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Critiques de Werner Herzog (13)
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Sur le chemin des glaces

Werner Herzog apprend que son amie Lotte Eisner est très malade â Paris. Elle est historienne du cinéma, lui vient de terminer Aguirre ou la colère de Dieu.

En une seconde, comme il lui paraît intolérable que Lotte, qui avait été incarcérée dans le camp de Gurs , en France, dont elle s’ était héroïquement évadée, soit gravement malade et que sa vie soit en danger, il prend une décision.

En une seconde, pour conjurer le sort, pour faire dévier la colère de Dieu du destin de son amie, il prend la décision de partir à pied depuis Munich, jusqu’à Paris, durant un mois et un jour, du 23 novembre 1974 au 14 décembre 1974.

Son récit de ces 800 kilomètres de marche dans la neige, avec nuits passées dans les granges, les maisons abandonnées, parfois par intrusion nocturne…. récit ponctué par des souvenirs, puisque la marche excite la pensée, les idées entrent par les pieds est aussi une réflexion sur les grandes villes , qui cachent beaucoup de saleté et de gens trop gros, ne devait pas être publié , mais le fut.

On le prend parfois en stop, on le prend pour un fou, et il se demande pourquoi la marche fait autant souffrir.

Il pense, et il doute aussi, le fait même de la pensée fertile. Pourquoi continuer cet acte insensé, se dit-il, était-ce d’ailleurs si insensé, cette marche pour sauver une amie ? Alors pourquoi ne pas continuer à marcher ?

La conjuration a réussi, Lotte n’est pas morte quand il arrive à peine capable de faire un pas de plus.

Elle sait qu’il est « de ceux qui marchent, et, partant, sans défense »

Elle comprend ; la douceur de cet accueil pourrait le faire s’envoler.

Prière.

Elle vivra dix ans de plus.

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Conquête de l'Inutile

Quelle folie d’entreprendre la conquête d’un tel territoire où les visages deviennent livides à mesure que l’espoir de réussite se raréfie au fil de ces terres et de ces eaux traversées dans de frêles embarcations où les chevaux se cabrent de peurs et les hommes gesticulent d’impuissances.



Les banderilles d’un ennemi invisible, propriétaire de ces forêts impénétrables, déciment un à un ce groupe mené par Aguirre irrécupérable illuminé, avide de pouvoir, perdu dans un contexte inconnu à des milles de sa terre d’Espagne.



La nature tout en étant plus ou moins maitrisable reste imprévisible, ses silences soudains sont effrayants. Ce ne sont que des jets de flèches surgissant de nulle part, des plantes venimeuses, des animaux inconnus et des arbres immenses servant de garnitures à des rivières en ébullition.



Une avancée laborieuse dans un clair obscur suintant décimant un groupe sous l’emprise d’un Eldorado plus cérébral que réel avec lequel une faune redoutable ne désire même pas communiquer.



Des conquistadors se croyant invulnérables par la détermination et la possession du canon n’effrayant nullement des indigènes n’ayant aucune perception de la cuirasse et de l’arquebuse.



L’impossible quête d’un paradis improbable sur des terres barbares protégeant leur liberté d’être ce qu’ils sont en luttant férocement contre toute évangélisation n’étant qu’un prétexte pour tout détruire.



Aguirre la colère de dieu. 1972.

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Cobra verde : Le récit du film

Il s'agit du scénario du film Cobra Verde tourné par Werner herzog avec dans le rôle titre Klaus Kinski, son acteur fétiche. Librement inspiré du roman de Bruce Chatwin "The viceroy of Ouidah".

Au programme, Brésil, Bénin, esclavage, plantations sucrières, constructions, trahisons, intrigues de palais. Finalement, c'est confus surtout que le film n'avait pas un gros budget pour autant d'éléments. Les scènes sont pourtant remarquables et parfaitement filmées avec un rendu esthétique souvent parfait.
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Sur le chemin des glaces

La foi pour seul bagage



Ce petit livre dense et fabuleux, est le récit véritable d'un pèlerinage de la Bavière jusqu'à Paris commencé le 23 novembre 1974 et achevé le 14 décembre de la même année. À l'annonce de la mort imminente de son amie Lotte Eisner, grande critique et historienne de cinéma, Werner Herzog décide de faire à pied un long trajet qui doit lui permettre de relier Munich à la capitale française, où Lotte Eisner vit (mais pour combien de temps encore ?). Les préparatifs sont brefs : c'est avec son âme et son corps tout entiers que Werner Herzog se doit d'accomplir ce cheminement – et résolument seul.



