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Critiques de Yanick Lahens (145)
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Bain de lune

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Bain de lune

Un roman étourdissant.

Étourdissante, l'écriture de Yanick Lahens, merveilleusement enrichie de mots créoles, poétique et lyrique devant la splendeur des paysages, impitoyable face à la violence de la vie en Haïti sous les Duvalier.

Étourdissant le soleil qui cogne sur l'île, qui incendie les maigres cultures et les arbres fruitiers, qui brûle l'âme des hommes et des femmes : "La mer était une plaque luisante à perte de vue, posée là pour renvoyer toute la puissance du soleil, comme si la terre condamnée était prise entre deux fatalités, brûler ou être engloutie."

Deux fatalités, et deux familles à Anse Bleue : l'une s'est enrichie par la spoliation des terres. "Rien n'a jamais arrêté mon bras quand je voulais tuer, voler, violer. Rien."

L'autre famille vit dans la misère, tentant par tous les moyens de garder sa dignité ; cela passe par la vénération des divinités vaudoues, par la solidarité familiale mais aussi par de vaines tentatives d'ascension sociale. Une des filles pactisera avec le diable, en l'occurrence le patriarche de la famille riche ; son frère ira encore plus loin, en devenant un tonton macoute.

Une partie de l'histoire est racontée par ce qui semble être un cadavre rejeté par la mer, mais qui s'avère être une jeune fille blessée, tâchant de trouver un sens à l'histoire familiale, à l'histoire d'Haïti tout entière, dans le bain de lune, "la fascination de la lune", où elle agonise.

Challenge Globe-Trotter (Haïti)
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Bain de lune

Roman d’une violence inouïe, tous les éléments sont déchainés, tremblements de terre, ouragans, la violence des hommes entre eux. Peu ou pas de repos, la nature a façonné les hommes. Roman difficile à lire, tout y est excessif, l’ombre des Duvalier et les Tontons Macoutes font régner la terreur chez les paysans. Les rites de passage de vie à trépas, un mélange de chrétienté et de vaudou assurent un passage adouci au mourant qui rejoint ses ancêtres dans l’Au-delà, pratiques tellement éloignées de notre civilisation. L’image idyllique d’une Haïti de mer bleue et de sable fin est absente. Dommage qu’il faille sans arrêt se référer au dictionnaire créole de fin de livre. JB
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Bain de lune

Yannick Lahense nous entraîne dans une grande fresque à Haïti, en nous contant traditions et coutumes, emprunts de vaudou et de surnaturel.

Elle confronte deux mondes, le "vieux", tiré de la Terre et la Religion au nouveau, basé sur les nouvelles technologies et des relations sociales différentes.

Une narration à deux voix, un nous collectif et un je, de a jeune fille rescapée de l'ouragan.

Langue somptueuse mâtinée de créole parfois et très imagée qui rend hommage à l'énergie des haïtiens pour s'en sortir en dépit de calamiteux politiciens.

Dommage qu'il soit difficile de suivre la trajectoire de cette famille (bien qu'il y ait un arbre généalogique en fin de roman).
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Bain de lune

Un roman à deux voix sur une des périodes la plus sombre d'Haïti, la dictature des Duvalliers (Papa Doc et Bébé Doc) et la désillusion Aristide.

Nous suivons un clan de pauvres pêcheurs et agriculteurs qui ont intégrés très tôt que le pouvoir peut changer de mains mais jamais à l'avantage du petit peuple. Leur vie est rythmée par le culte vaudou malgré un synchrétisme avec le dogme chrétien : ces hommes et femmes ont l'habitude de s'adapter à la nature et à la folie des hommes.

Il y a toujours de l'espoir malgré les coups du sort et l'action folle des hommes de pouvoir.

L'amour est le plus fort et la famille un refuge...
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Bain de lune

Un livre passionnant qui nous conte la vie de deux familles qui se détestent et dont les destins se croisent au fil des ans.

