopique qui rappelle 1984, La Servante Écarlate, ou Fahrenheit 451.



Toutefois, j'approuve la vision politique de Wendy Delorme, : la masculinité blanche, toxique, exerce un contrôle mortifère sur la nature, les femmes, et les minorités de genre et de race, avec l'appui du bras armé de l’État (police et armée). Dans l'histoire de Wendy Delorme, une partie des dominé·es décident de se révolter pour imposer un ordre plus juste, égalitaire et écologique.



Nous sommes bien là dans œuvre écoféministe (rien d'étonnant pour un roman publié chez Cambourakis) qui faciliterait l'adhésion à son propos, si la narration était moins alambiquée et l'intrigue plus consistante.
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Viendra le temps du feu

Dans un avenir très proche, l'humanité a perdu toute une génération d'adolescents et de jeunes adultes à cause du désespoir et la lassitude face à l'inactivité des gouvernements dans la conjoncture climatique.

Aujourd'hui, il faut repeupler. Toute production et reproduction est valorisée, récompensée. Toutes les activités ne contribuant pas à la repopulation, la contribution est prohibée. Et bien sûre, la répression est violente, injuste et immédiate.



Un roman, déjà, qui de prime abord me laissait perplexe. Je l'ai lu dans le cadre du prix des imaginales, sélection des bibliothécaires 2022. Et si je n'allais pas échapper à cette lecture, la couverture et le résumé de la 4ème de couverture ne me parlaient pas spécialement, ne m'évoquaient pas grand chose.



J'ai fini par comprendre. Et fondamentalement, le principe du récit, relativement proche du type de récit comme La servante écarlate, m'intriguent et m'intéressent. Malheureusement, je n'ai pas du tout accroché avec le style de la narration.



C'est peut-être idiot de ma part, m'ai je n'ai pas trouvé suffisamment d'interactions avec et entre les personnages. Toute la narration ou presque est constituée des pensées des personnages, comme différentes voix off qui racontent leur histoire. Et ça ne marche pas avec moi. Je suis restée trop éloignée de la psychologie des personnages et de l'atmosphère du roman. Je n'ai développé aucune empathie. Avec aucun des personnages. Et si j'ai quand même été curieuse de savoir comment ça allait se terminer, j'ai trouvé ma lecture relativement longue et plate. Pas d'action ou de manière indirecte, racontée par les personnages, un univers peu développé, pas de rythme (une succession de faits), peu de sentiments et des détails sur les scènes de sexe qui ont, pour moi, peu collé avec la narration générale.



A côté de cela, le style d'écriture de l'auteure, très littéraire a achevé de me tenir éloignée de toute immersion dans le récit.

J'ai trouvé que, parfois, la lisibilité du récit a été sacrifiée face à l'exercice de style ce qui a rendu ma lecture obscure par moment. Pas assez détaillée, pas assez explicite. Par exemple, "Les Autres" utilisé régulièrement dans le récit.

De même le discours est assez tranché concernant ces derniers. Il cela m'a semblé d'autant plus nécessaire d'expliciter à qui il était fait référence (les hommes ? le gouvernement ? les collaborateurs ? les hétéros ? les hétéros cis genre ?). Bref, trop imprécis pour moi.



En soit, ce roman n'était pas fait pour moi mais il plaira probablement à ne certain nombre de lecteurs. Ne serait-ce que parce qu'il y a similitude avec La servante écarlate qui a trouvé son publique dernièrement avec son adaptation télévisée.
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Viendra le temps du feu

Wendy Delorme signe ici avec "viendra le temps du feu" une oeuvre qui est pour moi, oui, le meilleur livre que j’ai jamais lu.



Dans un monde d'après, quasi apocalyptique, causé par une étrange pollution, une tribu de femmes cachées dans les montagnes a réussi à survivre hors d'un nouveau système sociétal totalitaire et n'autorisant aucun débordement. Les frontières sont fermées, surveillées, et les habitants semblent vivre dans une peur de l'autre, de l'étranger... Mais cette tribu de femmes / sorcières viennent à se séparer et disparait en partie... Commence alors un récit à plusieurs voix...



