Yanick Lahens

Un souffle, une écriture ! J'ai adoré ... Je sens vivre en ce roman l'âme d'Haïti Chérie .

Après « Parabole du failli » et « Gouverneurs de la rosée », troisième livre d'un écrivain haïtien consacré à une famille sur trois générations, famille de paysans pauvres d'Anse bleue, l'un des cinq villages de cette région de l'île.



Nous suivons les événements marquants d'Haïti par le regard de femmes et d'hommes formant un vaste clan, celui des Lafleur, famille pauvre aux activités essentiellement agricoles d'abord, puis, l'ambition et le progrès aidant, tournées vers de petits commerces. Mais jamais de quoi s'enrichir, contrairement aux activités de la famille Mésidor, sorte de seigneurs féodaux devant qui plie le menu peuple. Longtemps l'ordre social sera respecté, chacun à sa place, les humiliés et les pauvres d'un côté, la morgue et la violence des riches sans scrupules de l'autre. Entre les deux, les prêtres, débonnaires ou menaçants, qui essaient de persuader les autochtones d'abandonner les dieux vaudou au profit de Jésus et des saints. Un syncrétisme s'établit qui contente à peu près tout le monde.



Terres volées, arrachées à leurs propriétaires, violences, viols, brutalités de tous ordres, tel est le lot quotidien des plus démunis.



Bref, une société qui n'est pas sans rappeler la nôtre sous l'Ancien régime. A ceci près que les tenants de l'autorité, Américains, Duvalier père et fils et tontons macoutes n'ont pas grand-chose à voir avec nos rois et nos barons féodaux.



L'histoire est construite autour d'un mystère dès les premières pages : qui est cette jeune fille, visiblement victime de violences, retrouvée inerte sur la plage ? L'auteur donne successivement la parole à la jeune victime et aux membres de son clan. On suit les cérémonies du vaudou, celles du curé, les travaux quotidiens, le départ des jeunes vers les États-Unis, terre de toutes les promesses. Mais quand un avion tourne au-dessus des terres du hobereau, c'est l'angoisse, le silence. Il ne faut pas savoir ce qui se trame là.

La place des femmes est essentielle dans ce livre, femmes sensuelles et sensibles, femmes qui rêvent d'un monde meilleur et se laissent emporter par la suavité d'un bain de lune...





Un beau livre, qui nous prend et nous entraîne dans un monde sans trop d'espoir malgré les tentatives de rébellion. L'homme est broyé par un système qu'il ne fait que subir, par des drames de la nature auquel il ne peut rien. Quand un homme se dresse pour ouvrir les voies de l'espoir, on ne peut qu'essayer d'y croire mais...jusqu'à quand ? Qui sera l'écrivain du bonheur et de l'apaisement en Haïti ?



Lu dans le cadre de l'opération « on vous lit tout » en partenariat avec Libfly et le Furet du Nord.

maginez-vous marchant sous le clair de lune en Haïti, où chaque rayon argenté révèle des mystères enfouis.



Le roman explore les thèmes de la famille, de la mémoire, de la culture et de l'histoire d'Haïti. L'histoire se déroule dans le contexte d'une grande maison familiale, où les secrets et les souvenirs sont profondément enracinés.



Le livre suit les vies de différents personnages, chacun ayant ses propres expériences, espoirs et tourments. À travers ces personnages, l'auteure aborde des questions de classe sociale, de politique, de traditions et de tensions familiales, tout en explorant les liens complexes qui se tissent entre eux.



La lune, qui joue un rôle symbolique tout au long du livre, est souvent associée à la fois à la clarté et à l'obscurité, à la révélation et à la cachette des vérités. Les nuits de pleine lune servent de toile de fond à des moments de révélation et de transformation pour les personnages.



En résumé, "Bain de lune" est un roman riche en symboles et en métaphores, explorant les aspects profonds de la société haïtienne à travers une narration complexe et poétique.