L'histoire court sur une trentaine d'années dont une partie sous le règne sanglant de Papa Doc qui a entraîné Haïti dans un bain de sang.

L'auteur nous fait plonger dans les rites et coutumes vaudous où se mélangent mer et terre car dans ce culte, beaucoup de divinités sont marines et peuvent, si vous avez été respectueux des rites, vous emmener en Afrique lors de la mort afin d'y retrouver les ancêtres.

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Bain de lune

L'histoire violente et tragique de Haïti terrorisée et mise à genoux par les Duvalier. Le quotidien, les rites et coutumes, le vaudou. La grande histoire se profile derrière le destin croisé de deux familles liées par la haine et l'amour. Ecriture d'une rare puissance et d'une grande richesse. A découvrir avec un autre de ses titres, la couleur de l'aube.
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Bain de lune

BAIN DE LUNE de YANICK LAHENS

Tout se passe en Haïti plusieurs histoires s'entremêlent dans le temps. Les occupations étrangères les luttes sociales et la violence dans l'arrière plan. C'est très intéressant mais ce style que l'on retrouve chez beaucoup d'écrivains de cette partie du monde me gêne beaucoup et à force de mots créoles qui parsèment le texte et de descriptions ampoulées je finis par perdre le fil d'une pourtant belle histoire.
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Bain de lune

C'était la première fois que j'avais entre mes mains un livre CD et moi qui avais l'habitude de tourner les pages et non d'écouter , j'ai été légèrement décontenancée . J'aurais aimé revenir en arrière surtout au début quand j'avais du mal à comprendre certains passages .

Nous voici en Haiti , pays dur et pauvre , avec ses coutumes , ses rituels , ses dieux vaudous , pays qui n'est pas épargné non plus par les ouragans .

Tout commence par la découverte d'une jeune fille abandonnée sur la plage .

L'auteur nous relate à travers plusieurs générations la vie de deux familles: les Lafleur et les Messidor que tout sépare , les uns riches , les autres pauvres .Quand Messidor aperçoit Olmen Lafleur au marché , c'est un coup de foudre réciproque entre une jeune fille de 16 ans et un homme de cinquante ans .

L'auteur sait parler de son pays , elle nous conte sa terre natale avec amour et elle sait nous entrainer dans son histoire .Je remercie les éditions Thélème et masse critique pour cet envoi
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Bain de lune

Ce roman de Yanick Lahens a reçu le prix Femina 2014. C’était une surprise pour moi de le découvrir au pied du sapin et comme j’aime toujours faire des découvertes et que les critiques dans la presse étaient bonnes, je me suis lancée sans aucune hésitation dans cette lecture. J’en ressors plutôt mitigée. Je ne peux pas dire que je n’ai pas apprécié ma lecture mais elle ne me laissera pas un souvenir impérissable. Je n’ai pas retrouvé l’engouement que ce roman a suscité dans les médias. Mon avis sera donc assez court.



Le roman se déroule à Haïti. C’est une île dont je ne connais pas grand chose à part le terrible tremblement de terre survenu il y a peu. L’auteur retrace la vie d’une famille, les Lafleur, sur plusieurs générations. On suit la vie des uns et des autres au gré des changements de gouvernement, des coups d’état. Comme à chaque fois que je me lance dans une lecture et que je me retrouve perdue « historiquement », je me renseigne sur Internet pour en savoir un peu plus sur l’Histoire politique et économique de cette île et j’apprends toujours beaucoup de choses. L’auteur tisse en toile de fond l’Histoire de son pays et la mêle très étroitement à l’histoire de ses personnages.



