Citations de Yves Paccalet (130)
Notre suicide nous fascine. Nous pleurons sur la tragédie humaine, mais nous l'accélérons. La maison s'écroule, et nous branchons la télévision. La fumée de l'incendie nous fait tousser, et nous regardons l'élection de Miss Blonde ou la Coupe du monde de football. Nous avalons, avec un sourire niaiseux, la logorrhée des politiciens et des économistes qui nous promettent la croissance à perpète et s'extasient sur la progression d'un quart de point de l'indice de confiance des consommateurs, calculé par l'Institut de statistiques infaillibles de l'université Georges le menteur du Texas.
L'éthologie nous enseigne que, comme tout être vivant (de l'amibe au chêne, de la crevette au gorille), l'Homo sapiens obéit à trois pulsions principales : le sexe, le territoire et la hiérarchie.
La reproduction, la possession et la domination.
L'eau est consubstantielle à la vie. Indispensable à l'homme, aux animaux et aux plantes.
Les animaux obéissent à un petit nombre de stimulations (la faim, le sexe, le territoire...). On peut analyser, donc prédire, leurs réponses. Rien de tel avec l'espèce humaine : elle agit sans logique, sous l'empire des passions. Elle fait preuve d'une sauvagerie incroyable, qu'elle attribue injustement aux requins et aux barracudas. (p.172)
- Croyez-vous qu'en débarquant dans ces îles, nous trouverons des Polynésiens heureux ?
- Heureux ? [...] Ils l'étaient peut-être au 18ème siècle, du temps de Cook et de Bougainville. [...] Nous leur avons apporté la vérole, les trois-huit et le souci du lendemain. La bagnole et le supermarché. Le compte en banque et l'impôt. Sans oublier les essais atomiques.
Le silence des oiseaux devient assourdissant. Qu'il soit causé par la guerre, la dévastation mécanique ou la chimie, il préfigure celui de la vie.
Le clonage, la division binaire des bactéries (une cellule mère donne deux cellules filles qui lui sont identiques), ne permet guère l’évolution. Voici peut-être 1 (ou 1,5) milliard d’années, les plus perfectionnés des unicellulaires inventent le sexe. Le mâle, la femelle – et Éros qui les unit ! Désormais, le croisement des gènes autorise une prodigieuse différenciation des individus, des espèces, des lignées…
La différence entre le mot "partage" et le mot "charité", écrira-t-il, va au-delà de la sémantique. Les êtres charitables n'écoutent que leur propre musique. Dans le partage, les individus participent à une symphonie, mêlant leurs notes à celles des autres, pris dans la joie de créer à l'unisson, en une sorte de grand crescendo.
Quant à moi, je préfère jouer Roméo dans sa tombe - mort d'avoir trop pleuré le corps inanimé de celle qu'il aimait : la terre.
Gaïa ... juliette !
Lorsque l'humain aura asséché tous les cours d'eau, détruit toutes les plantes et les forêts , tués tous les animaux, pollué les mers, l'air et les lacs, il s'apercevra qu'il ne pourra manger ses ordinateurs , ses billets de banques etc .. et que tout l'or du monde ne lui donnera à boire de l'eau claire et de quoi se nourrir
L'Homo sapiens se croit tout: il n'est rien.
Lors de la marée noire de l’Erika, en 1999, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) recueille 54 000 oiseaux victimes du mazout. Elle en sauve 10 000. Il y a des raisons de penser qu’au total, 300 000 volatiles périssent dans le désastre.
[…]
La vérité est désormais chiffrée. Chaque saison, en France, les chasseurs exterminent au minimum 30 millions d’oiseaux. L’équivalent de cent marées noires de l’Erika !
Yann Arthus-Bertrand, également connu sous le sigle « YAB », dirige une fondation présidée par l’ancien Premier ministre Alain Juppé, à laquelle il a donné un nom de multinationale éco-compatible : « GoodPlanet ». Il brûle une telle quantité de carbone en faisant ronfler ses rotors au-dessus de nos têtes, qu’il pratique l’achat d’indulgences écologiques appelé « compensation carbone ». Résumé de la manœuvre : « Je consomme du pétrole ; pour contrebalancer mes émissions de gaz carbonique, je donne de l’argent à des pauvres qui plantent des arbres ou installent des capteurs solaires en Afrique.
Les bébés humains sont promis à un grand avenir sauf lorsqu'ils naissent dans une HLM de banlieue ou un bidonville de Calcutta ou de Lima.
L'énoncé du problème est simple: sachant que, dans quelques décennies, la sylve des Papous ne sera plus qu'un souvenir, à quelle autre forêt vierge allons-nous nous attaquer?
La réponse claque comme une gifle: aucune!
C'était la dernière.
"Croissez et multipliez!" ordonne la Genèse. L'homme s'attelle à la tâche avec un enthousiasme touchant. C'est la seule injonction divine qu'il suive à la lettre, et même qu'il anticipe.
L'homme est une espèce jetable, à l'image de la civilisation qu'il a inventée.
Les précieuses protéines animales ne finissent plus dans le ventre de leurs enfants, qui souffrent de la faim, mais dans la panse des nantis, qui mangent du poisson pour maigrir tout en dissertant sur les vertus médicinales des oméga 3.
Les communautés humaines dites "primitives" meurent de quatre tragédies combinées: l'épuration ethnique; les maladies transmises par les envahisseurs; le cataclysme de l'économie marchande; la destruction massive de l'environnement.
Il détruit à grande vitesse la seule maison, le seul vaisseau spatial dont il dispose: la Terre.
Il baptise "progrès" ce saccage.
Il massacre la nature, et tout aussi allègrement les autres hommes, au nom du Bien, du Beau et du Juste. Il torture pour des causes qu'il croit "sacrées". Il défigure, blesse et contamine le monde, puis il applaudit son propre acharnement ravageur. Il vole et pille au nom de la religion, de la morale ou de la loi. Il se perd en se persuadant qu'il avance vers un avenir radieux.