Je ne savais absolument rien de ce livre avant de l'ouvrir... je l'ai choisi complétement par hasard, au détour d'une virée dans une bouquinerie. La couverture m'a séduite, le fait que ça soit également un prix Fémina également. Et puis, je dois dire que je ne connais pas ou très peu la littérature haïtienne, ce qui a fini par me convaincre et j'ai trouvé le 4e de couverture plutôt intriguant. J'ai donc ouvert la première page et je me suis laissée porter par cette lecture... Le livre s'ouvre sur un chapitre en italique, qu'une femme narre... On comprend qu'elle est sur une plage, morte, avec les vagues qui lui lèchent les pied. Découverte par une pêcheur, le lecture voudra connaître son histoire... Une histoire de liens familiaux, avec une multitude de personnages, principalement de deux familles, une histoire de secrets, un roman sur la servitude des femmes, sur une Haïti ravagée... Une histoire poétique, une écriture toute en douceur malgré quelques lignes très dures... Une très belle découverte que je ne regrette surtout pas d'avoir trouvé... Le hasard fait bien les choses... Et j'ai apprécié également le glossaire, parce que beaucoup de termes que je ne connaissait pas... Et puis l'arbre généalogique à la fin nous aide bien à comprendre tous les liens entre les personnages.

La vie d'une famille à Haïti des années 60 à aujourd'hui.

A travers ce récit l'auteur nous rappelle l'histoire récente de cette île où quel que soit le pouvoir en place, ce sont toujours les mêmes qui s'enrichissent et les mêmes qui soufrent.Elle nous montre comment l'accès aux informations et l'ouverture au monde d'une famille pauvre permet le développement d'une conscience politique mais aussi le délitement de pratiques culturelles et religieuses ancestrales qui donnaient du sens à leur vie. Elle dresse de magnifiques portraits d'hommes et de femmes dans un style plein de poésie et nous donne à ressentir la beauté et la violence de ce pays, celle des hommes mais aussi celle de la nature.

Une jeune fille échoue sur une plage, quasi mourante, après une énorme tempête. Qui est-elle ? Qu'est-ce qui la consume ? Alternent alors le récit de Cétoute et l'histoire des générations qui l'ont précédée, centrer d'abord sur les rapports inégaux entre les pauvres Lafleur et les riches Mésidor.

Si le début du roman semble hors du temps, l'arrivée de Duvalier précipite les habitants du village dans des tourments qui s'ajoutent à la dureté des vies paysannes.

La langue de Yanick Lahens est superbe, c'est une prose poétique qui rend hommage aux lwas, les dieux du Vaudou, et aux humains. Je suis pourtant restée à distance des personnages , peut-être parce qu'évoquer 4 générations en à peine plus de 200 pages ne permet pas d'attachement, peut-être aussi à cause du "nous" employé pour l'énonciation, dont j'ai compris qu'il représentait le chœur des "maléré", mais que j'ai trouvé artificiel. En revanche, j'ai tourché le ciel, la mer et surtout la terre souffrante d'Haïti.

Le vaudou et la misère en héritage.

Lorsque le corps martyrisé d’une jeune fille s’échoue sur une plage d’Haïti après 3 jours de tempête, sa voix s’élève pour raconter l’histoire de ses ancêtres sur cette terre déshéritée et sacrifiée.

Quatre générations de Lafleur, des paysans très pauvres, se succèdent dans ce roman, quatre générations qui courbent l’échine, invoquent les dieux vaudous et parfois, s’opposent aux puissants Mesidor qui, à l’instar des Duvalier père et fils, pillent et racquettent les cinq cantons alentour.

Les Lafleur, pourtant, finiront par mêler leur destin à celui des Mesidor lorsqu’un coup de foudre réunira le terrible Tertulien et Olmène, une jeune fille d’à peine 16 ans.

Rythmée par les incantations vaudoues, le créole aux accents savoureux et une poésie âpre et violente, cette histoire rappelle qu’en HaÏti, "vivre et souffrir sont une même chose" mais c’est une tragédie universelle que nous conte l’auteure, celle d’un peuple oublié, martyrisé et spolié par des gouvernants iniques, une terre malmenée par les hommes et les éléments…

Magnifique plaidoyer pour un pays soumis aux hommes de mauvaise volonté, hymne aux paysans humbles et imprégnés de leurs croyances ancestrales, Bain de Lune est une histoire implacable et universelle magnifiquement racontée.

Nous retrouvons Cetoute Florival, inerte sur une plage, trois jours après la venue d'un ouragan. Ébranlée par les événements, elle cherche à comprendre pourquoi elle se retrouve sur le sable en présence d'un inconnu scandant des mots qu'elle peine à comprendre.

Si vous connaissez un peu l'histoire d'Haïti,vous entrerez aisément dans l'histoire, grâce au style lyrique de l'auteur. Nous parcourons un voyage à remonter le temps au fil des épisodes marquants du clan Lafleur qui se lia, suite au concubinage d'Olmène et Tertulien, au clan des Messidor.