Justement, ses personnages sont assez nombreux même si au final, l’intrigue se concentre sur deux ou trois d’entre eux. Le lecteur fait d’abord la connaissance des Lafleur, famille de cultivateurs sans histoire. Puis la menace de la famille Mésidor se fait vite sentir. Les Mésidor sont les maîtres d’une partie de l’île, Anse bleue. Ils font régner leurs lois par l’intimidation et la violence. Un jour, Tertulien Mésidor tombe amoureux d’Olmène Lafleur. Enfin, « amoureux » est un bien grand mot. Il la désire et veut la posséder. Olmène cède aux sirènes du pouvoir et devient une de ses concubines. Ainsi les Lafleur et les Mésidor se retrouvent liés par le mariage.



A partir de cette union, l’auteur raconte la descendance et la destinée des Lafleur, une famille prise entre un désir de progrès et une volonté de se plier aux traditions ancestrales et conservatrices. A travers cette famille, elle dresse le portrait de jeunes gens qui ne souhaitent qu’une chose: s’exiler sur le continent américain pour y vivre une vie meilleure. Le sort semble s’acharner: quand on naît haïtien, on le reste. L’histoire semble se répéter indéfiniment et finalement rien ne change vraiment dans la vie de ces pauvres cultivateurs. Les gouvernements se succèdent, la violence fait office de loi et tout semble figé. Bref, rien de bien réjouissant.



J’ai aimé découvrir Haïti à travers le récit de cette saga familiale mais je n’ai pas été transportée. Je garderai un souvenir confus de cette intrigue qui mêle l’Histoire avec un grand H à la petite.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Bain de lune

Je n'ai pas été convaincue par cette lecture, peut-être parce que j'ai été déçue et mes attentes trop importantes, créées par ce titre poétique et la promesse d'une saga familiale mêlant petite et grande histoire haïtienne.

J'ai eu du mal à être embarquée par ma lecture car je n'ai pas compris qui était le narrateur, ce “nous” englobant tous les habitants du lakou d'Anse Bleu? Tous les miséreux des 5 villages? Surtout que ce “nous” ne change pas avec le temps et reste le même tout au long du roman, que les événements racontés soient en 1940, 1960 ou 1980. Certains chapitres en italiques sont racontées avec le « je » d'une jeune femme dont on ne connaît l'identité que très tard et surtout grâce à l'arbre généalogique donné en fin d'ouvrage.



Ce flou concernant le point de vue est augmenté par la narration qui se place du côté des « ignorants » subissant sans les comprendre les événements politiques, se référant par exemple à Duvalier comme à l'homme aux lunettes épaisses. Tout est donc embrouillé pour le lecteur, dans un effet voulu par l'auteur (j'en suis persuadée) pour montrer l'impuissance de la population haïtienne face aux hommes de pouvoir qui se succèdent. J'ai d'ailleurs bien aimé dans cette optique, que les hommes de pouvoir transmettent leur nom de famille alors que chez les autres, nos héros en quelque sorte, ce soit le nom de la mère qui est transmis. Je ne sais pas si ça correspond à une réalité haïtienne mais j'ai trouvé la comparaison intéressante.



Les derniers chapitres montrent que la nouvelle domination est celle du trafic de drogue, la population d'Anse bleue, comme avant, n'étant que spectatrice d'un théâtre dont elle ne comprend pas les règles. Cette ignorance, quelque part assumée et recherchée, m'a un peu empêchée de plonger dans la narration car il me manquait trop de connaissances pour bien décoder les propos de l'auteur.



J'ai bien aimé la description des rites vaudous et de la spiritualité associée, sans ésotérisme et sensationnalisme. On se sent du coup assez proche de ces croyances malgré les transes et les chevauchées exotiques. J'ai trouvé dommage de ne pas être emportée par cette lecture car l'écriture est poétique et l'histoire assez universelle. Un rendez vous manqué.

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Bain de lune

Alors, c'est évidemment très bien écrit. Il faut s'accrocher (il y a un lexique en fin de livre avec les mots du folklore haïtien essaimés au fil de la lecture et l'ouverture du roman est faite à la première personne, en italique, en des termes étranges, d'une autre culture, on ne sait pas qui parle, c'est troublant). Ce livre décrit de façon poétique, originale, une terre d'Haïti mêlant traditions ancestrales, misères et espoirs à travers l'histoire de deux familles aux destins liés : Les Mesidor/ Lafleur... Je ne suis pas sûre de bien avoir compris la fin...