D’un genre indéfinissable, mais tellement actuel et parlant de vérité, nouant société sectaire et féminisme, débordement d’une société capitaliste qui court à son terme, et météo apocalyptique à cause de la pollution… C’est un livre essentiel, génial, magnifique, d’une beauté rare. Le récit à plusieurs voix confère une dimension plurielle et géniale. Profondément féministe, que l'on soit femme ou homme ou autre, on tombe amoureux de ces personnages féminins forts, impressionnantes et si attachantes, et portées par une energie du désespoir et de la survie folle Chacune de leurs histoires et péripéties nous font entrevoir un pan de cette société étrange, funèbre et pourtant si probable comme évolution de la notre...



A travers ce livre, l'auteure dresse un monde ultra moderne qui court à sa perte, comme si le capitalisme et la course au progrès étaient directement les causes de profondes inégalités sociales, et d"une société sexiste. Dans une période actuelle où la question du futur de l'humanité et de nos société est au centre de nos préoccupations, ce livre arrive entre nos mains à point nommé...



Le style de l'auteure est franc, on ne s'ennuie pas. J'ai personnellement bu chaque parole et cueillis chaque mot, redoutant d'arriver à la fin du récit, tout en étant incapable de le lâcher. Et c'est extrêmement plaisant !

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Viendra le temps du feu

Dans un premier temps, j’ai éprouvé quelques difficultés à “entrer” dans cette lecture. Il s’agit d’un roman polyphonique où nous alternons des chapitres qui suivent différents personnages évoluant dans une même ville [ou juste à sa périphérie]. Certains sont liés entre eux, de manière consciente ; d’autres, ne se connaissent pas. Toutes et tous se trouveront lié·es d’une manière ou d’une autre. Leur point commun : leur refus de se conformer aux diktats de la société liberticide, autoritaire et patriarcale à laquelle iels appartiennent.

Dans cet État, les frontières sont cloisonnées pour permettre aux habitant·es de vivre le plus confortablement possible malgré le dérèglement climatique et les afflux de migrant·es qui souhaitent échapper à leur vie de misère dans des contrées désertiques ou ensevelies sous les eaux. Suite à l’éradication d’une grande partie de la population, les hommes et les femmes [d’un certain standing, pas les miséreux·euses] sont établis en paires dans le but de remonter la courbe démographique dans le respect des ressources dont la société dispose. Les femmes doivent donc enfanter [et sont harcelées passé 25 ans, si ce n’est toujours pas fait] et les hommes, une fois qu’ils sont pères, doivent aller passer leur service militaire à la frontière pour en défendre le passage. Tout ce qui touche à “l’Ancien monde” a été détruit : livres, films, langage, … pour ne pas susciter l’envie de la population et la pousser à se conformer au nouvel ordre des choses.



Ce livre aborde donc, par le biais d’une dystopie plus proche de nous qu’on pourrait le croire, des sujets qui font déjà débat aujourd’hui : les conséquences du dérèglement climatique, l’accueil des migrant·es, le refus d’enfantement, l’organisation genrée de la société, etc. Il nous montre les dérives dans lesquelles notre absence de tolérance, d’écoute et d’ouverture d’esprit pourraient nous mener.



La plume de Wendy Delorme est très belle : certaines pages dégagent une force et une poésie qui m’ont donné la chair de poule. Les personnages qu’elle nous propose sont tout en nuances : iels refusent ces lois mais doivent pourtant s’y conformer pour survivre et mener leur plan à bien. Iels sont sensibles et nous font réfléchir à nos propres choix de vie. Par leur prisme, l’autrice nous pousse à nous questionner sur nos propres manières d’agir, d’aimer, de consommer. Elle nous met face à nos propres contradictions [en tous cas, c’est l’effet que cela m’a fait].



C’est un ouvrage riche, bourré de références à notre actualité, à des penseurs et penseuses d’hier et d’aujourd’hui dont les références sont présentes en fin d’ouvrage.