Accompagné par le froid, la solitude, la pluie, l'exaltation, la rage, Herzog marche avec, chevillée au corps, la pensée que s'il accomplit cet acte de foi pure jusqu'au bout Lotte Eisner ne mourra pas. le cinéaste nous raconte les nuits à pénétrer par effraction dans des chalets isolés de la Forêt-Noire, afin de prendre un peu de repos et s'abriter pour un temps du froid mordant ; et les jours gris et maussades à piétiner dans une boue jaune, à l'affût de quelque soleil évanoui ou noyé. Ce qui anime Werner Herzog au cours de ce long et dangereux périple peut s'apparenter à de la pensée magique, laquelle a souvent été mise à mal par le christianisme et, plus récemment par la psychanalyse qui n'y a vu qu'une sorte de résidu primitif, la scorie d'une époque lointaine où l'homme vivait dans des grottes et n'avait ni chauffage ni eau courante : une ère très ancienne où l'homme ne croyait pas encore au dieu “Progrès”, vénérait les dieux de la nature, faisait corps avec la terre et n'avait que faire des joyeusetés de notre technologie moderne… bref, un monde de cinglés ni plus ni moins ! Dès qu'une chose nous dépasse, notre société étriquée et froidement rationaliste, ne peut s'empêcher de vouloir à toute force l'enclore dans un symptôme, une pathologie. de même que l'historien romain Tacite déclarait : « Plus une société est corrompue, plus elle multiplie le nombre de ses lois », je dirais que plus une société est malade, plus elle invente de symptômes pour créer davantage de confusion.



Baste ! Après maintes embûches, Werner Herzog parvient à Paris et son amie - qui selon la médecine occidentale omnisciente aurait dû trépasser depuis longtemps -, est encore en vie. Quelques années plus tard, c'est toujours le cas. Ce sont des choses qui ne s'expliquent pas, qui appartiennent au mystère le plus insondable. Épuisée, Lotte Eisner dit un jour à son ami réalisateur : « Werner, vous avez jeté un sort sur moi, vous m'avez interdit de mourir, aujourd'hui j'ai près de 90 ans, je suis aveugle, je ne peux plus lire, donc il faut enlever ce sort pour que je puisse mourir. » Par jeu, Herzog acquiesce. Et, 15 jours plus tard, Lotte Eisner meurt enfin.



Où s'arrête la vie et où commence la mort ? Vaste question, pour laquelle nous ne possédons aucune réponse.

Dans un monde gelé jusqu'à l'os, voici un petit livre qui réchauffe, des mots qui coulent dans la gorge ainsi qu'une eau-de-vie brûlante.

Au bout du chemin des glaces, il y a un coeur qui bat toujours, aussi rougeoyant qu'une braise.



© Thibault Marconnet

le 19 mars 2015
Lien : http://le-semaphore.blogspot..
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Le crépuscule du monde

Être au cœur de la forêt. L'ennemi rôde et pourrait surgir. Toutefois, Hiroo Onoda est un fidèle soldat qui ira jusqu'au bout de la mission qui lui a été confiée par son pays, le Japon : assurer la défense de cette petite île des Philippines sur laquelle il est envoyé à la fin de l'année 1944.

Lorsque le Japon capitule en 1945, Onada est toujours au cœur de cette forêt, aux aguets. Il y restera jusqu'en 1974 convaincu que la guerre n'était pas terminée.



Cette histoire incroyable est merveilleusement racontée par Werner Herzog. Il décrit la vie de ce soldat et de ses rares compagnons d'armes, leurs difficultés à se déplacer et survivre dans ce milieu humide, hostile. Surtout, il restitue l'état d'esprit d'Onada qui est si conditionné par sa mission et sa relative solitude, qu'il n'a aucune capacité de recul. L'ennemi n'est pas uniquement la nation combattue mais aussi son incapacité à analyser tout signe mis sur son chemin pour lui signifier la capitulation du Japon. La forêt est son lieu de vie et aussi la matrice qui l'enferme, emprisonne sa capacité à s'interroger. Une conviction telle, qu'il ne se laissera jamais convaincre par tous les "cailloux" mis sur son chemin et qui étaient des signes tangibles.



Je vous encourage à prendre la voix de la jungle et marcher à la suite d'Hiroo Onada.

Captivant



Encore une belle publication.
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Sur le chemin des glaces

Récit un peu illuminé. Le cinéaste #WernerHerzog décide de faire Munich-Paris à pied en plein hiver. Il traverse une splendide tempête de neige et montre qu'avec des bonnes chaussures, tout est possible.
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Le crépuscule du monde



Werner Herzog n'est pas écrivain. C'est un cinéaste passé de mode aujourd'hui. Il eût son heure de gloire dans les années 70/80 avec des morceau de bravoure comme Aguirre ou la colère de Dieu ou Fitzcarraldo, épopée improbable en Amazonie. On ne fait plus de films comme ceux-là, du même tonneau qu'Apocalypse now.

