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Citations de William Boyd (606)


Il réfléchit de nouveau à ce schéma qu'il avait décelé dans son histoire personnelle: toujours aller de l'avant, mais en laissant derrière lui des gens qu'il aimait.
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Pourquoi était-il si compliqué d'intégrer ces faits dans la conception qu'il avait de lui-même? Pourquoi n'arrivait-il pas à reconnaître cette réalité généalogique? Il songea qu'il nous est peut-être impossible de nous défaire des premières histoires que nous nous racontons sur notre existence durant l'enfance, quand nous nous forgeons notre personnalité.
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"Je ne saurais te dire à quel point il est doux d'être lovée dans les bras de quelqu'un, ajouta-t-elle. De se sentir chérie, en sécurité. D'être serrée fort avec chaleur et sentiment...(...) "
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L'idée puérile lui vint que s'il restait assez longtemps simplement assis sans bouger, s'il ne dérangeait personne, s'il n'attirait pas l'attention sur lui, tous les abominables traumatismes qui ravageaient actuellement sa vie finiraient par se lasser et s'éloigner en grondant, comme une armée en maraude en route pour aller saccager le village suivant.
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- Vous avez sans doute raison, convint Cashel. Mais quand on se retrouve confronté à la bêtise de ses supérieurs, qu'est-on censé faire?
- La boucler et regarder ailleurs. C'est le meilleur conseil qu'on m'ait jamais donné.
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Aucun sentiment n'atteint l'intensité de l'amour que vous donne une mère, songea-t-il.
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qu’il nous faut accepter les vies que nous avons menées, et non imaginer celles que nous aurions pu mener.
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Mais la plupart des gens ne laissent guère de trace ni d'archives une fois leurs biens dispersés, quand les souvenirs personnels se brouillent puis s'effacent à mesure que les générations suivantes s'éteignent elles aussi.
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William Boyd
Cashel se cala dans son confortable siège de cuir en songeant que se trouver à Venise sur une gondole par une journée du début de l'été comptait sans nul doute parmi les plaisirs les plus intenses et sophistiqués que le monde pût offrir.
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En plus d'un cuisinier et d'une femme de chambre, il put s'attacher les services d'un interprète parlant allemand et slovène, un Triestin d'un certain âge appelé Giorgio Zaule, qui se targuait d'avoir travaillé pour M. Henri Beyle, très éphémère consul de France en 1830.
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C’était une belle demeure, bien proportionnée, inspirée pour l’essentiel du style colonial français.
...
Elle avait besoin d’attention et de soins mais eût-elle été dans le plus éblouissant état de neuf qu’elle n’aurait pas pu lutter contre l’affreux voisinage de la roulotte de Freeborn garée à cinq ou six mètres à peine du perron. Le grand nombre de véhicules sales et motorisés accolés généralement à ses flancs n’arrangeait rien non plus. On aurait dit une vieille truie fourbue donnant le sein à une portée de porcelets métalliques variés.
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La vie était bien cruelle. Le destin fomentait de telles rencontres, provoquait la prise de conscience d’un bouleversement dans votre vie, puis aussitôt vous humiliait avec l’impossibilité qu’il advienne un jour.  
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Ce serait peut-être un avantage de s’éloigner de toute cette dissimulation, d’avoir une existence à lui, de vivre à son gré et de se débarrasser de ces demi-vérités, mensonges et affabulations qui semblaient l’entourer en permanence.
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Nous sommes ici dans l'arène biographique, où l'anecdote devient la légende qui valide sa propre vérité, où le récit personnel crée sa propre "réalité".
(𝐴𝑛𝑛𝑜𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 - 𝐿𝑖𝑣𝑟𝑒 𝑝𝑟𝑒𝑚𝑖𝑒𝑟).
