Citations de William Dietrich (144)
Je suis émerveillé par cette façon que tu as de te rendre indispensable aux grands de ce monde. Et ce, alors que tu es parti de rien, que tu n’as jamais fait d’études et que tu n’as jamais rien accompli de notable. C’est proprement incompréhensible, mais je t’assure que tu es pour moi une grande source d’inspiration.
Les hommes ont naturellement tendance à soupeser liberté et risque et ils se laissent souvent séduire par la sécurité promise par les puissants. Ceux qui sont prêts à abandonner une liberté fondamentale pour obtenir temporairement un peu de sécurité ne méritent ni la liberté ni la sécurité.
La plupart des hommes se satisfont de la place que leur père leur a donnée : ils s’inclinent devant certains, d’autres s’inclinent devant eux, cela leur convient et ils ne cherchent pas à changer les choses. Quand la naissance dicte le rang, chacun connaît son rôle. Avec les rois, il y a quelque chose de prévisible, tandis que les dictateurs militaires sont synonymes d’aventures effrayantes, de policiers espions, d’impôts incessants et de service militaire.
Les hommes détestent l’égalité parce que cela signifie qu’eux aussi doivent être égaux.
Les Français sont allés trop loin avec la guillotine. Je préfère nettement la vision de la démocratie de Thomas Jefferson. À mon avis, la France a besoin de modération. L’extrémisme ne fonctionne jamais.
L’apparence est synonyme de compétence, et les bonnes manières accentuent la beauté. Une remarque bien placée peut valoir un an de négociations. Et un vêtement bien coupé peut sauver du scandale.
Celui qui gagne tout le temps ne peut qu’attirer l’attention. Le tout, c’est de savoir perdre.
Le trafiquant ne gagne pas toujours. Le joueur professionnel non plus, d’ailleurs, j’imagine. Nous avons tous les deux connu la prison. D’une certaine manière, le temps qu’on passe derrière les barreaux fait office d’impôt.
Les criminels débordent toujours d’imagination. Aux cartes non plus, les ruses ne manquent pas. Regardez toujours les manches de vos adversaires et insistez pour recompter régulièrement le paquet. Et méfiez-vous des miroirs !
Pour marquer une carte, il existe plusieurs manières : faire une encoche avec l’ongle, gratter un coin avec du papier de verre, ou faire une petite bosse avec un poinçon.
Avec les cartes, il faut à la fois être capable de compter, de calculer les probabilités et de se prémunir contre les tricheur.
En mer, il faut savoir tricher avec les rochers comme on triche aux cartes.
J’éprouvais à l’égard de Napoléon un mélange de jalousie, d’admiration et de ressentiment, mais je gardais à l’esprit qu’il n’était qu’un homme. Bonaparte était un idéaliste capable d’erreurs, aussi impitoyable qu’un banquier. Nous avions combattu côte à côte en Égypte, l’un contre l’autre à Saint-Jean-d’Acre, et, entre deux menaces d’exécution, il m’avait envoyé en mission en Italie, en Amérique et en Grèce. Notre histoire commune était pour le moins tumultueuse, et la perte de ma femme avait achevé de briser les derniers liens qui nous unissaient.
Décidément, cette femme me plaisait, mais il faut dire que toutes les jolies femmes me plaisent, même quand je suis en deuil. Peut-être même encore plus dans ce cas-là, d’ailleurs. Certes, Astiza me manquait terriblement, mais la nature est ainsi faite qu’elle cherche naturellement à combler le vide.
Elle était aussi jolie qu’une poupée de porcelaine, aussi fière qu’un toréador et aussi rigide qu’une poutre.
Le général Louverture avait reconquis son pays au nom de la France, puis il avait été arrêté pour avoir réussi et sa loyauté l’avait mené en prison.
En 1802, j’avais appris que j’étais père, puis j’avais arraché mon fils et sa mère aux griffes d’un tyran tripolitain avant de m’enfuir avec eux à bord d’un bateau plongeant conçu par un inventeur américain du nom de Robert Fulton. Autant vous dire qu’après cela j’étais plus que prêt à troquer héroïsme contre vie de famille. J’ai toujours préféré l’amour à la guerre. Et personne n’a moins le goût de l’aventure que moi, Ethan Gage.
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- J'ai souvent remarqué que, quand les hommes veulent justifier leurs actions, ils en attribuent le choix à Dieu. Plus ils font preuve d'ambition cruelle, plus ils jurent que c'est la décision du Tout-Puissant ; plus ils sont cupides, plus ils affirment que leurs richesses sont un don du Seigneur. Si on devait croire cet état de fait, Dieu bénirait toutes les armées, tous les rois, mais pas les pauvres.
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- Je me méfie des idéalistes, car ils envoient toujours leurs subalternes se battre pour leurs causes, et lesdits subalternes ont la fâcheuse habitude de mourir jeunes.
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- Premier Consul ! s'écria Cuvier. Je vous jure que je ne sais rien.
- Bien sûr que non, répondit calmement Bonaparte. Il vous manipule tous. C'est un sournois, un génie de l'intrigue, et s'il était français, je suis persuadé que Fouché l'aurait recruté depuis longtemps. N'est-ce pas, monsieur le ministre ?
- Même aujourd’hui, je ne suis pas certain de comprendre toutes ses motivations, reconnut Fouché.
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