Lien : https://chutellelit.wordpres..
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Bain de lune

Quel livre merveilleux ! Et comme il est bien écrit ! Dans un français magnifique, un peu "ancien", avec un vocabulaire imagé et poétique. L'auteure a une façon de raconter qui fait penser à "Gouverneurs de la rosée" de Jacques Roumain ; elle est haïtienne et montre dans ce livre son amour profond pour son pays mais aussi sa lucidité et sa finesse d'analyse.

Il y a, en chapitres alternés, le récit d'une jeune fille échouée sur une plage qui, au départ, ne se souvient plus bien de ce qu'il lui est arrivé ; elle semble gravement blessée et peine à reprendre ses esprits ; l'autre récit concerne l'histoire de la famille Lafleur, des paysans-pêcheurs "pauvres depuis le commencement du monde" qui vivent loin de Port-au-Prince, à Anse Bleue. Orvil, le père, est pêcheur ; marié à Ermancia ils ont deux garçons Léosthène et Fénelon, et une fille Olmène. On parle aussi des plus anciens, jusqu'à l'ancêtre Dieunor, celui qui était né en Afrique ; l'auteure nous dit d'ailleurs que quand ils meurent, ces haïtiens croient qu'ils retournent en Guinée. On connait aussi leurs descendants, le petit-fils, Dieudonné marié à Philomène et leurs quatre enfants, dont Cétoute, la dernière bien sûr.

Les seules sonorités des prénoms sont déjà extraordinaires et dépaysantes ; les noms des arbres, ceux des lieux, tous contribuent à une évocation poétique de l'île ; il y a aussi les présences invisibles, indissociables du peuple haItien : les esprits, les divinités auxquelles il faut faire des offrandes au cours de cérémonies, toute une magie qui habite leur vie quotidienne. L'imbrication des cultes catholique et vaudou est étonnante, de même que l'importance des chefs et de la politique. Des deux garçons d'Orvil et d'Ermancia, l'un deviendra "tonton Macoute" et l'autre s'exilera.

L'histoire de la famille Lafleur Dorival est raconté par un "nous" collectif qui donne le poids du peuple tout entier à la narration de cette histoire.

Qui est-elle, la jeune blessée de la plage ? Que lui est-il arrivé ?

Y-a-t'il un rapport entre cet évènement et une autre famille, celle des Mésidor ? Dieudonné est né de l'union d'Olmène et de Tertulien Mésidor, un homme puissant et riche, redoutable et redouté, voleur de terres et asservisseur des plus faibles.

"Bain de lune" procure un fabuleux moment de lecture.



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Bain de lune

Haïti n’en finit pas de panser ses plaies. Entre les caprices de la nature, ceux des dictateurs et la mainmise des puissants sur les faibles, décidément cette île souffre ; ses habitants plient mais résistent.



Yanick Lahens, dont je découvrais ici la plume offre un roman à la fois complexe, envoutant, riche, puissant et bigrement bien écrit.

Ce roman familial sur plusieurs générations se veut l’histoire des paysans et des sans voix en donnant tantôt la parole à un narrateur collectif, et à une inconnue bien mal en point échouée sur une plage. Cette inconnue se révèle au fil des pages, tandis que défile sous nos yeux attentifs, une communauté partagée entre les Lafleur, et les Mésidor Les uns, riches s’arrogent tous les droits sur les autres, humbles mais dignes, alors que la dictature de « l’homme à chapeau noir et lunettes épaisses » fait rage.

Les Dieux Vaudou sont partout, implorés par des paysans prêts à tout pour se maintenir la tête hors de l’eau.



