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Citations de Yukiko Motoya (48)


Évidemment, toi, tu es une femme au foyer. Tu ne peux pas comprendre qu'un homme n'ait envie de penser à rien en rentrant chez lui.
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Avant, j'étais persuadée que plus on prenait son temps pour réfléchir, meilleur était le résultat, mais je me demande si, en fait, se fier davantage à son intuition, se décider sur le vif, ne permet pas de mieux accepter le résultat, quel qu'il soit.
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- Alors, on va à la montagne, d’accord ?
- On fera un barbecue ? a demandé mon frère.
- Pourquoi pas ? On pourrait installer des hamacs et se la couler douce. Boire de la bière.
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J’avais l’intention de patienter dans un coin, mais mes yeux se sont posés par hasard sur une pile de « Bento premier choix ! Dégustation quatre anguilles » dans la vitrine voisine, et je me suis laissé tenter. C’était un bento de rêve : de l’anguille grillée en sauce du fleuve Shimanto, du lac Hamana, de Mikawa et de Miyazaki, et en prime, de l’anguille grillée au sel.
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L'histoire de Hakone m'a secrètement remuée.
Parce que jusqu'à maintenant, chaque fois que j'étais devenue proche de quelqu'un, j'avais eu l'impression de vivre une substitution progressive.
Les pensées de l'autre, ses goûts, ses paroles, ses actes supplantaient peu à peu les miens à mon insu et quand je m'apercevais que je me comportais comme si j'avais toujours été ainsi, cela me paniquait. Mes tentatives pour résister étaient vaines. Il ne s'agissait pas seulement de manifestations extérieures.
Les hommes pénétraient profondément en moi, de la même façon que les nutriments du terreau imprègnent les racines. A chaque nouvelle rencontre, j'étais comme transplantée, je changeais de terreau. La preuve en est que je n'avais presque aucun souvenir des jours passés avec les hommes que j'avais fréquentés autrefois. Ce qui était étrange, c'est que mes partenaires cherchaient tous à me servir de terreau. Et cela finissait toujours de la même façon, je sentais mes racines menacées de pourriture à cause du terreau et je me dépêchais de briser le pot pour m'en extirper de force.
Le terreau était-il mauvais, ou était-ce les racines qui posaient problème ?
Quand j'ai décidé d'épouser mon mari, j'ai bien pensé que je m'exposais à la substitution ultime, à l'extinction totale, je ne peux le nier.
Mais aujourd'hui, quatre ans après notre mariage, je n'essayais pas de fuir le terreau qu'était mon époux. Avec l'histoire de la boule de serpents que m'avait racontée Hakone, la question qui m'obsédait s'était enfin clarifiée, me semblait-il.
J'avais toujours laissé les hommes se repaître de moi. J'étais en quelque sorte le fantôme d'un serpent dévoré par plusieurs autres serpents et qui, bien avant de se faire engloutir par son conjoint, avait déjà perdu son corps d'origine. Voilà peut-être pourquoi savoir si celui avec qui je vivais était mon mari ou une chose qui ressemblait à mon mari ne m'importait guère.
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L’histoire de Hakone m’a secrètement remuée.
Parce que jusqu’à maintenant, chaque fois que j’étais devenue proche de quelqu’un, j’avais eu l’impression de vivre une substitution successive.
Les pensées de l’autre, ses goûts, ses paroles, ses actes supplantaient peu à peu les miens à mon insu et quand je m’apercevais que je me comportais comme si j’avais toujours été ainsi, cela me paniquait. Mes tentatives pour résister étaient vaines. Il ne s’agissait pas seulement de manifestations extérieures.
Les hommes pénétraient profondément en moi, de la même façon que les nutriments du terreau imprègnent les racines. A chaque nouvelle rencontre, j’étais comme transplantée, je changeais de terreau. La preuve en est que je n’avais presque aucun souvenir des jours passés avec les hommes que j’avais fréquentés autrefois. Ce qui était étrange, c’est que mes partenaires cherchaient toujours à me servir de terreau. Et cela finissait toujours de la même façon, je sentais mes racines menacées de pourriture à cause du terreau et je me dépêchais de briser le pot pour m’en extirper de force.
Le terreau était-il mauvais, ou était-ce les racines qui posaient problème ?
Quand j’ai décidé d’épouser mon mari j’ai bien pensé que je m’exposais à la substitution ultime, l’extinction totale, je ne peux le nier.
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Mon existence actuelle n’équivalait-elle pas plus ou moins à un exil sur une île lointaine ? Au fil de mon quotidien sans relief, comme j’avais trop de temps libre, ce genre de fantaisie finissait par germer dans mon esprit. Il y avait des arbres fruitiers, on avait tout le temps de batifoler avec les animaux, c’était une île, d’accord, mais clairement de la catégorie des îles paradisiaques ou célestes ; et pourtant, parfois, l’endroit d’où je venais me manquait terriblement. Dans les premiers temps de mon mariage, je ne me voyais pas finir ma vie ainsi et j’avais souvent envisagé de fuir l’île pour de bon. Mais les disputes pour les fruits et les conflits se rappelaient vite à moi et faute de raison suffisante de renoncer à ce paradis, malgré l’impression d’être plus ou moins sur la touche, je continuais à vivre en apesanteur dans cet éden.
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Après avoir roulé un temps sur l’autoroute Jôshin-Etsu, les massifs montagneux sont apparus. Le ciel d’automne incroyablement bleu et pur faisait nettement ressortir le contour des montagnes qui semblaient se rapprocher à toute vitesse. C’était un paysage superbe, qu’on aurait eu envie d’applaudir dans d’autres circonstances.
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Linde tendit discrètement la main en direction de la couverture voisine. En prenant soin de n'être entendue par personne, elle tapota doucement le drap poum poum poum.
