Ce roman fait partie de ceux qui m’ont fait aimer la SF. En fait, je l’aimais déjà : je lisais Yoko Tsuno en BD et les romans de Philippe Ebly (Les évadés du temps, par ex, en Bibliothèque verte — mais c’était moins fun que Yoko, les personnages principaux étaient toujours des garçons….).
Cheyenne 6112 date de 1974. C’est ce que je viens de lire dans la préface qui est contenue dans l’édition que j’ai (celle de 1984, en Folio Junior ). Le roman est le fruit d’une collaboration entre l’écrivain William Camus, mi-iroquois mi-français, spécialiste des Amérindiens et Christian Grenier. Ce qui est intéressant, c’est que les questions abordées sont plus qu’actuelles. On y parle d’une Terre dévastée par la pollution, où les animaux n’existent plus, où les humains ne peuvent plus vivre à l’air libre et sont réfugiés dans des villes-bulles, à l’abri de tous les microbes et autres attaques polluantes. Une chose est certaine : personne ne peut vivre à l’extérieur depuis plusieurs milliers d’années. (oui, c’est énorme).
Sauf que… c’est faux.
Une tribu de Cheyennes a gardé son mode de vie et a été préservée. Ils ignorent ce que sont devenus les autres et ignorent que des êtres humains vivent non loin d’eux, protégés dans leurs bulles. Bon, c’est un peu léger sur ce point. On peut se demander comment ils ont pu survivre, et avec qui ils se sont reproduits pendant tout ce temps (bonjour la consanguinité !).Bref, parfois c’est un peu bancal. Mais l’histoire reste intéressante. Les humains des bulles vont avoir à affronter un ennemi inconnu d’eux – qui nous est bien familier, surtout en ce moment : le virus de la grippe.
Personne ne développant plus d’anticorps, c’est une épidémie terrible qui commence…
Mais l’un des deux personnages principaux, Réséda une jeune fille, va se retrouver à l’extérieur et a peut-être une solution…
Je jure que je ne savais plus qu’il était question de maladie ou de virus dans ce roman ! ou alors, une part de mon cerveau s’en souvenait et m’a joué un tour ! C’est bien possible…
En tout cas, c’est assez bien fait, malgré les failles dont je parlais plus haut. On suit les deux jeunes protagonistes, Réséda et Longues-Jambes, avec intérêt. Les autres personnages sont un peu plus en retrait.
Il y a aussi des détails amusants, pour nous qui le lisons en 2020 : le « cassétriphone » pour enregistrer des données – cela se lit à la manière des anciennes cassettes audio, et ainsi de suite. Le futur vu par le filtre des années 70.
C’est donc à la fois très pertinent et gentiment vintage.
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