Durant la lecture de ce roman, j’avais envie de tendre la main à Eve pour alléger son fardeau de mère célibataire, j’ai admiré Louise pour ses prises de risque et sa volonté de ne pas se conformer, j’ai tremblé pour Raphaël lors de ses excursions nocturnes, … Bref, j’ai vibré au diapason de leur histoire.
Lien : https://www.maghily.be/2022/..
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Viendra le temps du feu

Un roman marquant : un roman dystopique, un langage poétique, un roman choral.

Au début, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire car ce roman m'a bien sûr rappelé dans la même veine "La servante écarlate" et « 1984 » . Puis j'ai pris le temps d'apprendre à connaître chaque personnage racontant chacun leur tour les événements advenus, comme ils apprennent à se connaître.

Contexte : Le lecteur découvre un pays fermé, contrôlé, une nouvelle société où les bibliothèques, les librairies et les livres sont interdits, les plaisirs autres que le travail sont bannis, les femmes doivent être en couple pour contribuer c’est à dire procréer. Donc un état totalitaire qui n’admet aucune déviance, il n'y a même plus de saisons. Sauf qu'avant la vie n'était pas comme ça, il existait un groupe de femmes qui avaient réussi à inventer une société à part, une sororité, il y avait elles et les autres et, certaines ont survécu à la répression. D'autres rebelles également luttent, comme Raphaël, puis Louise, qui a trouvé un livre interdit qui raconte ce qui était avant ; les 2 protagonistes sont en couple, ils finissent par s'organiser aussi et violent les lois en cours. Ils ne sont pas seuls et se nomment les Uraniens.

Impossible de tout raconter, il est préférable de s'imprégner de la langue de chaque personnage et de vivre avec eux leurs aventures, leurs rencontres.

Comment entrer en résistance ? A qui faire confiance ? Peut-on espérer ? Il a existé un avant, existe-t-il un après ? Comment vivre avec ses secrets ?

Beaucoup de questions, oui ce livre interroge la société.

Un bel hymne à la vie, à l’émancipation.
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Viendra le temps du feu

This feminist, polyphonic dystopia hit just the right spot for me and it is my favourite read so far in 2021. Wendy Delorme does not put forth a far-fetched scenario. The themes explored in the novel feel frighteningly real, valid disastrous consequences of climate change and endless wars triggered by the lack of natural resources.



A community of powerful women versus an oppressive regime.

A difficult but honest life where respect and love prevail versus a totalitarian state with closed borders where one could live a seemingly happy life if they respect the rules imposed by the state: "contribute" to the repopulation of the earth, do your assigned job, ask no questions and in return, you receive freshwater, food, and a roof over your head. The right to live. Unsurprisingly, the first rights to vanish are women's rights. Everything is regulated. History is distorted. Travelling is banned and books are burnt.



The reader gets to put the pieces of the puzzle together through the voices of multiple characters, all of them writing about their past, the nightmarish present, and the dim hopes the future holds.



This one is a slow burner but when it picks up speed, it does not hold back. It is a complex examination of solidarity, the importance of memory through writing, and human resilience. The structure of the novel fits the content perfectly. Each chapter is dedicated to a voice, a fragmented structure mirroring the fragmented world it describes.

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Viendra le temps du feu

Wendy Delorme nous offre un roman puissant, politique, choral et sororal.

Ce livre est magnifiquement beau pour conter l'amour, le désir entre femmes et c'est chose rare dans la littérature actuelle.

Une dystopie digne de Black Mirror, qui pose les maux actuels de la société, ses dérives.