Cette lecture, certes parfois compliquée reste un coup de coeur.

Les personnage sont fort nombreux, nous obligeant à privilégier certains d'entre eux et à relire certains chapitres au risque de passer à côté de la compréhension de l'histoire.

Le point fort de Bain de lune, ce sont ces moments de grâce, ces épisodes cinématographiques telle que la scène de l'enterrement de Bonal Lafleur, illustrant la manière dont la paysannerie cherche à garder son indépendance vis à vis de l'Eglise catholique et incarnée à merveille par le personnage du Père Bonal.

C'est également cet hommage rendu à ces femmes courageuses telles qu'Ermancia et Olmène et ce, sans pour autant tomber dans une quelconque forme de caricature féminine. Mais cette surtout cette capacité propre à une certaine littérature haïtienne à intégrer dans l'histoire les éléments telle que l'eau, la terre, le vent ou la lune de façon si poétique qu'elle nous emmène sur ces lieux et nous fait voir d'autres ciels, voire d'autres cieux.

©Ariabooks

Un pêcheur découvre, échouée sur la grève, après trois jours de tempête, une jeune fille qui semble avoir réchappé à une grande violence. La voix de la naufragée s’élève, qui en appelle à tous les dieux du Vaudou et à ses ancêtres, pour tenter de comprendre comment et pourquoi elle s’est retrouvée là.



Ce que j’en pense :

Deux récits s’entremêlent, un écrit en italique, celui de la jeune fille échouée sur la plage et l’autre en caractères normaux, consacré à la saga familiale. D’emblée, j’ai été séduite par la langue de Yanick Lahens qui nous parle d’Haïti, toute en couleurs, ses paysages, ses coutumes, les Dieux vaudous, les rituels…

Elle raconte la dureté de la vie des pauvres à Anse bleue, Orvil qui ne ramène presque plus de poissons alors que la pêche se fait dans des conditions de plus en plus pénibles sur son bateau vétuste.

On retrouve les divinités vaudous, les croyances, le respect des Ancêtres qu’on se doit d’honorer régulièrement, les offrandes de nourritures aux divinités…

Ce pays souffre et on souffre avec lui, mais il y a toujours de la dignité. On sent la présence violente des Duvallier père et fils, et des tontons macoutes. La dictature qui resserre son étau, un des fils d’Orvil s’enfuit alors que l’autre s’engage chez les militaires pour le prestige de l’uniforme, le pouvoir d’écraser les autres, les exactions, les massacres…

Yanick Lahens décrit très bien aussi, les commerçants riches proches du pouvoir telle Madame Frétillon et sa langue de vipère. Les retournements de vestes opportunistes, le rôle des prêtres qui tentent de se faire une place à côté des rites Vaudous.

La nature est de moins en moins respectée, la déforestation rend les sols de plus en plus fragiles, presque désertiques, la bonne terre recule de plus en plus. Et bien-sûr, une question se pose: doit-on rester, et à quel prix, ou doit-on partir cers Saint Domingue si proche ou plus loin? Alors que l'on a toujours vécu dans ce village au nom de carte postale: Anse Bleue?

C’est l’histoire d’une famille où chacun survit comme il peut, d’une terre qui souffre par les hommes, mais qui est si belle, avec la mer si proche, les deux s’entremêlant constamment. Et, on découvrira peu à peu qui est la jeune naufragée…

Ce roman est beau, et se mérite car il faut se familiariser avec le vocabulaire créole, ses mots qui chantent et ce n’est pas toujours simple. J’ai eu de mal à les retenir, de même que les noms des protagonistes qui sont nombreux. Mais, l’auteure nous a fait cadeau d’un arbre généalogique détaillé des Lafleur et celui plus succin des Mésidor, et surtout un glossaire avec la signification de tous les mots employés.

Au début, j’ai fait de nombreux va-et-vient entre la lecture du livre et la consultation de l’arbre ou du glossaire, mais peu à peu on s’habitue…

Les prénoms sont beaux : Philogène, Fleurimor, Faustin, Cilianise, Ilménèse, Altagrâce….

Yanick Lahens nous livre un plaidoyer pour cette terre d’Haïti qu’elle aime et dont nous avons trop tendance à abandonner à son sort, pour les Haïtiens qui se battent pour vivre, survivre, sans s’avoués vaincus, qui ne mangent pas à leur faims et sont meurtris par les éléments autant que par les politiques politiciennes.

