Rencontre avec Jean-Marie Pelt à l'occasion de la sortie de son livre "L"évolution vue par un botaniste".
C'est la mort d'une espèce qui est grave. L'individu, lui, est condamné.
L'AVENTURE DES PLANTES.
On comprendra alors que si l'homme est bien un animal social, il n'a pas pour autant les capacités d'organisation et d'autorégulation de ces insectes sociaux, abeilles ou termites, dont les mœurs font notre admiration.[...]
Là, on vit ensemble dans l'ordre et l'organisation. Ici, on meurt de misère et de faim. L'homme se devait de compenser par son intelligence et son imagination les défaillances de son aptitude à se hisser au niveau de haute sociabilité de ces insectes. Visiblement il a échoué...
Sur de telles distances, le train est bon pour les arriérés et les aventuriers, ceux pour qui la Terre se meurt quand les distances s'effacent...[...]
Les hommes d'affaires sont en avion, ils ont franchi en dix heures la distance Moscou-Irkoutsk, là où Michel Strogoff, pourtant pressé, avait mis soixante-dix-neuf jours à cheval ou en voiture.[...]
Ils sont pressés. Ils pressent aussi la Terre pour qu'elle rende au maximum...
Mer poubelle souillée de déchets, mer d’huile des marées noires, mers aux littoraux malmenés par le béton et des aménagements portuaires et les toxiques des effluents rejetés, mer immense et menacée, qui ne sait que notre destin est lié au tien ?
Il faudra comprendre un jour que ce qu'on appelle le rapport de force ne peut mener qu'à la guerre. Et que la raison du plus faible, en privilégiant la non-violence, le dialogue et le pardon, est la seule voie possible pour qu'un jour le Proche et le Moyen-Orient puissent vivre durablement en paix.
L’oasis de l’univers héberge sur son épiderme une nouvelle gale : l’homo faber !
En fait, une chaine alimentaire bien plus longue qu'il n'y paraît : le pauvre indien ou le pauvre seringuero, récolteurs d'hévéas, sont chassés ou assassinés par les grands fermiers; puis les fermiers coupent les arbres; puis les zébus s'engraissent en faisant place nette de toute végétation en quelques années, contribuant ainsi à la désertification définitive du sol; enfin, ces zébus inutiles et innocents nourrissent de leur chair les populations laborieuses d'Amérique du nord qui ignorent tout et du zébu, et de l'Indien cachés dans leurs hamburgers.
Nés des plantes, les animaux aussi vont s'adapter, évoluer, vivre leur vie...L'un d'eux finira par devenir roseau pensant !
À Nauru comme en Haïti, la phrase de Chateaubriand, déjà citée, reste d'une étonnante actualité : "Les forêts précèdent les hommes, les déserts les suivent."
L'Afrique s'enrichit en achetant nos déchets et s'appauvrit en achetant nos produits, dont la fabrication précisément a engendré ces déchets...Les termes de l'échange deviennent alors : "Plus vous nous achèterez des déchets, plus vous pourrez nous acheter de produits..qui les ont produits !"