Viendra le temps du feu est une réflexion profonde, intime et politique. Et nous donne les bases d'une nouvelle résistance possible à engager.
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Quatrième génération

Parlons sexe avec Quatrième génération de Wendy Delorme. Et Wendy Delorme parle de sexe comme il se fait : sans violon ni paillettes mais avec de la fougue et de la sueur. L'amour est complexe, le sexe également, la femme tout autant et Wendy Delorme encore plus. Son roman vous ravira ou vous rebutera, soyez-en certain. Tout y est malmené : les corps, le féminisme, les clichés et l'amour. Et pourtant elle sublime tout cela. Parce qu'elle écrit avec une verve puissante, engagée et inspirée. Manon est une jeune femme, plus tout à fait jeune fille, une enfant sauvage qui vibre de liberté. Elle a cette apparente simplicité, ce ludisme, cette légèreté de la jeunesse mais détient en elle également la difficulté de se réinventer. Manon nous raconte quatre générations de femmes, quatre génération de féminisme avec ses contradictions, ses harmonies, ses luttes et ses erreurs. Elle raconte aussi son voyage dans les milieux alternatifs, laboratoires dans les quels elle va confronter ses désirs, son corps, sa sexualité.

Un roman cru, exacerbé empli d'une énergie folle !
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L'évaporée

Une livre qui évoque une rupture. Ecrit à quatre mains, ce roman nous parle d'une rupture mais de bien plus : ce moment douloureux se transforme en un moment constructeur pour les deux narratrices. Elles font un voyage intérieur vers elles-mêmes et redécouvre leur "essentiel".

J'ai aussi fort apprécié la poésie dans l'écriture des deux autrices.
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Désirer

On le connaît mal, le désir des femmes. La littérature regorge d’hommes qui séduisent, baisent, possèdent, au détriment de l’érotisme au féminin. “Ils ont trop longtemps été chez eux dans le domaine du sexe.” Ce livre corrige le tir, en allant chercher “des mots là où ils s’inventent, dans le corps des écrivaines, sous leurs doigts et dans leur ventre.”



Ce n’est pas pour rien si le titre est un verbe d’action. Ici les femmes sont aux commandes. Ce sont elles qui décident et qui savent, comment jouir et faire jouir, avec tout ce qu’il faut de bites, de doigts, de bouches, de lèvres, de mots. Les hommes n’ont qu’à bien se tenir - et profiter.



Bien sûr il y a des déceptions dans ces six récits érotiques. Un Paul qui n’est pas venu, un Arthur qui est moche, un match de foot perdu, un moniteur de ski qui ne bande pas. Mais il y a surtout “le vertige et l’urgence, et la peur et la joie mélangés.”



Emma Becker, Marina Rollman, Wendy Delorme et toutes les autres expriment le désir dans son infinité variété. Celui qui dit “s’il-te-plaît”, celui qui réclame “plus vite”, celui qui ressemble à l’amour - “le chemin n’est pas loin, de la chatte à mon cœur” -, celui qui frôle le rire.



Comme elle est bonne, cette littérature qui transpire et qui glisse, sûre d’elle. “Je partirai pas d’ici sans avoir sauté ce mec, le mont Blanc m’est témoin.”
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Désirer

Dans ce recueil de nouvelles, six femmes abordent le désir féminin. Ainsi, elles explorent avec un style limpide et décomplexé les fantasmes féminins.



Dans ces récits engagés et érotiques, nous percevons la force d’un désir pluriel, les rapports érotisés pour des hommes aux physiques hors normes, la force des fantasmes inassouvis ou la complexité des rapports adultères. Dans ce travail collectif, les six plumes féminines se suivent avec une grande harmonie de style.



Dans ces nouvelles charnelles, les femmes sont aux centres et poursuivent cette quête d’une sexualité épanouie, ouverte et libre. Un récit sensuel que je vous recommande pour mieux appréhender la pluralité de la sexualité féminine et la force des mots dans l’érotisation des rapports amoureux ou sensuels.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
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L'évaporée

Ça m'a pris un moment de lire ce roman, plus pour des raisons personnelles qu'autre chose. J'ai trouvé cette expérience littéraire très intéressante et, ayant déjà apprécié l'écriture de Wendy Delorme, j'étais sûre de bien aimer. Une histoire à deux voix, une histoire de rupture qui explore les deux personnages intimement et, même si au début on a envie d'être "du côté" de celle qui reste, on arrive au fil des pages à comprendre les raisons de celle qui est partie (l'"évaporée", justement). Les écrits de Delorme et Chiarello posent bien le cadre et les circonstances dans lesquelles cette histoire est née. Personnellement, j'ai hâte de lire davantage des deux écrivaines.
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L'évaporée

J'ai repoussé longtemps la lecture de L'Évaporée, par peur que ce ne soit trop tôt... Mais il aurait toujours été trop tôt, et je sentais que je me privais de quelque chose d'important en laissant ce texte attendre à côté de moi.