Donc, un bon roman bien écrit, mais qui nécessite une attention permanente, (ce qui a été difficile pour moi, vu l’état de fatigue dans lequel j’étais) pour ne pas perdre le fil et qui m’a donné envie de lire un autre roman de Yanick Lahens et de mieux connaître Haïti et sa culture.

Note : 8/10


Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..

La terre natale reste toujours accrochée aux souliers des écrivains. Cela semble un cliché mais n'est-ce pas encore plus vrai pour un pays parmi les plus déshérités du monde : Haïti, lequel possède une tradition littéraire très riche (Laferrière, Trouillot, Danticat, ...) y compris dans l'exil ? Yanick Lahens est une voix singulière que l'on avait appréciée dans le très beau Guillaume et Nathalie. Bain de lune est plus ambitieux encore et se déroule sur une trentaine d'années (jusqu'à la fin des années 80), dans un petit village "Anse bleue" à travers le destin de deux familles, l'une nantie, l'autre pas, et que les événements climatiques (sécheresses, ouragans) et politiques (dictatures, soulèvements) n'épargnent pas. Bain de lune est un roman fulgurant, capricieux et poétique qui demande un grand effort pour ne pas se perdre dans les méandres de ses intrigues et le foisonnement de ses personnages (l'arbre généalogique placé à la fin du livre est une bonne idée). Comme l'écrit Yanick Lahens : "Dans toute cette histoire, il faudra tenir compte du vent, du sel, de l'eau, et pas seulement des hommes et des femmes." Et si "Vivre et souffrir sont une même chose", Bain de lune est un nouvel hommage à cette capacité des haïtiens à ne jamais se résoudre au malheur et à se battre pour que s'améliore leur sort misérable.

Ce livre m’a été offert par mon fils aîné, et bien que ne connaissant pas l’auteur, Yanick Lahens, je me suis plongé avec plaisir dans ses pages.



L’action se déroule en Haïti, sur une plage qui se remet de trois jours de tempête. On y retrouve le corps échoué d’une jeune fille. Dans son état comateux, elle nous raconte l’histoire de sa famille, l’histoire de son pays sur quatre décennies. Et elle nous livre également son histoire à elle.



« Bain de lune » c’est l’histoire d’un pays et de ses habitants.

Dans "Bain de lune", l'écrivaine haitienne Yanick Lahens nous parle de son pays. Elle a reçu pour cet ouvrage le prix Femina 2014.



Il est difficile de chroniquer cet ouvrage car en refermant la dernière page, je ne sais pas trop quoi en retenir. L'intrigue?l'écriture? Haiti?

Tout est assez confus finalement dans ce livre.



Commençons par le point fort: l'écriture. Poétique, envoutante, tout simplement belle. On est souvent emporté dans le récit de cette saga familiale.

Elle apaise et réussit à adoucir le récit conté. Ce dernier est en effet souvent violent, guerrier, loi du plus fort...

Elle détaille joliment la beauté des paysages d'Haiti, nous fait voyager et découvrir ce pays qu'aime profondément l'auteur cela se sent. L'utilisation des mots créoles ajoute au charme, même si du coup c'est compliqué à suivre (le dictionnaire en fin d'ouvrage n'est vraiment pas pratique. J'aurai nettement préféré des notes de bas de page. C'est dommage)



Ce style, ces phrases chantantes et très descriptives, c'est ce qui m'a inciter à poursuivre.



Je ne peux pas en dire autant de l'intrigue. Ce mélange d'Histoire d'Haiti avec l'histoire des deux familles m'a dérangé. Je me suis souvent perdu, voire découragé. Trop de petites anecdotes, trop de personnages, trop de diversions... Ca finit par lasser. Heureusement les chapitres sont courts, ce qui dynamisent la lecture.



Pourtant, les deux histoires différentes, l'une écrite en italique (celle de la naufragée) et l'autre écrite "normalement (celle de la saga familiale) partaient d'une bonne idée. C'est plutot bien mené et bien amené.



Enfin, comme je le disais plus haut, je n'ai pas accroché avec le dictionnaire en fin d'ouvrage. Trop de perte de temps...



A l'arrivée, "Bain de lune" est un bon livre mais qui aurait pu être beaucoup mieux... J'ai quelques regrets et ce sentiment que l'auteur a trop voulu en faire... Dommage



3/5

Quand une tragédie actuelle permet de remonter l'histoire familiale de deux familles en conflit : les Lafleur et les Mésidor.

