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Citations de Wilfred R. Bion (290)


Parce que les théories psychanalytiques sont un composé de matériel observé et d’abstraction tirée de ce matériel, elles ont été qualifiées de non-scientifiques. Elles sont à la fois trop théoriques (elles sont trop la représentation d’une observation) pour être recevables en tant qu’observation et trop concrètes pour avoir la flexibilité qui permet à une abstraction de venir coïncider avec une réalisation. Par conséquent, une théorie qui serait largement applicable si elle était énoncée en termes suffisamment généraux est susceptible d’être condamnée parce que sa concrétude même empêche de reconnaître la réalisation qu’elle pourrait représenter. A l’inverse, lorsqu’il se trouve une telle réalisation, la théorie qui s’y applique peut s’en trouver faussée dans sa signification. Les théories psychanalytiques présentent donc un double défaut : d’une part, la description des données empiriques est insatisfaisante parce qu’il est manifeste qu’elle constitue davantage ce que le langage courant appelle une « théorie » de ce qui s’est passé qu’une simple relation des faits ; d’autre part, cette théorie de ce qui s’est passé ne répond pas aux critères qui s’appliquent à une théorie, lorsque l’on veut désigner par ce terme les systèmes utilisés dans une investigation scientifique rigoureuse. Il est donc nécessaire dans un premier temps, de formuler une abstraction capable de représenter la réalisation que les théories existantes entendent décrire. Je me propose de rechercher un mode d’abstraction tel que l’énoncé théorique conserve le minimum de particularisation.
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Il est nécessaire de déterminer si T(patient)β se caractérise d’abord par le besoin de dissimuler O, ou par le besoin de donner de O une représentation aussi directe que possible, compte tenu de l’obscurité même que O revêt pour le patient […].
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Le modèle occupe dans la réflexion épistémologique de Bion une position clé : il constitue un moyen terme entre la réalisation et le système scientifique déductif. Il est à la fois une abstraction de la réalisation (le résultat d’une première activité sélective et combinatoire) et une concrétisation du système déductif. Cette position mitoyenne lui permet de jouer un rôle de médiateur entre l’expérience et la théorie. Le mythe privé ou public remplit cette même fonction de médiation et de communication. Il a le même statut d’abstraction concrète que le modèle : s’il constitue une version primitive et « moins précise » des formulations « plus sophistiquées » employées dans le travail scientifique, ce mythe « primitif » et « vital » permet aussi et surtout de redonner vie et concrétude à un système déductif trop abstrait. […] L’Arbre de la Connaissance du bien et du mal, la Tour de Babel et le Sphinx, par exemple, fournissent des modèles de la croissance mentale […].
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Je supposerai que le transfert joue un rôle prédominant et que le produit final T(patient)β est ce qu’un analyste appellerait une névrose de transfert. L’aspect important du transfert dans la transformation est celui que Freud a décrit comme une tendance « à répéter le refoulé comme expérience vécue dans le présent au lieu de se le remémorer comme un fragment du passé ». Freud ajoute : « Cette reproduction qui survient avec une fidélité qu’on n’aurait pas désirée a toujours pour contenu un fragment de la vie sexuelle infantile, donc du complexe d’Œdipe et de ses ramifications, et elle se joue régulièrement dans le domaine du transfert, c’est-à-dire de la relation au médecin ». [« Au-delà du principe de plaisir » (1920), in Essais de psychanalyse, « Petite bibliothèque Payot », 1981, pp. 57-58].
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J’ai […] observé la progression qui ramène les multiples éléments clivés à quatre, puis à deux, ainsi que l’angoisse considérable qui apparaît au moment où l’intégration s’accompagne d’une tendance à revenir à une désintégration violente. Celle-ci est due à une intolérance de la position dépressive, des persécuteurs internes et de la pensée verbale. Si le clivage a été élaboré d’une manière satisfaisante, la tendance à cliver en même temps l’objet et le moi est tenue dans certaines limites. Chaque séance constitue un pas de plus dans le développement du moi.
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Il s’agit de rechercher les éléments de la psychanalyse susceptibles de s’articuler entre eux et de former un « système scientifique déductif » capable de représenter (et non plus simplement décrire) l’ensemble des situations et des théories psychanalytiques -la totalité des « objets psychanalytiques ». Autrement dit, il s’agit de remplacer un système « idéographique » par un système « alphabétique » fondé sur une combinatoire du plus petit nombre possible d’éléments discrets […].

[AVANT-PROPOS A L’EDITION FRANCAISE (François ROBERT)]
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« Abstraire » une théorie consiste à « affranchir » les éléments dont cette théorie se compose de la combinaison qui les emprisonne et à les « dépouiller » par conséquent de la particularité, ou valeur constante, que cette combinaison leur confère.

