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Citations de Éliane Viennot (75)


"Women rights are human rights", que la France traduit virilement par "Les droits des femmes sont des droits de l'homme".
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On veut bien que "l'homme préhistorique" ait une femme, comme le montrent tant d'illustrations pour enfants ou adultes depuis deux siècles, mais pas qu'il soit une femme.
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On voit que les dictionnaires ne servent pas seulement à définir, à indiquer l'orthographe et à préciser des emplois grammaticaux. Leurs auteurs s'occupent aussi de donner des idées.
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On sait [...] que l'Université de Paris s'est d'emblée organisée pour que seuls les hommes chrétiens en tirent avantage : l'accès aux diplômes fut fermé aux femmes et aux juifs, et donc également l'accès aux métiers supérieurs qui se virent ainsi verrouillés. (27-28)
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Le français a [...], d'un côté, valorisé les hommes avec le mot homme, et, de l'autre, rabaissé les femmes avec le mot femme. (20)
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En réalité,la langue n'est qu'un terrain de plus où s'est menée la guerre du savoir: non le savoir gratuit, celui qui enrichit intimement la personne, mais le savoir comme clé du pouvoir-le seul que connaisse la clergie. p.102
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Au sein de la marée d'hommes désormais aux commandes de l'Europe, la France dépare d'autant moins qu'elle a plusieurs longueurs d'avance dans la fabrication des outils - anciens et nouveaux - permettant d'empêcher les femmes d'arriver aux postes de décision.
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L’accord selon le sens peut aussi répondre au respect de la valeur respective des signifiés entrant dans une énumération. Le dogme inventé au XVIIe siècle nous oblige en effet à énoncer : « Deux cents petites filles, leurs sept institutrices et un chat sont morts dans l’incendie. » Ce qui fait dire à certaines petites filles (la chose m’a été rapportée par une institutrice) : « Même un chat, ça l’emporte sur moi ? » Vrai que c’est fort de café. Demandons donc aux hommes d’imaginer qu’on leur enseigne « Deux cent petits garçons, leurs sept instituteurs et les trois souris qu’ils avaient dans une cage sont mortes dans l’incendie. » Parce que « c’est comme ça » ; parce que « en français, le féminin l’emporte sur le masculin ». Ne penseraient-ils pas que la grammaire a bon dos ?
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On ne nait pas femme, on la devient.
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Nous n’avons pas à modifier notre langue, mais à renouer avec ses logiques, en nous appuyant sur ses ressources. Et la chose est à la portée de tout·e francophone.
p. 15
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l’adoption de l’écriture inclusive implique d’être conseillé·e, formé·e, outillé·e pour désamorcer et parfois devancer ces résistances en définissant les standards collectifs les plus adaptés
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Éliane Viennot
Le langage structure notre pensée. Il ne fait pas que la refléter, il l'oriente! (...) Si nous vivons vraiment l'équité, nous devons nous débarrasser autant que faire ce peut des travers légués par des siècles et des siècles où seuls les hommes notables maniaient la parole publique et le faisaient à leur avantage, visant avant tout la préservation de leurs privilège"
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(La figure de la Reine Marguerite à la fin du XVII°s)
Dix ans se sont écoulés depuis la fin des Frondes, et les grandes dames ont abandonné le terrain politique et militaire pour des activités plus mondaines et littéraires ; elles paraissent moins dangereuses, moins responsables, plus purement parasitaires, donc moins dignes d'être évoquées. Car ce ne sont pas seulement des épisodes de la vie de Marguerite de Valois qui s'effacent, mais tous ceux où des femmes ont joué un grand rôle ; en revanche, leurs influences néfastes sont soulignées au trait rouge. Ainsi, les hommes seuls semblent avoir agi pendant la Ligue ...

p. 368
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L'absence totale de femmes dans l'Académie française jusqu'en 1980 a longtemps paru l'une des marques les plus patentes de son conservatisme. Et la modération avez laquelle elle en accueille depuis montre que l'égalité des sexes n'est toujours pas à son programme. La volonté de rester entre hommes ou de limiter les dégâts pourrait bien, cependant, n'être que l'arbre qui cache la forêt: "donner des règles sûres à la langue française" a pour beaucoup consisté à la masculiniser.
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Du coup, on a nommé e féminin le e non accentué, et e masculin le e correspondant au son é – qu’on se met parallèlement à doter d’un accent (tant il est vrai, sans doute, que l’homme se caractérise par un petit quelque chose en plus, qui monte quand il est dur
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Les académiciens qui ont modifié le français, avant d'inaugurer la litanie des "Ne dites pas... mais dites...", n'avaient pas en ligne de mire le vulgum pecus. Ceux des temps modernes ne s'en soucient pas davantage, bien que ledit pecus ait fait irruption dans le paysage depuis longtemps. Plus la langue est compliquée, plus elle comporte d'illogismes, et plus il y a besoin d'experts - ou de pseudo-experts - pour observer les entrailles de la bête et prescrire ce qu'il convient de faire. Depuis quelques années, les sites prescrivant "le bon usage" se sont multipliés. La rubrique "Dire, ne pas dire" de l'Académie française n'est plus qu'une parmi d'autres. A cette particularité près qu'elle diffuse des usages archaïques, et qu'elle est - comme le site lui-même et le fameux dictionnaire que personne ne lit - entretenue aux frais des contribuables, par des fonctionnaires qui seraient plus utiles sur d'autres postes.
Les responsables de l'enseignement public, qui ont en charge l'instruction de millions d'enfants, gagneraient à reprendre le dossier en main. Est-il bien raisonnable de sacrifier le plus grand nombre des élèves sur l'autel du français châtié, pour que quelques centaine puissent un jour épater leurs contemporain.es avec un savoir de cuistres, et quelques dizaines espérer briller aux championnats du monde de l'orthographe ? Non seulement l'État devrait cesser de financer une institution qui se moque allègrement de ses lois (il en existe depuis 1986 sur la "féminisation des titres", et depuis 2000 sur "l'égal accès des femmes et des hommes" aux fonctions supérieures), mais il serait grand temps qu'il revienne sur les complications semées à loisir dans notre langue depuis quelques siècles. Autrement dit, il est temps que les choses se passent en France comme dans les autres pays de langues romanes, et qu'on y écoute les linguistes qui appellent depuis des décennies à ces réformes.
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Même bourreau a eu un féminin : bourelle !
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Non seulement il est important que les femmes qui y travaillent portent des noms féminins, mais il faut aussi que ces noms fonctionnent comme dans les autres secteurs d’activité. Or ce sont toujours pour les postes prestigieux qu’ont surgit et que commencent à s’installer, là où d’authentiques masculins ne peuvent plus se maintenir, DES FÉMININS QUI SONNENT À L’ORAL COMME DES MASCULINS, […] : défenseure (des droits), rapporteure (d’une loi, d’un rapport), procureure (de la république), professeure, proviseure…
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Les hommes bousculés par l'intrusion des femmes dans "leurs" domaines ont développé une multitude de stratégies à la fois très concrètes et très symboliques pour maintenir l'entre-soi masculin.
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En s'appropriant le terme homo, les hommes en ont expulsé les femmes, conservant pour eux seuls l'ensemble de ses connotations. Les femmes, elles, sont des sous-hommes (des "mâles imparfaits", disait Aristote), des créatures au service des hommes, voire des biens meubles, même si elles ont la capacité des les faire tourner en bourrique (en contexte comique ou satirique) ou, pire, de les "perdre" (en contexte religieux).
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