Yanick Lahens emploie une écriture très imagée, à la fois poétique et réaliste. La puissance des mots donne à ce texte une sensualité bien dosée. Yanick Lahens aime profondément son île, et cela se sent dans l’affection qu’elle porte à ses personnages, même pour ceux les moins enviables.



Le lecteur ressort de cette lecture envouté, comme ensorcelé ; en tout cas pris dans les mailles de cette famille dont il est parfois un peu compliqué de suivre le parcours, mais dont l’arbre généalogique en fin d’ouvrage arrive fort à propos.




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Bain de lune

Un roman à deux voix.

Celle d'une femme qui se réveille sur la plage, nous ne savons pas trop ce qui l'a amené là mais elle est fortement cabossée. Un homme se penche sur elle.

Et l'histoire de deux familles sur trois générations qui se croisent et se recroisent : les Lafleur et les Mésidor.

Les seconds avides de bonnes terres, ont ruinés les premiers, qui sont devenus des petites gens du peuple, vendant leur production et leur maigre pêche sur les marchés.

Les Mésidors sont riches et puissants et ont l'habitude que l'on s'incline sur leur passage. Du haut de leurs chevaux ils toisent la populace avec un air de dédain.

Mais aujourd'hui, en plein marché, Tertulien Mésidor, la cinquantaine bien tassée, tombe en arrêt devant une jeune beauté de seize ans : Olmène Lafleur. Sa beauté est en pleine éclosion et son vêtement que le vent plaque sur son corps révèlent des trésors en pleine construction. L'homme tressaille : il l'a lui faut !

Un roman riche de descriptions, pour ce pays ravagé qu'est Haïti, pour la servitude des femmes, pour les pauvres face aux riches. Un ton au-delà du poétique qui nous plonge dans un roman empreint de souffrance. Un bouquin ou il convient d'être vigilant pour ne pas en perdre le fil : l'histoire est sur trois générations et beaucoup de protagonistes y sont décrits. Fort heureusement il y a un arbre généalogique à la fin pour s'y retrouver.

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Bain de lune



J'ai eu quelques difficultés au début, à entrer dans cette écriture si particulière, qui reflète à elle seule tous les contrastes de cette île démunie et souffrante. Et puis, une fois accrochée, je me suis laissée porter par ce souffle fait à la fois de poésie et de violence, d'ignorance et de savoir ancestral.

Une très belle écriture, au service d'un peuple qui a surtout connu la pauvreté, la violence et la dépossession.
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Bain de lune

Une jeune fille échoue sur une plage haïtienne...

Sa voix de naufragée rescapée d'une terrible tempête va nous conduire à travers plusieurs générations au cœur de deux familles qui se déchirent depuis toujours au village d'Anse Bleue, les Lafleur et les Mésidor. C'est la mémoire vive des paysans haïtiens mais aussi celle des femmes soumises aux hommes que fait revivre Yanick Lahens sous nos yeux ébahis par la puissance du récit.

Quand les destins tragiques se mêlent à la Grande Histoire d'Haïti, entre opportunisme politique, fratries déchirées, rites vaudou et caprices de la nature, il en résulte un livre inoubliable... Le grand roman d'Haïti !
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Bain de lune

J'ai beaucoup aimé cette saga familiale haïtienne qui court sur plusieurs décennies, incluant celles de la dictature des Duvalier et d'Aristide, du pareil au même pour les habitants, malmenés de tout temps, politiquement et socialement. Imprégné de religion vaudou, ce roman à l'écriture poétique évocatrice m'a emmenée dans un monde tout à la fois irrationnel et terre à terre. Un roman empreint de fatalité, de croyances, de rêves éveillés, de sexualité brute et de paysannerie rouée.
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Bain de lune

Un roman à deux tons, l’un mené par une jeune fille mourante, l’autre par des membres d’une famille pauvre haïtienne, deux histoires étroitement liées par plusieurs générations d’hommes et l’histoire d’un pays ayant tragiquement sombré peu à peu dans la dictature. Le tout alimenté par une belle écriture et la passion d’un auteure pour ce pays, bouleversant !