[AVANT-PROPOS A L’EDITION FRANCAISE (François ROBERT)]
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Le schizophrène emploie le langage de trois manières : comme un mode d’action, comme une méthode de communication et comme un mode de pensée. Il marquera une préférence pour l’action là où d’autres patients comprendraient qu’il est nécessaire de recourir à la pensée ; ainsi, pour expliquer pourquoi quelqu’un joue du piano, il voudra aller au piano afin d’en démonter le mécanisme. […]
Je commencerai par examiner son utilisation du langage comme un mode d’action mis au service soit du clivage de ses objets, soit de l’identification projective. On notera que ceci n’est qu’un des multiples aspects des relations d’objet du schizophrène, celui qui lui sert ou bien à cliver ses objets ou bien à y entrer et à en sortir.
La première de ces utilisations est au service de l’identification projective. Ici, le patient utilise les mots comme des choses ou comme des parties clivées de lui-même qu’il fait pénétrer de force dans l’analyste. […]
Le langage est encore employé comme un mode d’action dans le but de cliver l’objet. Ceci est particulièrement net quand l’analyste est identifié à des persécuteurs internes […].
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Les théories ou groupes de théories analytiques peuvent être combinés de manière à transformer la réalisation en une représentation ou en une série de représentations liées entre elles (interprétations). […] Le type de transformation dépendra de l’analyste et de son évaluation des exigences de la situation clinique.
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De même qu’il existe des propriétés géométriques qui sont invariantes dans la projection et d’autres qui ne le sont pas, il existe des propriétés qui sont invariantes dans la psychanalyse et d’autres qui ne le sont pas. Il s’agira donc ici de découvrir quels sont les invariants propres à la psychanalyse et quelle relation ces invariants entretiennent entre eux.
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[Les] patients dits « psychotiques » ou « psychotiques borderline », j’estime qu’ils sont extrêmement conscients d’une série de choses dont la plupart d’entre nous avons appris à ne pas être conscients.
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Ce que l’on veut, c’est cet espace pour vivre en être humain qui commet des erreurs.
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Il est tentant de supposer que la transformation d’un élément-bêta en élément-alpha dépend de ♀♂ et que l’opération SP D dépend de l’opération préalable de ♀♂. Malheureusement, cette solution relativement simple explique mal les événements qui se produisent dans le cabinet de consultation ; avant que ♀♂ puisse opérer, il faut découvrir ♀ et la découverte de ♀ dépend de l’opération SP D.
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De cette interaction entre la non-chose et la réalisation qui semble s’en rapprocher, dépendra le développement de la pensée, et par « pensée » j’entends dans ce contexte ce qui permet de résoudre un problème en l’absence de l’objet.
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Freud a dit de la capacité de penser qu’elle soulage la frustration, en ce qu’elle permet de combler l’intervalle entre l’émergence d’une pulsion et sa satisfaction. Il faisait alors référence à l’action déclenchée par l’organisme, sous l’influence du déplaisir, pour modifier son environnement. Je me propose de ranger dans la catégorie de l’action la transformation qui se produit lorsqu’une pensée est traduite en mots. Avant cette transformation, la pensée est confinée au domaine des éléments-bêta, des éléments-alpha et des rêves non encore verbalisés. Mais, de même que la pensée peut être utilisée pour inhiber l’action, la définition peut être utilisée pour inhiber la pensée.
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Pour éclairer un problème analytique, il peut être utile de dire de telle ou telle caractéristique qu’elle apparaît au patient comme un « fantôme du passé ». Le petit enfant, lui, fait l’expérience de ce que l’on pourrait appeler des fantômes du futur.
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Je définirais mon usage du terme « vertex » comme le fait d’employer un terme mathématique (catégorie H1) titre de modèle (catégorie C1). Lorsque le vertex est l’équivalent mental reproducteur, le point ou la ligne sont transformés en une surface ou en un plan.
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La pensée, représentée par un mot ou par tout autre signe, peut, lorsqu’elle signifie une non-chose, être représentée par un point (.).
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L’importance d’une définition est de marquer une conjonction constante sans pour autant évoquer des sentiments.
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Les éléments-bêta et les objets bizarres (dans la mesure où ils partagent les caractères des éléments-bêta) ont un invariant : la composante morale de ces objets. La composante morale est inséparable des sentiments de culpabilité et de responsabilité et d’un sentiment que le lien entre tel de ces objets et tel autre, ainsi qu’entre ces objets et la personnalité, en est un de causalité morale.
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