Le livre dont il est question retrace la vie de ce soldat japonais, perdu sur une île des Philippines, qui termina "sa" guerre en 1974. L'embrigadement et la fidélité à l'empereur du Japon ont entraîné cet homme 29 ans durant dans l'attente du retour de l'armée impériale. Les moindres faits et gestes du monde extérieur sont interprétés à l'aune de l'aveuglement face à une réalité objective. La subjectivité n'existe plus pour cet homme-là, elle est soumise à un système de règles sacrées. Il terminera sa vie à l'autre bout du monde, chez son frère, au Brésil.

Pourquoi Herzog fut-il fasciné par le destin de ce soldat ? Comme d'habitude, les trajectoires de vie hors-norme intéressent le metteur en scène allemand. Il n'y aura pas de film à suivre. L'heure a passé de ces objets filmés non identifiés. Le formatage, même dans ce qui semble marginal, règne en maître. Les thèmes dits subversifs ne le sont en réalité plus du tout. Classés en catégories, en thèmes déterminés, le contenu de leur message est neutralisé, récupéré et présenté comme autant de témoignages déconnectés, fruits inévitables de la folie humaine. Le fatalisme de la misère et de la guerre fait partie intégrante du paysage.

Le soldat japonais est un être à part, comme le furent certaines tribus indiennes ou papous en leur temps, quand il existait des contrées hors de portée de toute récupération.

La période est révolue.

A lire par curiosité pour une époque que les moins de ...ans ne peuvent pas connaître.
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Le crépuscule du monde

Le réalisateur de « Fitzcarraldo » publie un roman sur le soldat japonais qui avait continué de se battre après la défaite du Japon en 1945 et avec qui il avait sympathisé cinquante ans plus tard.
Lien : https://www.nouvelobs.com/ro..
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Le crépuscule du monde

Le grand cinéaste (« Aguirre… », « Fitzcarraldo ») signe un premier roman qui brouille les frontières entre fiction et réalité.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Conquête de l'Inutile

Un livre intéressant qui révèle ce que peut être le tournage d'un film aussi difficile. Le film est grandiose mais ca fabrication a plus l'air d'un calvaire. Fascinant.
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Manuel de Survie - Entretien avec Werner He..

Critique de J. H. pour le Magazine Littéraire



Il est des cinéastes d'autant plus respectés qu'ils échappent au cours le plus intérieur de notre époque : la tendance à l'exhibition de soi. Werner Herzog. Manuel de survie, l'ouvrage que publie notre collaborateur Hervé Aubron, avec Emmanuel Burdeau, rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, est le témoignage pudique d'un rescapé, et d'abord d'un rescapé du silence. Le 4 octobre 2008, de retour de La Nouvelle-Orléans où il tournait Bad Lieutenant : Port of Call New Orleans, Werner Herzog a reçu les deux auteurs à l'opéra de Valencia. Dans le long entretien qu'il leur a accordé, il revient notamment sur Aguirre, la colère de Dieu (1972), Nosferatu, fantôme de la nuit (1978) ou encore Fitzcarraldo (1982). Aiguillonné par ses interlocuteurs, il passe aux aveux : « De toute ma vie, je n'ai jamais rien construit qui ressemble à une carrière. » Confession que le pape du nouveau cinéma allemand des années 1960-1970 élargit aux dimensions d'une variation, captivante, sur le pessimisme tragique qui marque son odyssée artistique.
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Le crépuscule du monde

Réalisateur et acteur allemand il a aussi publié quelques livres dont celui ci. Le titre de cet ouvrage sorti en 2021 m'a attiré et j'ai été pris par ce court roman inspiré de l'histoire vraie de Hiro Onoda.

Ce soldat japonais a vécu 30 ans entre 1944 et 1974 sur l'île de Lubang aux Philippines mandaté par ses supérieurs à opérer une guérilla dans la jungle alors que le Japon se retirait de là.

Sauf que la guerre a fini en 1945, puisque les Japonais se sont rendus sans conditions aux américains suites à Hiroshima et Nagasaki, et que le lieutenant Onoda a continué à croire qu'elle continuait...

Histoire assez incroyable d'un patriote qui a cru servir son pays dans un conflit qui s'était terminé. Dans un état de stress permanant, il a usé de tous les subterfuges pour survivre tout en faisant abstraction des "faux indices" qui annonçaient la fin des combats.

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Le crépuscule du monde

À 79 ans, le cinéaste allemand publie Le Crépuscule du monde, un ouvrage mêlant aventure, docufiction et quelques pages fulgurantes de poésie hallucinée autour de la figure d’Onoda, ce soldat japonais oublié dans la jungle durant trente ans, persuadé que la guerre ne s’était pas achevée en 1945.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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