L'auteure nous transporte à Haïti entre les légendes des premiers arrivants venus de Guinée, la lutte pour l'affranchissement avec Toussaint Louverture, l'époque moderne également avec les dictatures successives et l'instabilité politique.

J'ai beaucoup appris sur l'histoire meurtrie de cette (demi) île et ces habitants. C'est passionnant mais l'histoire de ces familles et la place du vaudou sont aussi particulièrement touchantes.

Une belle découverte.

Dans la tradition haïtienne du roman paysan, marquée par le classique de Jacques Roumain Gouverneurs de la rosée et plus récemment par La Belle Amour humaineoù Lyonel Trouillot faisait entendre les voix du village d'Anse-à-Foleur, ce Bain de lune de Yanick Lahens s'impose par sa grande beauté lucide.
Lien : http://www.lepoint.fr/livres..

A travers l'histoire d'une lignée, Yanick Lahens retrace avec beaucoup de poésie l'histoire d'Haïti. Le dictateur François Duvalier devient sous sa plume "l’homme à chapeau noir et lunettes épaisses". Un livre qui permet de mieux connaitre ce pays et son peuple.

Haïti chérie, ton Histoire est contée au travers d'une saga familiale.

Ce texte poétique décrit en toute objectivité ce qui a été et ce qui existe encore aujourd'hui, mais avec certaines nuances

Si vous ne connaissaez pas Haïti, ses coutumes, son histoire, plongez vous dans ce roman.



Le roman troive sa source dans l'histoire de deux familles : les Lafleur et les Mésidor. Entre eux, rien n'a été simple. Entre désillusions et coups bas, le fossé s'est creusé entre elles.



C'est sans compter sur les jeunes générations qui, bien loin des atermoiements de leurs aïeux, vont au-delà des apparences pour construire une nouvelle histoire.



C'est un roman dépaysant qui sent bon le créole, les épices et peut être aussi un peu les sciences occultes (notamment la façon dont ils aident à faire passer les âmes de l'autre côté). C'est une histoire d'hommes et de femmes vivant avec passion les bons comme les mauvais côtés de la vie.



Le est très poétique et le lecteur se laisse vite bercer par la douce musique jouée par l'auteur.

Deux récits, le premier est en italique et parle d’une naufragée qui se retrouve sur le bord d’une plage après un ouragan. Le second parle d’une famille haïtienne sur plusieurs générations à l’époque de Duvalier, une famille pauvre comme beaucoup de familles paysannes en Haïti. Les deux récits partent d’un même lieu (Anse Bleue) et se croisent. Le tronc commun est la vie dans la région et l’évolution de la société face aux fléaux de la dictature et la pauvreté.

Ecriture très savoureuse. Simple mais riche. Par moments assez magique. On apprend et on apprécie beaucoup les aspects créole, le Voodoo, le mélange de genres (catholique/magie, riches/pauvres, violence/sagesse, résignation/révolte).

L’histoire est belle également, mais manque un peu de punch. Le fil conducteur est là, mais il ne nous entraîne pas.

J’ai bien aimé quoiqu’il en soit…

L'histoire de deux familles rivales à Haïti sur plusieurs générations dont les destins vont s'entremêler...

Sur fond de divinités vaudoues, de luttes et de souffrance, dans une écriture d'une beauté rare, Yanick Lahens plonge avec brio son lecteur dans l'atmosphère et l'histoire d'Haïti.



Camille

Quelques lignes, quelques pages, et mon cœur faisait boom.

L’écriture... exquise, tranquille, élégante. Dotée d’un vrai pouvoir d’apaisement.

L’histoire... vibrante. Une saga familiale qui prend ses racines dans l’ancêtre africain, se décline dans des terres isolées, jusqu’à se faire rattraper par les événements du XXe siècle.

L’intrigue gagne en puissance à mesure que la violence se répand sur l’île à la faveur du coup d’Etat. La guerre clanique, ce  « Roméo et Juliette » revisité qui a très mal tourné, prend une dimension plus terrible encore.

Et de me demander si ce roman fait de Haïti un personnage unique ou si ce sont les personnages qui ne sont que des bouts d’un tout qui serait, in fine, Haïti.

Ce « nous » omniscient qui surgit parfois pour se faire narrateur : manifeste de la mémoire collective et de l’unité des générations ? Un procédé d’autant plus réussi qu’il est employé de manière mesurée.

Un roman qui allie légendes, histoire, grâce et intensité, et qui m’a beaucoup touché.