Le roman est écrit à quatre mains. Après s'être rencontrées en 2018 dans un salon du livre, les écrivaines Fanny Chiarello et Wendy Delorme se sont perdues un peu de vue. Suite à une rupture amoureuse (rupture non consentie et unilatérale), Fanny Chiarello se débat avec ses questions, reste en apnée à cause de l'évaporée, l'aimée qui l'a quittée sans un mot du jour au lendemain et qui est murée dans le silence. Fanny se rend compte qu'elle est même en train de perdre ce qu'il y a de plus précieux pour elle : l'écriture. Alors, elle a une idée qui sera salutaire : elle écrit à Wendy et lui propose de composer un roman ensemble. Le principe ? Elles écrivent à tour de rôle un chapitre ; Fanny n'expose pas en détail ce qui lui arrive (Wendy ne saura même pas le vrai prénom de l'évaporée). Le but, on le conçoit très bien : espérer trouver une issue, renouer avec le réel et sortir de l'impasse où l'a laissée cette femme.



La suite sur Le Manoir des lettres
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La mère, la sainte et la putain

J'ai ADORÉ le format "lettre" et l'écriture à la 2e personne, un chamboulement d'émotions c'était vraiment top, court et efficace pour faire ressentir pleins de choses! La sexualité et le genre y sont des informations manipulées avec soin, jamais remises en question dans leur essence donc c'était très rafraîchissant.
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L'évaporée

J'ai adoré ce livre. Sa forme, son idée de départ, comment le style et les univers des deux autrices se répondent et se complètent, tout m'a convaincue. Du premier jusqu'au dernier mot, ça a été une superbe lecture. J'en ressors avec la confirmation que je veux tout lire de Wendy Delorme et l'énorme curiosité de découvrir les autres oeuvres de Fanny Chiarello.
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Hot Dog : Chroniques dystopiques du grand d..

Un tout petit livre pour une grande cause ! Oups on pourrait mal le comprendre... J'ai retrouvé dans ces mini nouvelles le parfum de Matin Brun. Cela fait frissonner. On y parle de, du grand remplacement tel qu'on l'entend dans nos années 2020. Les auteurs en jouent, non pour nous mettre en garde (qui a ouvert ce livre ne l'a pas fait par hasard, même si comme dans mon cas il m'a été offert grâce à Masse critique la bien nommée), mais bien pour montrer le demain tout proche qui pourrait arriver. Et comme le remplacement prend plusieurs formes, il y a matière à vraiment s'inquiéter. Puisse ce livre et d'autres semblables, être diffusés, et lus.

Merci Babelio
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Devenir lionne

Cochonne, gazelle, vipère, puce, truie, poule, biche, thon… Toute leur vie, les femmes sont animales. Un bestiaire infini rêvé par les hommes qui verse dans la fascination, la sexualité, l’insulte ou la domestication. "Comprenez donc le trouble qui peut nous envahir, à se faire interpeller tout au long de nos vies, avec ces substantifs du règne animalier. Cela défie toute tentative de raisonnement logique. Je veux dire : comment peut-on être à la fois une chienne et une lapine ? un poussin et une lionne ? une louve et une morue ?"



