Un piano oriental... cette étrange juxtaposition de deux visions du monde que rien ne semble pouvoir lier, sa musique double, le son léger du déhanchement inattendu d'une note au milieu d'une phrase. Je les porte en moi.
Être un piano oriental, c'est ouvrir une fenêtre à Paris et s'attendre à voir la mer.
L'arabe était la langue de la violence du monde dans lequel nous vivions.
C'était la langue des miliciens, celle des barrages armés, celle de la radio.
L'arabe était la langue des mauvaises nouvelles. Celles de ce qu'on a envie d'oublier.
Les mots en français étaient devenus un refuge.