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3.55/5 (sur 70 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Yukon , 1923
Biographie :

William Camus est auteur d'ouvrages pour la jeunesse, spécialiste des Indiens d'Amérique

Né d'une mère française et d'un père Iroquois, il fut élevé "à l'indienne" au Canada où son père tenait un commerce de peaux.

Vers l'âge de douze ans, il ignorait presque tout du français quand sa mère le rappela en France, ce qui ne facilita pas ses études.

L'aventure, après-guerre, lui en apprit d'avantage: il fut pilote de stock-car aux États-Unis et ailleurs, puis journaliste et défenseur de la cause indienne.

Vers 1960, il se mit à écrire pour les jeunes: histoire, humour, science-fiction; plus de vingt-cinq récits qui reflètent la diversité de ses expériences.



Source : www.livres-a-gogo.be
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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
"Le diaphragme est prêt à fonctionner... Tous les départs vers la cité 4 ont été suspendus. Vous êtes prioritaires : Bonne chance !"
Ces mesures exceptionnelles suscitaient parmi les sauveteurs une angoisse incontrôlable. Les hommes avaient mis leur confiance dans les machines depuis tant d'années que la perspective de les remplacer momentanément par des décisions humaines bouleversait tous les esprits.
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Muguet paraissait très embarrassé. Il se sentait vaguement coupable, comme s'il avait commis en public un acte honteux ou répréhensible.
On lui aurait dit qu'il venait simplement d'éternuer, il n'aurait sûrement pas compris quelles conséquences imprévisibles ce geste allait avoir sur l'avenir du monde civilisé.
p.62
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DEUX JONCS

Dans un village, en bordure du Pays-des-Esprits, la fille du chef était malade. Son père appela le sorcier. Celui-ci resta enfermé toute la nuit avec la jeune fille. Au matin, il déclara au père :

• J'ai conversé avec l'âme de ta fille. Elle a décidé de prendre le sentier de gauche, là où le chemin bifurque en haut de la montagne. Ta fille mourra donc. Nous devons respecter sa volonté et il n'est plus en mon pouvoir de la sauver. J'ai dit !

On peignit la malade aux couleurs de la mort :

un trait noir sur le front et des cercles blancs autour des yeux. Et la fille mourut.

Dans le même village habitait un jeune homme. Il .était si mince et ses jambes si maigres que tout le monde l'appelait Deux-Joncs.

Deux-Joncs vivait misérablement dans une pauvre hutte avec sa mère

Sa sœur venait de mourir et le jeune homme s'ennuyait. Il dit à sa mère :

• J'ai décidé de prendre femme.

• Interroge les anciennes du village. Peut être l'une d'elles acceptera de t'épouser.

• Je ne veux pas d'une ancienne, mais d'une jeune et jolie femme. De préférence une fille de chef.

La mère haussa les épaules.

Pendant la nuit, Deux-Joncs se glissa jusqu'à l'échafaud funéraire où avait été placée la défunte fille du chef et s'empara du cadavre.

Le jeune homme marcha vers le sud avec son sinistre fardeau.

Il ne lui fallut pas moins de deux jours pour atteindre le grand fleuve. Sur l'autre rive, un grand bonhomme fumait sa pipe assit sur une grosse pierre.

• N'est-ce pas Deux-Joncs qui j'aperçois là-bas ? Il me semble qu'il ne porte sa sœur sur son dos.

• Ce n'est pas ma sœur mais ma femme ! Cria le jeune homme. Elle est morte et je la porte chez les Esprits afin qu'ils la ressuscitent. Fais-moi traverser.

• Peut-être est-ce sa sœur et il dit que c'est sa femme », pensa le grand homme.

Toujours est-il qu'il écarta les jambes, posa un pied sur chacune des rives et aida Deux-Joncs à franchir le fleuve.

Le jeune homme pu donc poursuivre son pénible voyage. Il arriva enfin au Pays-des-Esprits.

• Regardez, vous autres. Voilà le pauvre Deux-Joncs, il porte sa sœur sur son dos.

• Il ne s'agit pas de ma sœur mais de ma femme. Elle est morte et je vous l'amène pour vous la fassiez revivre.

• Depuis quand est-elle morte ?

• Cela fait trois jours.

• Alors, va plus loin, à l'autre pays où ils ressuscitent les gens qui sont morts depuis 3 jours. Ici, nous ne nous occupons que des morts de la veille.

Deux-Joncs reprit le cadavre, se remit en marche, et arriva le lendemain dans un autre village.

• Ma pauvre femme est morte, se lamenta Deux-Joncs.

• Tu veux dire ta sœur ?

• Non, il s'agit de ma femme. Je viens pour que vous la fassiez revivre.