Un instant plus tard, la réponse s'éleva de l'autre coté de la couverture, un tapotement sur le drap poum poum poum.

P128
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Tu sais, les histoires de femme au foyer, il n’y a que les femmes au foyer pour comprendre », ai-je dit en prenant une grande lampée de whisky-soda.
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Cette sensation de faire un effort me paraissait bizarrement conférer de l’épaisseur à mon quotidien morne.
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À propos, tu connais l’histoire de la boule de serpents ? Je ne sais plus où j’ai lu ça. Ou c’est peut-être quelqu’un qui m’en a parlé, il y a longtemps. Ce sont deux serpents qui mangent chacun la queue de l’autre. Ils se grignotent l’un l’autre, à la même vitesse, et pour finir, ça fait comme une boule avec seulement deux têtes, avant qu’ils disparaissent en entier engloutis jusqu’au dernier morceau. Tu vois ce que je veux dire ? Quelque part, pour moi, c’est ça, l’idée du mariage.
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Les hommes pénétraient profondément en moi, de la même façon que les nutriments du terreau imprègnent les racines. A chaque nouvelle rencontre, j’étais comme transplantée, je changeais de terreau. La preuve en est que je n’avais presque aucun souvenir des jours passés avec les hommes que j’avais fréquentés autrefois. Ce qui était étrange, c’est que mes partenaires cherchaient tous à me servir de terreau. Et cela finissait toujours de la même façon, je sentais mes racines menacées de pourriture à cause du terreau et je me dépêchais de briser le pot pour m’en extirper de force.
Le terreau était-il mauvais, ou était-ce les racines qui posaient problème ?
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"Evidemment, toi, tu es une femme au foyer. Tu ne peux pas comprendre qu'un homme n'ait envie de penser à rien en rentrant chez lui.
- Et à quoi refuses-tu de penser ?"
D'habitude, je laissais glisser, mais là, j'ai posé la question exprès. Qu'il prenne de haut les femmes au foyer m'avait énervée.
"Je n'ai pas envie de réfléchir à la réponse à ce genre de question non plus. C'est pas possible, ça...Si tu n'y joues pas, rends-le-moi."
Il m'a pris l'iPad des mains et s'est replongé dans son jeu. Fuyant le tintement des pièces de monnaie et les bruits de bouche de mon époux qui suçotait sa seiche, j'ai quitté le canapé.
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Dans l’obscurité, il m’a vite ôté juste le bas de mon pyjama. Ce qui s’était mis à s’agiter sur moi était-il mon mari ou la chose censée être mon mari ? Y penser m’effrayait, alors j’ai gardé les yeux fermés. Au bout d’un moment, lorsque ma peau s’est peu à peu assouplie et que mon corps a commencé à se détendre, je n’ai plus su dire si c’était vraiment moi qui éprouvais tout cela.
C’était donc ça, la boule de serpents ! Pour résister à la sensation de mon corps qui se mettait à s’enrouler sur lui-même, j’ai serré les paupières encore plus fort. La frontière entre ma peau et celle de mon mari, entre nos corps enchevêtrés, a fini par s’effacer. Mon époux devenu serpent a ouvert la bouche pour m’avaler la tête la première et moi, dans son estomac, j’ai tenté de toutes mes forces de me débattre, mais l’intérieur de son corps, tout révoltant qu’il était, s’est peu à peu transformé en un doux séjour. Je me suis rendu compte que c’était de mon propre gré, avec empressement , que je lui offrais mon corps à manger. Il s’en repaissait avec un tel délice que la saveur s’en propageait jusqu’à moi, j’avais l’impression de goûter à moi-même.
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« On n’a pas besoin d’avoir des conversations sérieuses à la maison, tu ne crois pas ? a-t-il répliqué sur le même ton.
— Mais alors, les gens qui vivent ensemble, quand parlent-ils de choses sérieuses ? » ai-je rétorqué sans hésiter.
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Je me sentais beaucoup plus concernée par la question de savoir si je ne risquais pas moi aussi un jour, comme la femme d’Uwano, de regretter plus la mort de mon animal domestique que celle de mon conjoint.
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Ce sont deux serpents qui mangent chacun la queue de l’autre. Ils se grignotent l’un l’autre, à la même vitesse, et pour finir, ça fait comme une boule avec seulement les deux têtes, avant qu’ils disparaissent en entier, engloutis jusqu’au dernier morceau. Tu vois ce que je veux dire ? Quelque part, pour moi, c’est ça, l’image du mariage.
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Mon mari a le regard perçant, pourrait-on dire en bien ; continuellement soupçonneux, avec la mobilité d'un reptile, pourrait-on dire en mal. Comme il se tient voûté, il regarde toujours les gens par en dessous, ce qui laisse une impression désagréable à huit ou neuf personnes sur dix qui le rencontrent. Il a un long né épaté et des lèvres fines.
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Joe répondit aimablement à toutes ses interrogations. Linde s'appliqua à l'écouter avec un visage expressif. Il ne lui posa pratiquement aucune question, mais désormais il était comme les autres, ce n'était pas quelqu'un avec qui elle avait envie d'être du fond du cœur, Linde le savait, et elle se sentait capable de supporter la douleur dans sa poitrine.
Voilà, je l'avais bien dit. J'en ai ma claque des hommes. Plus jamais ça. A l'arrêt de la gare, les passagers descendirent en dépliant leurs parapluies de toutes les couleurs, et ils eurent le bus pour eux seuls. Linde, qui avait écouté par complaisance les soucis de Joe en matière d'autorité parentale, mit un terme à la conversation et alla s'asseoir tout au fond du bus, contre la fenêtre. Elle n'en souffrit pas. Parce que c'était bien plus simple ainsi.
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