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Citations de Éloi Audoin-Rouzeau (32)


La solitude et le silence ont des vertus sous-estimées.
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Mais à vous, je peux le dire : pour être heureux, depuis les évènements, il suffit de s’accoutumer à vivre chaque jour comme si la Mort nous attendait au détour du suivant.
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Il se trouve que je sais, pour l’avoir longtemps observé , que Chance et Malchance travaillent depuis toujours main dans la main. L’une suit l’autre de près.
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Des cris s’élevèrent. Un premier spasme parcourut une partie de la foule, soudain électrisée. Les mâchoires se crispèrent, sans que l’on montre les dents. Contrairement aux chiens et leurs gueules ouvertes, on nous a appris à contrôler nos instincts. Nous enrageons le plus souvent la bouche fermée, ce qui me semble plus dangereux encore. Rien n’est plus imprévisible que la violence quand elle est sourde ou muette. Car alors, elle n’a plus d’autre choix que de se traduire en actes.
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Mais tout type de bonheur est précaire, dans l’époque fangeuse qui est la nôtre.
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Sans même le savoir, Vadim jouissait d’une haute réputation place Lépine, et lorsque les huissiers débarquaient, au premier du mois, pour l’expulser, les fleuristes s’interposaient, payant ses dettes à son insu, sans que jamais Vadim ne soit inquiété. Quelque chose de rare perdurait sur cette petite place au cœur de Paris. Quelque chose qui s’apparentait à un vieux sentiment de tolérance et de panache.
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Il existe certainement beaucoup d’hommes comme moi, même si cela n’excuse rien. Je ne suis pas original, bien que je m’en donne l’air. En fait, je suis à l’image des hommes de mon temps, sans loyauté, sans honneur.
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Je m’agenouillai au beau milieu de ma chambre … Voilà que tout d’un coup, je repensais à mon enfance, aux colverts du bassin des Tuileries, à ma mère et aux comptines qu’elle me chantait. « Le canard a dit à sa canne … » Et quelle était la suite, déjà ? « Ris, canne ! Ris, canne … » Oui, c’était cela.
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Le coeur ne nous sert plus qu'à vivre, du moins à faire circuler le sang.
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Il paraît qu'autre fois, les grenouilles avaient réellement existé. De nombreuses sources avait été détruites et celles qui demeuraient étaient sujettes à caution. Elles vivaient soi-disant entre l’air et l’eau, le jour, comme la nuit, emplissant les forêts de leur chant au cours de la saison nuptiale. Puis, disparues, disaient certains car trop sensibles aux rudesses de temps. Imaginaires, disaient d'autres. Certains allaient jusqu'à prétendre qu’à de rares équinoxes , il était possible de les voir tomber du ciel par pluies entières.
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Je m'étais pour ma part toujours tenu à l'écart de cette fête. Parce que je ne me reconnais dans aucune tradition festive hormis celles que j'invente pour déguiser la grisaille de ma propre vie. Parce que, aussi, je me fiche un peu des autres, tenant les foules en horreur. Le "vivre-ensemble" m'évoque un lieu étouffant et cloisonné dont il faut à tout prix se tenir à distance. Cela dit, je ne peux nier la curiosité que j'éprouve à observer les gens, à les scruter sans me mêler à eux. Et donc, ce matin-là, j'allumai la radio comme des millions de Français , afin de suivre l'événement d'une oreille.
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Je m'étais endurci au fil des ans. Car telle était la règle. Telle était la seule façon de vivre aujourd'hui.
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L'oiseau s'aventura d'un coup d'ailes jusqu'au sol carrelé. Il tourna la tête vers Hélène, qui ne bougeait pas et chantonnait quelques mots incompréhensibles. Peut-être les paroles d'une vieille comptine. Le canard avança un peu plus et, d'un coup d'aile agile, prit son envol dans l'arrière-cour.
Une fois à l'air libre, il se posa un instant sur les toits pour regarder autour de lui. Ravivé par la fraîcheur de l'air qui passait dans ses plumes, il cancana, de plaisir cette fois. Puis il s'envola pour de bon. Notre volatile se croyait seul et volait en confiance. Il ne vit pas d'hommes du côté où il se rendait, ni cette grosse bestiole rouge qu'il commençait à craindre tout autant. Certes, le drone avait égaré sa trace, mais les appels se multipliaient au centre de radio. On avait aperçu le canard du côté de la Sorbonne.
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Oui, pour ma part, j'ai cessé de croire à ce que les gens osent encore appeler la "générosité", encore l'un de ces mots disparus depuis longtemps. Le coeur ne nous sert plus qu'à vivre, du moins à faire circuler le sang. Tous le reste, croyez-moi, n'est que posture.
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Faute d’oiseaux, il parait que le pays est envahi par d’énormes moustiques. De nouvelles espèces, noirs rayés de blanc, et qui piquent à travers les vêtements. Même en pleine journée. Ces moustiques sont à l’image des hommes de notre temps : déloyaux, sans honneur.
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Dors, puisque quelque chose ou quelqu'un t'a déposé ici. Je veillerai sur toi ce soir. En retour, laisse- moi te regarder un peu, te questionner encore, comme je l' ai fait pour tous ceux que cette route a conduit dans ce bois. Tu n' es pas le premier à succomber à la fatigue du chemin. Qui suis-je ? Nulle importance. C' est dans le sommeil que les esprits viennent rendre visite aux mortels. Tu n' as rien à craindre. Demain, tu seras parti. Et je sais que là-bas, auprès de tes semblables, chaque jour sera cruel.
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Des plats qui n'existent plus aujourd'hui et dont la musique des appellations chante encore, tel un brin de poème.
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La solitude et le silence ont des vertus insoupçonnées.
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Il faut que je me présente puisque je suis un personnage de cette histoire. On peut même dire que j'en suis le témoin principal, le chroniqueur. Pour faire plus ample connaissance, il faut d'abord que vous sachiez que mon bonheur se limite aux femmes. L'idée même de leur existence me permet de supporter la mienne au quotidien, et tous mes souvenirs heureux leurs sont dus. Il s'agit par conséquent d'un bonheur fragile et de courte durée. Mais tout type de bonheur est précaire, dans l'époque fangeuse qui est la nôtre.
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Il se trouve que je sais, pour l'avoir longtemps observé, que Chance et Malchance travaillent depuis toujours main dans la main. L'une suit l'autre de près. Elles sont partners in crime. Deux inséparables complices. Le rôle de la première est de nous amadouer, de nous rendre confiants et dociles. De la sorte, elle prépare le terrain pour sa compagne, qui nous attend au coin d'une rue pour nous détrousser ou, pire, nous assassiner.
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