Citations de Émilie Billon (72)
J'ai, à l'époque, vingt et un ans et je viens de perdre mon unique amour. Qu'on vienne me faire croire que ce n'est pas ce qu'on pense tous lors de la première vraie rupture. Une de perdue, dix de retrouvées. C'est ce que le voisin, chagriné pour moi, m'annonce pour me remonter le moral. On a tous été condamnés à entendre un jour cet adage complètement absurde.
Juliette Chopin espère qu'un jour les femmes de l'ombre, tout autant que les épouses exposées aux rayons du soleil, comprendront deux choses : la valeur de la vie et la nécessité de ne pas passer à côté. C'est ce principe essentiel que la thérapeute à tenter d'enseigner au cours de sa longue carrière, afin que toutes réalisent le fait qu'une existence heureuse ne se vit pas qu'au travers de l'homme qu'on aime, mais avant tout du respect que l'on se porte à soi-même.
L’amour le plus passionnel naît dans les interdits les plus formels.
J’avais besoin de te sentir près de moi, j’avais besoin que tu me prennes dans tes bras. J’aurais voulu entendre ta voix. Même ça, je n’en avais pas la possibilité. Un simple appel à l’homme que j’aimais, je n’en avais pas le droit. Dans le noir de la nuit, c’est elle qui se nichait aux creux de tes bras, elle… ta femme. Je suis restée prostrée, assise à même le parquet comme une enfant apeurée, tremblante comme un animal blessé, seule.
David Foenkinos a dit :
« Certains moments ne peuvent avoir pour bande-son que le silence. »
Ce n'est qu'une fois dans la rue qu'elle a pleuré toute sa douleur de maman. Elle a transporté sa souffrance dans le métro, l'a installée dans son lit et a sangloté toute la nuit. Ça, c'était hier. Ce matin, la souffrance est partie.
La vie paraît si simple, lorsqu'on rencontre des personnes qui nous ressemblent. Pourquoi n'est-ce pas toujours ainsi ?
J'ai fait un pas immense le jour où j'ai compris que j'étais seul à entretenir mes souffrances.
Je me suis laissée aller à l’espoir de disparaître de ton ombre pour vivre dans la lumière d’un autre. Je me suis mise à rêver d’une vie ensoleillée, d’une existence comme les autres, loin de toute culpabilité. Mince alors, moi aussi j’avais le droit d’être la femme de quelqu’un ! Et puis, c’était loin. Là-bas, en Irlande, un nouveau départ semblait possible.
J’espérais que tu n’aimes que moi. Marceau, comprends-moi.
Devenir unique est le désir discret de toute femme de l’ombre. Quand il faisait froid, lorsque le bois qui brûle crépitait sous l’assaut des flammes rougeoyantes, à l’abri de tes bras, je lisais des romans dans lesquels l’amour n’a pas de limite, ça me faisait du bien. N’est-ce pas la vocation de la littérature ? Combler nos frustrations et nourrir nos rêves. C’était si bon de t’avoir près de moi.
À cet instant, j’aimerais la suivre jusqu’au bout de sa vie. [...] Le vent souffle fort dans ses longs cheveux, un amas de fines gouttelettes propre au climat breton nous enveloppe, mais on s’en moque, on est tous les deux, j’ai l’impression que plus rien d’autre ne compte.
En proie à des pensées envahissantes, nous nous diluons à l’intérieur de nous-mêmes, dans nos passés, dans nos futurs, au risque de passer à côté de l’instant présent, au risque d’oublier de ressentir la vie.
En route, le mieux c’est de se perdre. Lorsqu’on s’égare, les projets font place aux surprises et c’est alors, mais seulement alors, que le voyage commence.
Tout débute par mes levers matinaux. J'ai compris que repousser le réveil à la dernière seconde precipite les millions d'autres à suivre. Mes levers étaient déjà imprégnés de stress et mes journées commençaient dans la panique du ''je suis encore en retard'' Je pensais alors ''t'inquiète ma couette, on se retrouve ce soir ce sera chouette''
J'ose désormais, phénomène impensable auparavant m'observer dans le miroir en portant sur moi un regard bienveillant. C'est bien plus stimulant de commencer mes journées par un sourire plutôt qu'une mine morose qui ne m'inspirait qu'une seule envie, celle de fuir mon reflet. J'apprends à m'aimer.
(...)
Je me fais belle, juste pour moi. Désormais je suis a l'ause, c'en ai fini des talons, des vêtements étriqués qui ne me laissent pas respirer.
(...)
Une simple veste en jean, un voile de mascara et de fard à joues et je suis moi, légère et libre, éloignée des codes vestimentaires qui font mal aux pieds, qui nous rendent si communes et nous empêchent de sourire et de courir.
p151
être marié ne signifie pas disposer du corps de l'autre. Le partenaire doit tenir compte de son désir ou de son refus. Cassie, vous autoriser a vous exprimer ce souhait ou cette négation de rapport sexuel, c'est avant tout vous estimer... p123
Ne fais pas les mêmes erreurs que moi. Ne t'habitues pas à l'inacceptable, ma petite fille, une vie se gâche si vite.
Malgré le froid qui continue de souffler sur Paris, les touristes inondent la librairie. Cet endroit est magique, de coins en recoins, les livres envahissent le moindre millimètre sur les étagères.
Écrire c'est une nouvelle occasion de laisser une valise de mots derrière toi et de t'en libérer.
Sa voix délicate tremblait, la mère de tes enfants plantait son regard dans le mien qui fuyait. J’aurais dû mentir mais les mots semblaient prisonniers de ma stupeur. C’était elle, elle… ta femme. Elle se trouvait face à moi, pour la toute première fois. Confinée dans son ignorance de l’ombre de ta vie.
Ne m’en veux pas, Marceau, je t’ai promis la vérité. En pareille situation, il n’y a rien de plus ordinaire que de décrocher son téléphone afin de glaner des renseignements auprès des proches, mais moi, comment me serais-je présentée, alors que dans ta vie, je n’avais pas le droit d’exister ? Je suis venue, jamais je n’ai osé te l’avouer. J’étais terrifiée à l’idée que tu penses que je suis allée trop loin, que j’ai pris bien trop de risques.