S’il ne devait en rester qu’un chez Wendy, ce serait la lionne. Dès l’adolescence, le fauve est là, tapi en elle. C’est comme une schizophrénie animale. À tel point qu’on lui prescrit des médicaments pour éviter les lacérations, les sauvageries, les morsures. À vingt ans, à défaut de savane, elle creuse son trou à Berlin. "Une ville âpre, vibrante et abîmée, lardée de cicatrices" où l’on croise des punks et des artistes, des rats et des chiens perdus, mais aussi des hérissons, des renards, des ratons laveurs. Une ville qui grouille de vie animale. Pour Wendy, c’est au Tiergarten que tout se joue. Elle y croise d’un côté les yeux voilés d’une lionne encagée, privée de l’horizon, devenue presque aveugle, et d’un autre l’aura magnétique d’un employé du zoo, appelé Léo - évidemment. Avec lui, “le dompteur”, elle redevient bestiaire. Ronronnant dans ses bras. Ondulant sous ses caresses. Courbant l’échine. Devenant une proie. Transformant leur chambre en enclos. "Ce n’est pas l’amour qui rend aveugle, c’est la captivité."



Au-delà de cette intime histoire d’emprise, Wendy Delorme désosse dans ce livre les représentations de la lionne dans la culture, l’histoire, la mythologie, la littérature. Documentaires animaliers mensongers ou incomplets, signe astrologique sans grand intérêt, divinité égyptienne au corps de femme et à tête de lionne à la fois vénérée et détestée… La figure de la lionne continue de lui échapper, indomptée. L’autrice évoque “des millénaires de culpabilité féminine fossilisés dans sa moelle”. Une tendance à la soumission pour les “assignées-femmes”. Un “masochisme femelle, construit depuis des siècles, historiquement, socialement, culturellement ancré, inculqué, chevillé…” Il était grand temps d’en prendre conscience et de “rendre leur honneur, leur panache, leur fierté, à toutes les truies, pucettes, poulettes, poussins, gazelles, baleines, morues, thons, chatasses, chiennasses.” De redevenir humaines ?
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L'évaporée

Un roman écrit à quatre mains ! Voilà ce qui m’a poussée à ouvrir L’évaporée. La curiosité de savoir ce que donnait un écrit où deux autrices se renvoient la balle chapitre après chapitre. Chacune sa protagoniste : l’une est celle qu’on quitte et l’autre est celle qui part sans dire au revoir. Pour l’une la cruelle morsure de la réalité, pour l’autre la fiction, pour l’une la plume poétique et introspective pour l’autre le temps du récit. L’histoire en elle-même n’a rien d’originale, il faut dire que c’est difficile de faire de l’originale avec la rupture amoureuse, le sujet ayant fait couler beaucoup d’encre. J’ai craint un temps de me trouver face à une sorte de plagiat de L’invité de Simone de Beauvoir mais finalement j’y ai plutôt vu un clin d’œil appuyé presque une mise en abyme. J’ai lu ce livre avec une certaine curiosité me demandant toujours comment l’une allait transformer les informations de l’autre au chapitre suivant. Je me souviens m’être dit « Houlà ça n’a pas dû plaire à la seconde » et d’avoir été amusé de découvrir quelques pages plus loin l’information transformée sans être dénaturée. Ecrire à deux est d’une grande richesse. En dehors du procédé, ce livre vaut d’être lu pour la qualité d’écriture qui y est déployé et la finesse de ses personnages. Il n’est pas toujours nécessaire d’avoir une histoire singulière à raconter tant qu’on sait la raconter. Pour qui ? Pour ceux qui se demandent si l’absolue en amour peut rimer avec respect et longévité.
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Viendra le temps du feu

Déception ! J’avais adoré Insurrections en territoire sexuel et me suis tournée vers ce récit d’anticipation féministe avec enthousiasme. Mais voilà, ça piétine, l’intrigue prévisible avance à tout petit pas. Pas d’attachement particulier pour les personnages qui se ressemblent beaucoup à mon sens. Ayant lu La Servante Écarlate, j’ai eu une énorme impression de redite, le monde décrit y est quasiment le même. J’ai eu un mal fou à terminer. Je reviendrai quand même vers Wendy Delorme dont la plume avait su me séduire dans un registre plus intime et moins politique.
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