Je me demande ce que ça veut dire SS ? Soldat sadique ?
– Tu vas ouvrir, saperlipopette ?
Victoire Overwinning, juge d’instruction de son état et « amie particulière » de Gidéon, parce qu’elle l’avait dépucelé trente-cinq ans plus tôt (sans qu’il ne veuille y revenir, et elle se demandait toujours pourquoi), estimait, pour ces raisons, ne pas avoir à prendre racine sur son paillasson.
Elle tira sur sa robe-boule, qu’elle avait relevée sur ses collants orange désormais filés, et secoua ses boucles d’oreilles extravagantes – deux paires de cerise plus vraies que nature – en haussant la oix :
-Alors, l’handic, tu te décides ? (p. 95)
Gidéon, qui vouait à son chien une intelligence hors du commun depuis que ce dernier l'avait sauvé de la pharmacienne tueuse en se jetant dans ses jambes, lui caressa la tête. Le chien guignait le carton à pizza derrière l'assaillante, mais l'histoire est plus belle quand on la peuple de héros.
Un service d'urgences, c'est un peu comme un bateau qui coule, avec des gens qui courent dans tous les sens sans avoir vraiment la conscience de l'autre, tant ils sont préoccupés par l'exigence de l'instant. Sauf que tout y est sous contrôle, généralement.
Les gosses de divorcés n'ont pas de chez eux. Ils rentrent chez leur mère ou chez leur père.
Pour elle, les hommes étaient des bonbons à enfiler sur une brochette. De toutes les couleurs, de toutes les formes, acidulés ou sucrés à l’écœurement.
Il n’y a pas un seul bouquin dans cet hôtel, et je me demande comment je vais y survivre. De Quatre-vingt jours en ballon à Martine à la plage, du dernier Le Clézio au premier roman d’un inconnu, je ne peux pas m’endormir si je ne suis pas entré de plain-pied dans une histoire qui n’a rien à voir avec la mienne.
Finalement, j’embarque un plateau de petit déjeuner laissé pour compte et quelques prospectus, puis je remonte en m’arrêtant devant chaque tableau, ce qui me prend un certain temps (quatre toiles par étage). Devant ma soupente, il me semble que Paerels et moi sommes devenus intimes.
Au fond, ça m'énerve quand les gens n'ont pas besoin de moi.
- Être célibataire, c’est comme manger des moules sans frites. Ça va certains jours, mais franchement, grailler les deux, et surtout à deux, c’est meilleur, soliloquait Fanny en jouant avec son sautoir, effondrée dans le divan.
- Moi, je dirais, c’est comme manger des frites sans mayonnaise, intervint Pierrette, affalée à côté d’elle.
- Non. Ça, c’est carrément la définition de la misère.