• Il dit sa femme en parlant de sa sœur, songea un Esprit. Comment une fille aussi jolie et si jeune aurait-elle accepté d'épouser le pauvre Deux-Joncs.?

Un autre Esprit interrogea :

• Depuis quand est-elle morte ?

• Cela fait maintenant quatre jours

• Alors, va plus loin, au pays où ils ressuscitent les gens morts depuis plus de quatre jours. Ici, nous ne le faisons que pour ceux qui sont décédés depuis trois jours seulement :

Deux-Joncs marcha encore, portant le cadavre de la fille du chef. Il atteignit enfin le troisième village.

• Tiens voici le pauvre Deux-Joncs. Il porte assurément sa sœur sur son dos.

• Ce n'est pas ma sœur mais ma femme. Je viens vous demander de la ressusciter.


Incrédules, les Esprits examinèrent la morte.

• Mais il dit vrai ! Il s'agit de la fille du chef de la tribu des Chinook.

L'un deux dit à Deux-Joncs :

• Reste ici, nous allons voir ce que nous pouvons faire pour elle.

Comme les traits de la jeune fille commençaient à se creuser, les Esprits lui rendirent sa fraîcheur en la lavant avec de l'eau claire.

Puis ils oignirent son corps afin de lui faire perdre son odeur de cadavre. Ensuite, ils la baignèrent dans de l'eau de mer.

Alors, le cœur de la jeune fille se remit à battre et elle revint à la vie.

Deux-Joncs remercia les Esprits et s'en alla avec la fille du chef. Ils s'épousèrent et vécurent heureux en bordure d'une forêt.

Cependant, la jeune femme éprouva le désir de revenir dans son ancien village. Deux-Joncs l'emmena donc et l'installa dans la maison de sa mère.

Un matin, le fils du chef vint à passer par là. Il entendit une voix de femme dans la hutte de Deux-Joncs.

Ce n'était pas la voix chevrotante de sa vieille mère mais plutôt celle d'une jeune femme. Intrigué, il risqua un œil entre deux branches disjointes de la cabane.

Effaré par ce qu'il avait vu, il revint chez son père en criant :

• Ma sœur n'est pas morte ! Elle vit dans la hutte de Deux-Joncs !

Le chef cru que son fils était devenu fou et il le secoua dans l'espoir de lui faire recouvrer la raison. Mais son fils continua de dire :

• J'ai vu ma sœur. Elle est vivante, elle parlait avec Deux-Joncs et sa mère

Le père ne le cru pas. Néanmoins, par acquit de conscience, il se rendit dans la cabane qu'habitait Deux-Joncs.

En entrant, il vit sa fille.

• Comment se fait-il qu'elle soit là ? Interrogea-t-il.

Deux-Joncs sourit.

• N'est-il pas normal qu'une femme vive auprès de son mari ?

• Mais ma fille n'était-elle pas morte ?

• N'est-il pas normal qu'une femme revive après avoir été ressuscitée ?

Fou de rage de voir sa fille avec Deux-Joncs, le chef leva son casse-tête et l'abattit sur le crâne du jeune homme.

Au moment où Deux-Joncs tomba mort, la fille du chef mourût en même temps que lui.

Regrettant aussitôt son geste, le père de la jeune femme dit au cadavre de Deux-Joncs :

• Réveilles-toi et garde-la puisque tu l'as épousée.

C'est ton beau-père qui t'en conjure.

Deux-Joncs reprit quelques couleurs et revint à la vie. Hélas, dès qu'il vit sa femme morte, il poussa un cri perçant.

Puis, Deux-Joncs se transforma soudain en geai bleu et s'envola vers les grands arbres.

• Reviens ! Lui cria le chef. Nous avons encore besoin de toi pour ressusciter ma fille.

Le chant d'un geai parvint dans la hutte. Il disait :

• Un geai bleu n'est pas assez fort pour transporter une femme jusqu'au Pays-des-Esprits.

Et la fille du chef resta morte.
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Qu'avons-nous besoin de mots lorsque nous savons interpréter la finesse des sentiments ? (p.73)
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- Pas la peine, je connais le bulletin de cette zone par coeur. Écoute et dis-moi si je me trompe : "Office Central à tous les bâtiments évoluant dans la région polluée de l'Atlantique. Nappes de boues acides éparses. Gaz putrides sur une profondeur indéterminée. Consigne de sécurité : n'aborder cette zone qu'en cabine étanche..." (p.10)
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- Une force de dissuasion ! Il y a plus de fusées à têtes nucléaires dans nos silos que nous ne pourrons jamais en utiliser. En cas de conflit, les hommes auront disparu de la planète alors que les ordinateurs, programmés à l'avance, continueront aveuglément à se livrer bataille. (p.64)
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Le progrès traîne derrière lui ses servitudes et ses contingences, Commandant. (p.11)
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