Une jeune fille est découverte sur la plage, survivante après une terrible tempête mais gravement blessée. Elle est consciente de ce qui l’entoure, de cet homme qui, dans l’horreur, la découvre et ameute les autres habitants. Elle se rappelle le passé, appelle à la bonté des Dieux anciens pour reposer en paix et se projette à Anse bleue, petite ville paysanne d’Haïti, dans l’histoire familiale trois générations plus tôt, symbole du début d’une querelle profonde entre deux familles de l’île : Les Lafleur, appauvris et Les richissimes Mésidor.



Ainsi trois générations de personnages se suivent, cohabitent, disparaissent et démontrent la dureté des conditions de vie de ce pays. Ces deux familles que tout oppose, se retrouveront unis dans des relations adultères ou transgénérationnelles, à l’image de Tertulien Mesidor, la cinquantaine passée qui convoite Olmène la benjamine des Lafleur, à peine âgée de 16 ans. De cette relation partagée et consentie, se dégagera aussi le rôle de la femme dans ce peuple, souvent malmenée et abusée par les hommes, acceptant les saillies sauvages et souvent sans plaisir dans les fourrés locaux. Les enfants illégitimes et les querelles sous-entendues entre femmes sont légions dans cette culture où l’homme, le chef de famille, a souvent le pouvoir de l’âge et du corps.



Grâce à l’écriture posée, élégante, voire poétique de l’auteure où les expressions créoles locales sont ici et là parsemées, le lecteur est vite transporté au cœur de ce pays, de ces rites vaudous et des marchés paysans, dont la colère grandit au cours de ces trois générations et les actes barbares d’une armée répressive qui s’est installée à travers la dictature et la peur du peuple. Un peuple aux us et coutumes vaudous ancestraux que peu à peu on oblige à la conversion catholique par l’envoi d’émissaires étrangers, qui se retrouve à pêcher dans un océan où les poissons sont de plus en plus rares, à cultiver des terres devenues désertiques et infertiles et où les cataclysmes météorologiques ; les ouragans et les tempêtes, sont de plus en plus violents.



En bref, l’auteur dépeint à travers l’histoire de deux familles sur plusieurs générations, l’évolution culturelle et politique d’un Haïti méconnu du grand public. Une bien belle découverte qui donne assurément envie de plonger dans les autres œuvres de l’auteure. Une lecture que je conseille assurément !
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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Bain de lune

Le roman s’ouvre sur une jeune femme rejetée sur une plage par l’océan, après un ouragan de trois jours, quelque part sur une île. Elle est découverte bléssée par un autochtone visiblement bouleversé.

La narratrice tente de recouvrer la mémoire des événements.

Originaire d’Anse Bleu, modeste village d’Haïti, elle remonte le fil du passé sur plusieurs générations afin de restituer l’histoire de sa famille, celle de sa naissance, jusqu’à son naufrage sur cette grève étrangère.

Au moment même où les Américains bombardent les villes et villages de l’île, Bonal Lafleur, paysan pauvre, se voit contraint de céder ses propriétés à un riche et puissant Don de la région, Anastase Mesidor.

Le fils du noble espagnol, Tertulien Mesidor, âgé de 55 ans, rencontre la petite fille de Bonal, Olmène Dorival, âgée de 16 ans, au marché : il la désire immédiatement.

Une lignée est appelée à naître de cette union.



Sous un soleil de plomb, au son des chants créoles vaudous, la terre battue des chemins collant à la peau, la destinée de la famille Dorival épouse celle d’Haïti au grès des soubresauts de la grande et de la petite histoire.

L’intrigue m’a hypnotisée dans un jeu subtil et enivrant de senteurs et de goûts.

Le suspense est soutenu par une alternance de temps, entre conte et lamentations.

Un vrai bijou.

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