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Je me suis pris d’une véritable affection pour cette étrange cité. Imaginez, si vous le pouvez, une ville de province autrichienne de bonne taille, avec ses solides bâtiments municipaux, une Bourse, un théâtre, des bureaux de négoce, des rues où s’alignent de belles boutiques, et une bureaucratie efficace et fournie (qui mène toutes ses affaires en allemand, naturellement). Puis placez-la sur un joli coin de la côte adriatique, équipez-la d’un port aussi actif que Lisbonne ou Hambourg et d’un chantier naval. Enfin, peuplez-la d’une majorité d’Italiens bourgeois et aigris, parlant un dialecte vénitien et souhaitant ardemment rejoindre l’Italie aux dépens de l’Autriche, et d’une quantité non négligeable de paysans slovènes. Saupoudrez d’une pincée de Turcs, de Grecs, d’Arméniens et autres étrangers venus des confins de la Méditerranée orientale, et vous aurez une idée de ce qu’est cette métropole unique. Son vaste port accueille officiers et matelots du monde entier : Suède, Japon, Égypte, pour ne nommer que trois contrées. C’est une ville riche dans une riche terre de la Couronne d’un riche empire. La vie quotidienne grouille tout autour de moi. Je peux aller à l’opéra écouter Bellini ou Mozart. Je peux me rendre dans des tavernes du petit peuple comme dans des restaurants luxueux. Je peux acheter du café brésilien et des cigares cubains. Tout cela paraît quelque peu irréel, mais sied à mon état d’esprit et, peut-être, à ma personnalité.

(à propos de Trieste)
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3 décembre 1856
Première vue du Nyanza Oukéréoué à 16 h 27. Devant moi s’étire à l’infini une étendue d’eau grise qui touche l’horizon de tous côtés, septentrion, levant et ponant. Quelques îles montueuses et boisées ; des nuées d’oiseaux rasant à tire-d’aile des vaguelettes agitées par le vent ; un petit village à un quart de lieue sur le littoral ; des pirogues de pêcheurs. Le plan d’eau est si vaste qu’on ne peut en déterminer ni en deviner l’étendue réelle. Je me dis que je suis le premier témoin européen, le premier homme blanc à contempler cette immense mer intérieure, à en établir la position sur la carte de l’Afrique et à en calculer l’altitude. Je me sens étrangement humble en observant ce phénomène – qui n’en est pas un pour les milliers d’Africains habitant sur ces rives, bien sûr, pas plus que la Serpentine n’en est un aux yeux des Londoniens ou Willow Creek pour moi. Toutefois, la carte de l’Afrique en sera modifiée à jamais, et je resterai l’auteur de cette découverte immense et inoubliable.
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Il avait désormais envie d’une nouvelle vie dans un nouvel endroit gouverné par des principes nouveaux. C’était aussi simple que cela. Avec une pensée pour Raffaella, il songea que tout son bonheur véritable, toute sa foi en lui, toute son assurance lui étaient venus alors qu’il se trouvait à l’étranger, loin de la perfide Albion. Les voyages élargissent sans doute l’esprit, pensa-t-il, mais ils peuvent aussi vous sauver, vous parfaire.
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Au bout de deux heures à chercher en vain le sommeil, il enfila ses vêtements et ses bottes, attrapa son manteau et sortit arpenter les rues enténébrées de Ravenne. Mieux valait marcher que rester dans son lit à se tourmenter… Il erra sans but, puis se retrouva devant une basilique qu’il reconnut : San Francesco. Il s’avança jusqu’à la grille latérale et regarda entre les barreaux le tombeau de Dante. Il était venu de nombreuses fois, dont une avec Raffaella, et même s’il n’y voyait goutte dans l’obscurité, il savait qu’un bas-relief au-dessus du sarcophage représentait le poète en buste.
Il resta là un moment, comme en une vague supplique à l’ombre de Dante, une noire contemplation de son propre purgatorio à lui. Le parfait imbécile, chassé du paradiso par sa maîtresse de complaisance Raffaella. Qu’eût fait Dante de cette histoire d’amour sincère malavisé et de froid commerce ? Cashel se racla la gorge et cracha par terre, soudain pris de nausée. Il devait quitter cet endroit maudit, quitter Ravenne pour n’y jamais revenir
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Il jugea Florence excessivement animée, grouillante de visiteurs bruyants, surtout des Anglais, mais aussi beaucoup d’Américains, si bien que, lorsqu’il déménagea pour Pise, il trouva la cité bien plus agréable. « Pise, l’ennuyeuse érudite », selon la formule d’un bel esprit désappointé, lui convenait parfaitement. Prisonnière de son lent déclin depuis des siècles, coupée de la mer et de sa prospérité d’antan par l’ensablement implacable de l’embouchure marécageuse de l’Arno, la ville ne vivait plus son âge d’or, mais Cashel trouvait sans pareille sa beauté de plus en plus décatie.
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– Et comment s’appellera cette bataille, mon lieutenant ? La bataille de Nivelles ?
– Non, la bataille de Waterloo, à ce qu’il paraît. Je dois dire que je préfère Nivelles, pas vous, Openshaw ? La bataille de Nivelles, voilà qui sonne mieux. »
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